À New York, au début des années 2 000, la plupart des super-héros ont raccroché les gants, ils sont devenus des hommes et des femmes d’affaires à succès, des vedettes des médias et du spectacle. Dès lors, qui peut bien vouloir les éliminer ? Après les assassinats de Robin et Batman, un mystérieux groupe de tueurs menace Mister Fantastic et Mystique. Le détective Dennis De Villa mène l’enquête, tandis que son frère Bruce, journaliste, couvre les événements…
Le titre ne correspond pas vraiment au contenu du livre et prête même à confusion… il aurait dû s’intituler « la fin de vie de super-héros dépressifs », car loin d’être une pantalonnade salace et délirante sur des super-héros, quelque chose de démentiel, d’hyper-sexuel comme l’a fait PJ Farmer avec La jungle nue où l’on assiste aux péripéties folles, sexuelles, violentes de Tarzan et Doc Savage, avec le présent roman on est plus dans l’introspection, le questionnement, les doutes, le mal-être d’anciens super-héros vieillissants et dépressifs, totalement en bout de course et où l’élément sexuel est très secondaire. C’est un roman triste, crépusculaire, nihiliste où même l’intrigue policière n’est qu’un prétexte pour l’auteur qui préfère s’attarder sur les états d’âme de ses personnages, leur désespoir ou bien décrire New York.
Le livre se découpe en 5 parties inégales, la plus longue et première (la meilleure avec celle consacrée à Mystique, selon moi) met en scène les derniers mois de la vie de Reed Richards, Mister Fantastic, l’ancien leader des 4 Fantastiques. Ne pouvant quasiment plus se servir de ses pouvoirs pour des raisons de santé, Reed a 62 ans et est reconnu comme un des plus brillants scientifiques. Il dirige sa fondation, donne des cours à Columbia et est consultant pour le programme spatial américain. Divorcé depuis des années avec Sue, l’Invisible, il se consacre uniquement à la science et ses rares incursions dans le monde sexuel sont tarifées avec des escort-girl. Mais voilà, Reed tombe éperdument amoureux d’une de ses étudiantes, une astronaute en formation. Une superbe jeune femme. Il lui fait longuement la cour avant de lui faire l’amour. Hélas, elle n’est pas vraiment amoureuse et désire d’une part satisfaire un fantasme (coucher avec le héros de son enfance) et d’autre part, un peu se servir de lui pour avancer dans sa carrière même si elle le nie farouchement. En parallèle, Reed reçoit régulièrement un étrange courrier, une page blanche avec juste écrit : « Adieu cher Mister Fantastic ». En effet, des super-héros se font tuer par une mystérieuse organisation fanatique. Robin, puis Batman dont le procès de la meurtrière se déroule au même moment.
Je ne vais pas spolier plus avant… La seconde partie est consacrée à Batman, on voit comment il est assassiné, de façon très horrible d’ailleurs, scabreuse et sexuelle déviante. Partie avec tout un discours sur l’art et comment un ancien justicier est devenu une icône gay malgré lui, partie également sur la fin d’un couple. Puis on suit le journaliste Bruce de Villa qui couvre le procès, mais surtout une partie consacrée aux souvenirs de son enfance et adolescence, de sa mère, de son père et son jeune frère (qui deviendra policier et sera chargé de l’enquête des meurtres). La quatrième partie est consacrée à Mystique, la mutante rebelle qui, après 16 derrière les barreaux en raison de son activisme pro-mutant, est devenue la présentatrice vedette d’un show très prisé où elle se transforme en people, politique, chanteur, star… pour mieux les ridiculiser. Enfin, l’épilogue est consacré à Superman, le premier et plus grand des super-héros, épilogue vu par les yeux de Bruce de Villa.
Il y a beaucoup de passages émouvants dans ce livre, quelques-uns assez drôles, d’autres poétiques, mais on est essentiellement dans l’introspection, malgré un sujet « spectaculaire ».
En soi, Marco Mancassola écrit bien, il a une belle plume, ses descriptions sont superbes, imagées… de même, avec lui on entre facilement dans la tête de ses personnages, il sait créer une véritable connivence entre ses héros et le lecteur… hélas ! Mancassola doit être amoureux de son écriture, car il en abuse, se répète, revient sur ses pas, nous raconte trois ou quatre fois la même chose. Par exemple, on a Mystique qui pense à ce qu’elle va faire, scène suivante, on a la description de ce qu’elle fait, ensuite elle se souvient de ce qu’elle vient de faire et un peu plus loin, elle raconte à un tiers ce qu’elle vient de faire. Et ce procédé, cette redondance plus que réitération baroque, est omniprésent dans le corps du texte. Ainsi, ce pavé de 550 pages aurait dû en faire moitié moins… tant j’ai eu l’impression de lire constamment les mêmes événements ou pensées, les mêmes états d’âme ou réflexions, les mêmes descriptions de New York. Au début, c’est beau, presque hypnotique, ensuite ça devient indigeste et je sautais les passages en question pour ne pas sombrer dans l’ennui ! C’est dommage, car le livre aurait pu être un pur régal, alors que j’oscillais entre plaisir et rejet !
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