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Critiques de Margaret Drabble (39)
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Une journée dans la vie d'une femme souriante

Découverte de l'Anglaise Margaret Drabble avec ce recueil qu'on m'a offert. J'ai premièrement été attirée par le contraste entre le titre Une journée dans la vie d'une femme souriante et le portrait peint par Thomas Cooper Gotch qui orne la couverture. Une belle et jeune femme tout sauf souriante. Un paradoxe lexico-visuel en quelque sorte qui incite à commencer l'ouvrage.



Le recueil comporte treize nouvelles qui furent écrites entre 1967 et 2000. Qui plus est, elles sont inédites en France. Et la large fourchette chronologique permet de voir l'évolution de l'écriture et des sujets de Mrs Drabble. Autre atout qui d'emblée invite à la découverte.



Et, last but not least, la grande Joyce Carol Oates en parle comme d'《un recueil débordant d'une vie finement observée, et de l'empathie infinie de l'auteur pour les femmes ordinaires, qui s'avèrent tout sauf ordinaires.》Munie de tous ces arguments convaincants, comment résister à l'appel de ces histoires? Je me lance.



Qu'en est-il après lecture? Un ravissement. Une captation de mon intérêt de lectrice dès le premier récit. Je découvre chez Margaret Drabble un style très plaisant, tout en finesse et avec une pointe d'ironie qui caractérise souvent la littérature anglaise. Des nouvelles joliment écrites donc, mais pas que cela. Car le fond importe autant chez elle que la forme. Ses histoires mettent en scène des couples, adultères à plusieurs reprises. Ses hommes et ses femmes sont souvent la proie de sentiments et d'émotions contrariées. Les situations varient, du cocasse au drame en passant par la nostalgie ou l'illusoire . Margaret Drabble évite pathos et sinistrose pour nous offrir des personnages touchants, si proches de tout un chacun, humains dans leurs faiblesses et leurs erreurs, ordinaires, et pourtant, comme le signalait JCO, aucunement banals.

L'auteure dépeint l'amour et les relations amoureuses avec acuité et sensibilité. Rien n'est jamais facile en la matière, encore moins quand ce sentiment se joue en toute clandestinité. Elle invite à voir le miroir aux alouettes que l'amour devient parfois; ses personnages tendent à découvrir ne pas connaître leur partenaire, ni eux-mêmes, ni les fondements de leur relation. Bien malin qui peut prétendre à une totale certitude en cela.



On retrouve dans plusieurs récits des fulgurances de compréhension, autant d'épiphanies qui éclairent l'esprit des protagonistes, en bien ou en mal. La conclusion de la première nouvelle, "La Tour Hassan", en est un merveilleux exemple. Si bien décrit qu'à la lecture, on ressent presque de façon physique cette soudaine et forte impression.



Je comptais piocher de temps à autre une histoire en commençant ce livre. Gourmande et comme prise aux rets des phrases de Mrs Drabble, je ne pus m'empêcher de les lire à la suite.

Si le hasard place ce titre sous vos yeux, n'hésitez pas à tenter le voyage!
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Quand monte le flot sombre

Un roman sur le grand âge, écrit avec humour et tendresse, une belle réflexion sur la vie, la fin de vie et la mort.

Au cœur de ce roman, Fran, septuagénaire, préoccupée par la vieillesse, arpente les routes anglaises pour se rendre dans les résidences pour seniors et en améliorer le confort. Elle est un personnage dévouée, dotée d'empathie et de lucidité. «Ses inspections des modèles changeants d' établissements spécialisés et de foyers pour seniors lui ont fait prendre conscience des retards et des moyens infiniment intelligents, complexes et inhumains que nous créons afin d'éviter et de nier la mort, d'éviter d'accomplir notre destinée et d'arriver à destination. Et, dans de si nombreux cas, le résultat a été que nous y arrivons non pas de bonne humeur, au moment où nous faisons nos derniers adieux et accueillons la vie après la mort, mais inconscients, incontinents, déments, soumis à des traitements au point de sombrer dans l'amnésie, l'aphasie, l'indignité. De vieux imbéciles, qui n'ont pas eu le courage de prendre ce dernier whisky et de mettre le feu à leur literie avec une dernière cigarette.»

Autour de cet énergique petit bout de femme, gravite une multitude de personnages qui traversent (pour beaucoup d'entre eux), chacun à leur manière, la vieillesse.

L'écriture est fluide et vive, empreinte de bienveillance, d'espoir, d'optimisme.

Ce roman est très fouillé, truffé de citations de poètes, auteurs, philosophes. L'auteure cite Shakespeare, Marguerite Yourcenar, évoquent de nombreux poètes Yeats, Hardy, Dylan Thomas, Peter Redgrove, Robert Nye (dont je me suis noté de découvrir Falstaff publié aux éditions Age d’Homme en 1991, et deux recueils de poèmes, Juvenilia 1 (1961) et Juvenilia 2(1963)), d'Yves Bonnefoy (L'Arrière pays), Beaudelaire «Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais», le philosophe Miguel de Unamuno (1864-1936,précurseur de l'existentialisme), l'écrivain José Saramago (Le Radeau de pierre)...entre beaucoup d'autres.

Un bon moment lecture, de qualité.

J'adresse mes remerciements aux Éditions Christian Bourgois et Masse Critique : je découvre Margaret Drabble grâce à vous.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Quand monte le flot sombre

Belle métaphore de la mort que ce « flot sombre » tiré d’un vers de D.H.Lawrence, flot sombre qui monte chaque jour un peu plus…

Recherches sur Internet : Margaret Drabble. Tiens, j’aime bien ce visage un peu rond et sa coupe au carré. 77 ans, diplômée de littérature anglaise à Cambridge. Ah, sa sœur aînée est Susan Byatt ! Quelle famille ! 18 romans. Je lis sur Wikipédia : « Ses personnages principaux sont le plus souvent des femmes. Le réalisme de leur portrait renvoie souvent aux expériences personnelles de l’auteur. » Un seul livre lu de cette femme et je suis déjà tentée de confirmer. Spécialiste d’Arnold Bennett et d’Angus Wilson. Le premier, je connais (enfin, si « connaître » consiste à posséder un livre non lu dans sa bibliothèque !!) : j’ai donc L’escalier de Riceyman dans ma bibli.

Vu l’avalanche de citations et de références littéraires contenues dans le livre de Margaret Drabble, j’ai du pain sur la planche…

Alors, le sujet ?

Son histoire, j’imagine, son histoire de vieille universitaire anglaise qui sent que la fin est proche, qui apprend chaque jour la disparition d’un ami, d’un collègue… Le corps qui fatigue, les enfants qu’on voit rarement, la volonté encore de faire mille choses tout en sachant que le temps presse, l’envie de lire ce que l’on n’a pas lu… L’âge du bilan, du regard en arrière.

Il y a beaucoup de nostalgie dans ce roman qui met en scène quelques universitaires à la retraite dont on fait connaissance au fil de la lecture.

La plus sympathique, selon moi, c’est Francesca Stubbs, dite Fran. Toujours sur la route, visitant çà et là, avec toute l’énergie du cœur (à moins que ce ne soit celui du désespoir…) des maisons de retraite afin d’améliorer « le logement des personnes vieillissantes ».

Elle travaille pour la Fondation Ashley Combe et doit rendre des rapports sur tout ce qui est mal conçu et pourrait occasionner un accident. Elle-même est bien persuadée qu’elle finira écrasée contre un platane ou un camion. Mais bon, son petit plaisir, c’est de traverser les paysages, dormir dans les hôtels Premier Inn et se faire servir de délicieux œufs au plat au petit-déjeuner.

Elle habite une tour londonienne dont l’ascenseur est souvent en panne. Mais, de là-haut, les nuages sont merveilleux. Elle les contemple, un petit verre d’alcool à la main. « Elle supporte les gris couverts et menaçants de l’hiver, les ciels ternes et monotones de février, et attend le spectacle inaugural du printemps. Élever, sublimer, transcender, voilà ce que cette vue dit à Fran. » Hors de question pour elle de se ranger en résidence pour seniors ! Ça, c’est pour les autres ! Elle traverse régulièrement Londres pour livrer de délicieuses soupes au poulet à son ex mari, malade et alité, vivant dans une very, very expensive maison pour seniors dans le quartier de Kensington. Il semble être heureux, écoute Classic-FM, son chat Cyrus sur les genoux et plaint tous ceux qui restent coincés dans les embouteillages alors que lui est bien tranquille loin de toute cette vaine agitation.

La copine de fac, c’est Joséphine Drummond dite Jo. Elle vit dans une résidence pour seniors appelée « Athene Grange », à Cambridge. Jo travaille, quant à elle, sur… accrochez-vous bien… le personnage de la sœur de l’épouse défunte dans la littérature : « fascinant une fois qu’on y est plongé » assure-t-elle. On la croit sur parole !

Elle anime aussi un club de lecture, mais travailler sur Elizabeth Taylor ou Barbara Pym ne l’emballe pas plus que ça. Elle préfère la poésie ! Elle entraîne Fran au théâtre : on y joue Oh les beaux jours de Samuel Beckett… Pas sûr qu’aller voir la vieille Winnie dans son tas de sable remonte le moral des troupes ! Mais bon…

Tous les jeudis, elle se rend chez son voisin Owen (ancien prof de littérature anglaise lui aussi), homme délicieux qui « préfère parler de livres que de parler de gens ». Lui, il étudie les paysages de nuages chez Gerard Manley Hopkins, Thomas Hardy et John Cowper Powys. Je peux vous dire que Margaret Drabble est une sacrée lettrée : les références littéraires abondent et m’impressionnent, je dois bien l’avouer ! Mais, je vous l’ai déjà dit ! (Tiens, maintenant, je me répète ! Mauvais signe…)

Que font Jo et Owen… non, non, pas ce que vous pensez (et puis, ils font ce qu’ils veulent d’ailleurs !) Eh bien, ils boivent un p’tit apéro : dans le désordre : scotch, bourbon, whisky de seigle, vodka (rarement, c’est moins bon), Martini dry, Brandy Alexander… Pas tout à la fois, bien entendu….

Il y a aussi ceux qui sont partis sur les îles Canaries : Ivors Walters qui veille sur son conjoint de toujours Bennett Carpenter. Ils prennent le soleil, fréquentent les intellos du coin, reçoivent de la visite. Ils « ont brûlé leur vaisseau » et pensent ne jamais repartir sous des cieux plus ternes.

Après avoir travaillé sur une histoire de l’Espagne, Bennett avait pensé écrire une vie du général Lyautey mais finalement, il s’est rabattu sur une Brève histoire des Canaries. Que de projets… Voilà tout ce petit monde et j’en oublie bien sûr !

Ils sont touchants dans leur agitation, leur volonté de continuer comme avant, tout en sachant que tout n’est plus possible parce que le corps ne suit plus, que la fatigue gagne du terrain et que la mémoire s’effrite : « C’est étrange, comme on se rappelle des fragments de mots, mais pas toujours les mots eux-mêmes, constate Fran. Les noms propres disparaissent en premier (oui, ça j’avais remarqué, merci) puis les noms abstraits, puis les noms, puis les verbes. »

Difficile d’accepter de se diriger vers la sortie, de guetter les signes de faiblesses qui apparaissent plus nombreux chaque jour…

Encore une fois, Quand monte le flot sombre est un roman empreint de nostalgie, une réflexion sur l’existence et la mort. Un sujet difficile traité avec beaucoup d’humour, heureusement… Tragique et drôle à la fois…

Une œuvre sans réelle intrigue, simplement le plaisir de retrouver les personnages, jour après jour. Quelques longueurs, il est vrai mais qui ne m’ont pas empêchée de goûter ce tableau très juste des retraités du XXIe siècle, branchés sur Internet, lisant le journal sur leur Kindle, parcourant le monde et commençant des thèses sur des sujets capables de les occuper une bonne dizaine d’années. Mais, me direz-vous, c’est précisément cela qui les fera vivre… une bonne dizaine d’années et plus (si affinités…)

J’admire d’ailleurs cette énergie qui les porte à lutter contre le courant.

La passion, paraît-il, rend immortel… alors pour nous, lecteurs que nous sommes, pas de soucis, on en a pour un bon bout de temps !


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Un bébé d'or pur

Je découvre avec bonheur cet auteur par ce livre o combien riche, dense et érudit pour relater la différence, celle d’Anna une petite fille qui naît en Angleterre dans les années 60 et qui est élevée par une mère célibataire et aimante. C’est également l’analyse d’une société face à la différence et une description anthropologique d’un quartier anglais des années 60 à aujourd’hui. Un roman à lire, malgré pas mal de longueurs.
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Quand monte le flot sombre

Tandis que Fran sillonne l'Angleterre, évaluant des maisons de retraite, des inondations menacent, métaphore poétique de la mort dont sont proches presque tous les personnages du roman de Margaret Drabble Quand monte le flot sombre.

Pour autant ce roman n'est en rien lugubre ou désespérant. Fran est pleine de vigueur et ses amis ou connaissances abordent le dernier rivage avec, sinon, sérénité, du moins sans acrimonie. Il est vrai qu'ils ont eu des vies plutôt protégées, du moins dans leur âge adulte, riches d'un point de vue intellectuel et bénéficient de conditions de fin de vie confortables. Veuve mais s'occupant d'un ex-mari alité, Fran entretient aussi des relations subtiles, parfaitement décrites ,avec ses enfants, mais néanmoins empreintes d'une tendresse prudente.

Avec sa finesse et son humour parfois acidulé, Margaret Drabble nous livre une analyse psychologique fouillée, tissée de citations poétiques ou littéraires ,mais aussi un portrait d'une certaine Angleterre. Avec empathie, mais se tenant aussi à distance de ses personnages pour éviter tout pathos, la narratrice du roman affirme ignorer certaines de leurs pensées ou balayer d'un revers de la main, sans précisions, la fin de certains d'entre eux.



Un bon gros roman anglais comme on les aime!
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Un bébé d'or pur

Londres dans les années 1970. Jess une étudiante en anthropologie âgée de vingt ans devient maman célibataire d’une petite fille Anna. Ses amies (dont une est la narratrice) nous explique que Jess lui a confié que le père était un de ses professeurs, beaucoup plus âgé qu’elle et marié. Jess vit pour sa fille Anna qui se révèle très vite différente des autres. Calme, très sage, elle est d’une gentillesse extrême mais elle a une lenteur, un retard mental.



Toujours par le récit de son amie qui habite le même quartier que Jess et qui elle a une vie « normale » (un mari, deux enfant en bonne santé), on suit le parcours de Jess, d’Anna mais aussi les changements de mœurs, culturels et sociaux. Si durant les premières années de vie d’Anna, Jess ne s’autorise que des sorties avec ses amies, elle rencontrera plus tard un homme Bob avec qui elle se se mariera. Ses amies ne l’apprécient guère même s'il ne considère pas Anna comme un fardeau. Anna qui ne peut plus plus être scolarisée dans une école traditionnelle doit être admise à dix ans dans un centre avec d’autres élèves souffrant tous d’handicaps intellectuels. Il s’agit d’une époque où les connaissances sur l’autisme, les maladies neurologique et psychiatriques sont peu étendues.



la suite sur :

http://fibromaman.blogspot.fr/2014/02/margaret-drabble-un-bebe-dor-pur.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Une journée dans la vie d'une femme souriante

Bien inspiré celui qui a choisi pour titre de ce recueil celui de la nouvelle éponyme, la huitième parmi les treize textes qu'il contient. Il résume à lui seul l'atmosphère et la tonalité de ces quelques tranches de vies à travers lesquelles l'auteur se fait fort d'explorer les pensées les plus intimes des femmes. Et derrière la façade d'un visage souriant, il s'en passe de belles.



Les nouvelles sont ici proposées dans l'ordre chronologique de leur parution, entre 1967 et 2000 ce qui permet de suivre en filigrane l'évolution de la condition féminine. Britannique jusqu'au bout de la plume, Margaret Drabble manie l'ironie avec finesse et invite ses héroïnes à marcher dans les traces de celles qui ont enrichi la littérature anglaise bien avant elles. De vers de Wordsworth en romans de Jane Austen, en passant par quelques références à Shakespeare, les femmes dont nous parle l'auteure s'inscrivent dans une modernité qui n'oublie en rien son héritage.



Ces femmes nous disent beaucoup sur le bonheur et la difficulté mêlés d'être une femme. Que ce soit au travers de la vie de couple, de la vie professionnelle ou de la perception de soi. L'auteure les saisit dans des moments clé et pénètre au plus profond de leurs pensées avec une acuité remarquable. Qu'il soit question d'envie, de regrets, de remords, de colère, de calculs, d'hypocrisie ou de dégoût. Dans la tête de Chloé découvrant pour la première fois un environnement étranger, dans celle d'Helen et ses rêves d'ailleurs, dans celles de Viola ou de Hannah habiles dans l'art de se voiler la face et de se convaincre du pur hasard de leurs actes, ou encore dans celle d'Elsa, la veuve joyeuse. Toutes ces femmes tentent à leur manière de gagner leur liberté, un mot qui n'a pas le même sens selon que l'on s'assume ou pas.



Chacune de ces nouvelles est d'une efficacité redoutable, dans un style précis et une aptitude à dessiner de quelques traits des personnages vivants et des atmosphères palpables. Pas d'effets de manche ou de chutes spectaculaires. Simplement l'impression d'avoir côtoyé au plus près quelques échantillons de l'espèce féminine et d'avoir assisté comme aux premières loges à leur évolution, leur envol ou leur métamorphose. Sans que jamais aucune ne perde sa part de mystère.



Un recueil remarquable, une belle contribution à la littérature britannique qui imprègne tant l'auteure et un témoignage savoureux à destination de tous ceux qui aimeraient savoir ce qu'il se passe parfois dans la tête des femmes.
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La sorcière d'Exmoor

Voilà un roman bien sympatique, difficile à raconter, très touffus et abordant tellement de thèmes comme le sentiment maternel et surtout son absence, l'exil, l'utopie, que je ne sais trop comment l'aborder.

Bref une histoire de famille brittanique avec ses secrets, ses lâchetés, ses espoirs.

A noter que la famille est non conventionnelle dans sa composition, avec un gendre noir de Guyana et l'autre juif. L'espoir viendra au petits enfants (enfin les survivants) du fait que l'apport du sang de ces deux gendres les garantira de la malédiction familiale

*

Ses personnages principaux sont le plus souvent des femmes. Le réalisme de leurs portraits renvoie souvent aux expériences personnelles de l’auteur. Ainsi, ses premiers romans décrivent la vie de jeunes femmes, tandis que, à la fin des années 1960 et 1970, ils examinent le conflit entre maternité et défis intellectuels. En 1998, La Sorcière d’Exmoor évoque l’existence retirée d’un auteur âgé.
Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
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Quand monte le flot sombre

Je mets juste la moyenne à ce roman, ce qui rend compte de mon avis assez mitigé.

J'ai aimé le sujet : la vieillesse vue à travers plusieurs personnages appartenant à la même tranche d'âge mais de santé, de conditions sociales très différentes.

J'ai aimé le personnage principal Fran qui va de l'avant et continue de penser aux autres, veut se sentir utile et repousse la retraite à plus tard. En effet, elle fait partie d'une organisation qui enquête sur les lieux de vie pour les personnes âgées, elle sillonne l'Angleterre dans sa voiture pour visiter de nouveaux lieux d'accueil. Elle visite des amies malades, apporte des plats tout prêts à son ex-mari.

J'ai aimé le côté littéraire et philosophie du roman et les nombreuses citations de Shakespeare ou autres qui apportent beaucoup, je trouve.

J'ai aimé le fait que ce roman ne soit pas misérabiliste ou sinistre ou déprimant, au contraire, les personnages ont encore un peu de joie de vivre et ne se laissent pas abattre même s'ils sont malades.

Mais je me suis un peu ennuyée, je n'ai pas vraiment cru aux personnages, ils ne sont pas assez incarnés, pour moi. On dirait plus une étude sociologique sur la vieillesse sur laquelle on a plaqué des personnages à titre d'illustration. Je ne suis pas entièrement convaincue.

L'idée était bonne et belle mais le résultat n'était pas à la hauteur de mes attentes. Ceci dit, c'est juste mon avis ! Faites-vous le vôtre ...
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Quand monte le flot sombre

Lu dans le cadre d'une opération masse critique



Un roman anglais qui se promène entre Londres, le Dorset et les Canaries, une vieille dame toujours en route, une autre mal en point, un ex-mari qui se laisse dorloter, un vieux couple qui vit au soleil, des vies qui se laissent recouvrir par ce flot sombre qui monte: un roman qui avait tout pour plaire. Serti de citations, d'allusions littéraires, pétri d'érudition, et fort élégamment traduit par Christine Laferrière: pourquoi alors n'ai-je pas été séduite? Trop de personnages à peine ébauchés? des liens ténus entre les protagonistes, si ténus et parfois si artificiels que j'ai pensé à des recueils de nouvelles rapidement découpés et réagencés en "roman"? et surtout, je n'ai ressenti envers les personnages ni affection, ni sympathie, ni antipathie, ni agacement. Seulement une indifférence ennuyée, à tel point que sans la nécessité de critiquer le roman, je l'aurais probablement abandonné. Une déception après le délicat Bébé d'or pur du même auteur.
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Quand monte le flot sombre

Quand je prends la mesure du nombre de citations qui me parlent bien et/ou qui me touchent, je me dis qu'il recèle de nombreuse pépites. Et en même temps, je ne peux pas m'empêcher d'être terriblement déçue ou de ne pas comprendre les raisons qui font qu'au final, je ne suis pas du tout emballée par Quand monte le flot sombre.

Je me suis laissée tentée et séduire par l'article lu dans Télérama. Ma déception est peut-être à la hauteur de mes attentes quand je démarre un livre sur la vieillesse. Or je constate que je n'ai jamais été touchée par Fran, ni par aucun autre personnage de ce livre. Il m'a ennuyée presque dès le début. Aussi ai-je survolé de nombreux passages, notamment ceux qui se passent aux Canaries. le style ne me convenait pas du tout. J'ai l'impression d'être passée complètement à côté. Je le prêterai quand même à des amies car je suis très curieuse de savoir ce qu'elles en penseront.

J'espère que le clafoutis aux tomates cerises de Véronique de Buron me plaira davantage.
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Un bébé d'or pur

Un roman qui se passe à Londres, mais qui pourrait avoir pour cadre n'importe quelle autre ville : je n'ai rien vu de Londres, rien senti, rien entendu, rien perçu de son atmosphère. Une enfant délicieuse, un bébé d'or pur, qui saura ses lettres mais n'accédera pas à la lecture, mais dont je ne partagerai ni joie ni inquiétude, tant les personnages peinent à s'incarner. Une femme, anthropologue, qui renonce à tout voyage, vit on ne sait de quoi, dont le destin me reste indifférent du début à la fin: que pense-t-elle, de quoi vit-elle, quelles joies, quelles craintes, quels espoirs la traversent, avec sa fille différente, avec ses amis pleins de bonnes intentions?

Un roman qui touche un peu à tout, la cause des femmes, la prise en charge des personnes atteintes de maladie mentale, la misère de la psychiatrie, l'anti-psychiatrie, la solidarité , les choix d'une vie... saupoudrage de bon aloi, politiquement correct, et diablement ennuyeux.

Et une curiosité: la photo de couverture de l'édition de poche est la même que celle de En cas de forte chaleur de Maggie O'Farell aux éditions Belfond.
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La sorcière d'Exmoor

Un roman très bien écrit, avec quelques clins d'œil à des procédés courants dans la littérature anglaise (comme, à la manière de Thackeray, l'interpellation du lecteur par l'auteur) mais une narration confuse, fourre-tout, des digressions pas toujours claires, une polyphonie parfois lourde le rendent insipide. De plus, le final est terriblement (et à mon avis inutilement) alambiqué.

Décevant.
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Un bébé d'or pur

Ce n'est pas un roman avec un début, un milieu et une fin, mais l'histoire d'une vie de la jeunesse à la maturité. Jess, l'anthropologue curieuse, renonce tout naturellement à une vie d’investigations , de passions et de voyages, pour s'installer dans un cocon difficile mais délicieux, s'occuper de son bébé d'or pur, Anna, la petite fille tout sourire, toute tendresse, toute gentillesse, qui aime les glaces et les ballades, mais n' a jamais pu apprendre à lire, à se débrouiller seule.





Ce que Jess a laissé de côté, ce qu'elle y a gagné. On est à Londres dans les années soixante et suivantes, où la jeunesse commence à s'émanciper, dans un joyeux groupe d'amis, avec leurs propres problèmes, leurs propres enfants, leurs propres états d'âme, qui vont vieillir au rythme de la fin de siècle...





C'est joyeux et parfois dur, brouillon et pas toujours cohérent, comme la vie, cela passe à toute vitesse et on se régale des moments jouissifs comme on frémit des difficultés, il y a de nombreuses digressions, intéressantes ou moins, des thèmes récurrents qui sont comme des fils rouges (l'anthropologie, la psychiatrie notamment). C'est un hommage aux humbles qui font des choix modestes mais courageux, et à ceux qui n’accèdent pas à notre « intelligence » mais ont la leur, qui nous est étrangère mais n'est pas moins valable.





Cette petite histoire de vie, de mémoire aussi, de retour sur soi et sur son époque, nous fait trottiner à travers de chouettes émotions.
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Un bébé d'or pur

Une réflexion sur les "enfants différents", leur place au sein de la société : l'histoire se passe en Angleterre, des années 60 à nos jours et raconte la difficulté pour une mère ayant un "bébé d'or pur", à l'élever seule. Cette mère aime sa fille plus que tout au point de passer peut-être à côté de sa vie de femme. Une belle histoire qui pose la douloureuse question de la difficulté d'insertion des personnes handicapées ou simplement "différents", de la solitude mais aussi de l'amitié et de la solidarité.
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La voie radieuse

Nous faisons la connaissance de Liz , personnage central de ce roman le soir du réveillon du 31 décembre 1979 . Aux toutes premières heures de 1980, elle va acquérir la certitude que son mari qui part s'installer aux Etats-Unis demande le divorce pour en épouser une autre .

L'histoire est construite autour de Liz et de son entourage , son mari , sa soeur , ses enfants et surtout ses deux amies , Alix et Esther , rencontrées à la veille de leur entrée à Cambridge .

Après la description du réveillon , une grosse moitié du livre porte sur la description de cette amitié au fil du temps pour arriver à ce début des années 80 .

Nous découvrons dans le détail qui sont ces femmes et particulièrement qui est Liz pour revenir aux années 80 et les accompagner durant celles ci .

Ce livre est très marqué par le contexte politique et social des années 80 en Angleterre . C'est l'histoire de femmes investies dans leur époque et en même temps ,c’est l'histoire de vies ordinaires .

Cette séparation révélée à Liz en ce début d'années 80 va nous entrainer avec elle dans son passé et nous amener à comprendre comment elle s'est construite et va devoir se reconstruire jusqu'à devoir affronter des éléments de son histoire qu'elle avait enfoui.

Même si j'ai préféré la première partie du livre , je me suis laisser emporter par l'histoire et par ces trois femmes . La description des personnages est très fouillée aussi bien dans leur psychologie que dans leur comportement .

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Une journée dans la vie d'une femme souriante

Ces nouvelles écrites entre 1966 et 2000 par Margaret Drabble sont un petit bijou ! Avec finesse, elle nous dépeint des femmes du quotidien. Adolescente, épouse, mère, veuve : elles traversent le temps . Des nouvelles comme des instantanés de l’existence, de situations. Femmes aimantes mais souvent mal aimées, comme dans "La guerre en cadeau" où une mère porte à son fils un amour absolu. Les hommes (maris, amants) ne sont pas tendres avec elles et pourtant, malgré tout, elles composent de leur mieux. Et Margaret Drabble avec un sens aigu de l’observation mais aussi de l’humour parvient à nous couper le souffle, à nous remplir les yeux de poissons d'eau, ou à nous serrer le cœur tant ces nouvelles sont de qualité exceptionnelle et si justes! Que ce soit un voyage de noces, une actrice qui tombe sous le charme d’un manoir, d’une professeure en pèlerinage sur les traces de son poète favori, d’une femme qui retrouve son ancien amant dans un café, d'un voyage en train : toutes ces femmes sont finement décrites avec leurs états d’âme, leurs envies et leurs regrets. La nouvelle "Une journée dans la vie d'une femme souriante" n’a pas pris une ride.

Des nouvelles absolument épatantes !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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La sorcière d'Exmoor

Roman assez complexe à la structure un peu floue mais la psychologie des personnages m'a convaincu. Malgré quelques passages assez hermétiques, j'ai beaucoup aimé ce livre.
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La Mer toujours recommencée

Au début du roman, deux universitaires d'âge mûr et de sexes opposés convergent vers la même cérémonie de remise de prix d'une petite faculté du nord de l'Angleterre où ils vont être distingués. On comprend qu'ils se sont connus dans l'enfance, puis revus dans leur jeunesse et que le tourbillon de la vie les a séparés, comme dans la chanson. Dès lors, l'impatience grandit pour savoir comment ces deux personnalités bien différentes ont vécu leurs différentes rencontres. Les souvenirs d'enfance de Humphrey au bord de la mer sont très vivaces et pleins de vérité, et annoncent le caractère sans concession d'Aisla, petite voisine d'un été.

Dès les premières pages, j'ai pensé à David Lodge ou Nuala O'Faolain, deux parrainages flatteurs et la suite ne m'a pas déçue, grâce à la construction qui alterne passé et présent, des passages plus sociologiques et scientifiques, les points de vue des deux protagonistes ainsi que l'intervention d'un mystérieux orateur public, sorte de narrateur omniscient, mais pas vraiment… La mer et ses habitants sont prétextes à des variations et des comparaisons diverses, souvent amusantes, et on se délecte par anticipation des rencontres successives de Humphrey et Aisla à des époques différentes, et surtout lorsque la maturité les a rattrapés !

C'est une lecture très agréable et plus profonde que ne laisse paraître mon commentaire.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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At the Pond : Swimming at the Hampstead Lad..

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec At the Pond ?

"La découverte de cet ouvrage est une combinaison de différents facteurs : j'ai adoré un recueil de nouvelles publiées par Daunt Books, je me suis donc penchée sur leurs autres publications et j'avais, de plus, envie de nature et de me téléporter à Londres, comme souvent... La couverture, plus qu'attrayante, a fini de me convaincre."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Dans le magnifique parc de Hampstead Heath, à Londres, il existe un étang dont l'accès est exclusivement réservé aux femmes et dans lequel on peut se baigner tout au long de l'année. Ce recueil de nouvelles nous dévoile le point de vue de 14 femmes différentes sur cette expérience..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"Les textes, très variés, sont présentés par saison, nous rentrons donc directement dans le vif du sujet avec les baigneuses de l'hiver. Quel courage il doit falloir pour entrer dans cette eau glaciale par n'importe quel temps, quelle admiration je ne peux m'empêcher d'avoir instantanément pour ses héroïnes ordinaires. Et puis vient le printemps, l'été et enfin l'automne et chaque ambiance à ses fidèles. J'ai adoré cet ouvrage, et même si j'ai quelques préférences parmi les textes proposés, l'ensemble du livre est d'une grande qualité. Certaines nouvelles nous immergent dans l'étang, avec toutes ses odeurs et toutes ses sensations, d'autres nous font faire le tour du Monde. Certaines nous donnent envie d'y être quand d'autres nous dissuadent de vouloir y plonger ne serait-ce qu'un doigt de pied. Et tout cela avec un sentiment général de bien-être et de sororité, un vrai régal."



Et comment cela s'est-il fini ?

"J'ai refermé cet ouvrage avec l'envie irrépressible de commander au plus vite les deux autres opus de cette série : In the Garden et In the Kitchen."
Lien : http://booksaremywonderland...
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