Chapitre consacré à "Le fait du prince "
Lorsque l'on se confond avec sa fonction, lorsque l'on se conçoit soi-même où qu'on se donne pour nature ce qui relève seulement de nos actes, disent-ils récurrents, on abolit par là même le fardeau de la conscience, l'angoisse de la liberté. On s'abrite dans une prétendue nature mais on se ment. C'est ce que font ceux qui "se la jouent". Ils veulent se donner la consistance d'une chose pour se consoler du sentiment de leur propre vacuité. Une vacuité foi. Ils en perdent le sel amer mais essentiel de la vie.
Tu as compris que ce n'est pas parce qu'un dessin animé te divertit et t'enchante qu'il se réduit à cela. Tu sais maintenant que chacun renferme une pépite de sagesse qui t'aidera à penser et à vivre.
Raiponce nous met en garde: ne nous égarerons pas dans de vains et dangereux espoirs. Aimons la vie avec ce qu'elle comporte comme risques et comme certitude de fin. Nous n'en apprécierons que mieux le chemin.
Disney nous apprend, avec des accents spinozistes, qu'il faut chercher à cultiver les passions joyeuses; c'est-à-dire favoriser ce qui vivifie notre être - quelle que soit l'épreuve qui nous a frappés - plutôt que de nous laisser gagner par des passions qui amoindriront encore notre vie.
Un bon méchant n'est-il pas, dans les Disney, une clé du succès au moins aussi importante que les heros positifs?
Disney nous invite à rêver mais en précisant l'usage du rêve qui nous est offert: ce dernier doit nous aider à percevoir la magie présente dans notre vie plutôt que de déprécier notre quotidien au nom d'un ailleurs purement imaginaire. L'imaginaire doit être au service du réel.