Citations de Marie Chaix (77)
Ne me faites pas parler de la tristesse ou de la douleur. Un aveu chanté est rarement indécent alors que les aveux parlés sont à réserver aux confesseurs ou aux psychiatres.
Ces résistants en herbe se sont engagés au fur et à mesure de l'avance alliée, groupés ensuite en " commando spécial de libération ". Très spécial, en effet : leur "train de combat" est constitué de quelques jeeps (réglementaires) puis de "véhicules réquisitionnés" les plus divers où s'entassent (ils nous les montrent, tout fiers) caisses de cognac, argenterie, valises de linge, bijoux, bibelots, appareils photographiques, etc. "C'était la belle vie, expliquent-ils, on s'est tapé toutes les Gretchen qu'on voulait et celle qui faisait la difficile, pan, une balle dans la tête. Ici, en Autriche, c'est moins drôle, on nous a dit d'être corrects. C'est pour ça que les officiers sont allés faire un petit tour en Allemagne, les veinards."
Pour l'apprivoiser, Doriot lui offre une brochure à la couverture blanche, au titre rouge : "Doriot ou la vie d'un ouvrier français", signé Drieu la Rochelle. Alice sourit, la retourne dans ses mains, fait merci de la tête. Doriot sourit, la lui reprend et dit : je vais vous la dédicacer.
Lire enfin "Un coeursimple".
Qu'on ne touche jamais
Aux folies aux orages
Qui chez moi naissent et meurent
Entre passion et rage...
Que l'on ne décide pas
De mes joies de mes larmes
A chacun ses soleils
Et à chacun ses drames...;
Que jamais on n'écoute derrière mes volets
Pour cueillir un piano ou un volet secret....
Je vais souvent me promener dans les cimetières, m'asseoir au coin des marbres, lire les noms, les dates, rêver sur le médaillon décoloré représentant le jeune soldat tombé au champ d'honneur, la belle Adèle morte en couches ou le bébé sous ses dentelles.
"Regrets éternels", paroles répétées le long des tombes. Frappées dans le marbre, gravées dans la pierre, serties de fleurs baroques en céramique polychrome ou calligraphiées si joliment sur ces petits coeurs d'autrefois en émail blanc au liseré noir. Morts de toujours, les vivants vous regrettent en noir et en couleur, vous l'écrivent une dernière fois, pour quelle éternité? Les vivants pleurent sur vous et leurs larmes durcissent avec les dalles que l'on scelle, rouillent avec le fer de vos enclos et se fanent avec les chrysanthèmes. Songent-ils aux monceaux de regrets ensevelis sous la terre en même temps que vos dépouilles? Vous entendent-ils chanter vos litanies de regrets, vos rêves déçus, vos chagrins d'amour, vos vies ratées, vos peine perdues? Hymne désespéré qui se perd dans le vent du soir? "Regrets éternels"... et aussi "Le temps passe, les souvenirs demeurent".
Que laisserai-je de moi?
Quel héritage de chagrins d'enfance, de larmes perdues, de guerres incomprises, de liberté mal menée, d'amours tenaces, de deuils, de rêves inaccomplis, quel héritage de sommeil et d'oubli vais-je léguer au temps qui lui aussi m'oubliera?
Elle s'était mise à les appeler ses oiseaux tous ces "fous" et "folles" qui patientaient à la sortie des théâtres
Maman nous avait enseigné l'art de se comporter avec les " petites bonnes ". Discrétion, distance, vouvoiement.
C'est étrange. Il y a un moment où les livres vous font signe, alors les mots que vous y trouvez sont ceux dont vous avez besoin, à ce moment-là. (p.85)
Ceux et celles qui écrivent me comprendront, les manuscrits sont des enfants que l'on présent au temple, la peur au ventre. Si l'enfant est rejeté, ce n'est pas un drame, c'est un deuil. On s'en relève mais ça dépend. (p.12)
En fait chacun est pris dans ses propres histoires et n'écoute pas celles des autres. Ou bien les écoute et puis les oublie. Après tout, c'est normal. (p.9)
Le crime de ta famille, ce sera de porter ton nom!
Dans « adolescence », il y a laisser, j’ai franchi la rivière de lait et de miel, elle va se craqueler au soleil. Il y a « lescence », essences, parfums par milliers qui m’attendent de ce côté-ci, je les sentais déjà. Saurai-je les capter tous ?
Ou bien elle murmurait, comme pour elle-même: « On ne juge pas ceux que l’on aime. Il a payé. Moi aussi. »
Le plus pénible est de durer, sans raison, sans but. Je dure comme un feu qui couve, une eau qui stagne, comme une maladie incurable. Je dure pour rien. Tu ne sauras jamais mon chagrin d'entendre la vie me quitter, comme un grand cœur qui ne battrait plus pour moi. De te voir t'éloigner. Plus même le courage de te tendre les bras, de t'appeler, de te dire je m'en vais, retiens-moi. Tu ne sauras jamais ma peur.
bonjour,tout d'abord je tiens a remercier babelio de m'avoir permis de lire ce livre qui pour moi fut une découverte.
L'occasion de découvrir Monique Serf et son parcours exceptionnel.
je n'ai pas vraiment l'habitude de lire des biographies et je dois dire que je ne connaissais que vaguement cette artiste et son histoire.
l'auteure nous fait partager son admiration et toute la poésie qu'elle savait mettre dans sa vie.Tout en restant éternellement mystérieuse.
Je suis heureuse d'avoir put découvrir sa vie et ce fut l'occasion de découvrir ces chansons,autres que celles déjà connues.
De découvrir l'histoire qui se cache derrière certaines d'entre elles.
Une bonne surprise pour moi.