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Citations de Marie Charrel (287)


Hors du temps. Si loin des villes, des enjeux de pouvoir et d’argent, où les citadins sans racines se laissent bercer par l’illusion que tout s’achète, même le temps.
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L'agent leur choisit un nom de scène : Imperio et Dolores.
- Il sera plus facile de voyager avec un nom espagnol qu'avec un patronyme juif, les enfants, assure-t-il.
D'ailleurs, ils auront à peine besoin de mentir. Lorsqu'ils racontent venir de Galicie, la plupart de ceux qu'ils croisent comprennent qu'ils parlent de Galice espagnole. Longtemps, ce nom de scène hispanisant les protègera. Longtemps, les jumeaux imagineront que cela suffira à les sauver.
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_ Est_ce que je suis comme lui? Je veux dire...
_ Double ? Nous le sommes tous,Lukas. Certaines personnes en font une force. D'autres préfèrent l'ignorer. L'important est d'être en paix avec cela: la complexité.
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La pluie glisse sur les plumes des oiseaux, mais imbibe le pelage des ours ; elle frappe la surface de la sœur rivière, cavalcade sur les sentes de terre, comme une enfant furieuse avant de rire aux éclats dans les mares, de tournoyer farouchement dans les flaques opportunistes puis de s’en échapper. Sous le déluge, la plupart des mammifères poursuivent leur va-et-vient avec indifférence, s'abritent où ils peuvent, s'ébrouent ; les gouttelettes ainsi projetées rejoignent d'autres perles liquides, dessinant d'infimes rigoles sur le lichen, là où la vie microscopique de la forêt célèbre les torrents dont le ciel s'épanche.
Jack écoute l'eau frapper son propre corps devenu instrument. Le doux tumulte aquatique résonne dans sa boîte crânienne, dilate sa peau, râpe contre le cuir de sa veste. Les vibrations le parcourent comme des impulsions électriques, remontent ses muscles, l'apaisent. Il ne s'appartient plus complètement. Il n'a plus de passé, plus d'avenir : il est dans l'instant. L'air vibrionne autour de lui, saturé d'humidité et de chuintements. L'énergie de la pluie irrigue chaque créature de la forêt, révélant le réseau entre elles. Dans le grand orchestre de l'averse, Jack mesure l'intensité de ces liens. Leur profondeur. Un crissement le tire de ses réflexions. Un léger infléchissement dans le champ de la forêt. Un désaccord s'installe. À ses côtés, Astrée et Buck dressent les oreilles. Eux aussi ont remarqué quelque chose. Une présence mauvaise rôde. Sous les trombes d'eau, il est incapable de distinguer quoi que ce soit, mais tout en lui se tend. Les chiens sont sur le qui-vive. Comme leur maître, ils détestent ne pas savoir à quoi ils ont affaire. Ou à qui ? Jack se relève lorsqu'un cri à glacer les sangs perce non loin, surpassant le vacarme de l'eau.
(p.70-71)
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Peut-on vraiment connaître le cœur d'un homme ? L'endroit précis où naissent ses désirs. L'alcôve secrète où se forgent ses rêves. La source intime à l'origine de ses engagements, guidant sa conduite au quotidien. Ce pour quoi il est prêt à se battre et à mourir. La ligne qu'il dresse entre le bien et le mal.
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Lui, Sylvin Rubinstein, ni juif, ni catholique, ni russe, ni polonais, a survécu à la révolution de 1917, au ghetto de Varsovie, à Krosno ; il survivra au bombardement de Berlin, il est immortel. Là, sur le toit de l' immeuble, il danse pour piétiner sa peur. Pour fêter la victoire. Il frappe furieusement le zinc, accélère, fouette la fumée des bras, il hurle, frappe encore comme un enfant fou. Berlin tombera mais lui tiendra encore debout, la vie pulse en lui comme jamais car Maria l' accompagne, Hannah, Rachel valsent avec lui sur le toit ; pour elles, il ne cessera jamais de danser.
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- Les histoires. Mon père affirmait qu’elles sont des filles du vent, pareilles à de petites fées errant dans l’immensité du ciel, perdues, jusqu’à ce qu’elles rencontrent un conteur disposé à les libérer par ses mots.
- C’est une belle histoire sur les histoires.
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C'est peut-être pour cela que les peuples se détestent. Parce qu'ils n'ont pas les mêmes mots. Mon père disait que cela empêche les hommes de voir les choses de la même façon. Il disait aussi que les mots ont le pouvoir d'inventer le monde. Que grâce à eux, on peut reprendre ce que la vie nous arrache.
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Iva marche comme elle danse, court sous le soleil de feu. Un étranger pourrait prendre cela pour de l'insouciance. Mais il la connaît suffisamment, désormais, pour savoir que son attitude , l'appétit de découverte qu'elle déploie chaque fois qu'ils s'installent dans une nouvelle ville sont tout sauf de la légèreté. Au contraire : ils sont sa façon à elle de se battre. De prouver au monde que la saloperie de l 'existence ne l'a pas mise à genoux. D'éteindre la violence qui bouillonne en elle. Tant qu'elle danse, elle remporte la bataille. Le flamenco est la clé de sa survie.
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*Elle s’est trompée comme le font les jeunes femmes à qui les années n’ont pas encore offert la protection confortable de l’expérience et dont les choix sont aveuglés par l’urgence de vivre.
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*La mémoire a la subjectivité des rêves. Elle maquille les souvenirs. Par omission et reconstruction, elle habille a posteriori les faits des justifications nécessaires.


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Il apprécie le franc-parler de cette femme au physique épais, grande comme un homme, souvent rude. Il n'en faut pas moins pour tenir un tel commerce seule, assurer les livraison été comme hiver auprès des fermes les plus éloignées, celles où les vieux ne peuvent plus se déplacer. Beth n'a jamais voulu se marier, elle n'a besoin de personne. Elle fait partie des indomptables. Elle et Jack ont cela en commun.
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Dans la nature, il n’y a ni récompense, ni châtiment, seulement des conséquences.
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Les mots ont le pouvoir d’inventer le monde.
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A l’automne, ou à la toute fin du printemps pour les plus précoces, lorsque les saumons remontent fleuves et ruisseaux, un grand festin démarre. Les ours, les loups, les rapaces plongent dans les eaux pour s’en nourrir, emportant leurs proies parfois très loin pour les dévorer. Les oiseaux se régalent des restes.Puis les insectes. Puis les bactéries. Les nutriments des arêtes s’enfoncent lentement dans le sol qu’elles fertilisent, irriguant de leurs bienfaits cèdres rouges, épicéas, pins tordus, pruches à l’ombre desquels les buissons de baies s’épanouissent au printemps, buffet des orignaux, des chèvres et des ours attendant le retour du poisson béni. Sans le saumon, la forêt disparaît. Ne tue jamais sans raison. Honore chaque vie prise.
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Souviens-toi toujours de cela, mon enfant. Peu importe ce que la vie t’arrache : tu pourras toujours le lui reprendre avec les mots.
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Il est des secrets enfouis si loin, depuis si longtemps, qu'on les imagine oubliés à jamais. Ce sont les plus dangereux. Ils jaillissent dans la douceur d'une matinée d'automne, lorsque les enfants dorment encore dans leurs draps chauds. Ils fracassent les murailles de papier patiemment échafaudées autour de soi, en soi, dans l'espoir de s'épargner la douleur. En vain, Personne n'échappe à la vie.
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“Le duende, tu ne le trouves pas tant que tu le  cherches. Un jour, il rugit en toi, et tu comprends qu’il a toujours été là” avait dit Manolo. En vérité, le duende n’est pas en soi : il est dans l’échange. Il s’épanouit dans la transe du don - ici, dans l’offrande totale de son être à Iva, Alvaro, aux Andalous tout autour. L’abandon à l’instant présent.
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Le problème noir aux Etats-Unis pose une question qui le rend pratiquement insoluble : celui de la Bêtise. Il a ses racines dans les profondeurs de la plus grand puissance spirituelle de tous les temps, qui est la connerie. (Romain Gary)
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- Regarde les oiseaux, les arbres, les insectes, la pluie, la beauté en chaque chose. La lune se couchant sur l'océan. Écoute le chant de la cascade offrant sa fraîcheur à la nuit. Savoure les premières baies du printemps, et dis-toi que ton père est en chacune de ces choses. Il te manquera toujours autant, mais ton coeur sera rempli de la chaleur de son souvenir.
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