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Citations de Marie Charrel (287)


Chacune de nos paroles et pensées laisse une empreinte sur les créatures alentour, les arbres, les pierres, l’océan, les fleuves. « Voilà pourquoi il ne faut jamais se laisser aller à de mauvaises pensées. Ne jamais mal se conduire. » Rien n’est oublié. Nos mots nourrissent des énergies qui reviennent à nous pour préserver le grand équilibre, d’une façon ou une autre. Tout acte commis ou envisagé générera une cascade de conséquences ne devant rien au hasard, jamais.
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Il est des secrets enfouis si loin, depuis si longtemps, qu'on les imagine oubliés à jamais. Ce sont les plus dangereux. Ils jaillissent dans la douceur d'une matinée d'automne, lorsque les enfants dorment encore dans leurs draps chauds. Ils fracassent les murailles de papier patiemment échafaudées autour de soi, en soi, dans l'espoir de s'épargner la douleur. En vain. Personne n'échappe à la vie.
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Une douleur foudroyante lui traverse l’abdomen lorsqu’elle tente de se redresser. Le feu prend sur son visage, déchire son cou, dévore sa poitrine. Son corps entier est brasier, son sang est une lave la consumant de l’intérieur. Elle retombe sur la banquette, perd à nouveau connaissance.
Elle n’est plus seule lorsqu’elle revient de nouveau à elle, quelques instants plus tard. Deux gros chiens, l’un noir, l’autre roux, sont allongés au sol, somnolant paisiblement. Un homme est assis devant la cheminée, concentré sur le plat de légumes qu’il remue de temps à autre. Sa barbe épaisse contraste étrangement avec le bleu céruléen de ses yeux et la finesse athlétique de son corps. Comme s’il avait tous les âges à la fois, ou n’en avait aucun.
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Le lendemain, lorsque la jeune mère a récupéré quelques forces, Kuma insiste pour baptiser le nouveau-né de deux prénoms : Hannah, pour faciliter son intégration dans le pays, et Hoshiko, Enfant des étoiles en japonais, afin qu’elle n’oublie pas ses racines nippones. Hannah Hoshiko. Aika accepte. Le choix du prénom l’indiffère. Elle voulait un garçon. Elle rêvait de donner la vie entourée de femmes bienveillantes, drapée dans les draps propres d’une clinique réputée ou bien chez elle, auprès de sa mère et sa sœur. Elle désirait graver cet événement dans sa mémoire comme le plus bel instant de sa vie après son mariage, mais rien de cela n’est arrivé. À cause de Kuma. À cause des lettres où il lui a caché la vérité. Un haut-le-cœur la renverse. Chaque fois qu’elle posera les yeux sur sa fille, Aika sera submergée par la honte.
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Elle lève les yeux au ciel et le nuage d’albâtre s’abat sur elle telle une tempête de neige.
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L’humanité ne retient aucune leçon, jamais, c’est là sa seule constance.
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Dès l'instant où Iva et Lukas dansent, ils cessent d'être des maudits et échappent au chaos. Ils sèment de la douceur sur les plaies du monde. Ils ne sont plus l'Allemand et la Hongroise, ils brisent les chaînes, dansent envers et contre toutes les lois, comme l'ont fait autrefois, avant eux, Sylvin et Maria Rubinstein. Imperio et Dolores.
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Sylvin Rubinstein aurait dû mourir mille fois ; pourtant, il se tenait toujours debout. Il avait vu Hambourg renaître de ses cendres après la guerre, lorsqu'il avait fallu tout reconstruire. Il était là quand le port avait retrouvé sa superbe et avec lui, tout près, les rues de la joie, les clubs et bars où les marins épuisés venaient se chavirer les sens de parfums, couleurs et caresses. Il fut l'un des premiers à frôler les planches des cabarets, à faire revivre la ferveur d'antan de ses pas de danse, cette folie propre aux nuits de Hambourg. Lui qui avait vu le coeur de l'homme et réchappé à l'enfer avait ramené la vie dans Sankt Pauli en déposant un baiser splendide sur ses nuits. Sylvin Rubinstein était une force de la nature, un excentrique et un survivant : tout cela, mais aussi un danseur amoureux du flamenco, un travesti, un brigand chic, un polyglotte ambivalent, débordant de générosité autant que de colère. Il était tout ce que l'Europe n'est plus. Un mythe.
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Pendant qu'il parle, je fixe les desquamations douteuses sur ses tempes. J'ai envie de lui rentrer dans le lard. [...]
- Ecoute, petit, je ne veux pas d'ennuis.Le ton soudain doucereux de sa voix est aussi écœurant que les milk-shakes ultra-sucrés servis dans son fast-food. Pire que le raciste, le raciste qui ne s'assume pas.
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Paris, 21 juillet 2016

Confrontés pour la première fois au démon de l'heure noire, le sombre succube tirant les âmes fragiles du sommeil pour les jeter dans les affres hallucinés de l'errance nocturne, la plupart d'entre nous se consolent en allumant la lumière, en comptant les moutons, ou en avalant un somnifère. Elisabeth Robinson préfère le whisky.
Elle déteste ces minutes suspendues entre nuit et jour où la ville cesse de respirer. Ces instants où plus aucune règle ne tient, si bien qu'il n'est pas exclu de croiser l'un de ces fantômes blafards quêtant la chaleur des corps. A son age, Elisabeth a tout essayé pour chasser le démon de l'heure noire. La lumière, le somnifère et les moutons sont pour les néophytes. Lorsque l'on atteint un stade aussi avancé que le sien, la lutte requiert les armes de l'unique chance. Pour Elisabeth, il s'agit d'un verre d'Ardbeg écossais. Les volutes de tourbe marine chassent la créature sombre plus vite que la goétie d'une sorcière vaudoue.
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Ma chère Claire,
Cap' ou pas cap' ?
Magda
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"Les secrets de famille font cela, aussi : des enfants qui fabulent. Des gamins qui ne vivent pas tout à fait dans le réel. Des petits démons doués de seconde vue, inventant des fantômes pour remplacer ceux qu’on leur cache. Combler les filiations manquantes. Les enfants posthumes sont des affabulateurs merveilleux. Ils inventent pour faire la nique au Néant des origines. Celui dont ils sont nés. C’est un instinct de survie. Une révolte. Un grand oui à la vie".
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La phrase d'un auteur inconnu lui revient à l'esprit : "Dans la nature, il n'y a ni récompense, ni châtiment, seulement des conséquences." Rien n'est sauvage et tout l'est. La nature ne juge pas. Elle ne punit pas. Elle ne dévoile rien. Elle est.
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« Il comprenait, enfin : l’obscurité ne tuait pas la lumière. Elle la révélait. Les souffrances et les deuils, les blessures que lui infligeaient la vie, ses propres faiblesses et échecs ne rendraient que plus intense et précieuse encore l’étincelle qui brûlait en lui. Chaque cicatrice que l’existence laisserait sur sa peau lui rappellerait ce qu’il avait été. La profondeur de ce qu’il avait appris. L’importance de l’instant et du pardon »
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Les frères hésitent un instant, gênés. Mark sait que ertains bûcherons et fermiers du coin se montrent durs avec leurs fils, convaincus que la brutalité mettra plus rapidement fin à l'enfance et fera d'eux des hommes forts.
Robert l'a prévenu: «Ces hommes se trompent : c'est ainsi que l'on forge des monstres. Tu devras toujours te tenir à l'écart d'eux, »
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La pluie glisse sur les plumes des oiseaux mais imbibe le pelage des ours ; elle frappe la surface de la soeur rivière, cavalcade sur les sentes de terre comme enfant furieuse avant de rire aux éclats dans les mares, de tournoyer farouchement dans les flaques opportunistes puis de s'en échapper. Sous le déluge la plupart des mammifères poursuivent leur va vient avec indifférence, s'abritent où ils peuvent. s'ébrouent ; les gouttelettes ainsi projetées rejoignent d'autres perles liquides, dessinant d'infimes rigoles sur le lichen, là où la vie microscopique de la forêt célèbre les torrents dont le ciel s'épanche.
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Michèle, la liberté c’est tout perdre.
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Dans « les mangeurs de nuit », Marie Charrel revient sur un épisode de l’histoire canadienne, celle d’immigrés japonais dès les années 1920, qui seront persécutés pendant la seconde guerre mondiale et même après, jusqu’à être renvoyés dans leur pays.
L’aspect historique permet de lier des destins de femmes et d’hommes, japonais ou japonaises, canadiens ou canadiennes, et amérindienne ; c’est ainsi que nous suivons le parcours chaotique et semé d’obstacles d’Hannah, japonaise née sur le sol canadien, ainsi que celui de Jack, le « compteur de saumons », amérindien. Quel événement va les réunir au cours de leur existence et qu’en retireront-ils, l’un et l’autre ? C’est ce que Marie Charrel réussit à raconter dans cette histoire où les blessures, les plaies, les inquiétudes parviennent à traverser la vie en l’apaisant et en la rendant plus vivable. Un roman plein d’espoir quant à la fraternité et à la paix des peuples ! Encore un livre rempli d’actualités du moment !
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Le silence a parfois le pouvoir d'apaiser les douleurs mieux que les mots.
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Hannah n’entrevoit qu’un seul remède : les mots. Ceux que l’on porte longtemps en soi sans le savoir avant qu’ils ne jaillissent, ceux qu’on lègue de génération en génération, comme son père l’a fait avec elle, pour tenir le malheur à distance. Ceux que l’on couche sur le papier, telles les observations de Jack, destinées à sauver la
forêt.
Voilà ce qu’elle doit faire : écrire leurs histoires à tous avant qu’elles ne s’évaporent ; l’histoire d’Aika, d’Hatsuharu, des semeurs d’espoir et des mangeurs de nuit, du petit prince et des hommes-saumons ; celles des Issei, des Nisei, de Greenwood et les légendes tsimshian. Les contes des mondes engloutis.
Elle n’est plus Hannah Hoshiko, désormais. La fille qu’elle était autrefois, effrayée, en colère, est morte dans la rivière. Elle est maintenant libre d’esquisser son propre chemin – et pourquoi pas celui des autres ? Elle récoltera les bribes de vie, les reflets au bord du chemin et les éclats d’étoile, puis sèmera les mots. Elle sera l’ange étrange que l’on accueille malgré les craintes qu’elle éveille, parce qu’elle porte la marque du Moksgm’ol. Elle sera la femme-esprit, la femme-mémoire, plus tout à fait humaine – un peu de l’ours est entré en elle. Une créature ni d’ici, ni d’ailleurs. Un pont entre les mondes. p. 282
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