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Critiques de Marie Favereau (34)
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l'histoire », collection de bandes dessinées prenant la forme de biographies historiques à dimension pédagogique, à destination du grand public, et qui espère vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à l'Unificateur des peuples de la steppe : Gengis Khan !



Temüdjin, tel qu'il est dépeint dans "L'Histoire secrète des Mongols" (une chronique anonyme du XIIIe siècle), semble suivre toutes les étapes de l'universelle quête du héros aux mille et un visages. Quelque part c'est un personnage fantasy qui appartient plus à la Légende qu'à l'Histoire. Il ne lui manque finalement pas grand chose pour être l'équivalent asiatique d'un roi Arthur ! (Excalibur ? Merlin ? Lancelot du Lac ? Morgane ? Mordred ?)

La bande dessinée commence par l'annonce de la mort de Gengis Khan, qui parvient au monastère chinois de T'ien-Ch'ang Kuan. Alors qu'un jeune moine se demande si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, le vieux patriarche Chang Chun lui conte le destin de celui qui fut Temüdjin, fils de Hö'elun et de Yesügei, du clan des Bordjigins.

On suit ainsi pas à pas les grands moments de la vie de celui qui fut une légende : son enfance difficile, sa captivé chez les Taïchi'ut, son amour indéfectible pour la belle Börte, son étrange amitié pour le fier Djamuqa, son irrésistible ascension et la guerre fratricide qu'il mena contre son ancien anda… jusqu'à sa victoire finale et la proclamation de son titre de Gengis Khan. Bref, comme Sergey Bodrov, les auteurs ont fait le choix de raconter l'histoire de Temüdjin plutôt que celle de Gengis Khan, et c'est très bien ainsi. Ensuite le Loup Bleu mongol passera de l'unification des nomades à la vocation impériale, mais ceci est une autre histoire… ^^



Bref, un bien beau récit pour celui qui ne le connait pas déjà, ici servi par du bien bel ouvrage.

Les dessins de Manuel Garcia sont plutôt bons, et l'alchimie entre dessins, encrage et colorisation est assez plaisante.

La 1ère planche nous montre le convoi funéraire du grand homme vers sa dernière demeure… Et la dernière planche nous montre un loup bleu montant la garde d'une tombe inconnue perdue en haute montagne… Que c'était bien vu et bien fait !

Le charadesign n'est pas très poussé, mais la gravité et la sérénité que dégagent les visages collent bien au ton de la narration.

Action et batailles manquent de souffle épique, mais visiblement ce n'était pas le but des auteurs de miser là-dessus.

Pour ne rien gâcher, l'historienne Marie Favereau, spécialiste du sujet à l'université d'Oxford, supervise le tout et nous livre un dossier et un making-off passionnants autant pour le grand public que pour l'amateur d'histoire.



J'avais envie de mettre 3 étoiles, parce l'histoire de l'enfant de steppes devenu roi des rois ses propres mains m'avait été mieux contée dans le roman "Le Loup bleu" de Yasushi Inoué ou dans le film "Mongol" de Sergey Bodrov, qui tous les deux avait instillé davantage de souffle dans leur récit, mais quand c'est bien fait pourquoi chipoter ? L'histoire est bonne, les graphismes sont bons, le personnage fascinant...
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Avec « Ils ont fait l'histoire », les éditions Glénat lancent une nouvelle collection d'albums proposant des portraits biographiques illustrés de ces hommes et femmes qui laissèrent une empreinte marquante dans l'histoire, de Charlemagne à Napoléon en passant par Jaurès, Vercingétorix, Saint Louis, ou plus récemment Gengis Khan.



Chef nomade devenu empereur à la tête d'un territoire immense, Temüdjin (1165 - 1227) est sans aucun doute l'une des figures les plus marquantes du XIIIe siècle, non seulement en raison de son ascension fulgurante mais aussi et surtout en raison de son entreprise d'unification des populations nomades des steppes. Il y aurait énormément à dire sur le parcours de ce leader d'exception, trop pour un seul album, si bien que les auteurs ont fait le choix de se focaliser essentiellement sur le début du parcours du chef mongol, de son enfance à l'obtention de son titre de Gengis Khan (« empereur puissant »). L'ouvrage démarre donc à la mort du père de Temüdjin qui est âgé de seulement neuf ans et à la spoliation de son titre de chef par un ancien allié de sa tribu. Le lecteur assiste alors au long combat mené par le jeune garçon pour reconquérir son pouvoir, puis à l'élargissement de celui-ci suite à ses victoires sur les peuples voisins tels les Tatars ou encore les Merkit. Les graphismes sont très immersifs et permettent au lecteur de se faire une idée réaliste de ce que pouvait être la vie dans les steppes au début du XIIIe grâce à des illustrations représentant les activités quotidiennes accomplies par les nomades ainsi que les paysages du nord-est de la Mongolie constitués non seulement de steppes mais aussi de forêts et de montagnes.



L'album comprend également un dossier dans lequel Marie Favereau, chercheuse spécialiste de l'empire mongol, revient plus en détail sur les grandes étapes de l'unification des tribus mongoles et leur expansion. Cela permet d'aborder des points qui ne sont pas traités dans la bande dessinée (comme la politique mise en place par Gengis Khan pour gérer cet immense empire et l'hétérogénéité de ses habitants) et de comprendre certains choix scénaristiques pris par les auteurs. Si le scénario et les graphismes sont bien à la hauteur, je serais toutefois plus réservée concernant les personnages eux-mêmes, notamment ceux gravitant autour de Gengis Khan (sa mère, son épouse, ses alliés...) qui sont la plupart du temps trop en retrait (c'est à peine si certains ont l'occasion de prononcer deux phrases). Temüdjin est pour sa part un petit garçon attachant dont on comprend la colère et la détermination. Dans la seconde partie de l'album consacrée à l'ascension du Khan, la narration a cependant tendance à se faire plus distante ce qui réduit légèrement l'empathie du lecteur à l'égard du protagoniste qu'on ne voit plus que dans son rôle de chef militaire et très rarement dans des scènes plus intimistes comme cela pouvait être le cas au début.



Une bande dessinée instructive consacrée à l'une des figures les plus célèbres de l'histoire mongole. Si le choix de se limiter uniquement à l'ascension du Khan et d'occulter tout ce qui concerne son règne est un peu frustrant, cela permet tout de même de prendre conscience de l'exploit qu'a constitué son élévation et de mieux comprendre certains traits de son caractère comme son attachement à sa famille ou ses ambitions d'unification. Une bonne découverte.
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La Horde

Lire cet ouvrage sur l'empire mongol ce fut "rendez-vous en terre inconnue "pour moi ! Un pont entre l'Est et l'Ouest, mais une histoire largement méconnue, en dehors de quelques grands noms : Gengis khan , koubilai Khan, Tamerlan...Une histoire complexe de conquêtes même si ce qui caractérise le pouvoir Mongol est de contrôler les ressources sans contrôler les sociétés et détenir le pouvoir sans détenir les territoires. Et il s'agit de vastes territoires de la steppe : Gengis Khan et ses descendants ont fourni le cadre politique et institutionnel à l'élaboration des Etats modernes en Iran, Chine, Asie centrale et Russie.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Gengis Khan est mort. Son convoi funéraire traverse la steppe.



Un jeune moine du monastère chinois de T’ien-Ch’ang Kuan vient l’annoncer à un vieux moine et lui pose la question de savoir s’il doit se réjouir ou s’inquiéter du décès du Khan.



La réponse n’est pas simple, aucune des solutions n’étant vraiment bonne. C’était un leader qui a uni les peuples, mais à quel prix ? Massacres…



Le patriarche va alors lui raconter la vie du jeune Temüdjin… Comprendre ce qu’il était peut aider à cerner celui qu’il est devenu.



C’est donc l’enfance de Temüdjin que les auteurs ont choisi de nous raconter, celle qui a forgé l’homme qu’il est devenu. Effectivement, sans tous ces événements, on pourrait se demander s’il serait devenu ce qu’il est devenu ensuite.



Le portrait est nuancé, il n’est pas tout à fait noir, ni tout à fait blanc. Le personnage de Gengis Khan n’est pas simple, celui de Temüdjin non plus. Si vous voulez en apprendre plus, ce ne sera pas avec cette bédé de 48 pages que vous aurez une biographie complète et détaillée.



Néanmoins, les choses importantes s’y retrouvent. Notamment le décès de son père, leur exclusion des clans, sa captivité, l’enlèvement de son épouse, son ascension au sein des clans, son amitié avec Djamuqa puis leur rivalité et les premières batailles de Temüdjin en tant que Khan.



Les dessins sont jolis, les couleurs aussi, cela donne un air solennel aux visages. Par contre, les chevaux, ce n’est pas tout à fait ça.



C’est un album intéressant pour ceux ou celles qui voudraient en savoir plus sur l’enfance et les débuts de ce grand conquérant que fut Gengis Khan. Personnage intriguant, intéressant, déroutant, il savait se montrer inflexible et tuer ou bien incorporer les prisonniers dans son armée, faisant d’eux des hommes de confiance.



La dernière planche est bien pensée, bien trouvée et magnifique avec ce loup bleu montant la garde devant la tombe de Gengis Khan (on ne sait pas où elle se trouve).



En fin d’album, il y a tout un dossier historique sur Gengis Khan, les Mongols, leurs conquêtes. Pour les passionnés d’histoire qui veulent en savoir un peu plus.



Une bédé très intéressante, instructive, résumant les grandes lignes de la jeunesse de Temüdjin.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Les auteurs parviennent, avec les ressources lacunaires à leur disposition, à rendre la vie de Temüdjin, ce jeune nomade qui deviendra empereur sous le titre de Gengis Khan.



Le problème des sources (mentionné dans le dossier documentaire en fin de tome) fait toutefois naître un sentiment de vélocité dans le déroulement du récit (beaucoup de lacunes, d'ellipses) et pourrait laisser croire que tout se fit pour ainsi dire en un claquement de doigts. Pourtant, on voit bien la difficulté de l'existence de celui qui deviendra Gengis Khan, les coups du sort et les déboires ont forgé le caractère d'un leader sans pareil, digne des plus grandes épopées.



Il est dommage que l'on n'ait pas accès à plus d'informations concernant le règne du Khan et ses prouesses militaires. On nous met l'eau à la bouche en posant un héros au caractère démesuré et aux ambitions de même, mais les actions pour lesquelles il est le plus connu sont peu développées.



Conséquence : le côté pédagogique (hormis le dossier qui est un poil dense) est assez peu poussé et on ressent plus cette BD comme "la naissance d'un héros de légende" que comme la description et l'explication de pourquoi cet homme "a fait l'histoire".

Il faudrait presque un second tome ...



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relecture de mars 2022 :

En fait de second tome, l'historienne Marie Favereau a oeuvré à la publication d'une autre BD, intitulée "Gengis Khan et l'empire mongol". Avant de la lire, je voulais relire ce tome de la collection "Ils ont fait l'Histoire". Finalement, je le trouve plutôt bon, et surtout j'en comprends mieux la philosophie. Les défauts que j'annonçais n'auraient pu être comblés que par des suppositions ou des inventions, ce qui aurait gâché l'intérêt historique.

J'ai hâte de lire le docu-BD de Favereau !
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La Horde

Certains mots convoquent tout un imaginaire, des représentations liées. C'est le cas pour ceux au cœur de cet ouvrage : Gengis Kahn, Horde, nomades, Mongols, routes de la soie... Ces termes sont associés, pour nous Occidentaux sédentaires, à la violence, au pillage, à la sauvagerie en un mot.

Or, en s'appuyant sur un solide corpus de sources, en utilisant les travaux historiographiques récents et en se servant des découvertes de l'archéologie, Marie Favereau montre toute la fausseté de nos représentations. J'avais été très intéressée en l'écoutant présenter ses travaux à la radio, et j'ai approfondi avec plaisir ma lecture. J'avoue cependant avoir été un peu perdue par les arbres généalogiques et par les localisations - même s'il y a beaucoup de cartes, étant donné la taille de l'Empire.

J'ai découvert des familles régnantes particulièrement stratégiques, doués pour la politique et la géopolitique, maîtrisant plusieurs langues, laissant cohabiter plusieurs religions, vivant dans des tentes de grand luxe avec les produits les plus chers de chaque région... Ils savent compter ces Mongols, ça oui, et ils sont pragmatiques. Pour diriger un Empire, il faut l'être, pour faire circuler les richesses, encore plus. Ils accueillent donc Gênois, Vénitiens, Mamelouks, Moscovites, Chinois... C'est une proto-mondialisation qui relie plusieurs continents, avec ses échanges, et aussi ses réseaux de communication très structurés. Je retiens quelques images : la tente pouvant accueillir 2000 personnes, les femmes conduisant leurs chariots, un chef mongol obèse ne pouvant plus monter à cheval, le festival du lait de jument fermenté, ou encore le rôle de la marmotte dans la diffusion de la peste.

Un texte dense, très dense même, mais qui permet d'apprendre beaucoup, et de se défaire complétement de ses images préconçues.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Ce sixième volume de la collection « Ils ont fait l’histoire » est consacré à Gengis Khan. Du moins c’est ce qui annoncé par le tire. La quatrième de couverture laisse toutefois planer un doute : il serait ici davantage question du destin de Temudjin. Le résultat est assez décevant.



Il est décevant pour la simple et bonne question que le titre est très mal choisi, car destiné à induire les acheteurs en erreur : il est ici question de l’accession au pouvoir du jeune homme qui va devenir Gengis Khan. Il n’est question de l’empereur en temps que tel qu’à deux reprises : pour évoquer son décès et son couronnement.



Certes, le propos n’est pas inintéressant pour autant, mais il réduit d’autant la portée du sujet. Les justifications apportées dans le cahier scientifique ne sont guère convaincantes. Saisir le personnage historique en découvrant l’homme ne suffit pas pour construire une biographie. Un deuxième tome aurait-il été prévu, mais finalement abandonné en cours de route ? Dans ce cas pourquoi, consacrer autant de temps à la prise de pouvoir ?



Très concrètement, l’album fait volontairement l’impasse sur plus de deux décennies de règne. Ce choix est gênant, très gênant, d’autant que le scénario proposé par Denis Pierre Filippi n’est guère passionnant. Il est d’autant plus difficile de s’identifier au jeune homme que l’on nous ne le présente d’emblée comme un être exceptionnel, un élu appelé à un grand avenir et ayant commis des atrocités… Le discours indirect n’apporte pas grand-chose, tout comme les références à Tengris…



Les dessins de Manuel Garcia ne parviennent pas à retenir l’attention. Les traits des personnages sont peu précis, flous. L’album est hélas constitué en majeure partie de cases au format habituel et l’auteur donne l’impression de ne pas être à l’aise avec son sujet. La mise en page reste classique avec quelques dessins plus ambitieux. Mais il n’y rien ici qui retienne vraiment l’œil ni l’attention.



Le cahier scientifique est hélas indigeste au possible. Il est indéniable que Marie Favreau soit une experte de son sujet, mais sa synthèse est ici trop complexe et colle trop à l’album pour avoir un intérêt réel.



cet album se révèle dans être une déception, sur laquelle il est possible de passer sans regret.
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La Horde

Rien ne me réjouit autant que d'apprendre:or que savais-je des peuples mongols avant de lire l'ouvrage de Marie Favereau?Des clichés, nomades barbares déferlant sur leurs petits chevaux,pyramides de têtes entassées sur les ruines des villes rasées, et quelquesvagues lueurs sur les cultes chamaniques des steppes.Tout cela concentré dans ce mot "horde" qui fait justement le titre de cet essai.Or ce dernier nous démontre, sur de solides bases documentaires l'extrême sophistication des cultures mongoles,de leurs modes de gouvernance,de leurs techniques militaires,le tout sous le signe de la souplesse et de l'adaptabilité. Et cela dans un espace gigantesque,sur des distances inouïes, sur un champs d'action jamais égalé en volume et pour une durée considérable. C'est aussi une histoire épique aux péripéties à faire pâlir d'envie les créateurs de Game of Thrones.A noter aussi les échos avec notre présent :l'empire mongol fut l'acteur d'une première mondialisation en reliant par le commerce l'Occident et l'extrême Orient ,la Sibérie et le Moyen-Orient.Il fut également le vecteur de la terrible pandémie de la Peste Noire.Un ouvrage passionnant et très accessible.
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La Horde

J'emprunte quelques réflexions à la conclusion de ce livre écrit par une jeune historienne et d'abord publié en anglais, qui vient de bouleverser ma vision de l'espace euro-asiatique, actuellement si préoccupant …



Les empires modernes ont toujours considéré l'agriculture et l'industrie comme supérieures au nomadisme, économiquement et moralement. Dans l'imaginaire humaniste, le nationalisme et le libéralisme, la recherche du consensus et la tolérance relèvent exclusivement du monde civilisé et moderne, reléguant les Mongols au rang de barbares.



« Comment les Mongols ont changé le monde » nous livre une brillante démonstration de cette grossière erreur. Ce livre retrace les siècles de domination de Gengis Khan (1155 ou 1162 – 1227) puis de ses successeurs Jochi (1182 – 1227), Chagatay, Ogödei et Tolui.



Plus spécialement des Jochides qui gouvernèrent la Horde d'Or tout au long des 13ème et 14ème siècles, mis en lumière selon un prisme totalement différent de l'image que nous avons ancrée dans notre culture occidentale.



Quelques exemples :

Les conquêtes mongoles n'impliquent pas colonisation. Les Mongols incitent les peuples soumis à produire de la richesse en leur donnant les moyens de le faire et de commercer d'un bout à l'autre de l'Empire. On est loin du stéréotype d'un empire de prédation, et de l'image du Mongol maraudeur, pillard et brutal.



Les Mongols pratiquent une totale tolérance religieuse qui constitue un outil au service du pouvoir. La conversion à l'Islam, pour des motifs en partie commerciaux, leur confère une légitimité efficace, source d'identité collective qui s'épanouit au-delà des frontières, des lois et de la culture mongoles.



Nomade n'exclut pas la construction de monuments pérennes ni culture essentiellement orale. Les sources écrites sont nombreuses : diplômes et ordres impériaux, correspondances diplomatiques, lettres commerciales. On a la trace des alliances de la Horde avec les Mamelouks d'Egypte, les Génois, Venise, Rome, Vienne, Simferopol, Varsovie, Istamboul.



Le gouvernement mongol est fondé sur deux principes : une puissante intégration et le contrôle strict des lignages empêchant les étrangers d'accéder à la seule lignée d'Or permettant d'accéder au trône, selon une rituel de désignation du grand Khan incroyablement sophistiqué impliquant l'acceptation des autres prétendants et leur retrait public, mais aussi à l'attribution aux « recalés » de territoires distincts … et si possible éloignés mais susceptibles d'extension. Chaque fils de Gengis Khan conduit sa propre horde.



Une des caractéristiques de leur stratégie de conquête : les Mongols n'attaquent jamais les premiers mais poussent leurs adversaire à la faute, ou pratiquent une provocation avant de lancer l'offensive avec leurs puissants guerriers. Une méthode qui perdure de nos jours ...



L'une des clés de l'empire est sa capacité de communication grâce au réseau du yam, poste officielle sous contrôle de l'armée, qui offre de nombreux avantages : espionnage en territoire ennemi, transport de marchandises, courrier de longue distance, approvisionnement de camps militaires. Les stations sont distantes d'une demi-journée.



Le pilier du système est le commerce, donc la fiscalité (légère, mais en cascades) qui permet la redistribution des richesses à répartir. Les principaux produits de la traite sont le sel, les fourrures, les soieries, les esclaves, les faucons, les céréales.



Sous domination mongole, le clergé bénéficie d'un statut très avantageux : exonération fiscale et de la conscription, ce qui ne manquera pas d'attirer vers le clergé orthodoxe une foule de candidats et la constitution à partir du 13ème siècle de très importants monastères. Contrairement à l'historiographie classique et nationaliste russe, la Horde a en effet largement contribué au développement de la Russie. Les boyards continuaient à administrer leurs terres mais devaient récolter l'impôt à verser aux Mongols. Les Russes bénéficiaient de leur appui militaire contre la poussée des Suédois et des Teutoniques.



Dans la seconde partie du 14ème siècle toutefois, les conflits de succession, les particularismes provinciaux, et surtout la grande peste eurent raison de l'empire de Gengis Khan. La pandémie, portée par les rongeurs de la steppe eurasienne, désorganise la circulation des hommes et des biens. A leur insu, les Mongols ont contribué à la propagation du mal grâce à la vigueur de leurs relations commerciales - jusqu'en Europe occidentale - et aux changements environnementaux dus au développement de l'élevage, à l'intensification de la chasse, au déploiement du marché des fourrures (en particulier les marmottes qui font l'objet d'une chasse systématique).

A partir de 1368, les Yuans, descendants de Kubilaï, doivent se retirer de la Chine, remplacés par les Ming. de la Hongrie à la Corée, une constellation de nouveaux pouvoirs se dessine, l'empire éclate et c'est l'anarchie.



Toqtamisch réunit la Horde au bout de 20 ans, entreprend une longue guerre contre Tamerlan puis s'allie avec lui. La Horde est alors éclatée entre plusieurs khanats : Ouzbecks, Qazaks, Manguit-Nogaï …



Un récit passionnant, parfois complexe dans la succession des luttes de pouvoirs (le consensus traditionnel de nominations se mue en purges sanglantes), mais qui offre l'avantage de considérer cette partie immense de notre monde si mal connue d'une autre manière et permet d'appréhender l'actualité – comme ce qui se joue actuellement de Crimée – d'un tout autre regard.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

GENGIS KHAN



Bonne bande dessinée, sur la vie de Gengis Khan.



C'est un moine Taoïste qui évoque Gengis Khan pour un jeune disciple, qui vient de lui apprendre sa mort. On découvre avec le jeune moine la jeunesse et l'ascension de Temüdjin.



Les dessins sont simples mais agréables et certains s'évadent des cases pour envahir les pages, ce qui fait le charme de cette BD



A la fin plusieurs pages restituent l'histoire de Gengis Khan dans son contexte historique et géographique, avec carte et enluminures et évoquent plus en détail l'histoire des Mongols.



Une chronologie et une bibliographie terminent le livre



J'ai pris du plaisir à lire et à rêver sur les dessins de cet ouvrage.

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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Ce livre pourquoi ai-je voulu le lire ? Parce que je suis amateur de biographie mais aussi parce que ce personnage habile est d’envergure a étendu la Mongolie par conquêtes depuis l’extrême Est jusqu’à Kiev au Nord-Ouest, en Turquie au Sud-Ouest et jusqu’au-delà de la muraille de Chine au Sud-Est, vraiment, il faut le faire !



Le livre est coréalisé par Denis-Pierre Fillipi, Manuel Garcia et Marie Favereau qui sont dans l’ordre : scénariste, dessinateur, historienne. L’historienne apporte un complément d’informations dans un cahier annexé à la BD.



Les populations de Mongolie étaient constituées de pasteurs nomades qui vivaient dans les steppes. Le conflit entre le père Gengis Khan et les Merkit témoigne des rivalités entre clans. Yesügei, le père de Temüdjin, avait enlevé Höelün, une femme d’origine Qonggirrad alors qu’elle était l’épouse d’un Merkit. En représailles, les Merkit enlevèrent la femme de Temüjin, Börte. Conflits et alliance évoluaient sur plusieurs générations.



Temüjin entra en guerre contre les tartares en 1196. Il fallu six ans pour battre les Tartares et contrôler l’est de la Mongolie. Temudjin avait pour stratégie d’enrôler les autres groupements nomades. Par cette absorbtion, il accru les forces de son dispositif militaire.



En 1203 Temüjin se retourna contre ses anciens alliés Kereit. Vainqueur, il gagna ainsi la suprématie sur le centre de la Mongolie.



Temüjin sera marier à 9 ans et séparé de son père qui mourra alors qu’il avait quatorze ans, sera traiter en esclave, sa femme sera enlevée, il sera trahi par un de ses amis dont il se croyait inséparable. Tout cela contribua à lui forger un caractère marqué mais empreint d’humanisme. Il écoutait les conseils de ses proches.



Je n’ai pas accroché à cette histoire car malgré mes efforts de compréhension, il restait des zones d’ombre dont la présence du loup bleu lorsqu’il s’était retiré dans les bois, ainsi que la présence du loup bleu auprès de sa supposé tombe. Une bande dessinée qui raccourci une histoire originale, où qui présente une suite de vignettes sans bulles où le verbe est absent n’est sans doute pas le média approprié.



Sans doute devrais-je lire : Le loup bleu de Yasushi Inoué pour mieux percevoir les facettes de cette histoire.



Je ne suis pas un expert en bande dessinées, juste un amateur occasionnel. Je n’ai pas fort aimé les couleurs des vignettes qui véhiculent des sensations apocalyptiques. Les visages n’étaient pas toujours clairement dessinés. Cette bande dessinée ne me laissera pas un bon souvenir. Elle aura quand même eu le mérite d’engendrer quelques recherches associées pour élargir les connaissances.



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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

De son vrai nom Temüdjin, ce légendaire chef des forces armées mongoles fut l'un des plus grands conquérants de l'histoire de l'humanité. Entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, il réussit à unir les tribus mongoles et créa un empire colossal comparable en taille à celui d'Alexandre le Grand. Pour autant, on ne connait pas très bien son histoire en Occident. Il n'y a que le nom qui évoque quelque chose.



C'est plutôt l'enfance d'un chef qui nous est contée et c'est le choix des auteurs tout comme celui d'un film russe sorti en 2007 intitulé Mongol. Mongol est un bon film qui raconte comment Gengis Khan est monté au pouvoir. La démarche est identique donc cela ne sera pas une réelle surprise en ce qui me concerne. Par ailleurs, on observera qu'à aucun moment, il n'a le désir de partir à la conquête du monde. Cependant, on ne pourra être qu'admiratif par ce parcours hors norme d'un homme qui n'a pas utilisé que la force mais également son intelligence.



Une bd historique plutôt bien réalisée et bien dessinée ce qui ne gâche pas le plaisir.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Biographie dessinée de Gengis Khan. Le personnage est fascinant mais la narration est parfois confuse et les dessins, notamment les visages manquent de précisions.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Nouveau volet de la collection Ils ont fait l'Histoire, cet album s'intéresse à l'un des plus grand conquérants que le monde ait connu. Néanmoins, et je trouve approprié de le préciser d'emblée, les auteurs ont sciemment choisi de s'intéresser plus à l'homme qu'à la légende. Entendez par là que l'histoire se focalise essentiellement sur les jeunes années du Khan, alors qu'il n'est encore que Temudjin, son parcours initiatique, de l'exil à l'unification des tribus, et toutes les raisons qui l'ont fait devenir ce qu'il sera. Ceci en partie dû aux sources disponibles et à une volonté de ne pas composer un album de suites de scènes de batailles probablement. Ce choix en tête (et expliqué en fin de volume dans le cahier historique, toujours aussi intéressant), le lecteur appréciera le déroulement d'un scénario bien construit, appuyé par un graphisme classique et efficace, dans l'esprit général des tomes précédents de la collection. A lire avec un score adapté: http://bobd.over-blog.com/2014/10/extremes-orientaux-genghis-khan-vs-kundun.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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La Horde

Curieuse apologie d'un régime qui a détruit des pays, des cultures, des peuples. L'analyse politique est largement noyée dans l'événementiel des batailles, massacres et autres facéties mongoles. Intéressant, certes, mais tragiquement répétitif. Nulle question de contester la compétence de l'auteur ni son immense connaissance du vaste domaine, comme l'empire. Elle a mis à profit toute la littérature historiographique sur le sujet, surtout celle des peuples détruits, vassalisés… On veut bien croire que la “pax mongolica” n'a pas eu que des méfaits, mais on se trouve en face du syndrome de Stockholm, version mongole. On croirait entendre Marchais avec son “Globalement positif”. Au fait, combien de millions de morts à cause de la barbarie mongole voulant dominer le monde et les clans, satrapies et autres potentats sanguinaires, on aurait aimé le savoir. Tout ça à la poubelle de l'Histoire, avec une grande hache a dit Perec.
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La Horde

Remarquable ouvrage sur le horde d'or, la branche occidentale de l'empire de Genghis Khan. Une synthèse très pertinente de l'état actuel des recherches, racontée avec érudition et pédagogie, et qui permet de comprendre leur histoire, leur organisation, leur succès et leur chute, mais aussi et surtout leur héritage dans les échanges commerciaux et culturels avec ses voisins, et comment ils ont contribué à façonner notre monde globalisé.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Une découverte intéressante d’une figure historique d’Asie Centrale.
Lien : http://www.bdencre.com/2015/..
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Quelque peu à l'étroit malgré ses cinquante-quatre pages, Gengis Khan n’en demeure pas moins une lecture agréable et instructive.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

Dans la série « Ils ont fait l'histoire », cette BD recrée l'enfance du chef mongol Temüdjin jusqu'à l'année 1206, où, au terme de guerres entre tribus mongoles, une assemblée le proclame « empereur puissant » : Gengis Khan.

Ce choix de ne restituer que la partie proprement mongole de son épopée, en expliquant les alliances et oppositions entre clans et peuples, permet de voir chevaux, yourtes et steppe, peuple nomade contre peuple nomade. Un monde où la vengeance tient de la vendetta sur plusieurs générations. L'ascendant que prend Temüdjin va en grande partie venir du fait que contrairement à ses adversaires, il n'extermine pas les vaincus, mais les intègre à son armée après avoir éliminé les chefs. La suite appartient à l'Histoire.

L'un des atouts de cette série est l'annexe historique, qui au cas présent est vraiment indispensable pour bien comprendre ce que les auteurs ont voulu faire passer et les choix opérés.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 6 : Gengis Khan

On y retrouve ce que l’on aime dans ce genre de récit à la "Oncle Paul" : un personnage charismatique, des faits saillants, de grands espaces. En bref, un dépaysement.
Lien : http://www.actuabd.com/Napol..
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