Citations de Marie-Odile Mergnac (108)
En 1860, la capitale absorbe, complètement ou partiellement, 24 communes limitrophes.
Paris passe de quatre quartiers (La Cité, Saint-Jacques-la-Boucherie, La Grève et La Verrerie) à huit en 1200, seize en 1380, vingt en 1702, à soixante districts en 1789, à quarante-huit quartiers groupés en douze arrondissement en 1790.
Depuis 1860, Paris comporte 20 arrondissements divisés en 80 quartiers (quatre par arrondissement). Le plus petit arrondissement est le deuxième (99 ha), le plus grand le 15e (850 ha).
Pas de plan dans les fonds notariés, mais des descriptions très précises de la maison, étage par étage, pièce par pièce.
… l’accès à la propriété ne concernait autrefois qu’une minorité de la population. Chaque bâtiment appartenait, de façon quasi générale jusqu’à la fin du XIXe siècle, qu’à un seul propriétaire. La plupart du temps, celui-ci n’y habitait pas, même s’il l’avait fait construire, mais tirait ses revenus de la location des différents appartements.
Vous le constaterez assez vite dans vos recherches et au fil des exemples donnés dans les pages qui suivent : la notion d’immeuble n’avait pas cours au XIXe siècle. Même si l’entrée de la rue donnait accès à plus de huit ou dix étages occupés chacun par deux ou trois familles, le bâtiment était désigné comme « maison », par les impôts, le cadastre, les recensements et les fonds des hypothèques.
La façon la plus simple de savoir à quel moment un bâtiment a été construit, agrandi ou démoli, c’est de consulter, dans les matrices cadastrales, le « Registre présentant les augmentations et diminutions survenues dans les contenances et les revenus porté sur les matrices cadastrales », conservé en série 3P.
Utiliser le cadastre revient à mettre des noms sur les lieux, des hommes et des femmes derrière les parcelles numérotées. Le généalogiste peut ainsi replacer ses ancêtres dans leur cadre de vie et retrouver conjointement à la fois l’histoire des maisons et celle de leurs habitants.
… mesurer, estimer la valeur et dessiner plus de 100 millions de parcelles sur près de 40 000 communes ne s’est pas fait en un jour : le travail ne s’est terminé, pour les dernières municipalités, qu’en 1850.
… le principe d’un cadastre national n’est envisagé qu’en 1790. Et c’est finalement une loi de 1807 qui décrète l’établissement de ce que l’on va vite appeler le cadastre napoléonien.
Le 22 décembre 1789, un décret fait table rase des provinces, sénéchaussées ou bailliages de l’Ancien Régime : on crée 83 départements (précisés par décret du 15 janvier 1790), subdivisés en districts, eux-mêmes en cantons puis en communes.
Les communes sont créées le 22 décembre 1789… sur le papier. Car dans le village, il faut jusqu’à deux heures pour que l’administration communale se mette en place. Avant 1792, les élections ne sont pas toujours organisées, les habitants se réunissent comme avant dans le cadre de la paroisse.
Avant 1792, la mairie n’a pas de local, le conseil de la commune défini par la loi n’a souvent pas encore été élu, les habitants se réunissent à la paroisse et le curé remplit les registres d’état civil en même tant que les siens. Souvent parce qu’il est seul à savoir lire et écrire.
C’est à partir de 1836 que commence en France, de façon systématique, des recensements portant des informations individuelles et nominatives, très précieuses pour le généalogiste.
Sauf impossibilité constatée par un certificat médical, le tribunal convoque le majeur qu’on veut mettre sous tutelle, pour s’assurer que la demande n’est pas due à la méchanceté ou à la cupidité des proches. La décision est prise en délibéré par la suite, après un interrogatoire détaillé et souvent bienveillant.
Par exemple, l’inventeur du piano, Sébastien Érard, était un orphelin entré à 16 ans, en 1768, comme apprenti chez un fabricant de clavecins. Il harcèle tant son patron de questions qu’il est renvoyé. Le second patron comprend la valeur de son apprenti. Lorsqu’un client commande à jour « ce qu’on peut faire de mieux en matière de clavecin », il laisse Sébastien le construire seul. La réussite est si complète qu’Érard devient célèbre et qu’on disait « un Érard » pour dire « un piano ».
L’orphelin est protégé et nourri, ce qui est déjà un progrès car c’était loin d’être le cas un ou deux siècles plus tôt. Mais qui aurait eu l’idée de lui apprendre des langues, de la littérature, de la philosophie, des sciences et de lui donner un bagage équivalent à celui d’un lycéen, quand la quasi-totalité de la population n’allait au mieux qu’au certificat d’études
Quant aux filles, elles sont très souvent placées comme domestiques ou couturières.
Vers leurs douze ou treize ans (en 1936 encore, un garçon sur deux commence à travailler à douze ans), les orphelins peuvent rester définitivement comme aide agricole sur place.
En 1956, un décret donne aux services s’occupant des enfants le nom d’Aide sociale à l’enfance et les intègre en 1964 dans la Direction des Affaires sanitaires et sociales (DDASS) puis en 1986 dans la Direction de l’Action sociale, de l’enfance et de la santé (DASES).