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Citations de Marie-Odile Mergnac (108)


xtrait de l'introduction

Les prénoms d'aujourd'hui semblent choisis par les parents, souvent avec une volonté affichée d'originalité. Ils sont pourtant, sans que les familles le perçoivent toujours, soumis à des phénomènes de mode, à des tendances sous-jacentes qui dépassent et orientent les choix individuels. Il vaut mieux le savoir pour mieux choisir. Remontons le cours du temps pour mieux comprendre les évolutions...

Le prénom autrefois : un ancrage communautaire
Sous l'Ancien Régime, le prénom était un signe d'appartenance à une communauté familiale et villageoise. Le choix était tellement codifié que, pour chaque sexe, cinq ou six prénoms seulement se partageaient les deux tiers de la population d'un village d'autrefois.
Le nouveau-né ne recevait le plus souvent qu'un seul prénom qui avait comme vocation première de l'intégrer dans la communauté familiale. Le petit n'avait donc pas seulement le nez de son père, les yeux de sa mère ou les cheveux de son grand-père, il portait aussi le prénom de l'un d'entre eux. Le premier fils recevait en général le prénom du père, le second fils celui du grand-père paternel, le troisième celui du grand-père maternel, la première fille le prénom de la mère, la seconde fille celle de la grand-mère paternelle, la troisième celle de l'autre grand-mère... Bien sûr, cette règle n'était pas absolue, notamment parce qu'on faisait passer les vivants avant les défunts et qu'on donnait aussi aux enfants les prénoms des parrains et marraines, mais elle restait extrêmement fréquente.
Comme le premier-né portait en général le prénom de son père, que ce père pouvait se remarier plusieurs fois car les épouses mouraient assez fréquemment en couches, ces modes d'attribution pouvaient donner naissance à des imbroglios généalogiques assez difficiles à démêler. Citons à titre d'exemple le cas réel de ce François Jannot, meunier au XVIIe siècle à Lathus, un petit village du Poitou, lui-même fils d'un François Jannot, également meunier. François Jannot se maria trois fois et eut plusieurs fils de chacune de ses noces. À chaque fois, l'aîné fut prénommé François. Il y avait donc ainsi trois demi-frères nommés François Jannot, tous trois meuniers dans le même village, tous trois fils de François Jannot et tous trois petit-fils d'un autre François Jannot... Dans les campagnes du Limousin, qui ont conservé ces coutumes plus longtemps que d'autres régions, cette habitude de donner le prénom des ascendants ou ceux des parrains et marraines s'est maintenue jusqu'à la fin du XIXe siècle. Dans le petit village de Salon-la-Tour en Corrèze par exemple, Pierre Chatel (1825-1879) et Jeanne Couturas (1834-1917) eurent un garçon et six filles, qui ont chacune porté le prénom de leur marraine. Le fait qu'il y ait des homonymies parmi les marraines n'avait gêné ni les parents ni le reste de la famille. Trois filles qui ont atteint l'âge adulte se sont ainsi prénommées Catherine, leur seul prénom pour l'état civil comme pour l'Église. On avait ainsi une Catherine Chatel née en 1863, une autre née en 1865, une dernière en 1876. Comme on devait bien s'embrouiller un peu, la Catherine du milieu a été surnommée Antoinette, mais des personnes qui les avaient connues ont témoigné que les deux autres étaient bien appelées Catherine. Il y avait simplement la Grande Catherine et la Petite Catherine jusqu'à leur mariage. Ensuite, leur nom d'épouse a servi à les distinguer définitivement.
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La recherche la plus facile est celle qui permet de renouer avec un cousin supposé. Elle répond à une curiosité naturelle, parfois le point de départ de l'engagement généalogique elle-même.
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Personne n'a de "papiers" dans une population illettrée; chacun se souvient approximativement de l'époque de sa naissance et les anniversaires ne sont pas des événements familiaux d'importance. Aussi l'âge d'un adulte peut-il être indiqué à deux ou trois an près, voir beaucoup plus.
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On ne peut mener une recherche généalogique sans avoir un jour envie de redescendre, de trouver ce que sont devenus tous ses nouveau-nés aperçus au fil des actes. Mais redescendre le temps pour trouver les cousins est toujours plus difficile que de le remonter : si un Jean Martin né vers 1820 a, de façon certaine, deux parents, rien n’est plus incertain que le nombre d’enfants qu’il a eus, et rien ne peut vous assurer que vous les avez bien tous retrouvés.
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On dit communément que les Parisiens sont avantagés, que l’on trouve tout à Paris… En généalogie, rien n’est plus faux, parce que tout l’état civil a brûlé en 1871, sous la Commune de Paris : la collection de l’hôtel de ville comme son double au greffe du palais de justice, soit plus de 8 millions d’actes anciens.
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En Corse, les noms de famille sont apparus entre le XVIe et le XVIIIe siècle, c’est-à-dire tardivement, sous l’influence de la France, qui en a généralisé l’usage en 1768, date à laquelle l’île, cédée par les Gênois, était devenue française. Auparavant, les registres paroissiaux notaient le « prénom » de la personne concernée par l’acte, puis le « prénom » de son père. La mère était rarement mentionnée.
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Si l’un de vos ancêtres était saintier, il était en réalité fondeur de cloches (appelées autrefois les « saints») ; texier, il était tisserand ; mulquinier, il était fabricant de toile de batiste ; molleron, il était de tailleur de pierres de moulin ; bousilleur, il travaillait la bouse pour en faire du torchis…
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Les prénoms mentionné dans les actes peuvent ainsi réserver bien des surprises au chercheur débutant. Au XIXe siècle, il est fréquent de porter un prénom différent de celui qu’a enregistré l’État civil ou bien de conserver en prénom usuel le dernier des prénoms attribué à la naissance (au lieu du premier de nos jours).
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« L’état civil n’existe que depuis 1792 » : vrai pour l’état civil laïc, mais faux pour l’état civil cultuel. Dès 1539, François Ier instaurait l’enregistrement des baptêmes, mariages et sépultures, ce que faisaient déjà certains curés depuis quelques décennies.
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« Les archives ont été détruites à la Révolution » : faux. Les archives des châteaux et les titres de propriété ont parfois brûlé, rarement l’état civil. Les deux guerres mondiales ont fait des dégâts bien plus conséquents. Si vos ancêtres sont de Verdun, attention…
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« Il n’est pas possible de retrouver son ascendance avant la Révolution » : faux. Ceux qui assurent cela n’ont en général jamais recherché la leur.
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Les photos vous manquent ? Grâce à internet, vous pouvez consulter sur écran des cartes postales anciennes du village de vos grands-parents. Le site http://france.mediasys.info propose plus de 80 000 vues anciennes, plusieurs pour chacun des villages de France. Certaines peuvent représenter la maison de vos ancêtres. Peut-être même y retrouverez-vous vos aïeux ou des cousins devant la façade car il était fréquens, au début du XXe siècle, de poser devant chez soi lorsqu’un photographe passait dans le village réaliser des cartes postales.
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Si vous n’avez pas l’habitude de consulter des photos anciennes, méfiez-vous ! Rien ne ressemble plus à un beau moustachu des années 1910… qu’un autre beau moustachu de la même époque.
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Il y a vingt ans, j’avais indiqué à un professeur d’université que j’avais la généalogie pour passe-temps. Silence gêné. Puis ce professeur de gestion, pourtant fort honorablement connu, risqua : « La généalogie ? Voyons… C’est l’étude des insectes, c’est bien cela ? »
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Vous pouvez accéder aussi à de nombreuses cartes anciennes sur internet : sur le site américain […] www.oldmapsofparis.com, qui propose en libre accès des cartes de Paris de 360 (sic !) à 1937 […] sur le site www.lexilogos.com/paris_carte.htm […]
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C’est en 1805, qu’un décret ordonne de façon précise la numérotation obligatoire des maisons parisiennes dans un délai de trois mois.
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… l’auteur des tableaux général, du goût, des mots et des costumes de Paris, écrit : « les numéros n’ont aucune suite, puisque à côté du numéro 36, on trouve le numéro 268, à côté du numéro 3, on trouve le numéro 1054, etc., le même numéro se trouve répété deux ou trois fois dans la même rue et, qui plus est, du même côté ». Autant dire que vous devez interpréter avec prudence l’adresse de vos ancêtres sous la Révolution et le Consulat !
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À partir de 1847 et comme pour les plaques de rue, on impose l’inscription des numéros sur des plaques émaillées bleues avec des lettres blanches.
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Après 1914–1918, on s’empresse de changer la rue de Berlin en rue de Liège, la rue d’Allemagne en avenue Jean-Jaurès.
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La rue la plus longue [de Paris ] est la rue de Vaugirard (4360 m), la plus courte la rue des Degrés (5,75 m,), les plus étroites, l’allée des Faucheurs et le passage de la Duée : 0,60 m chacun, la plus large l’avenue Foch : 120 m.
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