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Citations de Marie-Renée Lavoie (243)


À la vitesse à laquelle ma mère rapetissait, elle disparaîtrait bien avant de mourir. [...] Elle n'émergeait désormais de ses siestes chimiques que pour replonger dans ses livres et s'y perdre.
"Maman, on pourrait aller dans le Maine.
- Pourquoi ?
- Pour aller voir la mer, se baigner, manger des "crabcake"
-C'est loin ma cocotte.
- On pourrait conduire chacun notre tour, papa pis moi.
- Ton père au soleil ?
- On le mettra en dessous d'un parasol avec une glacière de bières frettes !
- Vous êtes ben fins, ton père pis toi, mais j'aime mieux pas.
- Pourquoi ?
- Ça pourra jamais être aussi beau que je l'imagine. J'ai pus le temps d'être déçue"
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C’est bien connu, les malheurs se tiennent toujours en groupe pour se sentir plus forts.
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J'adorais son grincement de vieille poulie quand il s'étranglait de rire.
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Madeleine, 91 ans, entrant par effraction dans son propre chalet, ça valait déjà le voyage.
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Elle était si belle quand elle oubliait d’être dure, ma mère. Ce n’était plus qu’une adolescente qui jouait les madames dans un accoutrement qui témoignait du peu de temps et de moyens dont elle disposait pour elle-même.
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J'étais handicapée d'une hyperlucidité qui me volait toute forme d'insouciance salutaire.
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Quand ils se sont éloignés, la petite s’est mise à pleurer. Ses yeux formaient des grosses gouttes salées qui tombaient dans mon poil. De son nez pendait une espèce de limace verdâtre qui entrait et sortait au rythme de sa respiration. Elle s’est laissée tomber dans l’herbe et m’a serré si fort que j’ai pensé mourir, transformé en galette de chat. Bizarrement, j’étais quand même bien dans ses bras.
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J’ai tout à coup pris conscience que j’appartenais, moi aussi, à la noblesse, bien que sans titre ni papier, et que je pouvais jouir de privilèges parfaitement immérités, seulement parce que j’étais bien née: j’étais belle. On ne peut rien y faire, c’est une loi animale qui participe à toutes les injustices humaines depuis le début des temps. Dans un restaurant, par exemple, la belle sert toujours devant et récolte de généreux pourboires; la laide reste derrière avec son salaire de misère et ne sort que pour vider les poubelles.
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(Le père d’Hélène, dix ans et narratrice, la convoque avec sa sœur)

- Je tiens à dire que je ne suis pas fâché, mais très déçu.
Coup de poignard. La déception, la pire de toutes les émotions qu'un père peut éprouver à l'égard de ses enfants. Celle qui dit «j’ai eu tort de penser tout un tas de belles choses de toi». C’est l’émotion miroir qui nous confronte à un nous enlaidi, déformé : on se croyait beau, on ne l’est plus, on ne l’a peut-être même jamais été. Et la déception n’engendre pas, comme la colère, quelqu’un qui crie, qui frappe, qui serre les dents pour se braquer et se défendre ; on est laissé à soi, forcé de s’inventer une façon de réagir qui n’est jamais qu’une façon de se détester un peu.
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Il se levait en se tenant le ventre pour s'empêcher de tomber par-devant comme une toupie qui a épuisé ses tours et qui s'abandonne à l'appel du sol.
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De toute façon, les crises d'adolescence ne sont pas à la potée de tous : ça prends avec les parents qui ont de l'énergie pour tenter de discuter, s'énerver, crier et faire des scènes ou encore lire des bouquins de psychologie de comptoir et traîner les jeunes ingrats chez des spécialistes. Aucun adolescent ne prend la peine de se farcir une crise sérieuse sans avoir la conviction de susciter la colère d'au moins un petit bout de quelqu'un en bout de ligne. (Page 53)
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J’adorais son grincement de vieille poulie quand il s’étranglait de rire.
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Madame Deslauriers était une femme équilatérale, aussi large que haute. Une femme tronc dont les formes s’étaient dissoutes depuis longtemps dans la masse uniforme et compacte de son corps.

(p. 165)
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L'âme torturée de cet homme a mis plus de temps à guérir que les jambes de Margot (il l'avait renversé avec sa voiture, et la petite fille a eu les deux jambes cassées) : il est passé devant la maison presque tous les jours pendant des années.
Même quand Margot n'y était plus.
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Alors je sors, empoigne le sac de la boulangerie à moitié vide, le sac à main, l'autre sac, le lourd, celui que je sais plein de copies à corriger dans lesquelles Cyrano de Bergerac va se faire malmener et rebaptiser cent vingt fois (...).
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On ne peut rien y faire, c’est une loi animale qui participe à toutes les injustices humaines depuis le début des temps. Dans un restaurant, par exemple, la belle sert toujours devant et récolte de généreux pourboires; la laide reste derrière avec son salaire de misère et ne sort que pour vider les poubelles.
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... Dans le flot de leurs journées disséquées, on voyait bien qu’ils parvenaient à tenir le fort, que les ennuis battaient en retraite devant la tranquillité de leur bonheur qui ne se formalisait pas de la piètre qualité de leur décor. La réalité, discrètement, se faisait belle.
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Roger m'avait expliqué que les sœurs étaient toutes mariées au même homme et qu'elles devaient prier très fort pour ne pas mourir d'ennui. Le cercle posé sur la tête du gars en question illustrait bien le caractère cercle-vicieux de la vie qu'il leur réservait : prier pour survivre à une infernale vie de prières.
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J'étais handicapée d'une hyperlucidité qui me volait toute forme d'insouciance salutaire.
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— J’aimerais ça que t’essaies de ne pas finir tes phrases par « maudite marde ».
— C’est à cause de Roger.
— Non, c’est à cause de toi qui choisis de répéter les phrases de Roger. Si tu commences à tout mettre sur le dos des autres à dix ans, ce sera pas beau plus tard. Tu vas finir par ressembler à ton grand-père.
Le coup avait porté. Le vieil Irlandais acariâtre qui me servait de grand-père maternel représentait l’envers des plaisirs que peut procurer une famille. Il détestait tout et tout le monde, ce qui arrive naturellement quand on a trop de haine pour ne détester que soi.

(XYZ, p.100)
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