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Citations de Marie-Renée Lavoie (243)


Personne ne s'enfarge plus dans les civilités aujourd'hui, le temps est précieux.
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Et l’autre escogriffe qui se permettait de m’appeler sa petite catin et qui jouait les sauveurs.
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Parce que quelque part, j'ai toujours pensé que les femmes qui vivaient ça le méritaient au moins un peu... osti de conne... je mérite peut-être ce qui m'arrive au fond... je me pensais au-dessus de ça...
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A huit ans, on a déjà tant vu de pubs à la télé qui nous farcissent la tête d'une certaine idée de la Vie, que la réalité ne parvient jamais, même en étant tenace, à nous faire comprendre tout le mensonge de ces images.
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J'ai mis enlevé remis réenlevé et reremis du rouge à lèvres, épaissi mes cils avec ma petite brosse à goudron et souri un peu, beaucoup, passionnément à la folie à cette face cernée dans le miroir éclaté; je ne pourrais rien faire de plus pour elle. J'ai imploré ma beauté intérieure de se déverser sur mes traits pour en magnifier la beauté. Le transfert opérait chez les femmes les plus ordinaires des livres de ma mère. Je le méritais autant qu'elles. p. 135
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« Elle était si belle quand elle oubliait d’être dure, ma mère. Ce n’était plus qu’une adolescente qui jouait les madames dans un accoutrement qui témoignait du peu de temps et de moyens dont elle disposait pour elle-même. J’avais depuis longtemps compris que maman C’é-Toute, ce n’était pas pour moi, ni pour mes sœurs, mais pour elle, une façon de tenir le coup et de ne pas ramollir ses enfants, une façon de se convaincre qu’elle était dure, alors qu’en réalité c’était tout friable en dedans. Ma mère était une gaufrette. »
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Nous étions des enfants serviables, certes, mais également polies et bien élevées, comme il ne s'en faisait déjà plus. Les parents de nos amis et ceux que la rumeur alertait se bousculaient à notre porte pour venir cueillir le Graal de l'enfant parfait que ma mère semblait posséder. Elle ouvrait la porte à des femmes affolées qui tenaient le collet de leur petite laine bien serré pour empêcher que leur tête n'aille rouler du palier où ma mère les retenait jusqu'à la rue. Elle se faisait plutôt laconique dans ses enseignements, puisque l'élevage lui-même lui laissait peu de temps pour en discourir.

- Oublie jamais que c'est toi le boss. C'é toute. Pis gâte-les pas".
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"Viens icitte ma p'tite jéribouére. Ou c'é que tu t'é foutu les pieds, calvâsse?"
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Je ne savais même pas qu’il fallait mourir de quelque chose. Et encore moins qu’il y avait une meilleure façon de le faire.
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Les moustiques nous suçaient le sang, le soleil mourant beurrait le ciel, les Sea-Doo au loin sciaient le lac en bourdonnant comme des phalènes entêtées à se fendre le crâne sur une ampoule.
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Toute la misère du monde passait le pas de la porte les soirs de semaine dans l’ombre que mon père trainait avec lui. Ses yeux fous fixaient au sol cet autre lui tout noir, aux contours flous, comme pour empêcher que son corps ne s’éparpille.

(XYZ, p.45)
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Mon père m'a presque laissée devenir officiellement une adulte avant de s'abandonner à la première maladie de passage. Un peu comme on saute dans l'autobus pour aller quelque part sans trop savoir où, convaincu malgré tout que c'est une meilleure destination que l'ici et maintenant. p. 233-234.

Comment peut-on se choisir une vie quand on n'a pas encore vingt ans? p. 236.
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Il fallait que je me mêle à nouveau au chaos environnant et que je recommence à travailler – le petit commentaire acidulé du médecin avait fait son chemin –, mais il était hors de question que je retourne faire du neuf à cinq dans un bureau climatisé avec des Josy-Josée (nom générique pour les fouines de bureau qui médisent et foutent le trouble et sur qui, généralement, on rêve de vider son café) ou que je m’échine à vendre quoi que ce soit à qui que ce soit.

Je ne voulais plus être enchaînée à un ordinateur ni que mon temps et mon énergie servent à l'édification financière d’une poignée d’actionnaires déjà gavés comme des oies grasses; je voulais faire œuvre utile, me dévouer corps et âme pour des gens dans le besoin, des êtres vulnérables pour qui je ferais, passez-moi le cliché, la différence. À l’esprit de ma fille Charlotte, à qui je révélais mes nouvelles lignes existentielles et qui connaissait par cœur mon famélique C.V., un mot s’est imposé, immense comme une cathédrale : école.
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Je me suis réfugiée dans la salle de bain, le seul endroit où il était possible d’échapper aux poursuites de la bienveillance familiale. Assis sur le carrelage gelé,me suis pleuré pendant des heures.
Et comme il n’y avait toujours qu’un seul WC dans l’appartement, il s’est passé peu de temps avant qu’on ne se mette à piétiner devant la porte. Les plus grands drames de l’histoire n’ont jamais eu d’emprise sur les plus petits besoins de l’homme. Ça contrecarrait un peu mes plans, je voulais mourir là, par terre, misérable, seul, au moins jusqu’au dîner.
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Je n’avais pas peur de ma mère, je savais seulement qu’il n’était pas possible de tailler, ne serait-ce qu’une toute petite brèche, dans son imprenable personnage. Pas la peine de se plaindre, de pleurnicher, d’argumenter, de se monter un plaidoyer. Insister ne pouvait que condamner à une abdication des plus humiliantes. Je le savais pour m’être quelquefois frottée à son opiniâtreté. Chercher à gagner sur cette femme relevait de la même témérimbécilité que de se coller- avec la même intention de voir ce que ça fait vraiment- la langue sur une rampe de fer forgé bien glacé. Mais bon, j’avais mis un certain temps à le comprendre. Dans les deux cas.
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Ma mère disait que j'étais "spécial", pour faire joli. Les mères sont comme ça, elles transforment toujours les petits défauts en grosses qualités.
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Ce n'est pas un coup de cœur, mais j'ai trouvé ma lecture intéressante. J'ai aimé que le héros soit un adolescent et qu'il y ait majoritairement des personnages masculins, ça manque en littérature jeunesse. J'ai aimé l'aspect fantastique : les objets qui permettent au héros de retourner dans le temps et de visiter un moment de l'histoire d'une personne de son entourage. Toutefois, ça manquait d'un petit je-ne-sais-quoi qui aurait déclenché un véritable enthousiasme de ma part (comme ce fut le cas pour La curieuse histoire d'un chat moribond de la même auteure).
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Les histoires impossibles ont leur charme, elles laissent dans la mémoire un petit velours qui sert de reposoir quand la vie se fait trop rude.
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—Va chercher ma sacoche.
— Ta sacoche ?
— Dans ma table de nuit, en bas complètement. Ouvre-la, pis donne-moi l’étui bleu qu’y a dedans. J’ai toujours eu peur des sacs à main de femmes, je les imagine plein de bébelles graisseuses et odorantes, quand elles ne sont pas coupantes ou carrément gênantes. Heureusement, mes doigts ont vite repéré l’étui de velours au fond du sac. Visine a farfouillé dedans sans même regarder pour en sortir une lame en métal aux bords arrondis et au manche sculpté, tout noirci, comme le sont toujours les trucs très vieux. Elle l’a approchée de ses yeux pour y jeter un coup d’œil avant de me la tendre en souriant, comme si elle me donnait 100 000 dollars.
— Tiens, prends ça, mon coco. Je pourrai pas aller lui remettre astheure. Faudrait que tu y ailles pour moi…
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Quand le mari de mon amie Claudine l’a quittée pour une de ses étudiantes, ce n’était pas ce qu’elle croyait non plus : « C’est une fille brillante, elle a lu tout Heidegger ! » Pas sa faute, au beau Philippe, Heidegger avait éjaculé toute sa science philosophique dans le cerveau bien ferme d’une de ses étudiantes, et ça lui avait conféré une aura irrésistible. Qui est Heidegger ? On s’en fout. Et Claudine s’en contre-torche tellement, d’Heidegger, qu’elle a mis la main sur une collection de ses ouvrages pour allumer ses feux de foyer et tapisser le fond de la litière de ses chats. Avec le temps, l’image de la nénette au cerveau farci de phénoménologie heideggerienne s’est agglomérée à celle des boulettes de caca. On fait ce qu’on peut pour se faire du bien.
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