Les lais du Moyen Âge sont des contes chantés, parfois très crus, souvent moralistes qui s'adressaient à l'aristocratie avec une certaines légèreté. On y retrouve avec plaisir contes et légendes arthuriens. Marie de France est une des rares auteurEs médiévales, mais contrairement à Christine de Pisan, elle prenait peu d'initiative littéraire, ce qui d'ailleurs ne se faisait pas au Moyen Âge, alors n'allez surtout pas imaginer trouver ici une once de féminisme. Bien au contraire, certains textes sont d'une mysoginie hallucinante. Elle reste néanmoins une curiosité mais je conseille de lire le recueil "lais anonymes du Moyen Âge" pour avoir vraiment une idée de la richesse des lais et de leurs petits secrets. Dommage... que la musique n'était pas écrite, on ne peut donc que l'imaginer
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L'âge d'or du XIIème siècle, juste avant le fatidique XIII siècle produit par Saint Thomas D’Aquin qui allait provoqué la première réduction de la personne humaine a un corps et une âme, en réduisant l'esprit.
Non, ici nous sommes encore en un temps ou les humains et personne humaines rencontre les petits peuples des bois et forêts, des rivières et des battisses, ou les frontières sont encore des marches, légèrement poreuses.
Un temps ou toutes choses, personnes, créatures et environnements sont sacrée, et possèdent une dignité et non pas un prix, une valeur numérique, merveilleuse.
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Moi qui pensais que Les lais de Marie de France chantaient la douceur de vivre du pays angevin, et bien pas du tout... Ces récits, alternant contes et chants, accompagnés par une harpe, ont tous pour cadre la Bretagne, Petite et Grande ! Histoires d'amours heureux ou malheureux, d'aventures, de créatures mystérieuses, ces Lais nous font penser aux Romans de la Table Ronde, bien plus connus, mais qui en seraient inspirés.
On ne sait précisément qui était Marie de France, mais je suis ravie d'avoir découvert ses écrits, au style naïf et simple.
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Marie de France a sans doute vécu, après la conquête normande, en Angleterre, à la cour des Plantagenêts. Les lais qu'elle a composés s'inspirent donc largement du folklore breton, des aventures dont se nourrissaient les conteurs, des deux côtés de la Manche, avec leur penchant si caractéristique pour le surnaturel. Marie de France s'inspire également de la tradition courtoise : ses personnages appartiennent à la chevalerie, ils sont avides de gloire mais aussi d'amour. Celui-ci est d'ailleurs le thème récurrent de ces lais, un amour le plus souvent interdit et parfois aussi tragique qu'absolu, qui se heurte aux combinaisons sournoises d'une réalité qu'il transcende. Ces lais ont gardé une étonnante fraîcheur, une musicalité qui séduit encore, un lyrisme plein de sensualité et de mystère, une douceur qui contraste avec la violence de leur époque.
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Le mot isopet, ou ysopet, dérivé du nom d’Ésope, désigne un recueil de fables du Moyen Âge inspirées de celles d’Ésope. La poétesse Marie de France est l’auteure, au XIIe siècle, du premier isopet rédigé en langue française ; il réunit des fables en vers, certaines adaptées de celles d’Ésope, et d’autres de source inconnue, inventées peut-être par Marie de France.
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Les Lais, rédigés au XIIème siècle par Marie de France, sont la traduction d'anciens contes bretons.
J'y retrouve tout ce qui me passionne: l'époque médiévale, le merveilleux au sens littéraire du terme, la tradition courtoise, et bien sûr ma chère Bretagne, terre si propice aux récits merveilleux.
Tous les lais sont brefs et simples à lire, les pages de gauche sont réservées au textes originaux et celles de droite à leur traduction. Le va-et-vient entre les deux permet de se rendre compte de l'évolution de la langue, celle du XIIème siècle étant bien obscure pour des novices! J'ai choisi de faire découvrir quelques uns de ces textes à des collégiens qui demeurent bouche-bée face à cette langue, à la fois si proche et si différente de (celle qu'ils parlent) la nôtre.
Les lais, je le disais plus haut, mêlent parfois l'amour au merveilleux (Bisclavret, Lanval, Guigemar). Ceux-là sont mes préférés. Mais même si les fées n'interviennent pas systématiquement, chacun des textes est un pur moment de plaisir, une véritable plongée dans une époque incroyable.
Ecoutez Marie, embarquez avec elle...
" Ore oëz le comencement!"
("Ecoutez, maintenant, le récit commence!")
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Le lai est une forme littéraire médiévale en vers qui raconte des histoires où le merveilleux a toute sa place, en faisant le précurseur des contes dits "de fée" tels que Perrault a pu en écrire.
Ces textes sont malheureusement un peu fades à mon goût, même si l'on peut trouver quelques belles histoires dans le lot.
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La première chose qu’on flaire lorsqu’on commence cette œuvre, c’est son époque. Parce que tout est différent de ce dont on a l’habitude dans nos romans contemporains, tant au niveau de la construction que la narration, que les personnages, que les situations… C’est une œuvre étonnante car très cyclique et répétitive. J’ai beaucoup apprécié : ça donne un parfum d’exotisme.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un lai ? C’est un poème narratif destiné à être chanté et accompagné de musique. Il est écrit en vers, mais la traduction de l’ancien français au français moderne modifie les rimes et le nombre de syllabes, et elles ne sont donc plus qu’occasionnelles. Le lai est court, une dizaine de pages en moyenne (voire 15-20 pour les plus longs), et a pour sujet principal l’amour, et notamment l’amour courtois.
Les personnages principaux sont donc systématiquement de preux chevaliers et de belles et nobles dames. Des êtres qui brillent par leur perfection, leur amour irréprochable, leur sens de l’honneur, leurs vertus guerrières ou sociales. Des personnages que, de nos jours, nous pourrions qualifier de fades et plats. L’emploi exagéré des superlatifs renforce cette impression : « C’était le plus noble des chevalier », « c’était la plus belle femme du royaume », « Jamais l’on n’avait vu chevalier si preux », « rien n’égalait sa beauté ». Ces thermes, utilisés pour tous les personnages, pendent toute crédibilité. Mais il ne faut pas les prendre au premier degré et bien se rappeler que ce texte est presque cinquante fois plus vieux que nous (que moi, en fait^^). Quand on y pense, c’est quand même impressionnant…
Les situations sont purement incroyables. Le destin fait tellement bien les choses que s’en est énervant. On ne s’étonne de rien, tout est déjà préétabli. Mais c’est peut-être parce que les scénarios ont été surexploités par la suite (tant dans les livres que dans les films ou les séries).
Le réel merveilleux est présent dans tous les lais et il fait partie du quotidien des personnages. Par exemple dans « Yonec », un oiseau se transforme en chevalier, on ne sait même pas comment, ni pourquoi. Cela donne une ambiance un peu mystique et mystérieuse que j’ai bien aimé. Le surnaturel ne doit pas être expliqué, sinon il perd tout son charme.
Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. La lecture ne m’a pas déplu, les histoires sont courtes et les pages se tournent vite (bout à bout, mon temps de lecture ne doit pas dépasser trois heures). Mais ce sont souvent les mêmes intrigues réutilisées sans cesse. La principale originalité de l’œuvre est le rythme de lecture, qui est donné par le texte à moitié en vers. En fait, on ne peut pas vraiment juger une œuvre vieille de presque 1 000 ans. Le contexte culturel était tellement différent du nôtre ! Personnellement, je pense que c’est un livre qui gagne à être lu, en particulier pour ceux qui s’intéressent à la littérature médiévale. C’est assez facile à lire pour qu'on puisse le proposer dans les programmes de collège (parce que, hein, Yvain ou Le Chevalier au Lion, c’était bien mais à petite dose).
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Quelle formidable lecture!!Je ne suis pas particulièrement adepte de littérature médiévale mais ces Lais sont l'exception qui confirme la règle.Un petit trésor qui sous la plume de Marie De France nous retranscrit toutes les légendes et mythes du moyen-âge ainsi que la condition des femmes,la question du mariage,la seigneurie,avec humour et poésie.Je vous le recommande vivement.
Commenter  J’apprécie         70 ![Les lais de Marie de France par France Les lais de Marie de France](/couv/cvt_Les-lais-de-Marie-de-France_9182.jpg)
Les Lais sont de courts récits poétiques, généralement chantés, glorifiant pour la plupart l’amour courtois.
Ceux de Marie de France, au nombre de 12, sont particulièrement agréables à lire, légers et bien tournés. On y retrouve des éléments de la matière de Bretagne (les fées, les métamorphoses, la cour arthurienne, Tristant et Yseut…) mais aussi des thèmescomme l’amour, la fidélité, la chevalerie, dans une vision à la fois simple et idéalisée.
Nous sommes loin ici des difficultés de lecture posées par les romans de chevalerie et les chansons de geste. Par leur brièveté, l’action est ici condensée. Pas de répétitions de formules toutes faites non plus. Pas d’incessants combats. Pas de description des armes et des écus à n’en plus finir… Marie de France est toute en délicatesse, sentiments et subtilités. On ne s’intéresse pas à un héros pour ses exploits guerriers mais pour sa moralité et la sincérité de son cœur.
J’ai donc beaucoup aimé et ces Lais seraient bien susceptibles d’apaiser tous les fâchés de la Chanson de Roland ou de Chrétien de Troyes.
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À défaut de disposer du texte original la forme versifiée de cette transcription donne au moins l'illusion d'y avoir accès et de goûter tout le charme de ce récit chanté, comme si on l'écoutait en longue veillée
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