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Citations de Marin Ledun (375)


Les données politiques et économiques ont changé... la mondialisation des capitaux... la montée en puissance du marketing dans tous les domaines, la perte de contrôle des gouvernements au profit des multinationales de l'informatique, du multimédia, des télécommunications, de l'armement ou du secteur pharmaceutique. La vache folle, les OGM, la biométrie, les programmes informatiques espions, le fichage généralisé.
Tout cela était imposable il y a à peine cinq ou dix ans...
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La concurrence entre labos augmente proportionnellement aux restrictions budgétaires du ministère vis-à-vis des sciences humaines et sociales, réputées moins productives.
Enseignement et recherche ne se mesurent plus que sur des critères de rentabilité.
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Un salarié qui tente de se suicider sera presque soupçonné de vouloir nuire à l'image de son employeur.Ou, plus grave, au monde du travail en général.
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"Les victimes ne sont jamais celles que l'on croit. La voilà, mon autre Histoire ! Les voilà, mes faits et mes résultats ! Un panier de crabes poussés à s'entre-déchirer. Des histoires d'hommes et de femmes. De machines et de procédures inhumaines. D'ordres et de contre-ordres. D'objectifs et de règles comptables. Mettez soixante hommes dans une salle, vissez-leur des écouteurs et un micro sur la tête, nourrissez-les d'injonctions paradoxales et de primes au mérite, et vous n'obtiendrez rien de plus qu'un immense charnier de morts vivants. Soulier, Sartis et Fournier, comme les autres. Et moi, perdue au milieu, droguée sur ordonnances jusqu'au bout des ongles, rongée de l'intérieur. Une histoire qui n'en finit pas de s'écrire et de se réécrire".
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Parce qu’un salarié ne se suicide pas directement à cause d’un chef trop zélé ou d’un collègue harceleur. Cela ne suffit pas. La souffrance nait de la disparition progressive de tous ses minuscules espaces de liberté nécessaires et vitaux sur lesquels le top management rogne pour accroître les marges de productivité.
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« Ils sont comme des enfants de cinq ou six ans, incapables de me cacher le moindre de leurs secrets. Je suis certainement le seul lien humain qui existe entre eux et personne ne s’en est jamais aperçu. Je suis leur confidente, leur mère, leur réceptacle, leur fosse à purin, leur objet de fantasme en même temps que la prostituée sur laquelle on s’épanche pour ne pas sombrer. Parfois tout cela à la fois.
Je suis le dernier recours.
L’extrême –onction.
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Le corps relève de la médecin du travail, le psychisme, non. Le foie, les muscles, les traumatismes crâniens, les entorses, les foulures, les bras cassés, les fémurs brisés, les infections, les irradiations, tout cela ou presque rentre avec le temps dans les cadres établis par la déontologie médicale. Par contre, ce qui se passe dans la tête doit rester dans le cadre strict du domicile. Au mieux, on parlera de stress. Au pire, on vous demandera de garder vos idées noires à la maison. Un salarié qui tente de se suicider sera presque soupçonné de vouloir nuire à l'image de son employeur. Ou, plus grave, au monde du travail en général.
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Stress, fatigue nerveuse, angoisses, diarrhées, vomissements, troubles du sommeil, hallucinations. Mais aussi surendettement, prêts à la consommation, accidents de travail, faillites, divorces, suicides et meurtres.
On pourrait comprendre cette liste à la Prévert comme une énumération de phénomènes secondaires, voire marginaux, mais il n'en est rien. L'ensemble de ces symptômes dresse en réalité un tableau parfaitement cohérent. Global. De tout temps, le travail industriel a été à ce prix. Encadrer les corps, canaliser les esprits et, au besoin, éliminer les inutiles. La grandeur du Progrès industriel, coûte que coûte. La réponse quasi mécanique à la question de Saint-Exupéry, un pont vaut-il le prix d'un visage écrasé ? Les morts ne sont jamais qu'une variable d'ajustement.
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Les morts nous parlent à travers les vivants.
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Thomas se crispe. Luz lui adresse un clin d’œil dans le dos de Manon. Il lui répond par un sourire qui semble vouloir dire : « Merci de ne pas avoir insisté. » Le cœur de Luz fait un bond dans sa poitrine. Elle pense à la bouteille d’alcool dans son sac et à son nouveau maillot de bain. Elle se dit qu’elle a rudement bien fait de descendre se baigner aujourd’hui et aussi que, si Manon n’était pas là, les choses seraient plus simples. Un sentiment confus de liberté l’envahit. Son MP3 diffuse à présent la mélopée mielleuse d’un tube de Lady gaga. Elle enfouit la main dans la poche de son sac, presse un bouton jusqu’à ce que retentissent les premières notes de California Girls de Katy Perry et rajuste ses écouteurs. Puis elle rattrape ses compagnons.
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- Ma mère va se faire du mauvais sang. Je n’aurais jamais dû te suivre. Si t’avais pas insisté, on ne se serait pas perdu en pleine forêt !

Les joues d’Antonin s’empourprent violemment.

- Tu oses dire que c’est de ma faute ?

- Parfaitement !

- T’es gonflé ! Si je me souviens bien, on avait tous les deux envie de remplir ce panier de champignons. J’ai forcé personne !

Lucas se mord la lèvre pour ne pas répondre à nouveau. S’énerver ne servirait à rien.

- Ecoute, c’est pas le moment de se disputer. Je…

- C’est toi qui m’accuses et c’est moi qui porte les sacs ! Je croyais que tu connaissais cette forêt.

Un silence coupable s’abat sur eux.

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Je ne suis pas la bienvenue.
Trop de secrets passés par mon cabinet. Je connais tous les visages. Chaque petite histoire qui m'a été racontée et a été inscrite noir sur blanc dans mes dossiers.
Je le sais. Ils le savent. Leurs casseroles que je traîne jour et nuit font un bruit d'enfer. Mêmes les oreilles bouchées et les yeux fermés, le vacarme est assourdissant.
Ils pensent : Elle en sait trop.
Je me retiens de leur dire : On a tous quelque chose à se reprocher.
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Toutes les preuves sont là dans mes rapports mais personne ne les lit parce que la direction départementale, la Sécurité sociale, l'inspection du travail et le conseil supérieur sont dépassés par la complexité du phénomène et pensent qu'il s'agit de cas isolés. La hiérarchie, elle, ne s'en inquiète pas parce qu'elle les lit comme les conséquences de problèmes personnels. Elle pense : Le suicide est une affaire privée et n'a rien à voir avec l'entreprise qui, elle, ne gère ni émotion ni troubles psychiques, mais des chiffres et des objectifs à atteindre.
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Parce qu'un salarié ne se suicide pas directement à cause d'un chef de groupe trop zélé ou d'un collègue harceleur. Cela ne suffit pas. La souffrance naît de la disparition progressive de tous ces minuscules espaces de liberté nécessaires et vitaux sur lesquels le top management rogne pour accroître les marges de productivité : la minute de pause en moins, les réponses à formuler au client chronométrées à la seconde - pas une de plus -, la pause cigarette réduite de moitié, le téléphone directement branché sur celui du supérieur, le scrip standardisé au mot près à servir à chaque client ou le sourire programmé.
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La ville, les lumières, l'avenue de Nîmes, cinq minutes plus tard. La rue de la Gare, enfin, quand il reprend conscience. Coup d'oeil à sa montre. Huit heures du soir. Ne pas devenir comme eux.
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