Citations de Marion Zimmer Bradley (526)
La musique est, pour un homme, une profession bien plus appropriée que la magie (…).
A ce moment, un unique rayon de soleil traversa la pénombre, faisant palpiter une flamme dorée sur l'autel. Rajasta lui-même était toujours impressionné par cette partie du rituel, même s'il savait qu'un simple levier abaissé par Cadamiri avait empli d'eau un tuyau, modifié l'équilibre et le poids, et ainsi mis en branle un système de poulies qui créait une minuscule ouverture sur le plafond. C'était certes une supercherie, mais qui n'était pas dépourvue de bon sens : ce rayon de lumière rassurait ceux qui prononçaient leurs vœux en toute bonne foi, et impressionnait, ou terrifiait même, ceux qui s'agenouillaient et juraient sans conviction. Cette petite tromperie avait évité plus d'une fois aux gardiens d'introduire parmi eux des éléments indésirables.
Durant l'année de silence qui nous fut ensuite imposée, je dus regarder en moi d'une manière que les innombrables exigences de ma formation ne m'avaient jamais permise. Je pense maintenant que ce fut la véritable initiation, car ce ne sont pas les adversaires extérieurs, que l'on peut affronter et défier, qui sont les plus dangereux, mais les antagonismes plus subtils qui habitent en nous.
Le monde chaque jour renouvelé, ne peut se bâtir et survivre que spirituellement.
"Comme le sommeil de la mort était paisible et fascinant ! Pourquoi les hommes le craignaient-ils tellement [...] ?"
_Tu es la seule ici pour laquelle je ne sois pas une étrangère, balbutia-t-elle. Je t'en pris, souhaite-moi fort d'être heureuse. [...]
"Si seulement il était aussi simple d'offrir le bonheur que de le souhaiter..."
_De toute mon âme, je te souhaite d'être heureuse, ma soeur, souffla-t-elle désemparée.
"Hélas ! tu ne le sera jamais, poursuivit-elle en elle-même, tu ne connaîtras que malheurs et tourments..."
Honteuse de cet instant de distraction, Ygerne se tourna de nouveau vers Guenièvre et Arthur. Cette fois elle crut que son coeur allait s'arrêter de battre: Guenièvre, sous le voile, regardait Lancelot, et son fils Arthur ne quittait pas des yeux Morgane!...
« C’est le dilemme que tout commandant d’hommes ou de bêtes doit affronter un jour, en mettant en balance la vie du petit nombre contre la vie de tous. J’aimerais mieux ne voir mourir aucun de ceux qui m’ont suivi… »
Il soupira.
« Mais je dois ma vie à ceux que j’ai juré de gouverner… En vérité, je crois qu’il ne s’agit pas de gouverner mais de servir… »
Je suis encore bien jeune aussi. Et je n’ai peut-être pas eu assez de temps pour apprendre la sagesse. Mais si je vis, je vais sans doute découvrir que mes problèmes n’existaient que parce que j’étais trop jeune, et trop fou pour comprendre que j’étais simplement trop jeune.
Eh bien, d’abord, un bon feu de bois donne un excellent goût à la nourriture, la plupart des gens préfèrent ça. Ensuite, une personne doit être fière des plats qu’elle cuisine, ou sinon pourquoi cuisiner ? Enfin, des unités alimentaires facilitent la tâche, si on est paresseux, mais personne ne veut prendre le temps d’en fabriquer. On peut construire sa propre cheminée en une journée, avec l’aide d’un voisin, et s’en servir pour cuisiner le reste de sa vie. Une unité alimentaire, on devrait consacrer des années rien qu’à étudier la mise au point. Des douzaines et des douzaines de travailleurs spécialisés ou non passeraient ensuite des mois à la fabriquer. Ensuite, pour que le prix de vente soit assez bas pour la mettre à la portée de tout le monde, il faudrait en construire des millions. Ça signifierait des centaines et des milliers de personnes entassées dans des usines, juste pour exécuter ce travail. Sans plus avoir le temps de cultiver et cuisiner leur propre nourriture, ou vivre leur vie. C’est un trop grand prix à payer. Ça n’en vaut pas la peine.
Je pris conscience alors qu'une femme n'est jamais libre de porter un enfant à moins d'être également libre d'avorter.
« Mon enfant, vous devez vous rappeler que cette terre appartient à tous ses habitants, quels que soient leurs dieux. Nous combattons tous ensemble, contre les Saxons, non parce qu’ils n’adorent pas nos divinités, mais parce qu’ils veulent brûler nos foyers, dévaster nos champs, s’approprier nos biens. Nous nous battons pour défendre la paix sur cette terre, chrétiens et païens unis dans une même volonté »
Mais Morgane ne répondit pas. Avec une indicible insolence, elle affronta la reine du regard, la transperça avec des yeux de haine et de mépris. Puis se pencha entièrement libérée, elle lui sourit soudain, d'un sourire si ambigu, que la reine, effrayée, se demanda si elle ne venait pas de lui jeter un mauvais sort ....
Ayant le statut de gladiatrice, des lois me protègent. Je ne peux pas être utilisée comme putain, ni être vendue comme telle. Je ne peux être tuée que dans l'arène; tuer un gladiateur entraîne des pénalités terribles, excepté dans l'arène et avec les armes autorisées. SI je n'avais pas été prête à mourir, je n'aurais jamais osé combattre l'homme qui m'a touché le premier jour; seul le hasard m'a poussé à saisir l'épée et à lui fendre le crâne. Parce que j'ai pris, instinctivement, l'épée, j'ai gagné le droit d'un essai dans l'arène. SI, par exemple, je lui avais fendu le crâne avec mes menottes, j'aurais été torturée, ou brûlée, ou livrée aux hommes jusqu'à ce que mort s'ensuive, puis mon corps aurait été jeté dans la pâtée des cochons pour qu'ils me dévorent.
La cérémonie s'achevant, on se regroupa alors autour d'Arthur. Merlin, les membres les plus âgés de l'ancien Conseil d'Uther, ses compagnons qui ne devaient plus le quitter, Gauvain le grand, Caï aussi sombre qu'un Romain avec son nez en bec d'aigle et sa disgracieuse cicatrice lui déformant la bouche, Lancelot, le beau Lancelot, le regard fier et lointain, tous étaient présents.
Chacun de nous est différent des autres, non seulement dans son corps, mais aussi en esprit ; ce ne sont pas les mêmes choses que nous apprenons aisément ou que nous ne pouvons comprendre qu'en peinant dur.
- [...] quand le sang envahit la lune, le peuple tremble et, rendu hystérique, réclame un sacrifice. Nous le lui accordons afin qu'il s'en prenne ni aux prêtres ni aux grands dignitaires. De nombreux ignorants pensent aussi que ces phénomènes interviennent à cause de leurs péchés. Distraits par le rituel d'un sacrifice, ils oublient leurs fautes imaginaires, recouvrent leur calme et retournent ensuite à leurs occupations.
"Vous êtes une enfant des Fées ! me disait-elle en riant, vous devriez vous peindre le visage en bleu et porter des peaux de bêtes, Morgane la Fée !"
Car il y a une chose que les prêtres ignorent, avec leur Dieu unique, leur Vérité unique :
c'est qu'une histoire véridique n'existe pas.
La vérité a plusieurs visages.
Un roi doit protéger son peuple contre les envahisseurs comme un fermier doit défendre ses moissons contre les rats et les voleurs, avait répliqué Merlin.Il n'est pas du devoir d'un souverain d'imposer à ses sujets la conduite de leur conscience.