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Citations de Marlène Tissot (29)


Marlène Tissot
Saigner la nuit à blanc
picoler sa sève
cuver le trop-plein de rêves
dégriser le long du jour
recommencer,
tant que la nuit continuera
de trébucher,
de nous tomber dessus
tant qu’il y aura des soifs
de demain à étancher.
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On n’appartient jamais qu’à soi. Ni à un conjoint, ni à une mère. Surtout pas à une mère. Je t’ai dans la peau, ils disent. Foutaises ! La peau ne se partage pas, c’est un costume bien trop étroit pour deux personnes.
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Marlène Tissot
Tu restes là
accroché à l'échancrure d'un rêve
comme une marque de bronzage
qu'on cajole en glissant dans l'automne
souvenir de l'été sur la peau
souvenir de toi dans ma chair
j'ai gardé ta saveur
plusieurs jours emprisonnée
au creux du ventre
il ne reste plus rien maintenant
des images diaphanes
qui se ravivent parfois
à l'échancrure d'un rêve
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On est tellement doués pour se détester les uns les autres. Je dis à Lili que, peut-être, l’Homme a été fabriqué de travers, avec le mauvais dosage, trop de haine et pas assez d’amour. Je lui dis que c’est sans doute pour ça qu’on sait si bien faire la guerre et si mal aimer.
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Dans le blanc de ma nuit, les étoiles s’éteignent.
Tout s’éteint. C’est comme un grand néant qui
viendrait m’avaler et, c’est pas que je sois un
trouillard, c’est juste cette impression de ne plus
être tout à fait là, comme si le monde cherchait
à m’effacer.
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Marlène Tissot
L'étreinte des nuages
le chant des baleines de parapluie
le dos rond des frissons sous la caresse du pull
ce petit surplus de douceur qui aide à
franchir les jours de pluie
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Je n'ai jamais eu envie de punir papa. Juste envie de le tuer.
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Je ne suis pas le genre de personne à laquelle on s'attache. Je n'ai jamais eu d'ami. Quelques relations superficielles ou professionnelles. Des amants, des maîtresses. Rien de sérieux. Je suis un mur sur lequel la tapisserie ne colle pas. (p132)
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L’ENVERGURE D’UN INSECTE


Extrait 1

Un jour, j’ai pas dormi de la nuit
il y avait des volets clos
et les craquements de vinyle du Disque-monde rayé
j’aurais pu me lever, ouvrir grand,
participer un peu au présent
mais les draps me retenaient coincée là
comme le Chat de Schrödinger dans sa boîte
vivante et morte à la fois

Parfois, j’ai peur de devenir aveugle du cœur
le jour, c’est plus facile
quand tout ce qui brille est dehors
je cache mon amour dans la lumière

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Il restait trois semaines avant la rentrée scolaire. C’est long trois semaines parfois. J’avais personne avec qui jouer. Il n’y avait rien à faire et nulle part où aller. On logeait dans un minuscule appart’ à côté d’une usine d’engrais chimiques. Les heures tournaient au ralenti, et je passais le plus clair de mon temps enfermée dans ma chambre à pleurer. Puis un soir papa est rentré avec une télé. Il y a pas à dire, ça aide à tuer le temps, toutes ces conneries qui défilent sur l’écran ! J’ai même pas vu la fin des vacances arriver.
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Il y avait tellement d’histoires dans ma tête que ça faisait des noeuds avec le réel. Des embrouilles. Des cafouillages. Et la maîtresse finissait par convoquer papa et maman parce que c’était bien beau de passer son temps à rêver, à jouer à la marelle sur la lune, à sauter à la corde sur la crête des vagues, mais après on finissait par oublier les choses-importantes-pour-les-grands. Comme le carnet de notes au fond du cartable. Et, un beau matin, on se retrouvait à imiter la signature de papa, planquée dans les toilettes de l’école.
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L’ENVERGURE D’UN INSECTE


Extrait 2

Un jour, j’ai pas dormi de la nuit
pas évident de se faire à l’idée d’être soi
la vie, ce n’est pas que ça, il faut savoir fermer les yeux
dessiner l’aube sous nos paupières
on dirait que les nuages accélèrent
je passe en pilote automatique
faut savoir rester prudent quand on a
l’envergure d’un insecte
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Ils ont arraché une boucle. Mon oreille en sang. Je ne leur ai pas laissé le temps de choper la deuxième. Cogner ces morveux. J’essuyais les coups autant que j’en distribuais. C’était comme si leurs petits poings ne me blessaient pas. J’étais Wonder Woman dans son short étoilé. Je sortais mon fouet et je leur atomisais la gueule avec grâce et férocité. Les gamins ont fini par se barrer en m’envoyant des insultes. J’avais sauvé une boucle d’oreille en toc. J’avais surtout perdu pas mal d’illusions.
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C’était comme ça les départs en vacances quand j’étais môme. Juste un peu plus de silence que d’ordinaire. Le ronron du moteur. Ma carcasse cabossée. Les rêves de tôle froissée. Les envies d’accident. J’étais un accident. C’est comme ça qu’ils disaient.
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Ce matin-là, j’étais partie prendre mon bus, comme d’habitude. Au bout de la rue, juste après l’usine d’engrais chimiques. Parfois il y avait un gars ou deux dehors, en train de fumer une clope. Ils disaient « bonjour ». Je répondais « bonjour ». Il n’y avait pas grand monde qui passait par là. Ça puait la merde à cause des engrais. Mais ça n’empêchait pas la politesse.
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Avant la floraison


Et toi quand tu as mal
est-ce que ça fait du vacarme
et des larmes ?
moi, non
personne ne remarque
il y a juste cette brisure silencieuse
le hurlement délicat
d’un bouton de coquelicot
qu’on écrase entre les doigts
les pétales encore froissés
la peau tendre qui cède
le jus couleur sang
qu’on rince sous le robinet
pour effacer les traces
alors il n’y a plus rien
pas de preuve
à peine le souvenir fugace d’une fleur
qui ne s’ouvrira
jamais
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Parfois, sans raison particulière, je me sens la force
de vider la mer à la petite cuillère. J’y dénicherais des
trésors abandonnés, des histoires oubliées, des vestiges
de toi, en glisserais quelques-uns dans ma poche en
secret puis je rendrais l’eau à qui elle appartient.
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On se faisait souvent couper l’électricité. Même en hiver. C’était encore autorisé à l’époque. J’ai été virée temporairement de la cantine pour cause d’impayés. En cours, il me manquait la moitié du matos et des livres dont j’avais besoin. Mais il y avait un toit au-dessus de nos têtes et de quoi remplir les assiettes. On survivait. On tendait le dos. On se doutait bien qu’on était juste planqués dans un repli de la panse du monstre. En sursis.
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Juste là


Regarder là, juste là
laisser la pensée courir
comme un chien sans collier
dans le terrain très très vague
de l’ici et maintenant
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Aspérités


Ces endroits sur ma peau
qu’un seul homme connaît
je rêve parfois
que d’autres les caressent
et ce n’est pas tout à fait un rêve
parce qu’un rêve peut
devenir vrai
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