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Citations de Martin Dumont (81)


Je suis encore passé devant le monstre. C’est comme ça qu’on l’appelle chez nous. Il est chaque jour plus gros, il avance en bouffant la mer. Marcel répète qu’il ne faut pas baisser les yeux, qu’il faut le regarder en face. Que rien ne peut plus l’arrêter mais qu’on doit rester digne. Sa voix tremble quand il parle du monstre.
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Un drôle de truc, la vie. Un cercle, mais pas tout à fait quand même.
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C’est pas rien, une île… C’est un bout de terre planté au milieu de l’océan. Un caillou peut-être, mais avec la mer autour. Un truc magique, un endroit d’où tu ne peux pas te barrer comme ça, juste sur un coup de tête. Et même pour la rejoindre d’ailleurs ! Une île, ça se mérite. Faut prouver qu’on est digne de l’atteindre, faut être à la hauteur. Bon, je ne suis pas idiot, je sais bien qu’aujourd’hui avec les bateaux ou même l’hélico qui te transporte en un quart d’heure, ça veut plus dire grand-chose. Mais quand même, si tu construis un pont, tu détruis tout non ? Moi je dis que tu la tues, cette île.
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On rit, on s’embrouille même un peu, mais c’est jamais vraiment sérieux. Faut comprendre, c’est pas très grand chez nous. Quand tu prends une raclée, t’en entends parler pendant quelques jours.
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Une île, c'était l'assurance d'un mouillage abrité. Le seul endroit au monde où, par définition, il y avait la mer tout autour. L'océan à trois cent soixante degrés. Et donc la certitude de pouvoir trouver une anse, une plage ou même une petite crique entre les roches pour se protéger de la houle et du vent. C'était ça, pour un marin, la magie d'une île. L'effort de la traversée contre la promesse d'un abri.
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Au fond ne pas savoir, c'est peut être une chance. Dans une vie, il y a si peu de choses que l'on choisit vraiment... Alors pourquoi ne pas décider soi même pour une fois ? la réalité, la vôtre, celle que vous aurez choisie : elle ne vaudra pas moins qu'une autre, vous ne croyez pas ? p109
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INCIPIT
Il y a quelqu’un derrière le mur.
Je ne crois pas que je dormais. Je somnolais, peut-être. Je suis allongé sur le dos, je n’ai pas ouvert les yeux.
Le parquet grince, on s’approche lentement de la chambre. Je ne suis pas sûr. Peut-être que je rêve encore.
Les pas s’éloignent vers la cuisine. Les secondes s’égrènent et je ne perçois plus le moindre son.
Et si ce n’était pas Pierre?
C’est possible, après tout ; il pourrait s’agir d’un cambrioleur. Un type habile et bien entraîné – je n’ai pas relevé de bruit particulier. Il aura crocheté la serrure puis ouvert doucement.
C’est facile de vérifier. Je me lève et je vais voir. Je peux même me contenter d’appeler: Pierre répondra s’il m’entend. Le voleur, lui, prendra plutôt la fuite. Dans les deux cas, je dissipe le doute.
Pour savoir, il me suffit d’agir.
Alors pourquoi est-ce que je reste là?
C’est étrange, cette impression ; j’ai le sentiment que je gâcherais tout. Parce qu’il y a un équilibre. Au fond, c’est presque un jeu : derrière le mur, il y a quelqu’un qui marche. Ce n’est pas Pierre, ce n’est pas un cambrioleur ; c’est comme s’ils se superposaient. Oui, c’est ça. Tant que je ne m’en assure pas, c’est un peu des deux.
J’ai fini par me redresser. Mes réflexions me semblaient stupides. Peut-être que l’idée d’un cambrioleur avait fini par m’inquiéter, je ne sais pas. Disons simplement que j’avais envie de voir mon fils.
Je suis sorti du lit et j’ai regardé l’heure. Je n’avais presque pas dormi. J’ai soupiré en pensant que je le payerai en fin de nuit.
En sortant de la chambre, j’ai aperçu Pierre. Il s’installait sur le balcon. Il avait posé des gâteaux et un verre de lait sur la petite table en fer.
Pierre a vingt ans, il ne manque jamais un seul goûter. Quand je lui fais remarquer, il hausse les épaules en souriant.
Je me suis servi un café dans la cuisine – je déteste le lait. Les biscuits, j’ai toujours aimé ça, mais lui mange des trucs trop sucrés pour moi. Le temps de le rejoindre, il avait déjà fini la moitié du paquet.
« Salut papa. »
Il m’a souri, un gâteau entre les dents, puis il m’a demandé comment s’était passée ma journée.
Le matin, j’avais chargé plusieurs clients à l’aéroport. Direction le centre-ville. La plupart n’avaient pas lâché leur téléphone ; les autres avaient dormi, tête appuyée contre la vitre. Je ne suis plus surpris de les entendre ronfler à peine installés sur la banquette. En début d’après-midi, j’étais rentré et je m’étais couché.
Ce n’était pas intéressant, alors j’ai simplement répondu «bien» et je lui ai retourné la question.
Pierre est étudiant, en troisième année de biologie. Il m’a détaillé son emploi du temps. Après le déjeuner, il est allé au club théâtre. Je dis «club», c’est pour marquer la distinction. Pierre ne va jamais voir de spectacles, il préfère jouer. C’est comme ça depuis qu’il est petit.
Il y a passé l’après-midi. Je ne comprends pas pourquoi il n’a jamais cours. Quelquefois, je demande des explications mais il se braque. Il dit que je ne suis jamais allé à l’université. « Tu ne peux pas comprendre. »
Sa troupe prépare une nouvelle représentation. « Une œuvre originale », il précise. Il en est l’auteur.
Pierre aime beaucoup écrire. Je ne sais plus de quand ça date. Plus jeune, il remplissait des carnets entiers.
Il me parle de la pièce et je hoche la tête parce qu’il m’a déjà raconté dix fois l’intrigue. Il a les yeux qui brillent quand il récite les scènes. La révolte, l’amitié, la peur et la justice. L’amour aussi. Il y a de tout dans son machin.
«Tu vois, papa? Tu devrais la lire!»
Je n’ai aucune excuse. Il m’a imprimé le texte le mois dernier. J’ai promis et, depuis, il est posé sur ma table de nuit.
Il me décrit les répétitions. Il joue de ses mains, s’accompagne de mouvements exagérés. Il rit un peu mais son visage se durcit lorsqu’il évoque les premiers rôles – un couple, si j’ai bien compris.
«Il est pas au niveau, le type.»
La fille, par contre ; un talent monstre. Il la voit déjà au cinéma. Je la devine jolie : cheveux longs, sourire d’ange, bonne élève. Mon Pierrot tombe toujours amoureux des premières de sa classe.
Je le pensais lancé sur elle, mais voilà qu’il repique sur le comédien. Cette fois, c’est plus virulent. Mauvaise diction, jeu caricatural. La grosse tête avec ça.
«Il se prend pour une star!»
Un sourire m’échappe. Pierre rougit. Il dit «Ouais, bon d’accord. Je suis jaloux», et il se met à rire.
Après ça, il débarrasse. Ses joues paraissent un peu creusées. C’est comme s’il était fatigué tout à coup, légèrement fébrile. Je demande et il dit que non, que tout va bien. «C’est presque le week-end. C’est normal d’être un peu crevé.» Je n’insiste pas.
On est jeudi, alors il sort. Je n’ai même pas demandé. C’est la même chose toutes les semaines, j’ai l’habitude.
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J'aime à penser que cette chanson leur plaît. Elle parle des amours d'un soir qui marquent pour une vie entière, des regards à la dérobée qui s'impriment trop profondément. Du goût au bord des lèvres qu'on n'oubliera jamais et des fantômes qui dansent au fond des souvenirs. Je joue sans m'arrêter, surtout sans réfléchir. Le bruit autour n'existe plus. Ou bien, il m'accompagne. Oui, c'est ça. Moi qui n'ai plus de groupe, plus un seul musicien, j'ai la clameur des bars. Le brouhaha des salles indifférentes. Les rires, les cris et les anniversaires. Le son des retrouvailles et des joies éphémères, le tintement des verres qui trinquent au bonheur de l'instant. J'ai le fracas de la vie qui s'efforce d'être heureuse.
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Le jour où j'ai rencontré Louis, il s'est cassé la gueule. C'était un matin de septembre, on entrait en seconde. Je venais de déménager et je ne connaissais personne. Après une enfance en Savoie, le jeu des mutations avait envoyé mes parents profs poursuivre leur carrière à Paris. En pénétrant dans le lycée, j'ai maudit l'Éducation nationale, mon père, ma mère et plus ou moins la Terre entière. J'ai rejoint la petite foule massée devant le tableau. Je me suis dressé sur la pointe des pieds. Il y avait une dizaine de classes et des centaines de noms. Il m'a fallu un bon moment avant de dénicher le mien.
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Il n'y a pas d'applaudissements. Les conversations reprennent, je bois une gorgée de bière avant de me réaccorder. J'égraine doucement les cordes. De haut en bas, des graves jusqu'aux aiguës. Les notes s'élèvent et flottent au-dessus de la salle. À mes pieds, la diode de l'accordeur clignote. Je tourne à peine les mécaniques. Un quart de ton, pas plus. Des réglages fins pour parfaire l'équilibre.
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Je fixais cette porte et je priais pour qu'elle ne s'ouvre pas. Jamais.
J'ai eu soudain envie de me jeter dessus. Pour la bloquer, pour casser la poignée qui brillait sur le fond blanc. C'était stupide, mais tant qu'elle restait close, tout restait possible. Je veux dire, dans le couloir, il y avait encore l'incertitude.
Les futurs, ils étaient là ; ils dansaient derrière la porte. Une foule d'éventualités, leur proba-bilité. Oui, tant qu'on n'ouvrait pas, la réalité restait libre; elle pouvait filer dans toutes les directions. Des mondes parallèles. Je les voyais distinctement - les beaux, et puis les autres, un peu plus moches. C'est normal, il faut partout de l'équilibre. Non, ce qui compte, c'est l'espoir.
Un mot de trop, une expression ou une porte qui s'ouvre - c'est la mort du conditionnel.
J'aurais aimé que la poignée ne bouge pas.
J'aurais tellement voulu que la porte reste toujours fermée.
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J'ai raconté l'histoire du livre. J'ai essayé d'expliquer ça en gardant mon calme. mais les mots m'ont échappé. C'était étrange ; je ne contrôlais plus mes phrases. C'était comme écouter un autre type. Je me suis demandé si je devenais fou.
Je voulais me taire. Mes lèvres continuaient de remuer. J'entendais ma voix, elle venait de loin. Elle s'élevait dans le salon, elle rebondissait contre les murs. Il y avait ces accents trop aigus qui m'échappent quand je m'énerve : c'était assourdissant.
J'ai compris que cétait ça qui m'était arrivé, un peu plus tôt, devant l'éditrice en chemise blanche. L'indépendance de ma bouche et la démission du reste. Un pont. De la poitrine jusqu'a la langue, Un flot de paroles qui s'empilaient devant moi. C'était difficile à supporter. Est-ce qu'il voulait entendre ça, François ?
En fait, c'était trop tard. J'étais désolé mais je n'y pouvais rien. Je n'avais pas de prise. Ça se jouait ailleurs, au niveau des tripes. Il y avait une force, elle décidait de passer outre. La pudeur, la réserve et toutes ces choses que l'on s'impose ; elle n'en avait plus rien à foutre. Elle faisait hurler mon âme et moi je subissais aussi.
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Ce penchant pour le malheur, bien sûr que je l'avais senti. Ça lui venait toujours par phases, de longues périodes à soupirer. Je suis quand même tombé amoureux d'elle. parce qu'on ne contrôle pas tout. Peut-être que ça me plaisait de pouvoir l'aider.
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Je me suis mis à la vaisselle en fredonnant un air connu. Mes mains tremblaient jet d'eau. J'ai senti les murs murs se rapprocher alors i'ai chanté plus tort. Le sang affluait sous mon crâne, mon cœur s'emballait dans ma poitrine, J'ai pensé qu'avec Lucille j'avais souffert mai je n'avais jamais eu peur. La trouille, il n'y avait que Piere pour me la filer. Lorsqu'il rentrait trop tard, chaque fois qu'il s'éloignait longtemps. A force, je savais la reconnaître. Cette angoisse, cette frustration terrible ; comme si tout décidait de m'échapper.
Mon fils. C'était le seul à me mnettre dans cet état. Le cerveau qui divague, l'imagination qui file dans des milliers de directions. On en vient à inventer n'importe quoi. En fin de compte, il finissait toujours par revenir et je m'en voulais de m'être inquiété autant. Une assiette m'a échappé et s'est brisée contre lévier. J'ai regardé l'eau couler sur les morceaux de céramique. Cette fois-ci, c'était peut-être différent.
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Il me semble que ça vient des doigts. C'est comme si c'était là, coincé dans les phalanges. La main gauche sur le manche, la droite contre la caisse. Il n'y a rien de magique, rien d'une espèce de transe. C'est bien plus mécanique. Une sorte d'élan, un engrenage. Une foulée qui s'enclenche, s'assouplit puis devient naturelle. Un train.
Il n'y a que la guitare, une feuille et un stylo. Mes lèvres qui marmonnent. Je tâtonne, j'essaye, j'écris. Je rature et reviens. Une nouvelle succession d'accords pour peut-être un refrain. Sentir le riff, ajuster le tempo. Les notes me plaisent alors je les répète. Une pause, une minute suspendue. Déjà il faut trouver la suite. Garder le rythme, ne pas perdre le fil ou se laisser griser. L'équilibre est fragile. Précaire, trop rare. Toutes ces heures de travail qui se concentrent là, en un instant si court. Pourquoi ici et maintenant? Au fond ça n'a pas d'importance. Il ne faut pas se laisser distraire. Ne Pas penser. Fermer es yeux pour préserver I'inspiration, le souffle. Intro, couplet, refrain. La suite s'écrit toute seule. Le stylo glisse, la papier mémorise. Je couche des notes à ne pas égarer. Peu à peu, le morceau se dévoile. Il y aura des retiuches, bien sûr. Dew corrections, des ponts et une fin à trouver. Mais je sens que l'essentiel est là, a déjà jailli.
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Je déshabille mon fils et le cale sur le canapé. Suspendue près de la fenêtre, ma guitare me fait face. J'observe ses formes, son ombre projetée sur le mur. Marc a raison, il faudrait se lever, la décrocher et m'installer sur l'accou- doir. Fermer les yeux peut-être, prendre une inspiration et jouer. J'ai des tas de morceaux que je pourrais chanter. Je l'ai fait tant de fois.
Pourtant je ne bouge pas. Dans la pénombre, Élie me dévisage. Est-ce qu'il devine? Est-ce que je lui fais honte? Il doit bien se rendre compte que je suis un pauvre type. Un chanteur sans public, un musicien raté dont les chansons n'intéressent personne. Un perdant. Un père incapable de jouer pour son fils.
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Je joue. La nuit tombe et moi je joue toujours. Ne pas revenir trop tôt, surtout ne rien gâcher. Et mon couple là-bas, peut-être qu'ils s'embrassent. Si ma chanson les touche et leur donne envie de s'aimer. C'est possible après tout. J'y mets tellement de moi. Tellement de cette envie de bouleverser les gens, comme tant de musiciens m'ont bouleversé avant. Cest pour ça que j'écris. Pour dire commme la musique est belle, comme elle peut nous sauver. Comme elle est essentielle. Je joue, encore et encore. Et seulement pour eux maintenant. Parce que Louis avait raison. On n'a pas tout perdu si un seul vous écoute. Si l'on provoque un début d'émotion. Même minuscule, même un rien éphémère. On n'a pas tout perdu si l'on fissure un mur.
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J’ai le fracas de la vie qui s’efforce d’être heureuse.
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À force de jouer, on avait fini par se faire un nom. Sur scène, il y avait un bel équilibre. Alex solaire et apaisée, Rémi aussi carré dans la vie que derrière sa batterie. Louis jouait les feux follets tandis que j’assurais derrière. Il fallait souvent rattraper un refrain, couvrir une fausse note ou s'assurer que le morceau aille jusqu'au bout. Au-delà des concerts, j'avais parfois l'impression de tenir le groupe, de me battre pour nous faire avancer, pour nous recentrer sur notre musique. Alex me surnommait «papa» et Louis me reprochait d'oublier de m'amuser. Je ne relevais pas. J'étais persuadé qu'on pouvait percer, aller plus haut, plus loin. p. 102
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— Je viens à peine d'envoyer les démos. C’est trop tôt pour avoir un retour... Je sens l’exaspération poindre à travers ses phrases.
Il ajoute qu’il faut être patient et d’un seul coup la colère me submerge. Elle fait vibrer ma voix, l'élève à des hauteurs qui ne sont pas les miennes. Je réponds que j'ai été assez patient comme ça, que je ne veux plus attendre. Que rien ne vient jamais et que je ne peux plus jouer pour des gens qui s’en foutent. Que j'ai besoin de fric et peur de perdre Anna. Une trouille pas possible. Est-ce qu'il peut comprendre ça?
Le silence retombe lourdement. Il n'y a plus le moindre bruit derrière. Ni voix ni gloussements. J'entends sa lente respiration à l’autre bout du fil. Il finit par murmurer qu’il comprend, qu’il sait bien que c’est difficile. p. 98
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