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Citations de Martin Gibert (20)


Je n'aime pas particulièrement les animaux. J'ai une empathie ordinaire. J'aime la viande. L'été venu, lorsque l'odeur des barbecues envahit les ruelles de Montréal, je ravale ma salive. J'aime la charcuterie, le fromage et les mouillettes qu'on trempe dans les oeufs à la coque. J'aime aussi le contact du cuir et de la fourrure. Pourtant, je ne mets plus de produits animaux dans mon assiette ou sur mes épaules. Je ne cautionne plus la souffrance animale. Je suis végane.
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La chasse n'est ni une abstraction, ni un sport. Un sport cherche la symétrie entre les compétiteurs tandis que le chasseur impose ses règle et son objectif (tuer). L'animal, lui, ne joue pas ; il cherche très concrètement à fuir pour sauver sa peau.
(p. 60)
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C'est pourquoi le philosophe et juriste abolitionniste Gary Francione -qui n'a de cesse de rappeler qu'il y a autant de souffrance dans un verre de lait que dans un steak- propose une utopie réaliste : tout comme on a déjà aboli celle des humains, il faut abolir la propriété des animaux. On ne devrait pas pouvoir les acheter ou les vendre. C'est à cette condition seulement qu'on prendra leur dignité morale au sérieux. Les animaux ne sont pas des marchandises !
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Chaque minute dans le monde, 5 chevaux, 22 chiens, 400 veaux et vaches, 700 moutons, 930 dindes, 1700 cochons, 3000 canards et plus de 60000 poulets sont abattus pour la consommation humaine. Et durant cette même minute, ce sont aussi plus de 120000 animaux marins qui vont périr dans des filets, le plus souvent par asphyxie.
(p. 11)
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S'il ne fait guère de doute que la littérature produit ou renforce plusieurs de nos biais cognitifs, cela ne signifie pas que les auteurs encouragent sciemment la perpétuation des stéréotypes. Ils peuvent après tout plaider qu'ils se contentent de décrire la réalité, laquelle comporte plutôt des infirmières que des infirmiers, et assurément plus de directeurs que de directrices. Comme on l'a vu, il ne faut pas confondre le descriptif et le normatif : la science, qui nous dit comment les choses sont, et l'éthique, qui nous dit comment elles devraient être. La littérature et la fiction ne fonctionnent cependant ni tout à fait comme la science ni tout à fait comme l'éthique. Certes, elles nous disent à leur manière ce qui est, mais elles ouvrent aussi notre horizon sur ce qui pourrait être.
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La production, le transport, la préparation et le gaspillage de nourriture sont des sources d'émissions importantes de GES. Or, les produits d'origine animale sont, de loin, les plus problématiques. Dans un rapport publié en 2013, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que l'élevage est responsable de 14,5% de nos émissions globales de GES. C'est beaucoup pour un seul secteur - et c'est sans compter l'industrie de la pêche. En fait, c'est un peu plus que les émissions dues à l'ensemble des transports (voiture, camion, avion, train et bateau).

p.83
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Le véganisme n'est pas un régime alimentaire. C'est un mouvement social qui mérite d'être mieux connu. C'est un mouvement de résistance à l'oppression dont sont victimes les animaux que nous exploitons pour leur viande, leur lait ou leur fourrure.
(p.10)
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Derrière le consensus en éthique animale, il y a aussi un consensus scientifique : la plupart des animaux que nous exploitons, tuons et consommons ont des émotions, des préférences, des intérêts. Ils ont une vie qui leur importe. Il serait temps de prendre la mesure de nos responsabilités morales.
(p.63)
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Et quand on y songe un peu, qu'est-ce qui fait tant rire la vache qui rit ? Son veau à l'abattoir ?
Fort heureusement, on peut voir la viande autrement. On peut ne plus être dupe du carnisme ambiant. On peut lire, s'informer, regarder des documentaires. Alors quand le vernis se craquelle, lorsque l'imagination et la réflexion s'engagent, c'est notre perception morale qui s'approfondit. L'écran carniste se brise. On se met à voir son steak comme un animal mort.

p. 157-158
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[...] En effet, on pourrait soutenir qu'abattre un animal ne lui cause pas vraiment de souffrance et qu'il doit bien mourir de quelque chose. Où est le problème s'il a bien vécu jusqu'à cette mise à mort prématurée ? (En fait, la question ne se pose pas uniquement au sujet des animaux : qu'est-ce qu'un conséquentialiste doit répliquer à celui qui voudrait tuer un enfant dans son sommeil?).[...] En effet, on pourra sans doute montrer que les animaux souffrent moins dans une petite ferme quitte veut respectueuse de leurs intérêts ; mais comment montrer qu'il est nécessaire de les consommer ?

p.43
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Il faut arrêter de penser l'histoire de la domestication comme un conte de fée mutuellement avantageux. C'est d'abord l'histoire d'une espèce qui en asservit d'autres et qui le fait avec violence.
(...)
Au cours des siècles, l'homme a donc asservi toujours plus d'animaux et de façon toujours plus coercitive. Cette oppression a non seulement concerné les animaux domestiques, mais aussi la faune sauvage qui vu son habitat et ses conditions de vie se détériorer. Aujourd'hui il ne reste que 250 000 chimpanzés et 80 000 girafes tandis que 60 milliards d'animaux sont envoyés chaque année à l'abattoir.
(p. 179)
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Ce qu'il faut, c'est choisir de bons exemples pour faire de bons robots. C'est apprécier la personnalité morale des gens et s'inspirer de leurs vertus.
Le courage de Greta et la miséricorde de Jésus.
La loyauté de Confucius et la persévérance d'Ada Lovelace.
Le sens de la justice d'Angela Davis et la bienveillance de Gandhi.
Le regard surplombant d'Isaac et les contre-plongées d'Ursula.
(147)
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La science nous dit ce qui est ; la morale ce qui doit être. La science est descriptive et cherche les causes pour expliquer les phénomènes, alors que la morale est normative et cherche les raisons pour justifier nos actions.
[...]
C'est pourquoi constater que les gens ont des préférences, ce n'est pas la même chose qu'en tenir compte dans la programmation. (41)
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Après avoir rappelé la fameuse phrase d'Adorno selon laquelle : Auschwitz commence lorsque quelqu'un regarde un abattoir et pense : ce ne sont que des animaux.
(p. 211)
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Nous aimons les animaux et nous aimons manger leurs cadavres. Nous blâmons la cruauté et nous encourageons l'élevage industriel. Nous éprouvons de l'empathie pour les chiens et les chats et nous exploitons les vaches et les cochons. Voilà la dissonance. (...)
"Je sais que les animaux souffrent... mais j'aime mon steak"
(p.62-63)
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Avec l'incertitude du tirage au sort, on met en avant une certaine modestie épistémique : face à ce triomphe de la technique qu'incarnent les robots, c'est un rappel des limitations humaines en matière de morale. (145)
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La situation actuelle est préoccupante. D'une part, cette sous-représentation des femmes et des minorités accentue la concentration de la richesse - et, partant, du pouvoir - entre les mains d'hommes blancs déjà privilégiés. Mais surtout, les programmateurs risquent de faire des AMA [Agents Moraux Artificiels] à leur image, en concordance avec leurs intuitions morales. Comme avec n'importe quelle technologie, il serait surprenant qu'une IA ne reflète pas en partie les valeurs de ceux qui la conçoivent. (107)
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Les robots dont parle ce livre n'ont pas l'ambition ou la prétention d'un Multivac [superordinateur de fiction créé par Asimov]. Mais ils ont un point commun avec lui. Ce sont des humains qui les programment. Bref, ce n'est pas demain la veille qu'on pourra se défausser sur des machines de notre responsabilité politique et morale. (15)
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[...] En effet, on pourrait soutenir qu'abattre un animal ne lui cause pas vraiment de souffrance et qu'il doit bien mourir de quelque chose. Où est le problème s'il a bien vécu jusqu'à cette mise à mort prématurée ? (En fait, la question ne se pose pas uniquement au sujet des animaux : qu'est-ce qu'un conséquentialiste doit répliquer à celui qui voudrait tuer un enfant dans son sommeil?).[...] En effet, on pourra sans doute montrer que les animaux souffrent moins dans une petite ferme quitte veut respectueuse de leurs intérêts ; mais comment montrer qu'il est nécessaire de les consommer ?

p.43
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Nous aimons les animaux et nous aimons manger leurs cadavres. Nous blâmons la cruauté et nous encourageons l'élevage industriel. Nous éprouvons de l'empathie pour les chiens et les chats et nous exploitons les vaches et les cochons. Voilà la dissonance. (...)
En un sens, les véganes ont tous résolu cette dissonance. Ils l'ont résolue par la première option : en changeant leur comportement. De ce point de vue, la question n'est pas de savoir « comment peut-on être végane ? ». Un végane est juste une personne qui ajuste son comportement à ses valeurs, en limitant, autant que possible, son impact sur la souffrance animale.
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