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Citations de Mary McCarthy (11)


Face à une assemblée de sceptiques, pareil à Christophe Colomb, il anticipa sur ce dernier, et sur son œuf. Selon Vasari, « il proposa à tous les maîtres, compatriotes et étranges, que celui d'entre eux qui parviendrait à faire tenir debout un œuf sur un morceau de marbre lisse soit choisi pur ériger la coupole, car son génie serait évident. Ils prirent donc un œuf, d'un commun accord, et tous ces maîtres firent de leur mieux pour le faire tenir debout, sans qu'aucun trouve le moyen d'y parvenir. sur quoi l'on suggéra à Filippo d'essayer. Il s'en saisit, délicatement, en frappa le fond sur la marbre et l'œuf se tint droit
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Les dimanches soir, elle était terriblement malheureuse. C'était la seconde fois que l'Amour lui jouait ce tour. Il y a des personnes qui sont allergiques à l'amour ; elle en était une. Non seulement l'amour était mauvais pour elle, mais il la rendait mauvaise ; il l'empoisonnait. Avant de fréquenter Gus, elle était beaucoup plus heureuse et elle était beaucoup plus humaine. Cet amour faisait d'elle un être diabolique qu'elle détestait, un être diabolique qui surgissait de sa boîte tous les dimanches, parce que ce jour-là Gus passait l'après-midi avec sa femme et son fils.
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Lorsque je partirai, ce sera en gondole, parce que j'ai trop de bagages . Quelque Charon privé requis par la Signora m'emportera vers la gare dans sa barque funèbre délabrée. C'est ainsi que les Alliés, arrivant de la terre ferme, reprirent Venis à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. L'essence manquait et le haut commandement, ayant secrètement pris contact avec la coopérative des gondoliers, s'empara officiellement de Venise avec une flotte de gondoles. A Venise, la guerre elle-même fait naître un sourire incrédule.
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Blanc, noir, gris, brun, bronze, telles sont les couleurs de Florence – couleurs de la pierre et du métal, des éléments primaires de la Nature, qui a forgé les premières civilisations- âge de pierre, âge de bronze, âge de fer.
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Au restaurant, la nourriture est la plupart du temps mauvaise, guerre variée, et assez chère. Beaucoup de spécialités florentines –tripes, panse, lapin, et un mélange de crête, foie, cœur et testicules de coq- ne tentent guère le palais étranger.
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Le pire, c'est en été. La vallée de l'Arno est un four naturel, dans lequel mijote la ville, presque sans trêve, durant les mois de juillet et d'août.
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Elle se demandait si tous les Schneider de l'Amérique seraient aussi enthousiastes à l'égard du "patron" - ainsi appelaient-ils Trotski - si celui-ci avait la responsabilité du pouvoir.
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C'était vrai qu'elle n'aimait pas les gens dynamiques, ceux qui réussissent dans la vie. Cela lui avait nui à Vassar. Elle n'avait pu s'entendre avec des filles pleines d'assurance comme Libby ou comme Kay qu'en éprouvant pour elles une sorte de pitié.
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Lorsque je partirai, ce sera en gondole, parce que j’ai trop de bagages. Quelque Charon privé requis par la Signora m’emportera vers la gare dans sa barque funèbre délabrée. C’est ainsi que les Alliés, arrivant de la terre ferme, reprirent Venise à la fin de la deuxième guerre mondiale. L’essence manquait et le haut commandement, ayant secrètement pris contact avec la coopérative des gondoliers, « s’empara » officiellement de Venise avec une flotte de gondoles. À Venise, la guerre elle-même fait naître un sourire incrédule.
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Et il est inutile de prétendre que la Venise touristique n’est pas la véritable Venise, ce qui demeure possible pour d’autres villes – Rome, Florence ou Naples. La Venise des touristes est Venise : les gondoliers, les couchers de soleil, la lumière changeante, le Florian, le Quadri, Torcello, le Harry’s Bar, Murano, Burano, les pigeons, les ouvrages de perles, le vaporetto. Venise est un accordéon de cartes postales d’elle-même. Et bien qu’effectivement (comme on le dit quelquefois d’un ton sentencieux), presque deux cent mille personnes vivent là une existence quotidienne, laborieuse, ils y sont également touristes ou guides. Presque tous les Vénitiens sont des amateurs d’art, des connaisseurs de leur ville, prêts à discuter du Tintoret, à vous montrer spontanément l’escalier en spirale (dont on dit qu’il défie le vide), à vous expliquer le dialecte vénitien ou vous signaler la Marangona, la cloche du Campanile, quand elle sonne à minuit.
Un comte montre les Tiepolo au plafond de la chambre de sa femme ; un dentiste montre sa salle d’attente, autrefois un ridotto. Tout a été catalogué, avec un orgueil qui tient à la connaissance de l’objet plus qu’à l’objet en soi. « Un faux », dira un bourgeois avec mansuétude, désignant son Tintoret. « C’est celui de Réjane », dira une propriétaire, vous montrant le lit délabré dans l’appartement qu’elle veut louer. L’orgueil d’étaler son savoir peut dépasser l’intérêt matériel, ou la vanité de posséder. « Dix-huitième ? » demandez-vous, plein d’espoir, à l’antiquaire, examinant un service de porcelaine. « Non, dix-neuvième », répond-il d’un ton ferme, manquant ainsi la vente.
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Mais pourquoi devrait-elle être belle, finalement ? Pourquoi Venise, mise à part sa situation particulière, devrait-elle être un enchantement ? Il semble que l’on soit là devant un paradoxe. Comment ce peuple de commerçants, qui ne vivaient que pour l’appât du gain, a-t-il pu créer une cité de rêve, belle comme un songe ou un conte de fées ? Ceci est la pièce maîtresse de ce puzzle qu’est Venise, la pierre d’achoppement sur laquelle on ne cesse de trébucher, quand on tente de réfléchir à son histoire, de faire coïncider le fait historique et le fait visuel que l’on a sous les yeux. Venise ne peut être un accident heureux, ni un jeu de lumière. J’ai longtemps pensé à cela, et il m’apparaît à présent que, comme dans la plupart des énigmes, la clef réside dans la manière dont on pose la question. « Belle comme un songe ou comme un conte de fées… » Il n’y a là aucune contradiction, si vous réfléchissez un instant aux images de la beauté que l’on trouve dans les contes de fées. Ce sont des images de la richesse. Or, cercueils d’or, cercueils d’argent, la fille du meunier qui file l’or à longueur de nuit, la caverne d’Ali Baba, remplie d’or et d’argent volés, le jardin souterrain où Aladin découvre des arbres à pierres précieuses, qu’il cueille de ses mains, des rubis, des diamants, des émeraudes, la fille de la Reine, avec ses cheveux d’ébène et ses lèvres de rubis, le trésor enterré dans la forêt, le trésor que gardent des chiens aux yeux semblables à des escarboucles, le trésor gardé par la Bête – voilà l’esprit de cet enchantement dont Venise est la proie, rose et perlée, comme la Belle au Bois dormant, intacte au travers des siècles, pétrifiée, tandis qu’autour d’elle croît la forêt de béton du monde moderne.
Une cité totalement matérialiste n’est rien d’autre qu’un rêve incarné. Venise, c’est l’inconscient du monde : le trésor étincelant d’un avare, gardé par une Bête aux yeux d’agate blanche, et par un saint qui est en fait un prince, lequel vient de tuer le dragon.
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