AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maryam Madjidi (220)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Pour que je m'aime encore

8 parties à l'intérieur desquelles plusieurs chapitres font entendre la voix de cette adolescente. Un fil chronologique où elle raconte sa difficulté à assumer son corps, l'amitié, ses virées à Paris avec sa bande de copains, ses enseignants (les bons pleins d'espoir comme les mauvais, blasés).



J'ai lu ce roman sans émotion aucune, sans empathie, sans aimer particulièrement les personnages.

Je n'ai lu qu'une succession de tranches de vies.

Une déception.

Commenter  J’apprécie          30
Pour que je m'aime encore

« Il ne se passe rien ici. J'y ai vécu quinze ans. Il ne s'est jamais rien passé.

J'y suis revenue y vivre. Et il ne se passe toujours rien.

Tu es une ville peuplée de fantômes. Tu es une ville qui s'excuse d'exister.

Allez sur le pont, regardez les trains passer, vous entendrez les fantômes crier. »

Sociétal,« Pour que je m'aime encore » est criant d'authenticité. Maryam Madjidi c'est elle, l'histoire. Elle conte les premières marches de sa vie, jusqu'au piédestal de sa renaissance. Course en pleine nuit noire, les cheveux emmêlés dans les tours HLM de la banlieue parisienne.

« Je vous écris de Drancy ».

Écoutez Maryam, ses luttes pour atteindre le mimétisme. Elle, l'as de coeur d'une France clivante. Trop brune, trop iranienne. Être conforme coûte que coûte, se glisser entre les faux-semblants et affronter la cohorte d'adolescents dangereusement hostiles.

Elle est vive, battante, brillante et affûtée aux coups bas. Grandissante entre deux rives.

« Elle montrait du doigt une fois de plus le mouton noir, la brebis galeuse venue d'ailleurs, détachée de son troupeau et s'aventurant marginale sur les pistes enneigées du sport occidental. »

On aime sa ténacité, ses batailles rangées et son regard qui en dit long sur le mépris d'une France ravagée par son racisme anti-pauvres, anti-cités, étrange (ère). Maryam pointe du doigt là où ça fait mal.

« J'étais une Robine des Bois de la scolarité. Une communiste du savoir. Je le partageais, je le redistribuais à ceux et celles qui en avaient besoin. Prenez, c'est gratuit et si ça peut faire remonter la moyenne, tant mieux. »

Ce récit pétille d'endurance, de clairvoyance. L'intégration est une épreuve.

« Hypokhâgne, Khâgne lettres sup, École Normale Supérieure . Agrégation de lettres, Professeur de littérature à l'université. »

Battante mais fragile, sa carapace s'effrite, Rocher de Sisyphe. Les étudiants sont quasi tous du versant où la facilité s'écoule comme la richesse. Les nantis des bancs des grandes écoles où les privilèges s'affichent sans aucun état d'âme à l'instar d'une normalité . Va t-elle résister contre les vents et les marées ?

« Je venais de trouver l'ascenseur qui me ferait monter aux étages supérieurs. » « Mes genoux étaient cagneux. »

Ce récit exaltant de franchise est le reflet de notre contemporanéité. Maryam Madjidi est à l'instar d'un aigle noir volant toujours plus haut et plus loin. Offrant les clefs de par son exemplarité. Fronton d'une République universelle, « Pour que je m'aime encore », initiatique, lumineux, est un livre blanc à bâtir. Une urgence de lecture !

Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila.





Commenter  J’apprécie          30
Je m'appelle Maryam

Cet album jeunesse met à la portée de jeunes enfants ce que peut représenter l'exil pour une famille, et plus précisément pour un enfant.

Avec douceur et délicatesse elle met en lumière les difficultés du quotidien : la langue, la nourriture, les jouets.

Heureusement l'amitié aide à presque tout surmonter, et prouve l'incroyable capacité de résilience des enfants.

Une histoire toute douce, avec de tendres illustrations, pour aborder subtilement un sujet grave.
Commenter  J’apprécie          30
Pour que je m'aime encore

La narratrice raconte ses souvenirs d'enfance et d'adolescence à Drancy où sa famille fait partie des réfugiés iraniens. A treize ans elle se trouvait laide et n'aimait pas son corps, elle rejetait tout ce qui en elle trahissait trop ses origines arabes, sa touffe de cheveux indomptables, son mono-sourcil qui lui valait le surnom de "Barre de Shit", sa pilosité. Elle rêvait d'intégrer les canons de la beauté occidentale et de ressembler à ses idoles des séries télévisées américaines.



Elle raconte l'ennui dans sa banlieue "ma force c'était mon monde intérieur, fait de livres, de rêves, de textes... les livres que je rangeais dans les rayons de mon imagination et de la sensibilité", la pauvreté de sa famille qui vit dans un petit pavillon miséreux, sa honte et son habitude de s'inventer une vie plus reluisante, son impression de se sentir le mouton noir alors qu'elle ne rêvait que d'être comme les autres. Elle a alors beaucoup reproché à ses parents de ne pas chercher à s'intégrer. "L'ennui en classe. L'ennui chez moi. L'ennui dans la ville."



Elle souligne le rôle des professeurs qui l'ont aidée à croire en elle, notamment le premier qui l'a encouragée à écrire.



Maryam Madjadi situe son histoire à Drancy, un lieu chargé d'histoire. Ce texte se résume à ses souvenirs d'enfance et d'adolescence de jeune étrangère. Elle brosse le portrait de quelques personnages pittoresques ou pathétiques, de professeurs assez savoureux. Elle décrit ses sentiments par rapport à la banlieue où elle vit, une banlieue qui finit par lui faire peur et dans laquelle elle craint de rester enfermée "partir, s'arracher, lever l'ancre, se déraciner... Entre le départ et l'arrivée, je n'ai fait que me fuir moi-même en croyant fuir l'ennui". Centré sur les tourments de l'adolescence, le déterminisme social et le désir d'ascenseur social, ce roman détaille une quête d'identité assez classique. J'ai trouvé plume et récit assez banals et décevants par rapport à son magnifique premier roman, "Marx et la poupée".
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          30
Pour que je m'aime encore

L’adolescence ne laisserait un bon souvenir qu’aux adultes ayant peu de mémoire. Maryam Madjidi, elle, n’en manque pas en relatant les aléas de son adolescence d’immigrée iranienne à Drancy dans les années 90. Problèmes capillaires, vêtements mal coupés et absence de popularité au collège sont autant d’occasions de scènes drôles et acerbes où la jeune-fille fait l’expérience de la différence qui en fera l’autrice qu’elle est devenue.



Tout le talent de Maryam Madjidi est de nous faire naviguer entre l’universalité de cet âge incertain de la vie et la particularité de son vécu. Exilée d’Iran, elle arrive en France à l’âge de six ans, expérience qu’elle évoquait déjà dans Marx et la Poupée, et navigue depuis entre de nombreuses identités : orientale, banlieusarde et parisienne. La dernière partie du livre est le récit saisissant de sa “montée” à Paris où elle fait l’expérience cuisante du mépris de classe et de l’échec en hypokhâgne au Lycée Fénelon. Puis vient, en guise de pirouette finale, le retour choisi à Drancy, ville qu’elle a tant cherché à fuir pour mieux y revenir, en signe de réconciliation avec cette identité multiple.



Commenter  J’apprécie          31
Pour que je m'aime encore

Maryam Madjidi publie Pour que je m’aime encore, un roman au titre de chanson d’amour en miroir, comme une imploration apte à conjurer l’obsessionnel sentiment de ne pas être comme les autres. Ce récit peut se lire comme une suite romanesque à l’histoire racontée dans Marx et la poupée (Prix Goncourt du premier roman, 2017), en passant cette fois-ci le relais narratif à l’enfant et à l’adolescente qu’elle était, confrontée aux réalités de son pays d’adoption, la France. Par ce nouveau roman tendre et bouleversant, Maryam Madjidi nous ouvres les portes intimes de son héroïne vers ce qu’elle appelle « son monde intérieur ».



Lire l'entretien complet ici :
Lien : https://lettrescapitales.com..
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Flashs autobiographiques. Maryam a quitté son Iran natal avec ses parents à l’âge de 6 ans ; elle évoque ses souvenirs, son exil en France, sa difficulté à se construire entre deux pays, deux cultures. Elle ne s’interdit pas des moments d’écriture poétique pour mieux exprimer ce qu’elle ressent.

J’ai parfois été agacée par l’auto-satisfaction de cette jeune femme qui ne doute pas d’être une conteuse hors pair, mais finalement j’ai été touchée par la richesse et l’authenticité de son témoignage. Les anecdotes sont très intéressantes, et le style accessible.

Finalement, c’est un récit d’apprentissage, une plongée dans les souffrances de l’exil.

Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Iran, la mère de Maryam, étudiante en médecine révolutionnaire, saute par la fenêtre de l'université pour échapper aux milices; elle est enceinte de six mois.



Maryam, cinq ans, est désespérée de donner ses jouets à tous les enfants pauvres de son quartier de Téhéran; ses parents, fervents communistes, lui inculquent que l'idée de propriété est un fléau.



Maryam, six ans, sur le point de rejoindre son père en France avec sa mère, fait une crise de larmes à l'aéroport de Téhéran; un barbu vient de leur confisquer leurs passeports.



Maryam, sept ans, fait semblant de jouer dans la cour de l'école et observe les autres du coin de l'œil; elle ne comprend ni les codes ni la langue de ce pays.



Maryam, huit ans, refuse d'apprendre à lire et à écrire le perse avec son père; sa langue maintenant c'est le français.



Des moments de vie, comme un journal, d'une douce violence, un exil déchirant sauvé par l'amour des mots et de la langue.



J'ai adoré cette lecture et cette plume, mélange entre autobiographie, poésie, journal de bord et souvenirs pêle-mêles.



Sous son aspect un peu fouillis, d'une maitrise incroyable et audacieuse pour un premier roman, l'histoire de Maryam est terriblement attachante et bouleversante.



À lire!
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Maryam Madjidi est une poétesse. A travers son roman autobiographique 'Marx et la poupée', elle conte avec délicatesse son expérience de l'exil. Tout juste âgée de 6 ans, elle a dû quitter sa terre natale, l'Iran, après la révolution et suite aux convictions communistes de ses parents. Cette enfance déracinée l'a marqué au fer rouge et elle-même décrit qu'elle a eu trois naissances dans sa vie : la première en Iran, la deuxième en France et la troisième lorsqu'elle a embrassé toutes ses identités. Ici les racines sont perçues de bien des manières, tour à tour fardeau ou rempart, atout ou poids.



Ce livre a reçu le prix Goncourt du premier roman en 2017. L'écriture est particulière, le récit étant composé de courts chapitres qui peuvent etre assimilés à des pages de journal intime, d'extraits de vie dont les époques se mélangent au gré des flashbacks de la mémoire, de contes et de poèmes. La chronologie et la linéarité sont mises de côté. Les émotions priment avant tout. La langue maternelle de Maryam est un véritable personnage à part entière qu'elle délaissera, combattra, oubliera et finira par adopter et comprendre pleinement.



Cet ouvrage rempli de sensibilité en touchera plus d'un...



https://www.instagram.com/p/B71S7czIW79/

https://www.instagram.com/misswonder_art
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Premier roman en grande partie autobiographique, Marx et la poupée raconte la révolution iranienne, l'exil, le déracinement et la quête identitaire à travers le regard d'une petite fille à différentes étapes de sa vie.



Le livre est divisé en trois parties correspondant chacune à une naissance. 1ère naissance: en Iran, dans la douleur. La naissance et la petite enfance de la narratrice sont marquées par les activités politiques illégales de ses parents communistes et opposants au régime de Khomeiny. 2ème naissance: en France, dans les difficultés de l'exil. La confrontation entre la découverte d'un nouveau pays, d'une nouvelle langue et d'une nouvelle culture et les souvenirs du pays d'origine rendent l'intégration difficile dans la mesure où la narratrice doit dorénavant jongler avec deux identités. 3ème naissance: en Iran, dans l'apaisement. C'est le retour aux sources salvateur d'une petite fille devenue femme qui se réconcilie avec ses diverses identités et qui prend conscience qu'il n'est pas nécessaire d'en rejeter une au détriment de l'autre.



Si la narration fragmentée et non linéaire à la 1ère comme à la 3ème personne peut tout d'abord surprendre, l'incessant aller-retour géographique et temporel ainsi que l'alternance des points de vue d'où surgissent

parfois pêle-mêle des souvenirs anciens et des événements plus récents rend en fait le récit spontané et dynamique. Ce sentiment est renforcé par un ton direct, franc, sans concession. S'ils sont parfois remplis d'ironie et de colère, les mots de l'auteure sont aussi empreints de douceur, de tendresse et d'une infinie poésie.



En rendant hommage au combat de ses parents et en sauvant de l'oubli les souvenirs et les histoires de son enfance, Maryam Madjidi signe avec Marx et la poupée un témoignage poignant de sincérité sur l'exil et le déracinement, sur la quête d'identité et la construction de soi.



Une très belle découverte!
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Une autobiographie originale et sensible qui met l'accent sur les douleurs de l'exil. A leur départ d'Iran, les parents de la fillette enterrent leurs livres compromettants ( Marx) et la petite de 6 ans doit donner ses jouets (la poupée).
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Rarement un roman m'aura autant touchée par son style ! Quelle promesse pour les prochains écrits de Maryam Madjidi dont c'est ici le premier ouvrage, d'ailleurs très justement récompensé par le Goncourt du premier roman et encore tout récemment par le Prix Roman Ouest-France Etonnants voyageurs !

Roman ? Pas seulement… de la poésie, des contes aussi et surtout, une grande part d'autobiographie. Car l'histoire que l'auteur relate ici, c'est la sienne, celle d'une petite fille née en Iran en 1980, dont les parents, opposants au régime de Khomeini, se sont exilés à Paris. Utilisant alternativement la narration à la première personne, ou encore à la troisième, selon la période qu'elle décrit, l'auteur nous emmène dans son enfance à Téhéran, à Paris, pour partir ensuite en Chine, au Japon et mieux revenir au présent. Jamais perdu le lecteur accompagne cette petite fille dans son cheminement, son déracinement et son intégration, parfois difficiles, en lutte entre différentes cultures.

Marx et la poupée nous plonge ainsi dans le réalisme de l'opposition, de l'oppression, où les tracts circulent dans les couches des bébés, où des femmes sont enlevées en pleine rue par des milices féminines chargées d'un certain maintien de l'ordre… sans que personne ne s'en émeuve. Mais servi par une plume colorée, ce livre nous enivre dans le même temps d'odeurs de cuisine orientale, de poèmes persans dépaysants, à la rencontre d'une auteur à la personnalité riche dont les talents de conteuse sont d'emblée indéniables !


Lien : https://www.facebook.com/jul..
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Le joli titre fait référence à deux aspects de la vie de la narratrice : l'engagement communiste de ses parents et un symbole de l'enfance qu'elle a dû laisser dans son pays natal.

Tout commence alors que Maryam est dans le ventre de sa mère, « une folle irresponsable » comme elle l'appelle tendrement parce qu'elle glissait dans ses couches des documents émanant du parti d'opposition. Nous sommes en 1980 en Iran. Un an plus tôt, la République islamique a été instaurée. Les ennemis du régime sont muselés, envoyés en prison voire plus.

Alors qu'elle n'a que 5 ans, la famille s'exile en France, une deuxième naissance pour la petite fille qui a pourtant bien du mal à s'intégrer. Elle fait des cauchemars, refuse de s'alimenter et d'apprendre le français.

Pastilles impressionnistes, tranches de vies intimistes, les histoires autobiographiques de Maryam Madjidi forment le récit d'un exil qui provoque souvent chez les proscrits une forme de schizophrénie, tiraillés qu'ils sont entre l'amour de la terre natale et de la famille qui y est restée et la volonté de devenir de véritables citoyens du pays d'accueil. D'autant plus que la méchanceté, l'intolérance et le racisme ordinaires ne les aident pas (lire le chapitre « Comment peut-on être français ? ») dans leur quête d'une identité.

Comme souvent, les réfugiés, tout au moins ceux qui en ont les moyens, ont la bougeotte, soulignant leur difficulté à s'enraciner. C'est le cas de Maryam qui a eu la chance de retourner en Iran et de retrouver sa grand-mère adorée, qui a vécu quatre ans en Chine, un an en Turquie avant de se poser à Paris pour « contempler le monde » comme le lui a appris sa mère. Définitivement ?

Le bannissement est aussi synonyme de solitude dont Maryam est sortie par l'écriture dans une langue qu'elle s'est appropriée dont le résultat est ce joli premier roman à la fois tendre, violent, drôle et lyrique qui convoque, entre autres, le grand poète persan Khayyâm.

« Marx et la poupée », c'est aussi le portrait d'un Iran bourré de paradoxes où la jeunesse ruse pour vivre intensément malgré les interdits de la milice des bonnes mœurs et où les relations sont érotisées malgré ou grâce au tchador. Cette hypocrisie me rappelle les livres de Chahdortt Djavann, « Les putes voilées n’iront jamais au Paradis ! » ou encore de Négar Djavadi, « Désorientale ».

Un petit bémol m'a empêché de décerner le « label » coup de cœur : un style un peu décousu et chaotique pas toujours facile à suivre mais qui résume bien la vie un peu folle de l'auteure.



EXTRAITS

Ange sans ailes, ma folle irresponsable, ma douce assassine ; à cet instant-là, tu as creusé un trou en moi dans lequel toutes les angoisses de ma vie future prendront racine.

Petite voleuse des bijoux de ton âme.

Je déterre les morts en écrivant.

Alors la petite fille aux grosses boucles noires imagine des dialogues avec des amis imaginaires. Elle invente des histoires. Des histoires qui consolent. Des histoires qui remplissent la bouche du réel.

Cette enfant nous tuera ! Après ses dessins terrifiants, ses crises de nerf la nuit, sa grève de la faim, maintenant elle refuse de parler. Mais que va-t-elle devenir ?

La seule chose que nous avons su préserver, c'est notre poésie et c'est la seule chose à sauver de l'Iran.


Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Ce titre traînait dans ta PAL urgente depuis bien trop longtemps… Il faut dire que tu n’étais pas très attirée par sa couverture. Lire sur la guerre, les conflits, n’est pas forcément quelque chose que tu recherches particulièrement. Et puis, ce roman a été beaucoup lu, et apprécié par le groupe des 68 premières fois (qui lit avec enthousiasme des premiers romans), alors à trop le voir un peu partout tu as encore attendu. Les méandres d’un esprit de blogueuse littéraire sont parfois impénétrables. Et tu t’es enfin décidée à ouvrir ce petit livre il y a quelques jours, l’attention sur lui étant un peu retombée… Déjà, tu as détaché le bandeau, et y a trouvé la liste de tous ces titres auquel le lecteur a échappé… quelle amusante et joyeuse idée, qui éloigne brutalement le lecteur de la noirceur de l’image de couverture !! Tu y as trouvé toi du soulagement, vers une légèreté peut-être envisageable. Et tu as commencé ce roman plus sereine… pour tomber sur un objet littéraire bien intéressant. En effet, Maryam Madjidi raconte dans son roman comment on naît au sein d’une famille de révolutionnaires iraniens dans les années 80, comment on vit ensuite l’exil vers Paris, la pauvreté, la double culture, l’envie de s’intégrer, le tiraillement entre ici et là-bas… Mais elle raconte cela à sa manière, de l’intérieur, en passant, comme la pensée, un peu du coq à l’âne, de la perte de ses jouets d’enfant à l’oubli du persan, de petits détails domestiques à la douleur de la séparation avec sa grand-mère ou son oncle adoré. C’est un récit qui sait à la fois être réaliste et poétique que tu as découvert là. Un très beau moment de lecture, particulier, universel, et intime.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

A LIRE MARX ET LA POUPEE de Maryam Madjidi ( Editions le nouvel Attila)

Voilà encore un coup de coeur ! Maryam Madjidi raconte la difficulté de l’exil après ses douces années d’enfance en Iran. Un Iran meurtri, abîmé,saccagé par les ayatollahs et par la guerre. Les titres «conte d’exil» ou « je reviendrai tout déterrer» proposés par l’Editeur auraient parfaitement illustrés ce roman.

Les images du Persépolis de Marjane Satrapi nous reviennent dans l’évocation de cette jeunesse meurtrie.

Roman sur le déracinement, l’identité, l’intégration, le rejet puis la réconciliation avec ses racines.

Ecriture particulièrement riche et poétique. Pourtant la construction narrative peut surprendre. L’auteure oscille sans cesse entre passé et présent. Elle fait des pirouettes de la première à la 3ème personne. Chacun parle à la première personne…

Ce n’est pas vraiment un roman, mais un récit où virevoltent des souvenirs, des blessures, des joies, des interrogations.

Elle est née 1980, ses parents communistes espéraient dans la révolution iranienne. Mais l’histoire en a décidé autrement. La police religieuse est terrifiante. Le jeune oncle de Maryam est jeté en prison, sa jeunesse sera détruite. Vivre en Iran devient dangereux.



Arrivée à 10 ans en France elle partage une minuscule chambre de bonne avec ses parents alors qu’elle avait une belle maison avec jardin en Iran. Sa mère n’a plus le sourire. Sa grand-mère lui manque affreusement. La langue a une place importante. La petite fille finira par rejeter sa langue maternelle, le Persan, qui pour elle, évoque le deuil et la séparation. Elle devient une petite française qui fait du vélo en débardeur et short dans la rue. Jamais elle ne pourra plus faire çà en IRAN se disent ses parents qui hésitaient à rentrer mais ne peuvent pas enlever la liberté à leur fille.

Je ne suis pas un arbre je n’ai pas de racines dit-elle à son père ! Devenue adulte, elle se souvient et regrette ses mots .

Elle Jongle tant bien que mal entre ses deux identités.

Mis l’Iran lui murmure de revenir. Elle y retournera régulièrement retrouver famille et amis.

Et dans ce »chaos infernal » elle parvient à être heureuse quand elle entend un chauffeur de taxi réciter les vers d’un grand poète Iranien...



A LIRE MARX ET LA POUPEE de Maryam Madjidi ( Editions le nouvel Attila)

Prix Goncourt premier roman 2017

prix étonnants voyageurs

Chronique Nathalie Bullat 1/10/2017



Voilà encore un coup de coeur ! Maryam Madjidi raconte la difficulté de l’exil après ses douces années d’enfance en Iran. Un Iran meurtri, abîmé,saccagé par les ayatollahs et par la guerre. Les titres «conte d’exil» ou « je reviendrai tout déterrer» proposés par l’Editeur auraient parfaitement illustrés ce roman.

Les images du Persépolis de Marjane Satrapi nous reviennent dans l’évocation de cette jeunesse meurtrie.

Roman sur le déracinement, l’identité, l’intégration, le rejet puis la réconciliation avec ses racines.

Ecriture particulièrement riche et poétique. Pourtant la construction narrative peut surprendre. L’auteure oscille sans cesse entre passé et présent. Elle fait des pirouettes de la première à la 3ème personne. Chacun parle à la première personne…

Ce n’est pas vraiment un roman, mais un récit où virevoltent des souvenirs, des blessures, des joies, des interrogations.

Elle est née 1980, ses parents communistes espéraient dans la révolution iranienne. Mais l’histoire en a décidé autrement. La police religieuse est terrifiante. Le jeune oncle de Maryam est jeté en prison, sa jeunesse sera détruite. Vivre en Iran devient dangereux.



Arrivée à 10 ans en France elle partage une minuscule chambre de bonne avec ses parents alors qu’elle avait une belle maison avec jardin en Iran. Sa mère n’a plus le sourire. Sa grand-mère lui manque affreusement. La langue a une place importante. La petite fille finira par rejeter sa langue maternelle, le Persan, qui pour elle, évoque le deuil et la séparation. Elle devient une petite française qui fait du vélo en débardeur et short dans la rue. Jamais elle ne pourra plus faire çà en IRAN se disent ses parents qui hésitaient à rentrer mais ne peuvent pas enlever la liberté à leur fille.

Je ne suis pas un arbre je n’ai pas de racines dit-elle à son père ! Devenue adulte, elle se souvient et regrette ses mots .

Elle Jongle tant bien que mal entre ses deux identités.

Mis l’Iran lui murmure de revenir. Elle y retournera régulièrement retrouver famille et amis.

Et dans ce »chaos infernal » elle parvient à être heureuse quand elle entend un chauffeur de taxi réciter les vers d’un grand poète Iranien...



Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Un roman coup de cœur, parfois touchant, parfois drôle, remarquablement bien écrit, et narrativement passionnant.

Pour une critique plus complète, suivez le lien :
Lien : https://lartetletreblog.word..
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Ce texte est un petit bijou. Original dans sa construction, il l’est aussi dans son écriture. Elle est d’une beauté, d’une poésie, d’une élégance; elle est d’une délicatesse et d’une finesse, elle est raffinée, très agréable à lire et à entendre. Et c’est l’exil qu’elle écrit, c’est un drame de la vie qu’elle expose. On s’y retrouve forcément quand on est, comme l’auteure, fille de réfugiés politiques; quand on a, comme elle, grandi dans un entre-deux; quand on a, comme elle, évolué dans un monde tiraillé par deux cultures. Les enfants d’immigrés et de réfugiés le savent: ils n’ont pas de « chez-nous ». Éternels étrangers – étrangers dans le pays d’origine, étrangers dans le pays d’accueil- leur pays c’est l’exil; un espace intermédiaire, un « entre-deux » qui n’est pas sans poser quelques difficultés. Maryam Madjidi l’évoque brillamment. Il y a, dans son récit, une douceur dans la douleur, une tendresse dans la tristesse. Il y a plein d’amour et de nostalgie. Il y a tous ces sentiments, ces émotions qui font la vie de l’exilé(e); leur rapport à l’identité, à la langue, à la culture. J’ai beaucoup aimé. C’est forcément à conseiller.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Maryam nous raconte l'histoire de son pays qui massacre ses meilleurs enfants, où la milice des bonne mœurs s'attaque à toute femme mal voilée ou habillée de manière provocante.

Son père banquier, licencié pour avoir déposer des tracts dans les bureaux de ses collègues. Sa mère,renvoyée de l'université parce qu'elle milite et qui combat pour que les femmes de son pays, puissent avoir des droits, être libres. Ses parents qui cachent les documents compromettants dans ses couches de bébé. Saman, l'oncle emprisonné et torturé qui apprend le français en prison pour comprendre le sens des paroles de Jacques Brel.

Mais un jour le père et la mère sentent leur foi révolutionnaire déclinée,ils veulent vivre, pour cela il faut partir, pour que leur fille grandisse dans un pays libre et moderne.

L'exil dans un studio de 15m2 au sixième étage avec toilette et douche sur le palier, devoir partager son intimité avec des inconnus. Heureusement il y a Shirin, compagne de jeux, délicieusement laide, mais joyeuse et pleine de vie.

Sa mère écrit des lettres et attend des réponses, espère le retour, l'imaginaire retour pour revoir sa famille et son pays.

A l'école, Maryam reste muette, elle préfère garder cette nouvelle langue pour elle, et puis soudain elle "enfante" son français, elle se met à parler sans s'arrêter au point "d'avaler" sa langue maternelle.

la difficulté d'une double culture, en France on lui dit qu'elle est iranienne, en Iran qu'elle est française.

Et puis un jour la langue retrouvée , le retour au pays natal, pour embrasser sa grand-mère après dix-sept ans, plonger sa tête dans son cou et respirer son enfance, les sucreries, les chansons, les sirops, la chaleur, la mer Caspienne, les fruits, les bruits, les odeurs, les parfums, ces morceaux de sa vie qui ont été déracinés.

Une écriture simple, douce et tendre qui raconte une jeunesse en Iran et l'exil en France, une âme perdue entre deux cultures et deux identités. Un livre lumineux et bouleversant sur le déracinement porté par la voix d'une petite fille. Une émotion ressentie tout au long de ces 200 pages magnifiques.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

Maryam Madjidi raconte ici sa propre histoire , celle d'une enfant exilée, parce que ses parents, fervents communistes, vont sentir venir le danger; Ils quittent l'Iran pour la France et la petite fille va d'abord vouloir s'intégrer à tout prix avant d'accepter finalement sa double culture. Un très beau récit, émouvant et parfois drôle qui nous aide peut-être à saisir ce que peuvent ressentir les éxilés d'aujourd'hui. A méditer!
Commenter  J’apprécie          30
Marx et la poupée

C'est un peu par hasard que j'ai choisi ce livre, je viens de le terminer et ce fut un coup de cœur ! Cette autobiographie est un roman à l'écriture magnifique semée de poésie, riche en émotions, une histoire racontée par Maryam Madjidi depuis le ventre de sa mère qui, enceinte, saute du second étage pour échappe à la mort administrée par les hommes habités par la haine. Les anecdotes s'inscrivent dans l'histoire, dans l'exil, dans la difficile cohabitation de deux cultures. La petite fille, la narratrice nous dit ses parents qui, communistes en pensées et en actes l'obligent à donner ses jouets auxquels elle adresse, en discours d'adieu, des histoires, et en particulier une histoire symbolique. Elle nous raconte sa grand-mère, aimante, réconfortante, protectrice qu'elle soit présente ou éloignée et à laquelle toujours, dans la proximité, dans le doute et dans l'adversité, elle se raccrochera. Elle raconte l'Iran, la peur, la mort, la prison, les personnes de son entourage victimes du régime ; elle raconte l'exil à Paris, l'école où elle se sent différente, pauvre, misérable, son mutisme dans un pays où personne ne comprend ce qu'elle dit, hormis ses parents. Parler la langue française, est-ce une trahison ? Réapprendre le persan avec son père, est-ce rouvrir les blessures. Elle raconte l'Iran de son enfance et la France où elle se sent humiliée, où la nourriture est fade. Par bonheur, sa grand-mère est là qui veille dans le lointain et l'aide à surmonter les obstacles. Elle retournera en Iran, reverra son oncle, sa tante, fera connaissance avec ses cousins, et surtout, pour elle, sa grand-mère se lèvera, sans l'aide de ses béquilles, pour la prendre dans ses bras :"nous sommes toutes les deux debout, et c'est toi qui me soutiens.", elle retrouve la petite fille qu'elle fut et se réconciliera avec elle même, son pays de naissance et son pays d'adoption, d'autres territoires encore. Elle reviendra en France, retournera en Iran,pour des séjours plus brefs et plus sereins, reviendra en France. À travers son récit elle apparaît, dans sa dualité, sa multiplicité et son unité au cœur de sa famille et de ses amis de tous pays.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maryam Madjidi (1068)Voir plus

Quiz Voir plus

Stefan Zweig ou Thomas Mann

La Confusion des sentiments ?

Stefan Zweig
Thomas Mann

10 questions
24 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}