Citations de Maryse Wolinski (76)
La bonne vie ne consiste-t-elle pas à se tenir sur le chemin de la vérité sans jamais prétendre la posséder? (p. 70)
La peur de manger se propage comme une trainée de poudre. Peur des pesticides dans les légumes, des hormones dans les viandes, des nitrates un peu partout, des carences en vitamines ou des excès en graisses, du sel ou du sucre, des graisses saturées, de la listeria dans nos fromages, de la salmonelle dans les œufs, du gaz dans mes pommes, de l'ionisation dans le gibier, des conservateurs dans nos pamplemousses, des colorants sur nos crevettes... Chaque jour, les médias nous assènent une information nouvelle : de quoi faire frémir les plus endurcis. Notre alimentation se résumerait à une multitude de toxiques potentiels.
Aujourd’hui ,c'est mon propre regard qui doit me conduire.Cela n'a pas été simple d'en accepter l'augure et de laisser Georges prendre son envol.
Mais,pou lui, désormais,je veux être celle qui va.
L e crayon,à la main,soulignant,entourant,découpant,archivant,jusqu'à ce qu'il trouve l'idée qui allait générer le dessin.L’après-midi,après la sieste,il s'installait à sa planche et exécutait l'ébauche du matin.
L e soir,je me laisse inviter pour éviter la tombée de la nuit,seule face à une assiette que je ne parviendrai pas à terminer.
Deux trous rouge alors qu'il avait encore son crayon à la main.
Ces post-it disent toute notre histoire.Ils tapissent le mur extérieur de la cuisine.Ils disent son amour,sa tendresse,sa joie quand tout va bien,sa tristesse quand les ennuis s’accumulent.
J'ai dis combien sa vitalité, celle de son esprit, celle de ses perceptibles blessures toujours ouvertes, avait fixé l'entente sentimentale et intellectuelle de notre couple.
Il ne désirait pas être éternel, mais il ne savait pas cohabiter avec l'idée de la mort.
Mon chagrin demeurerait infini, il ferait désormais partie de moi, mais ne m'empêcherait pas de vivre.
N'oublions jamais que depuis Rabelais, en passant par Voltaire, la France est le pays de l'impertinence.
Les "Charlie" survivants, bien que cassés physiquement et psychologiquement, se sont remis au travail. L'humour, la satire, voire le blasphème, se devaient de l'emporter sur la barbarie. N'oublions jamais que depuis Rabelais, en passant par Voltaire, la France est le pays de l'impertinence.
Au-delà de l’émotion et de la sidération de tout un peuple, l’onde de choc a déclenché l’élan fraternel du 11 janvier. Fraternel, un mot désuet que l’attentat du 7 janvier a remis à la mode. Après ce que Pierre Nora, dans Le Débat, qualifiera d’« événement monstre », la France, soudée face aux terroristes, s’est donc mobilisée. Mais quelle France ? Les points de vue divergent. L’essentiel, à mes yeux, aura été le nombre : quatre millions de personnes dans les rues du pays tout entier, défilant en rangs serrés, chantant La Marseillaise, plébiscitant au passage les policiers. Un vrai rassemblement comme on n’en avait plus vu depuis longtemps.
Oui, il y a eu des failles dans la sécurité de Charlie Hebdo, et elles sont nombreuses. Parce que, contrairement au service des sites sensibles de la préfecture, l’État, les autorités policières et les responsables du journal refusaient l’idée que nous étions déjà en guerre. Une guerre de l’ignorance contre la culture. De la liberté tant chérie par Georges contre l’obscurantisme.
Parmi les victimes des frères Kouachi, il y avait des humoristes familiers des français, comme Cabu ou Georges. Et ces français-là se sont identifiés à ces hommes qui,dans bien des cas leur avaient appris à voir la vie, sous un autre angle. Comme Georges m'avait convertie au rire,au sarcasme, à l'humour: grâce à lui, je suis devenue pleinement moi-même, j'ai appris la tolérance et la liberté.
certes, nous n'étions pas faits l'un pour l'autre et ne regardions pas dans la même direction, mais malgré cet état de fait, quand j'arrivais à la quarantaine, nous étions entrain de nous faire l'un à l'autre.
A présent, tu considères qu'un enfant de douze ans qui a piqué des fous rires dans les contes de ces grands écrivains n'aura pas le même comportement dans la vie que celui qui se sera contenté de donner des coups de pieds dans un ballon
Je fais des projets pour mon avenir mais, au fond, je suis convaincue qu'il y aura un certain événement qui les jettera tous à la mer.
L'humanité se débat dans une mer de boue, un petit troupeau s'en est déjà échappé en montant sur les pus hautes cimes. Soyons de ceux-là.
Édith Stein a la chance des illuminés, des mystiques, résume Hannah cherchant le regard d’Édith. Elle plane.