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Critiques de Mathias Malzieu (2550)
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Le Guerrier de porcelaine

Après l’excellent « Journal d’un vampire en pyjama », où Mathias Malzieu racontait son combat contre une maladie rare qui lui imposait des transfusions de sang régulières en attendant de trouver un donneur compatible pour une greffe de moelle osseuse, l’auteur se glisse dans la peau de son père, lors des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale.



C’est le 3 juin 1944 que le petit Mainou, 9 ans, perd sa mère. Son père, combattant dans la Résistance, ne pouvant s’occuper de lui, décide de l’envoyer chez sa grand-mère, dans une petite ferme en zone occupée. Après avoir franchi illégalement la ligne de démarcation dissimulé dans une charrette à foin, le gamin est accueilli par sa grand-mère, sa tante Louise et son oncle Émile, chez qui il devra vivre caché des Allemands jusqu’à la fin de la guerre…



S’inspirant de l’histoire familiale pendant la Seconde Guerre mondiale, Mathias Malzieu invite à vivre les derniers mois de cette guerre dans la clandestinité et à hauteur d’enfant. A travers le regard de ce gamin qui doit faire le deuil de sa mère tout en vivant cloîtré dans une ferme entourée de nazis, l’auteur redonne vie à sa famille tout en prenant des libertés avec la réalité.



Des bondieuseries de sa tante Louise au grand cœur de son oncle Émile, en passant par la belle Sylvia qui hante ses rêves et cette grand-mère aussi sévère qu’aimante, Mathias Malzieu livre une galerie de personnages foncièrement attachants que l’on découvre au fil des pages…tout comme le petit Mainou.



Malgré la monotonie d’un quotidien qui consiste principalement à rester planqué sans faire de bruit ou à se retrancher dans la cave lors des bombardement réguliers, l’auteur parvient à livrer un roman intime débordant d’humour, de justesse, de tendresse et de poésie, où l’innocence et le merveilleux de l’enfance, combiné à la bienveillance des proches, prennent finalement le dessus sur la noirceur de l’époque et la perte de cette maman…
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La mécanique du coeur

Un diamant de poésie si finement ciselé !

Un magicien des mots qui fait

Scintiller un imaginaire féerique

Qui m'enchante !



Il me murmure un conte lumineux

Qui s'incruste dans les

Pores de mon émerveillement !



Subjuguée par sa délicatesse !

Chaque mot de Mathias Malzieu

M'ensorcelle !

C'est une symphonie d'un coeur qui déraille

A la moindre émotion amoureuse.



Déraisonnable quête

Avec un coucou à la place du coeur

D'Edimbourg jusqu'en Andalousie,

Pour y retrouver

Sa flamme Acacia,

Celle qui fait chanter ses

Rouages de plaisir !



Juste de la grâce de vie.

Un tic-tac d'une horloge suisse

Installée au tréfonds d'un torse

qui vibre,

distille,

A petites touches,

Le bonheur d'aimer

A travers La Mécanique du coeur.



Kaléidoscope d'instants magiques

Qui flottent dans l'espace poétique

Qui s'insinue dans mes rêves.



S'extasier devant un rêve d'enfant

Qui prend forme dans une réalité

Déphasé d'un lieu aussi

Improbable l'Extraordinarium.



Prendre le train fantôme pour

Se remplir de l'ivresse de Jack

Pour conquérir ,

Sa belle aux yeux de biche élégante,

Grâce et à cause de sa différence

Qui s'entend,

Qui s'insurge,

Qui s'extirpe,

Qui s'offre,

Se dévoile

Entièrement,

Véritablement

Dans un cliquetis d'engrenage de coeur

Aux aiguilles du temps malicieuses mais

Sincères !



Une horloge de coeur

qui

Reçoit,

Perçoit,

Les particules fines

De l'amour

Débutant,

Déboulant,

Dépassant,

Déphasant,

Le bonheur d'un amour réciproque.



Raffinement incrusté dans mes pensées

après cette lecture

Hors du temps,

Hors de l'espace,

Hors de la réalité,

qui m'amène

a décréter que ce livre est un bijou,

envie de lui décerner 10000 Etoiles

car il a attendrit mon coeur de plume… par son chant !



Un livre à offrir à tous ceux pour qui cette phrase résonne comme une évidence :

« Il doit rester quelques rêves d'enfant cachés sous mon oreiller, je tenterais de ne pas les écraser avec ma tête lourde de soucis d'adulte »

Une phrase qui résume la nécessité de garder cette capacité d'émerveillement pour

Entremêler nos rêves

Aux siennes…

Aux vôtres,

Aux nôtres….

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Journal d'un vampire en pyjama

Quelques minutes d'une vidéo de Dionysos en concert suffisent à constater l'énergie débordante qui anime Mathias Malzieu, un artiste touche-à tout prodigieusement doué et qui se dépense sans compter pour tout ce qui compte pour lui. Alors le jour où la niaque est toujours présente mais que l'enveloppe corporelle ne suit plus, voire laisse surgir des symptômes très inquiétants, il suffit d'un simple prélèvement de sang pour que tout bascule, du côté de la maladie, la vraie, la grave, celle qui immobilise et restreint comme par enchantement les contacts sociaux et les implications dans diverses occupations qui meublent le quotidien. Plus de projets à long terme, et négociations âpres pour maintenir à flots le court terme : la situation est sérieuse, voire sévère, on ne peut plus tricher : c'est le traitement ou la mort.



C'est donc pour un temps un nouveau rythme de vie, l'investissement de nouvelles relations , la découverte des rituels hospitaliers, ce que Mathias Malzieu décrit comme toujours avec poésie (eh oui c'est possible) et humour.

Aucune rancoeur ou sentiment de rébellion, de règlement de compte par personnel soignant interposé, au contraire, notre malade ne tarit pas d'éloge sur la corporation, et particulièrement les infirmières :  

« ces grandes déménageuses de l'espoir. A elles la lourde tâche de diffuser quelques bribes de lumière aux quatre coins de l'enfer, là où les anges perdus font du stop à main nue »



Il y a aussi matière à créer un suspens dans cette histoire : le traitement de la maladie ne peut être que symptomatique, remplacer les cellules sanguines évanescentes, mais même ce procédé s'épuise et expose le malade à des réactions indésirables; seul espoir la greffe de moelle (moelle osseuse, bien sûr, que l'auteur ne confondra plus jamais avec la moelle épinière), avec les difficultés inhérentes à la thérapie, trouver un donneur compatible, et si possible avant que la situation ne se détériore complètement.



Comme dans ses écrits précédents, Mathias Malzieu a le don de nous faire passer du rire aux larmes, en quelques mots, quelques phrases, qui touchent la corde sensible. Est-ce la persistance en lui d'une âme d'enfant, qui se rend en skate aux consultations ou se nourrit comme un ado aux gras trop longs? Il possède surtout un merveilleux talent de jongleurs de mots, allié à une sensibilité exacerbée, pour exprimer ce qu'il y a de plus humain en nous, l'amour, la peur, l'angoisse devant la maladie, la solitude, l'enfer autrement dit :



« Le véritable enfer. Pas celui avec du feu et des types à cornes qui écoutent du heavy métal, non, celui où tu ne sais plus si ta vie va continuer ».



On en redemande, Mr Malzieu, pas que vous soyez à nouveau malade bien sûr, mais que vous preniez votre plume pour continuer à « faire le con poétiquement » car « c' est un métier formidable ».

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Journal d'un vampire en pyjama

Heureusement que je n'aime pas les histoires vraies !! Qu'est ce que ce serait si c'était le cas, mais il faut reconnaitre que c'est une histoire qui fini bien.



J'ai lu ce roman d'une traite…. j'ai été captivée par cette histoire, et aussi par l'écriture de l'auteur. Je l'ai trouvé très juste et très touchant.

j'ai apprécié sa poésie, mais également ses analogies avec le vampire.



C'est aussi une belle façon de montrer que même si la maladie est difficile, même si on passe par de très mauvais moment, il y a parfois de l'espoir.



Et puis lors de mon dernier accouchement j'ai fait un don de sang de cordon ombilical… que j'avais oublié parce que la seule contrainte ça avait été une prise de sang supplémentaire quelques jours après ma sortie de maternité. Un roman qui pourrait servir a d'autres dons.. car on ne se rend pas compte de l'utilité quand on fait ce geste… on sait que ça pourra éventuellement servir, mais en tout pas au point de sauver une vie…. enfin là je parle pour moi… et surtout ça ne coute rien…



Un roman d'utilité publique que j'ai adoré !!
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La mécanique du coeur

La pendule fait tic tac tic tac...

Mais

Boum

Quand votre cœur fait boum

Tout avec lui dit Boum

Et c'est l'amour qui s'éveille!

Jack est né à Edimbourg, le jour le plus froid du monde. Pour lui sauver la vie, Madeleine la sorcière lui greffe une horloge à coucou pour suppléer son cœur défaillant. Toute émotion forte lui est interdite et bien entendu l'amour...

Jack naît une deuxième fois à travers les yeux de Miss Acacia, la petite chanteuse aux yeux d'amadou.

Vertige de l'amour

Désir fou que rien ne chasse

L'coeur transi reste sourd

Aux cris du marchand d'glaces...

Un beau conte surréaliste que j'ai dévoré à la cadence effrénée du chef d'orchestre Mathias Malzieu.

Sa prosodie est incantatoire et envoûtante.

Tic Tac

On s'est aimé à s'y méprendre

Flic Flac

Diabolique est mon ange

Tic Tac

Plus rien ne me dérange...

À déguster comme une première pomme d'amour de fête foraine...

La mécanique du cœur est une bien belle machine!
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Journal d'un vampire en pyjama

Fin 2013, pâle et pas très forme, Mathias Malzieu va faire des analyses...

Le diagnostic tombe, une sale maladie de la moelle osseuse: ses globules rouges et blanches déconnent vraiment.

Il a besoin du sang des autres pour vivre...Il est devenu un vampire.

A défaut de devoir se masquer la face pour éviter les microbes, il ne se voile pas les yeux...

Dame Oclès ne traîne pas loin.

Décidé à se battre, il va choisir ses armes : l'amour, l'humour, la poésie, l'écriture...et un guide de samouraï.



Le journal d'un vampire en pyjama de Mathias Malzieu est une leçon de vie en pyjama, de courage contre les épreuves, d'auto dérision poétique "une dégaine de flocon de neige", vampire de l'amour".

Un hommage du blues blanc aux blouses blanches, médecin du Jedi et nymphirmières (qui font des bisous sous plastique) au son du ukulélé et au ton vitalement poétique.

Jamais morbide ni pathétique même si sa vie ne tient qu'a un fil ...ou à une greffe.

Une ode à la vie, à l'amour et à son amoureuse.



Au final, un livre dont on ne sort pas poétiquement... indemne.

Chapeau bas l'artiste
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Le Guerrier de porcelaine

Alors qu’il était hospitalisé pour une greffe de moelle osseuse et qu’il se battait pour sa vie, l’auteur demandait pour la première fois à son père de lui raconter les détails de son enfance. Six ans plus tard, il publie l’histoire du petit Mainou, qui, en 1944, sa mère venant de mourir en couches, est envoyé par son père chez sa grand-mère en Lorraine, de l’autre côté de la ligne de démarcation. Il y vit la dernière année de guerre, caché à la ferme familiale, sous la protection de l’aïeule, de l’oncle Emile et de la tante Louise, qu’il ne connaissait pas auparavant.





Humour, tendresse et poésie : Mathias Malzieu a trouvé l’exacte justesse de ton pour nous faire vivre à hauteur d’enfant le séisme qui anéantit l’existence d’un garçonnet au décès brutal de sa mère et à son exil clandestin chez des inconnus, sa sidération face à ce qu’il percevra des réalités de l’Occupation, et sa courageuse résilience au contact de très braves gens qui compteront désormais énormément pour lui. Le danger est de tous les instants, pendant le trajet puis au quotidien, le contraignant à vivre confiné à la ferme dont il connaît bientôt tous les recoins, à commencer par la cave où tous se serrent pendant les bombardements, mais pas encore le grenier qui semble abriter un mystérieux fantôme. Les adultes s’y laissent percevoir au travers de son regard et de ses raisonnements d’enfant, et c’est à la lumière de ses chagrins et de ses angoisses, de sa curiosité et de ses étonnements, que l’on s’attache avec lui à chacun de ces si humains personnages. Si tous acquièrent une authenticité et une présence remarquables, l’on éprouvera une affection toute particulière pour l’oncle Emile et son imagination poétique, à l’origine de quelques reparties et considérations savoureuses. Sans oublier, bien sûr, le cigogneau Marlene Dietrich…





Davantage encore que l’habileté de l’auteur à recréer des personnages impressionnants de vie et d’humanité, c’est son écriture à fleur d’émotions qui marque sans doute le plus durablement le lecteur. Délicieusement inventive et imagée, elle nous fait traverser la tragédie sur un nuage de légèreté aussi naïve que sincère, aussi pleine de bon sens que de fantaisie merveilleuse, aussi drôle que touchante. Et l’on ressort conquis de ce voyage de Mathias Malzieu dans l’enfance de son père, à qui il adresse ici le plus beau message d’amour filial qui soit. Coup de coeur.


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Une sirène à Paris

Paris sous la pluie et c'est un défilé de parapluies et de bottes qui s'anime dans les rues à présent inondées. La Tour Eiffel a, pour un temps, laissé sa place de star à la Seine. L'on s'approche des rives pour photographier une famille de canards, l'on pêche du parapet. Les bateaux-mouches se sont comme volatilisés. Gaspard, lui, retrouve non sans mal le Flowerburger, la péniche héritée de sa grand-mère, Sylvia Snow. Ce soir, c'est guitare et ukulélé devant une scène presque vide, la crue ayant volé la vedette à Gaspard et The Barberettes. Une maigre recette qui incite une fois de plus Camille, le père de ce dernier, à vendre le Flowerburger. Mais, pour le dernier des Surprisiers, il n'en est nullement question. En rentrant chez lui, une mélodie de cristal, comme il n'en a jamais entendue, résonne. Une mélodie provenant d'une sirène...



Juin 2016, alors qu'une crue inonde Paris, Gaspard Snow découvre une sirène blessée, échouée sur les berges. Ça n'existe pourtant pas les sirènes ? Le jeune skateboarder n'a évidemment d'autre choix que de la soigner avant de la remettre à l'eau. Sous l'imagination débordante et fantasque de Mathias Malzieu, l'on suit les péripéties de ce nouveau couple hors-norme avec des yeux d'enfants. L'auteur nous plonge avec délectation dans un monde poético-fantastico-romantico-fantaisiste et saupoudre ce conte d'étincelles de délicatesse et de magie. Les personnages, ô combien attachants, scintillent de par leur candeur. Un récit un brin magique qui aborde avec finesse l'amour, le deuil, les souvenirs et une plume toujours aussi imaginative.



À noter que ce roman a été adapté au cinéma par Mathias Malzieu avec Nicolas Duvauchelle et Marilyn Lima.
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Une sirène à Paris

Incontestablement l'écriture de M Malzieu est agréable et terriblement poétique. Il a une façon bien a lui d'aborder les choses, un univers personnel faisant immanquablement penser à Tim Burton (je te rejoins complètement sur l'idée David ;) ). On reconnait très facilement son écriture.





J'ai par contre eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, que j'ai trouvé un chouia longuette. J'ai également eu du mal à voir ou l'auteur comptait noue emmener. Passer ce cap, la magie Malzieu a enfin opéré. J'ai pu apprécier tout le talent de l'auteur.



D'autant qu'on se rend compte que si on pensait lire un roman léger et fantastique , il est en fait bien plus profond qu'on ne le pensait…





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Une sirène à Paris

Depuis déjà quelques années, Mathias Malzieu s'inscrit dans le paysage littéraire. Non seulement il est fantastique sur scène avec Dionysos ou en solo mais, en plus, il sait étonner et passionner son lecteur comme je l'ai été par Une sirène à Paris.

Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance car j'ai eu du mal à entrer dans cette histoire passablement déjantée avec un héros, Gaspard, qui se débat pour respecter la mémoire de Sylvia, sa grand-mère. Cette femme qui a créé une péniche salle de spectacle, le Flowerburger, mettait en avant l'imagination, appelant ceux qui n'hésitent pas à sortir des sentiers battus, les Surprisiers.

Nous sommes le 3 juin 2016. Il pleut sans arrêt et la Seine monte. Gaspard Snow, le dernier des Surprisiers, arrive à la péniche où Henri confectionne des sandwichs aux pétales de fleurs. Gaspard est artiste, compose, chante, enregistre sur cet étonnant appareil, sorte de photomaton pour la voix : le voice-o-graph. Il se déplace à rollers et vit un grand chagrin d'amour, Caroline l'ayant quitté.

Son père veut vendre la péniche mais Gaspard s'y oppose. Jusque-là, je ne suis pas trop passionné par cette histoire dans laquelle foisonnent les références musicales car l'auteur connaît son sujet. Gaspard appelle son chat Johnny Cash et je croiserai encore Leonard Cohen, Nick Cave, Serge Gainsbourg, June Carter, Nancy Sinatra, Jane Birkin, PJ Harvey, Kylie Minogue… L'auteur a bon goût !

Tout change lorsque, par un miraculeux hasard, en pleine décrue, Gaspard rencontre une sirène échouée au bord du fleuve : « Ce poisson-fille était si beau que, même les yeux fermés, Gaspard ne parvenait pas à soutenir son regard. »

Comment mener une histoire avec un pareil personnage imaginaire, la dernière sirène encore en vie ? Mathias Malzieu y parvient très bien, se charge même de détails concrets mais tout se gâte très rapidement. Lula, c'est son nom, est blessée et, naturellement, Gaspard la conduit aux urgences où, faute de carte vitale, il ne peut la faire admettre.

C'est à partir de là que l'histoire se complique et devient de plus en plus passionnante, palpitante jusqu'au bout. Lula a appris à se défendre des hommes et son chant fait des ravages. Une certaine Milena, urgentiste, ne lui pardonne pas d'avoir causé la mort de son collègue et amant, Victor.

En cours de lecture, j'aurais bien aimé que Gaspard et Lula vivent heureux ensemble, aient beaucoup d'enfants… mais c'est impossible. Les autres êtres humains s'en mêlent et l'histoire s'emballe. de très poétique, l'histoire se transforme en thriller et il faut s'accrocher pour suivre le tuk-tuk emprunté par Gaspard…

Une sirène à Paris se termine sur un rythme effréné, les pages tournent à une vitesse folle et notre surprisier se révèle un digne héritier de Sylvia, sa grand-mère.


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La mécanique du coeur

Je viens d'achever la lecture de "la Mécanique du Coeur", oeuvre dont j'ignorais l'existence il y a encore quelques jours, jusqu'à ce que Clavie me l'envoie. C'est donc un pur hasard qui m'a fait choisir ce livre dans sa liste de livres à échanger ; c'est une jolie trouvaille.



Je ne peux qualifier les mots de Mathias Malzieu de "roman". C'est un court récit mais un long poème... Un poème qui se lit comme on écoute une chanson et j'aimerais pouvoir ajouter "une chanson tirée du répertoire de Dyonisos" sauf que je connais mal ledit répertoire. Je m'aventurerai seulement à avouer que très vite, miss Acacia a pris pour moi les traits de la chanteuse complice Olivia Ruiz avec ses airs mutins, son tempérament andalou et la grâce qui habite chacun de ses gestes. J'ai souri en lisant les remerciements de l'auteur en fin d'ouvrage.



La Mécanique du Coeur est un texte tellement poétique que je suis contente, au final, qu'il soit si court car son phrasé très imagé m'aurait sans doute lassée s'il s'était étiré en longueur. Or, tel qu'il est, ce ne fut pas du tout le cas, au contraire. Je me suis laissée entraîner comme dans une danse par l'incroyable musicalité du texte qui déroule avec fluidité un conte d'une beauté quasi irréelle. Pendant que je lisais, j'avais la sensation de voir un très beau dessin animé défiler devant mes yeux redevenus ceux d'une enfant écoutant une belle histoire d'amour.



Riche de sa simplicité, le roman-poème-chanson du compositeur-chanteur-écrivain séduit par son naturel, sa pureté, son parfum de bohème et même par sa dimension dramatique qui permet à chaque lecteur de s'identifier à Little Jack dans ses rapports affectifs à ses parents, ses amis et/ou ses amours.



Un moment de lecture assez magique, idéal en cette veille de Fêtes !
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Maintenant qu'il fait tout le temps nuit su..

La musicalité des mots et la poésie des idées permettent à l'auteur d'aborder le deuil d'une manière burtonienne. Mathias Malzieu rend hommage à sa mère à travers ce conte. Agé de 30 ans mais ayant gardé son âme d'enfant, il imagine l'apparition d'un géant étonnant, docteur en "ombrologie", spécialiste dans le soin des coeurs brisés via le partage de son ombre.



Jack le géant va accompagner notre auteur dans les premiers jours de son deuil. Il lui évitera par exemple de croiser la Mort dans le cimetière où repose sa mère et fera avec lui un voyage fabuleux vers le monde des morts.



Livre émouvant, mélancolique mais jamais triste. Riche en humour et en petites anecdotes du quotidien, ce conte est un hommage à toutes les personnes qui nous ont quitté et qui vivent éternellement au fond de nos coeurs.
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La mécanique du coeur

Agréablement surprenant, délicieusement délirant et astucieusement intemporel ! Comment cela intemporel me demanderez -vous ? Oui, une année est précisée : 1892, et Mathias Malzieu y fait évoluer le célèbre Georges Méliès de même que l' on y croisera d’autres personnages bien situés dans le temps toutefois ce conte est parsemé d’anachronismes langagiers à côté desquels on ne peut passer.



Si l’histoire en elle-même prend la forme d’un récit banal : un petit garçon qui tombe amoureux et qui évoluera dans le temps et l’espace au gré de cet amour, elle s’égrène en un long poème musical dans lequel l’amour y est omniprésent : amour de deux êtres s’offrant l’un à l’autre pour l’éternité, amour possessif d’une mère qui voudrait garder son enfant à jamais, amour de prostituées qui cherchent à créer des liens, amour qui coexiste avec l’amitié : Arthur se déploie apporter le bonheur à Jack, Méliès lui consacrera une partie de sa vie.





Le lecteur y sera également confronté à l’intolérance, à la peur de communiquer avec des êtres différents.



Mathias Malzieu n’a pas oublié de mêler à ce beau conte poétique, quelques éléments propres à charmer et à faire sourire : les œufs- souvenirs d’Arthur en sont un bel exemple et viennent s’ajouter à l’humour qui n’est pas laissé de côté.



En résumé on y trouvera l’amour et la haine, la colère et l’apaisement, la tendresse et la froideur, la compassion et l’indifférence, la gaieté et la tristesse, ces sentiments bien mis en évidence par opposition dans ce magnifique poème.



Une belle découverte !
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Journal d'un vampire en pyjama

Je viens de passer treize mois et demi en compagnie de Mathias Malzieu ; vous pensez que je l'ai traqué, poursuivi, fan de son groupe Dionysos ? Et non, c'est dans sa lutte contre sa maladie que je suis restée à ses côtés comme sa compagne Rosy qui l'a si bien soutenu. Heureusement tout se termine bien, la preuve : il a présenté ce livre à la télévision et dans les médias. Je salue sa qualité d'écriture, la faculté qu'il a eu de raconter avec humour ses hospitalisations, sa maladie, son vécu. Journal d'un vampire en pyjama est un livre-témoignage, une plongée dans les services hématologiques de deux hôpitaux parisiens qui m'a éclairé sur l'anémie aplasique. Journal d'un vampire en pyjama c'est aussi la reconnaissance éprouvée par Mathias Malzieu envers le personnel hospitalier, ces générateurs d'espoir comme il les nomme. À lire !



Challenge Petits plaisirs 2017 - 230 pages

Challenge Atout prix 2016-2017 - Prix France Télévisions - Essai - 2016
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Journal d'un vampire en pyjama

Novembre 2013. Une fatigue écrasante qu'il mettait sur le dos du travail, notamment la préparation de sa tournée-film-livre. Pas de vacances depuis 2 ans, peu de sommeil et de soleil. Des cernes de E.T., une pâleur à faire peur, la sensation que son coeur va exploser et d'avoir une noisette à la place des poumons, la tête qui tourne et un certain mal de mer pour ce capitaine au long cours. Mathias Malzieu décide alors d'aller faire une prise de sang. Des résultats, sans grande surprise, qui ne s'avèreront pas bons. Très mauvais même. Que ce soit au niveau des globules blancs, rouges ou des plaquettes. Direction de suite les urgences et des examens complémentaires pour comprendre pourquoi sa moelle osseuse déraille ainsi. Commence alors pour cet homme-volcan une longue bataille, l'aventure la plus extraordinaire qu'il aura jamais vécue...



Mathias Malzieu, un homme touche-à-tout. Compositeur, chanteur, écrivain, poète qui aime tant circuler dans Paris en skate, embrasser sa Rosy, rester enfermé dans son appartelier ou bien se lover dans son siège-oeuf. Mais, voilà que cette fichue maladie, l'aplasie médullaire, qui était encore mortelle dans 99% des cas il y a peu, va lui tomber dessus. Fini son rythme de vie effréné, son régime aux crêpes. Dorénavant, ce seront les transfusions, les séjours à l'hôpital dans une chambre stérile... et la mort qui se profile, la bien nommée Dame Oclès qui le suivra partout. Écrire, pour lui, sera une manière de résister. Le vampire qu'il est devenu, à cause de toutes ces transfusions, va ainsi tenir un journal. Il y racontera ce qu'il aura vécu mais aussi ses ressentis, sa volonté farouche de ne jamais baisser les bras, sa reconnaissance envers le milieu hospitalier, notamment les nymphirmières et le médecin à la voix douce. Sans misérabilisme aucun. Mais toujours avec ce ton si particulier qu'on lui connaît, cette douce poésie et ces images percutantes. Mathias Malzieu nous livre une belle leçon de courage, une ode à la vie. Un témoignage fort, intense, touchant, parfois drôle, nourri par une plume douce et sincère.

À noter un magnifique album qui complète le roman...
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Le Guerrier de porcelaine

Le couloir de ses souvenirs bat la campagne , puis se fige sur un moment bien précis de la vie de gamin de son père.

Des images cruelles et poignantes arrivent pêle-mêle puis se rangent dans son esprit chagrin , où seule la poésie peut lui tenir compagnie , et , l'aider à nous raconter .



Comme chacun porte en soi des ombres et des cicatrices qu'il désire celer au plus profond de son coeur , l'auteur a voulu honorer son père sans en décrire trop , en ce mois de juin 44 , quand il traverse , camouflé , la ligne de démarcation , qui fut supprimée en mars 43 mais dont 14 points de contrôle subsistèrent , surtout pour filtrer le passage des juifs .



" Voilà le plan : quitter la zone libre pour aller se jeter dans la gueule du loup , en zone occupée , se faufiler entre les dents dudit loup et rester planqué dans son ventre avec Grand-mère ; ensuite attendre que quelqu'un tue la bête . " P. 20



Son imagination débordante utilise la fameuse ferme aux objets immuables qui retracent les habitudes de ses aïeux , gratinées d'anecdotes .

Il les connaît , bien sûr , comme gosse d'après-guerre , sans les traumatismes subis par les siens .



Il creuse très fort dans les méandres de sa mémoire pour nous émouvoir par une lettre que son papa , surnommé Mainou , rédige régulièrement , à propos de tout et de rien dans sa planque familiale . Il parle à sa maman , morte en couche avec sa soeur Mireille , quelques jours avant son séjour chez les Lorrains .



Pour être crédible , il s'offre la magie : allier réel et irréel et cela marche , car il sait qu'il faut vivre une situation avec tous ses sens en éveil pour en éprouver la réceptivité .



Je me souviens d'ailleurs d'une phrase impitoyable et dure que prononçait ma mère , sèchement , quand l'une de ses filles était en défaut . " Regarde-moi dans les yeux quand je te parle " . Elle nous hypnotisait avec ce regard bleu comme la mer .

Ses mots nous suivent encore aujourd'hui ; le meilleur ou le pire des dialogues est un éclair de lumières qui s'échange dans un face à face .

Sévère mais tendre sans jamais une seule claque !

Vous pouvez visionner la scène mais pas ressentir notre émotion !



Avec beaucoup d'adresse , L'auteur place des phrases solidaires et surtout efficaces dans l'envie de nous persuader qu'un enfant écrit aussi bien .

Ne sous-estimons pas la jeunesse qui peut nous épater par sa maestria , je l'ai redécouvert récemment .



" Quand le jour se lève , je suis encore en train de t'écrire ce que m'a confié l'Emile . J'ai piqué le dictionnaire de Grand-mère pour mettre des mots et des expressions qui ressemblent à quand il parle ." P.91



Un mélange de paroles enfantines et adultes crée un trouble , une confusion mais aussi un émerveillement .

Autant j'ai yoyoté au début de ce roman malgré l'histoire émouvante , autant j'aurais voulu retrouver cette poésie .



Matthias Malzieu , comme Maryna Uzun , ont un pouvoir , celui d'assembler les émotions dans un ballotin de moelleuses pralines , parfumées de quelques gouttes de féérique adrénaline , où l'amour et la fraternité se transportent de pays en pays , mélodieux et colorés en mignardises pour nos regards !









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Une sirène à Paris

Je connaissais Mathias Malzieu en tant qu’auteur-compositeur-interprète du groupe Dyonisos et je l’apprécie beaucoup. Par contre, son parcours d’écrivain ne m’était pas connu jusqu’à ce qu’il publie Journal d’un vampire en pyjama, écrit durant son hospitalisation en 2013, livre que je n’ai pas encore eu le plaisir de lire. Je viens donc de faire la connaissance du romancier avec Une sirène à Paris.

Nous sommes en juin 2016, dans Paris en crue. Gaspard, notre héros, sort d’une rupture et a le cœur brisé. Les affaires ne vont pas fort sur la péniche Le Flowerburger léguée par sa grand-mère, Sylvia, qui lui avait fait promettre de transmettre son art de vivre : « échapper, s’échapper, travailler à son rêve jusqu’à le transformer en réalité. » Parole difficile à tenir jusqu’à ce qu’il rencontre, sous un pont, une sirène blessée, Lula, sirène qu’il va recueillir dans son appartement pour la soigner.

C’est l’histoire d’un amour impossible entre un homme et une sirène.

Une sirène à Paris est un conte moderne poétique. Il questionne sur le pouvoir de l’imagination. Dès le début, grâce à la plume alerte et loufoque, aux personnages tous plus ou moins déjantés, soumis à de nombreuses péripéties, on est emporté dans un tourbillon et on succombe à l’émerveillement.

J’ai aimé cette écriture poétique très imagée et l’imagination débridée de l’auteur.

J’ai également apprécié les nombreuses références musicales, notamment à Johnny Cash que j’apprécie beaucoup, Gaspard aussi, puisque c’est le nom qu’il a donné à son chat !

Avec un grain de folie et un cœur de poète, Mathias Malzieu fait bien partie des surprisiers : « ceux dont l’imagination est si puissante qu’elle peut changer le monde – du moins le leur, ce qui constitue un excellent début. »

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Le plus petit baiser jamais recensé

De ce livre, j’en retiendrais deux choses. La première c’est que ce livre est comme du Amélie Poulain flottant au milieu de flocons de chocolat.

La seconde c’est qu’à hauteur de ma sensibilité fleur bleue, j’ai fondu, j’ai craqué, j’ai versé une douce larme, non pas sur le plus petit baiser jamais recensé mais sur le billet merveilleux de David. Ici plus bas et qui mériterait le podium. Tant son billet est une bulle de poésie et de merveilles symphonies.



Tout est dit à peu de choses près sur ce roman. J’ai pour ma part mal adhéré à cette histoire improbable entre une femme invisible et un homme inventeur dépressif. J’ai bien aimé son perroquet Elvis, ses inventions burlesques mais l’ensemble selon moi n’a que peu de cohérence. À moins d’être un Einstein de l’amour et de transformer les sempiternelles métaphores en messages codés semi réalistes. Je n’ai guère le potentiel d’intellectualiser une marmite de baisers, une symphonie de poumon, du chocolat d’amour.



C’est néanmoins très onirique comme toujours, très pop corn macarons, très frétillant mais beaucoup trop à l’ouest cette fois pour moi. Même si je trouve l’amour incroyablement compliqué alors qu’il se devrait être si simple, j’ai trouvé l’amour de Mathias Malzieu en morse chinois latin, écrit à l’envers sous une bourrasque de boules de neige.



En conclusion, merci David pour ta critique qui pour moi est une belle parenthèse dans le fabuleux monde d’Amélie façon Mathias Malzieu.
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Maintenant qu'il fait tout le temps nuit su..

Un sacré petit livre que celui-ci, tout en poésie et en douceur, avec une petite touche de cynisme quand même.



Mais je trouve la prose de M Malzieu formidable, très belle, très touchante.

Un bel hommage, une belle façon de dire Adieu à une personne que l'on aime.



Venant moi même de perdre un être cher, j'ai beaucoup apprécié ce roman. Je l'ai trouvé très juste.

Même si on sait pertinemment que la mort pourra apporter une certaine délivrance aux gens que l'on aime, ce n'est pas jamais facile pour ceux qui reste, on a beau dire que le temps fait son œuvre … ils nous manquent toujours.



La façon dont l'auteur aborde ici le deuil est fait avec intelligence et tact.



Malgré le sujet c'est un très bon roman que je conseille fortement
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Maintenant qu'il fait tout le temps nuit su..

Je regarde les nuages et je songe aux fantômes...Savez-vous que les fantômes mangent les nuages ?

Je vois l’ombre s’accrocher aux portes et aux meubles, lorsque la nuit tombe...Savez-vous que l’ombre est une porte sur le monde des morts ?

Je touche l’écorce des arbres...Savez-vous que les géants adorent l’écorce farcie aux limaces ? Enfin, non, pas « les » géants, je devrais plutôt dire le géant Jack, « docteur en ombrologie, médecine par les ombres, qui soigne les gens atteints de deuil en leur administrant plâtres et cataplasmes pour le cœur, fabriqués à partir de son ombre ».



Car oui, nous sommes en plein dans le deuil, dès la première page. Le narrateur de 30 ans vient de perdre sa maman et n’en peut plus de sentir le vide en lui. Les premières pages explosent de douleur, de poésie et de tendresse, et je m’y suis coulée avec une infinie compassion lorsqu’il s’adresse à sa maman : « Est-ce que ça va mieux, est-ce que c’est léger comme une bulle de laisser son corps juste là, tel un vêtement abîmé que l’on ne peut plus porter ? C’est fini ce poids qui écrasait ton sourire ? qui écrasait ton ventre, qui t’écrasait ? Tu as pu t’échapper, dis ? Avec ton sourire en poche maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi ? »

Une ode à l’amour, à la douleur, à la souffrance véritablement bouleversante traverse les premières pages, pour tourner en récit comico-grinçant à l’arrivée de Jack le Géant venu sauver le narrateur attiré par le vide. J’aurais préféré plus de profondeur, moins de « timburtonnades ». Mon esprit était dérangé par cette fantaisie vertigineuse, et je suis restée sur ma faim, malgré moi.



Peut-être devrais-je croquer un petit nuage ?

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