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Critiques de Mathieu Belezi (359)
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Attaquer la terre et le soleil

L'alternance entre le récit des faits d'armes d'un soldat "pacificateur" et celui des conditions de vie terribles d'une femme pauvre venue de France avec sa famille pour intégrer une colonie française en Algérie en 1840, permet de donner deux visions, toutes deux très sombres, d'une même période, rarement évoquée dans les romans.



La description très crue des événements vécus par les protagonistes rend la lecture éprouvante. J'ai personnellement eu du mal à aller jusqu'au bout.



Livre lu dans le cadre du jury du Prix du Roman Fnac 2022

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Attaquer la terre et le soleil

C’est court, c’est dense, c’est percutant, c’est la violence de la colonisation de l’Algérie au milieu du 19ème siècle. Mathieu Belezi entrecroise 2 récits et nous plonge au cœur de l’enfer :

- Celui de Séraphine et des colons envoyés dans un « bled » perdu où tout est à construire dans un environnement hostile : une terre ingrate, un climat rigoureux, des animaux sauvages, la menace des attaques violentes des résistants algériens et les maladies mortelles comme le choléra.

- Celui d’un soldat et de son escadron qui « pacifient » à coup de massacres, de viols et de meurtres.

Le tout dans une ambiance malsaine de racisme culturel sous-jacent. On comprend qu’un siècle plus tard c’est la guerre d’indépendance !

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Attaquer la terre et le soleil

Un livre fort sur les débuts de la colonisation en Algérie, qui nous fait horreur aujourd'hui !

Avec un peu de réflexion aujourd'hui et des décennies de recul, on a du mal a comprendre cette politique colonialiste qui a apporté du malheur à tant de personnes, sous couvert de vouloir apporter la modernité et la civilisation. Encore un livre qui nous prouve que l'être humain n'est qu'un parasite, sur terre !



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Le petit roi

Ce petit texte, paru pour la première fois en 1998, vient d'être réédité par les éditions Le Tripode, et à sa lecture, on comprend pourquoi.



Ce roman dégage une force narrative impressionnante. Avec une économie de mots, une gradation marquante dans la violence des ressentis et des sentiments, ce texte poignant ne laisse pas de marbre.



Un petit garçon, abandonné par sa mère, est recueilli par son grand-père. Il a douze ans, peu d'amis et préfère sa solitude à la camaraderie enfantine. Son mal-être, sa peine, sa rage intérieure, il ne sait comment la gérer. Il a besoin de la manifester à l'extérieur, de l'expulser, de la faire vivre. Elle va rejaillir sur les animaux qu'il torture ou sur un collégien sauve-douleur qu'il maltraite.



Certains lecteurs pourront être choqués ; d'ailleurs on est souvent gêné, mal à l'aise, voire écoeuré par certaines scènes. Mais parvenir à faire ressentir de tels sentiments à la lecture d'un texte, n'est-ce pas un signe indéniable de qualité ?



Ce texte est beau et déroutant, il mêle violence et sensibilité, rejet et subtilité, avec beaucoup de finesse. On retrouve d'ailleurs ces qualités dans Attaquer la terre et le soleil, qui m'avait bouleversée.



Un auteur à découvrir sans faute !





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Attaquer la terre et le soleil

Livre coup de poing sur les débuts de la colonisations en Algérie. Vu d'un coté par un femme effarée par la distance entre les discours d'Etat sur la terre promise à la colonie et l'horreur de la réalité (climat, habitat, maladies, faune sauvage, barbares...) qui aboutit bien souvent à la mort et d'un escadron de soldats mené par un capitaine assoiffé de sang, de massacre, de viols... au nom de la civilisation. La langue vous entraine dans son tourbillon.
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Le petit roi

Elle le dépose à la ferme, chez son grand-père pour deux ou trois ans.



Il se souvient de ses parents, les disputes, les cris, les coups, leur violence.



Elle est partie à l étranger et ne reviendra qu’une fois …



Papé, il l’aime son petit. Il lui apprend l’amour. Mais il a vu la violence. Il veut crier, pleurer, faire mal. Les insectes d’abord, les animaux ensuite, un petit camarade de classe enfin. Tout est insupportable. La vie de cet enfant. Cette rage en lui. Rien n’est insupportable. C’est juste et beau. Un tour de force de Mathieu Belezi.
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Le petit roi

Les éditions du Tripode ont entrepris de rééditer toute l’œuvre de Mathieu Belezi. Il s’agit donc ici du premier roman de l’auteur, paru en 1998 initialement aux éditions Phébus et actuellement indisponible. Le texte n’a pas été retouché et il reste très cohérent.

J’avais adoré « Attaquer la terre et le soleil », paru en 2022 au Tripode et qui a reçu le Prix littéraire du Monde. Je n’ai donc pas hésité une seule seconde pour plonger dans ce livre en espérant retrouver la sublime écriture de Mathieu Belezi.

Mathieu, 12 ans, est confié à son grand-père maternel pour deux ans. Ses parents se déchiraient devant lui alors qu’il n’était qu’un enfant. Cette période l’a forcément marqué et ressortira sous forme de colère et de cruauté. Des scènes de violence conjugales passées surgissent dans le présent et se mêlent au texte. Le matin, il prend son vélo pour aller dans un collège catholique. Au père Tronc il préfère dire que ses parents sont morts. Et puis il se défoule sur son camarade de classe Parrot ou encore le chat. Raconté à la première personne, le lecteur vit et ressent la même chose que Mathieu.

C’est un garçon révolté. Il refuse de lire les lettres envoyées par sa mère, mais il n’espère qu’une chose, la revoir. En attendant, il se construit une cabane, il s’occupe des animaux de la ferme et du jardin avec son Papé qu’il adore. Une vie simple à la campagne, qui se déroule a priori dans les années 1950.

Il est aussi beaucoup question du corps, Mathieu devient un adolescent préoccupé par les filles dont le désir s’empare de son corps et de son esprit.

Il y a de magnifiques et poétiques descriptions de la nature. Les saisons défilent dans la garrigue. Bref l’écriture est sublime. Les émotions, les sensations et les sens constituent ce texte. D’ailleurs la fin est terrible et surprenante. Elle reprend la première phrase du roman : « Finissons-en ».

Un roman court, âpre, puissant et émouvant. Un classique !

Mention spéciale pour la magnifique couverture illustrée par Martin Zanollo.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Le petit roi

Derrière cette couverture douce et sublime, se cache un texte tout aussi sublime mais nettement moins doux. D’une centaine de pages seulement, j’aurais pu le lire d’une traite si je n’avais dû m'arrêter pour reprendre ma respiration et essuyer mes larmes.

“Instinctivement mes mains se font tendres, et je ne peux éviter les larmes qu’en basculant dans la cruauté.”



Voilà. Avec ces quelques mots, vous avez dû comprendre que je parle d’un roman que j’ai adoré. Qui m’a bouleversée. Que j’ai trouvé divinement écrit. C’est la deuxième fois que je lis Mathieu Belezi et c’est la deuxième fois que je suis époustouflée par son écriture et cette capacité à dire tant de souffrances en si peu de mots.

“Elle chuchote des promesses que je n’entends pas, tant il me plaît de croire qu’elle est venue me reprendre.”



Mathieu est un gamin de douze ans aux parents violents et démissionnaires que l’on envoie vivre chez son grand-père, aimant mais silencieux. Mathieu, c’est un gosse à qui l’on a pas donné de repères ou du moins pas les bons, c’est un gosse perdu dans la solitude et en proie à des émotions qu’il ne sait ni exprimer, ni contrôler. Mathieu, c’est surtout un gosse qui ressent un manque d’amour abyssal sans savoir le nommer.

“Dans ses yeux de mère je ne suis pas à l’aise, il y a si peu de place pour moi.”



Alors, pour remplir ce vide si douloureux, pour se donner l’illusion du contrôle, Mathieu s’en prend à plus faibles que lui. Nul soulagement bien évidemment et toujours l’assaut de souvenirs qu’un enfant ne devrait pas avoir.

“Après c’est le silence, et dans ce silence qui me hait je fixe le soleil pour me brûler les yeux.”



J’ai ressenti énormément d’empathie pour ce petit bonhomme. J’ai eu le ventre retourné de lire comme il pouvait être mal et comment sa douleur mutait en une noirceur incontrôlable. Petite pointe de lumière avec cette magnifique relation à son grand-père mais cela ne suffira pas. Sa détresse ne peut rester contenue et s’exprime dramatiquement de la seule manière qu’il ait pu trouver, loin d’être de la plus belle des façons.



Mathieu Belezi rappelle ainsi que les notions de bien et de mal ne sont pas innées mais doivent bien être acquises et que privé du référentiel, l’être humain est capable du pire.

“Tout ce que je voudrais dire et qui ne peut franchir mes lèvres, je le vomis à ma façon.”



Je sais que c’est un livre que je relirai pour mettre des petits cœurs dans la marge ! Je ne l’ai jamais fait… mais là… exactement là… ça m'est essentiel.
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Attaquer la terre et le soleil

Il y a des pans de l’Histoire qu’on préfèrerait ne pas avoir à lire, à entendre et à regarder en face.

Et pourtant il le faut. Pour comprendre et pour réfléchir. Pour mieux appréhender les suites de cette Histoire, quitte à devoir plonger dans les profondeurs les plus abjectes de la nature humaine.



Algérie- XIXème siècle- C’est le temps de la colonisation- Quelques colons français sont appelés à occuper les terres agricoles au nom d’une France toute puissante qui martèle le caractère vertueux de ses actes, parce qu’après tout c’est elle la civilisée qui vient sauver ce pays peuplé de sauvages.

On envoie des troupes de soldats chauffés à blanc, assoiffés de sang algériens, habités par une violence inouïe.

Deux points de vue racontent l’histoire de la misère- celui d’une française partie d’Aubervilliers remplie d’espoir, et celui d’un soldat obéissant froidement à un capitaine répugnant. Chacun est engouffré dans l’enfer de cette terre prête à leur rendre coup pour coup chacune de leurs attaques. Et à ce jeu sanguinaire l’homme s’est, de tous temps, montré capable d’une barbarie sans limites…

L’enfer sur terre, des bêtes sauvages aux réflexes grégaires qui furent autrefois des Hommes, le choléra qui enserre d’une main de diable les envahisseurs à châtier, le sang qui coule abondamment, les viols collectifs, une population sans cesse humiliée… mais de quel côté se situe la barbarie ?

Le lecteur suffoque, prend des coups, parcouru par la sidération.

Mais le lecteur est aussi (et surtout ?) porté par l’écriture de Mathieu Belezi. Dans ce contexte il parait si difficile de dire que le texte est beau, et pourtant… sa beauté et sa force sont largement à la hauteur des faits inouïs qui se déroulent alors sous nos yeux. Les mots sont crus, sans détours, ils viennent frapper le lecteur mais ils sont aussi métaphoriques, allégoriques, sans excès, toujours justes pour décrire l’horreur sans surenchère, sans pathos. Une maîtrise parfaite de la langue et de la narration qui permet parfois au lecteur quelques respirations nécessaires pour mieux s’engouffrer à nouveau dans la réalité miséreuse et cruelle de la colonisation.

Un grand texte, puissant et inoubliable tant il pénètre avec fulgurance dans l’esprit du lecteur. Il est incontournable de se laisser ronger par cette terre de feu et s’interroger sur la frénésie humaine aveugle et incendiaire.

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Attaquer la terre et le soleil

Que diable sont-ils allés faire dans cette galère ?

Le sujet ne goûte pas la légèreté, mais depuis que Charles X à envoyé

l'armée française ravir Alger à La Sublime Porte, la question demeure.

Que diable sont-ils allés faire dans cette galère,

"Attaquer la terre et le soleil" peut être ?

Mathieu Malezi, nous livre ici un roman puissant et minimaliste à la fois,

intemporel, il ose la psyché des personnages et tout s'éclaire, sans morale, sans jugement. L'action et l'inconscient se fondent en un narratif efficace et dérangeant.

« Sainte et sainte mère de Dieu » qu'aurions nous fait à leur place ?



Les colons ont le labeur, les militaires les exactions ; les natifs, pas encore Algériens, invisibles et tellement présents, garderont la haine en héritage.

Le roman est le meilleur des livres d'histoire ..

"Tu crois qu'on vivra un jour en paix ?"



« Attaquer la terre et le soleil » : une révélation littéraire

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Attaquer la terre et le soleil

sainte et sainte mère de dieu

une incantation, une imploration, une conjuration. La supplique désespérée scandant une complainte portée par le souffle des Enfers, la prière du désespoir ponctuant un récit de l’effroi, la litanie battant la mesure des horreurs. Une pause dans les souffrances, une césure empreinte d’un espoir trop fugace pour qu’on s’y réfugie. Le sombre présage de la cruauté des hommes et des Dieux. D’une malédiction venue des cieux damnés crépitant de feu et de flammes, tombant en une pluie du sang versé sur la terre maudite qui dévore les corps et avale les âmes. Quand la nature se fait l’instrument des Enfers. D’une punition divine aux péchés des hommes, égaux face à la colère qu’ils ont éveillée. Ils font couler le sang de la pointe de leurs lames qui éclabousse les vêtements de leurs bourreaux, qui coule en larmes pourpres des yeux de ceux qui sont abandonnés par les Dieux, eux y noient leur chagrin. Ils ne sont pas des anges, eux ne sont pas des démons. Ils sont justes des hommes.

Des hommes, des femmes et des enfants dont les voix s’unissent en une mélopée funeste qui s’élève de la terre maudite qui les ensevelit ; sépulture de leur humanité perdue. Des êtres humains formant la sinistre chorale d’un requiem pour les espérances éteintes.

C’est le roman des mots impuissants à décrire les souffrances, d’une prose sublimant l’horreur. De deux voix se répondant en un dialogue de la souffrance humaine qui finissent par s’unir pour défier le silence qui les engloutit dans toute son horreur.

C’est un roman dont la forte dimension religieuse accentue l’impuissance des personnages et ancre sa dialectique dans une logique de punition et d’injustice. Renforçant la détresse des personnages et l’effroi du lecteur.

C’est un roman dont l’écriture évocatrice saisit le lecteur, dont la plume magnétique l’hypnotise, dont la rythmique majestueuse le transporte. Dont le style dépourvu de ponctuation porte en un souffle saisissant la souffrance et le désespoir.

C’est un roman de la colonisation.

Un roman de désolation.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un faux pas dans la vie d'Emma Picard

Emma Picard, veuve courageuse est arrivée en Algérie, terre promise aux colons, en 1860. Dans la nuit noire, portée par le souffle brulant du sirocco, Emma Picard se souvient. Ses mots sont comme le vent, incessants, entêtants, brulants, elle égrène ses souvenirs, parle à son fils Léon, le dernier de ses quatre enfants encore vivant.

Emma Picard se souvient, l'instant fatal où elle a cru ce fonctionnaire moustachu tranquillement installé derrière son bureau, qui lui a garanti vingt hectares de terre et Une vie meilleure. Loin de son pays, loin de la misère, là où tout est possible sur ces terres en friche. Dans la petite ville de Mercier, comme dans d'autres régions d'Algérie, les colons se succèdent pour essayer en vain de faire fructifier ces terres arides.

Emma Picard se souvient, la chaleur écrasante d'un été sans eau, le dur chemin jusqu'à la source pour puiser à peine de quoi survivre, les récolte et les bêtes brulées par la chaleur torride, la neige et l'hiver qui glace les os, encore pire que l'hiver de France, le printemps et les nuages de sauterelles qui anéantissent toutes les cultures, tous leurs efforts, le tremblement de terre qui détruit une partie de la ville.

Emma Picard se souvient, les rares éclats de rire de ses enfants, les bonheurs fugaces qui font croire qu'on peut y arriver, l'éveil de sa peau de femme encore jeune, sous Les caresses de Jules, le révolutionnaire. Elle se souvient du bonheur de voir pousser les cultures, de l'enfant fiévreux qui guérit, de l'aubergiste qui sourit.

Ce roman poignant, intense, montre la vie terrible des colons mais également celle des autochtones qui habitent les gourbis, dans les montagnes, et vivent les mêmes misères. Il décrit aussi l'entêtement de cette femme tellement mal préparée à vivre dans ce pays qui lui échappe et qui ne saura pas quitter à temps ces terres arides si peu faites pour les pauvres.

Comme une litanie, le récit alterne entre le monologue au présent avec Léon, et les souvenirs douloureux de cette vie algérienne. D'une traite, sans chapitre et sans paragraphe, avec peu de ponctuation, peu de majuscule et de point, pour mieux souligner le côté lancinant, ininterrompu, du malheur, comme un souffle gigantesque qui porte Emma vers ses derniers instants. Inspiré du récit « Au soleil » De Maupassant et de la situation dramatique vécue par les colons en Algérie entre 1866 et 1868, ce faux pas dans la vie d'Emma Picard est un beau récit tragique et bouleversant.






Lien : https://domiclire.wordpress...
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Le petit roi

"Une étrange impression de perfection(...)Il faut lire Le Petit roi, ne pas se priver d'un chef-d'oeuvre." Viviane Forrester/Le Monde



"Un texte dur et bouleversant." Jean-Claude Lebrun / L'Humanité
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Attaquer la terre et le soleil

Ce récit conte l'arrivée ,dans des conditions difficiles des premiers colons en Algérie , décimés entre autres calamités par le choléra, et celle des soldats français qui avec une violence terrible vont conquérir le territoire .

Mathieu Belezi adopte la même violence dans son écriture : il éructe ,crache les mots à chaque ligne. On peut comprendre ce langage qui correspond un peu à notre époque ,mais est ce que l'excès est le meilleur moyen pour décrire ,expliquer, une époque ,son histoire ,sa mentalité, ses failles , ses erreurs ?
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Attaquer la terre et le soleil

Ce livre relate le destin de colons et de soldats lors de la colonisation algérienne, au XIXème siècle.

Moment oublié de l’histoire documenté par mathieu belezi à travers deux voix : celle d’une colone venant de Marseille et celle d’un soldat.



L’histoire est intéressante cependant j’ai eu du mal avec la manière dont c’était écrit. Ce manque de ponctuation, majuscules etc. m’a interpellé, je n’ai pas aperçu ce que cela apportait à l’histoire. Autant pour une personne je peux comprendre que cela peut être lié à sa manière de penser, mais là le style narratif était appliqué aux deux ce qui m’a un peu dérouté.



De plus, j’ai eu énormément de mal à suivre le soldat et leur façon sanguinaire d’aborder les choses (ce qui est probablement réel mais trop violent pour moi) et du côté installation des colons c’est un enchaînement de désastres qui est dramatique à lire.



Ce livre reste tout de même rapide à lire et pour ceux qui veulent découvrir ce pan tragique de l’histoire de la colonisation française en Algérie, il apporte ainsi une vision oubliée.

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Attaquer la terre et le soleil

On entre en Algérie avec Séraphine, qui fait partie d'un groupe de colons débarqués à Bône au mitan du XIXème siècle avec un lot virtuel de 7 hectares à mettre en valeur en Algérie. Les chapitres intitulés "Rude Besogne" nous font traverser avec sa famille et ses compagnons toutes les épreuves du voyage et de l'installation en camp précaire au début de l'hiver, le froid, les pluies diluviennes, la sécheresse, les tentes emplies de vent glacé, la nécessaire protection des soldats dans cette contrée où les colons sont à la merci des lions de l'Atlas, mais plus encore des fellagas et de leurs sabres. Ce sont les maladies qui feront payer le plus lourd tribut aux colons, notamment le choléra qui emporte les plus faibles et notamment beaucoup d'enfants.

« Et en moi-même je me disais que la justice était un mot inventé par les riches pour calmer la colère des pauvres. »



Ces chapitres alternent avec d'autres intitulés "Bain de sang", où l'on accompagne la route terrifiante d'un bataillon de "pacification", avec à leur tête un capitaine qui évolue doucement vers la folie. Massacre après massacre, incendie après viol, pillage, le bataillon perd peu à peu toute règle, toute trace de civilisation. La soldatesque, dans l'idolâtrie de son capitaine, finit par devenir aussi folle que lui.

« C’est vrai qu’on n’est pas des anges / mais a-t-on besoin d’anges pour pacifier ces terres de barbarie ? »



En apnée, sans ponctuation ni majuscule, ce livre s'avale comme un rata brûlant, rempli d'épices masquant la pourriture de la viande. Il laisse un goût de nausée, d'horreur. S'il assène des informations importantes sur l'histoire de la colonisation française de l'Algérie, les atrocités décrites de part et d'autre ne peuvent laisser indemne. C'est sans doute nécessaire, et cela a permis à l'auteur de remporter enfin, après une longue carrière dans l'ombre, le prix du Livre Inter et le prix littéraire du journal le Monde. Ma petite nature a eu un peu de mal avec cette extrême crudité qui ne m'avait pourtant pas gênée dans Le Petit Roi. Laissons passer un peu de temps... Malgré l'amertume, la littérature est faite pour nous bousculer. Mission plus qu'accomplie, et validée par un ancien combattant de la guerre d'Algérie.
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Attaquer la terre et le soleil

Un récit cru et réaliste qui nous assène comme un gifle la vérité de ce qui s'est passé sur les terres algériennes sous couvert d'une colonisation sensée apporter à ces "barbares " la grandeur de la France....

Comment aujourd'hui ne pas avoir honte de la politique des dirigeants de notre pays à cette époque...triste facette de la nature humaine...tout le monde devrait lire ce livre...
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Attaquer la terre et le soleil

il a pas eu un prix pour rien.... super livre

on suit en parrallele deux histoires. Une de colons français envoyés en Algérie, ce qui m'a permis de decouvrir un phase du colonialisme que je ne connaissais pas du tout, et l'autre histoire celle d'un détachement militaire français en Algérie détaché pour maintenir l'ordre (si l'on peut dire...)

C'est très bien écrit et ça m'a pris aux tripes, bref tout ce que l'on demande à un bon bouquin : de vous emmenez avec lui.

Ce roman m'a rappelé au niveau la narration et de l'ambiance celui de Mc CArthy : "la route", pas de grande phrases superflues, du concret, du vital, du rude.
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Attaquer la terre et le soleil

"Attaquer la terre et le soleil" est un roman d'une puissance inouïe qui plonge le lecteur au cœur des violents débuts de la colonisation de l'Algérie. À travers une écriture poétique, sèche et envoûtante, Mathieu Belezi donne vie à des personnages pris dans une situation absurde qui les dépasse. En peu de pages, l'auteur réussit à créer une atmosphère dense et captivante, donnant l'impression de vivre toute une épopée.



Le livre offre un regard percutant sur une période historique que je ne connaissais pas, mettant en lumière la désillusion et la violence vécues par les protagonistes, une femme colon et un soldat français cynique. Chaque mot est soigneusement pesé, contribuant à la profondeur du récit et à l'empathie pour les personnages.



L'écriture impeccable de Mathieu Belezi est à la hauteur de son sujet, capturant avec brio le travail de la terre, la boue et la misère de cette époque troublante.



La lecture de ce roman me laissera une impression durable.

Un excellent moment de découverte littéraire.

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Attaquer la terre et le soleil

Le sujet est surprenant: envisager les relations entre l'Algérie et la France non pas sous l'angle de la décolonisation mais sous celui de la colonisation. J'ai donc découvert l'histoire de ces premiers français foulant une terre nouvelle, habitée par l'espoir d'une vie meilleure. La réalité est tout autre que celle vendue par la France à ses premiers colons.

Je découvre l'auteur par la même occasion; belle surprise que cette plume alerte et précise.

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