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Critiques de Matthieu Jung (46)
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Gérôme et Jérôme

Gérôme Soler, quarante ans, est un chanteur obscur qui a connu quelques succès d’estime. Son agent et lui comptent beaucoup sur son nouvel album, sur lequel un célèbre parolier a accepté de lui écrire des chansons, pour connaître enfin un regain d’attention et de popularité. Malheureusement, juste à ce moment-là apparaît dans le paysage médiatique un certain Jérôme Soler, pharmacien de son état, qui crée de but en blanc un tube faisant tout de suite des dizaines de milliers de vue sur les réseaux, puis des millions, avant de passer sur toutes les radios : « Solaire ». ● Je suis un grand admirateur de l’œuvre de Matthieu Jung, j’ai lu tous ses livres et considère Le Triomphe de Thomas Zins (2017) comme un chef-d’œuvre (qui n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité). Ce livre fait partie de mes « six pour une île déserte ». ● Gérôme et Jérôme, s’il est moins ambitieux, est tout d’abord très original dans sa thématique. Il n’est pas si courant de lire des romans sur la chanson française, et le problème d’homonymie évoqué place les personnages dans une conjoncture passionnante et jusqu’à présent inaperçue. ● Il est aussi très bien écrit, dans un style qui sonne juste, y compris dans les dialogues ; comme toujours chez Matthieu Jung. ● A l’heure des réseaux sociaux, le roman parle de notre désir de célébrité, voire de notre simple souhait d’exister. ● J’ai seulement regretté la fin un peu trop ouverte, mais ce roman se lit avec grand plaisir et je le conseille vivement. ● Je remercie #NetGalley et les éditions du #ChercheMidi de m’avoir permis de lire cet ouvrage.
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Le triomphe de Thomas Zins

Thomas, jeune lycéen romantique s'écarte peu à peu du chemin prometteur que lui réserve la société Avec décontraction et humour il explore la face B de la vie Amour, transgressions, excès, fabuleux saut dans les années 80; tout est réuni dans ce roman jubilatoire pour oublier que le temps est assassin
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Triangle à quatre

Dans ce nouveau roman, Matthieu Jung va faire se rencontrer Élise, qui vient de perdre son mari victime d’un AVC et Éric, qui a bénéficié d’une transplantation cardiaque. Une attirance quasi animale s’empare d’eux.



Élise et Ludovic filent le parfait amour. Entre eux, tout est allé très vite. Ils se sont jetés furieusement l’un contre l’autre, éprouvant une envie folle de frotter leurs épidermes, de faire l’amour. Ce n’est qu’après leurs ébats qu’ils ont fait connaissance. «Ils avaient tout fait à l’envers, comme dans un film dont les scènes auraient été montées dans le mauvais sens. Au premier repas avaient succédé des sorties au spectacle et des confidences échangées sur les berges de la Seine. Un matin, Élise avait reçu des fleurs chez elle. Ils se découvraient chaque jour de nouveaux points communs.»

Ce matin-là, ils seraient bien restés enlacés dans leur lit, mais Ludovic a promis de rejoindre son ami Fabrice pour sa partie de tennis hebdomadaire. Après quelques échanges, il s’effondre sur le court.

«Les urgentistes arrivèrent vite, mais, quand ils prodiguèrent les premiers soins à Ludovic, vingt minutes s’étaient écoulées depuis la survenue de son malaise. L’accident vasculaire cérébral avait causé au cerveau des lésions irréversibles. 

À l’hôpital, les médecins ne purent que constater la mort.» Un drame qui va laisser Élise exsangue.

Du côté de l’hôpital Georges Pompidou une course contre la montre s’engage. Un cœur est désormais disponible pour une greffe. Éric, agent d’assurances de 39 ans, est l’heureux élu. Le message espéré le soulage et l’angoisse en même temps. Mais sa transplantation cardiaque se passe bien et après quelques semaines, il peut même recommencer à faire du vélo. Bénédicte, son épouse, et ses enfants Gustave et Amandine voient avec plaisir ses progrès.

Dans son nouveau roman, Matthieu Jung imagine que Éric croise Élise et que, la belle jeune femme éprouve une curieuse attirance pour cet homme au physique plutôt ordinaire. Bis repetita, ils se jettent littéralement l’un sur l’autre avant d’imaginer faire plus ample connaissance. Un SMS laconique va toutefois faire douter Éric des intentions d’Élise: « Monsieur, si vous voulez, on peut se retrouver demain vers 16 h 30 aux Sièges d’Alésia. Élise Pellet. » 

En fait, il l’ignore, mais «en une seconde, sa vie vient de changer». Quand ils se rencontrent, Éric oublie Bénédicte et les enfants, tandis qu’Élise retrouve… Ludovic.

Matthieu Jung se base sur la controversée théorie de la mémoire cellulaire pour expliquer ce besoin irrépressible des amants à se retrouver et à frotter leurs épidermes. Apprenant qu’Éric a été transplanté, Élise est sûre que c’est le cœur de Ludovic qui bat dans sa poitrine. Même si le médecin entend la dissuader, elle affirme n’avoir pas besoin d’études scientifiques pour savoir ce qu’elle ressent.

De son côté Bénédicte, qui voit que son mari rajeunit à mesure qu’elle se renfrogne, va engager un détective privé, Guénolé Dumas, pour savoir ce qui se trame.

Qui aura le dernier mot entre Bénédicte et Élise? Qu’en est-il de la théorie de la mémoire cellulaire? Autant de questions qui pimentent la dernière partie de ce roman habilement construit.


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Le triomphe de Thomas Zins

Il serait peut-être abusif, ou, au minimum, facile, de dire que je sors de ce livre avec la gueule de bois. Mais, au-delà du calembour, si je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ce livre, il serait tout aussi exagéré de dire que je l’ai aimé. Bref, tout tangue… si j’ose dire, au risque de donner l’impression que, décidément, je ne me refuse aucune facilité en filant la métaphore.



Thomas Zins, sincèrement, est absolument insupportable. Pendant les 350 premières pages de ce livre, environ, il semble n’avoir d’intérêt que pour sa bite. Pour laquelle, pour être totalement honnête, je n’ai pas ressenti aucun intérêt particulier. Puis lui vient – et même pas tout seul, il a fallu qu’on le lui suggère assez lourdement – une interrogation métaphysique : « et si j’étais homosexuel ? ». Cette interrogation non plus ne m’a pas parue d’un grand intérêt, il se trouve que je ne fais pas d’études de psychologie.



Pourtant, je suis de la même génération que les principaux protagonistes de cette histoire. J’ai vécu l’élection de Mitterand en 1981 et sa réélection en 1988, la défaite de l’équipe de France de football en demi-finale du Mondial espagnol en 1982, la victoire au Championnat d’Europe des nations en 1984 puis la nouvelle défaite en demi-finale toujours au Mexique en 1986 – cela doit sembler bien loin à ceux qui n’ont connu qu’une, et maintenant deux étoiles sur le maillot bleu… J’ai connu le Top 50, les manifestations contre la loi Devaquet et la sidération de la mort de Malek Oussekine, les début de SOS Racisme. J’aurais pu – et j’aurais adoré retrouver ma jeunesse.



J’habite depuis quelques années près de Nancy, je connais donc assez bien les lieux décrits dans ce livre, et je comprends une partie des expressions que l’auteur emploie. Cela aussi aurait pu – dû ? – créer de la proximité.



Pourtant, les passages les plus intéressants, pour moi, ce sont ceux qui se déroulent en Indochine, à l’autre bout du monde, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Et qui n’ont d’ailleurs, au final, qu’un rôle assez limité dans l’histoire, ce que je regrette un peu. On suit également, à un moment, un dénommé Daniel, je crois, qui court le monde pour tourner des films pédophiles. Ce passage-là non plus n’est pas vraiment exploité…



Bref, je reste franchement sur ma faim alors que tout semblait devoir m’amener à crier au génie. Mais non, je suis sur le bord du chemin, et je regarde la caravane qui s’éloigne (Joop Zoetemelk, cité dans le livre, ne m’a pas emmené dans son sillage).



En fait, je n’arrive pas à décider si l’auteur a choisi d’effectuer sa psychanalyse en écrivant ces pages – auquel cas j’espère qu’il est parvenu à trancher la question de savoir s’il est hétéro, homo, bi, ou quoi que ce soit d’autre -, ou s’il s’agissait de proposer le portrait désabusé de la génération née aux environs de 1968. De l’espoir immense soulevé alors, qui s’est dissous dans l’affairisme et le clientélisme. Mais je n’ai pas le sentiment que tout cela nécessitait les pratiquement 1100 pages qui y sont consacrées… Et, par moments, j’ai eu l’impression désagréable que l’auteur avait potassé toutes les dates proposées dans Wikipédia pour les années 1981 à 1991, quitte à les coller parfois de manière un peu forcée.



J’ai même vu, sur Instagram, l’annonce de son nouveau roman… dont il donne déjà la trame, comme un teasing, à 100 pages de la fin de celui-ci. N’est-ce pas pousser un peu loin la promotion ?



Bref, le pavé, s’il se lit assez bien, m’a semblé roboratif à l’excès, et parfois un peu gratuitement. Et c’est la raison d’être du choix de la citation choisie : techniquement irréprochable dans l’écriture, techniquement précise dans la description de l’action, mais avais-je besoin de cela pour comprendre l’idée ? Peut-être pas, et sans doute pas au point d’en faire, comme semblent le faire certains critiques, un « livre culte »…



En revanche, mention spéciale : une bande-son spécial « revival« , du très lourd. On peut évidemment noter quelques oublis, mais on n’a aucune difficulté à imaginer l’univers sonore qui accompagne cet ouvrage !
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Gérôme et Jérôme

Un chanteur qui connait de petits succès, pour pas dire quasi inconnu, sort son quatrième album. Mais, sur les plateformes et autres réseaux un autre chanteur, homonyme a une lettre près, est en train de cartonner. C'est du coup le gros questionnement pour celui qui croyait percer et qui se fait voler la vedette à une lettre près. On écorche les réseaux sociaux, les succès, l'ambition, le talent et ou la médiocrité, les sacrifices, la presse un peu aussi. Si l'idée est intéressante, je reste avec un soupçon de superficiel, notre auteur aurait pu pousser la chansonnette davantage encore.
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Vous êtes nés à la bonne époque

Ne vous laissez pas avoir par la simplicité du résumé, qui présuppose une histoire banale de femme désirant avoir un second enfant coûte que coûte avant l'aurore de la vieillesse. Loin de là les épanchements larmoyants et les effusions de sentiments, Matthieu Jung écrit avec habilité et dextérité un roman-débat sur la société de notre époque, avec comme substance de fond, un côté philosophique très apprécié.



La protagoniste d'une quarantaine d'années n'apporte rien de particulier au lecteur, elle est plutôt montrée comme exemple, tel le témoignage d'une femme désirant obstinément féconder de nouveau. Tous les moyens sont bons pour y arriver, mais avant d'y penser, il faudrait déjà trouver mâle à son pied. Chose aisée dans cette société vieillissante et plus regardante, qui donnera du fil à retordre à Nathalie.



Mais lorsqu'elle rencontre Arno, son cadet d'une vingtaine d'années, c'est le coup de foudre immédiat... mais pas n'importe quel coup de foudre... ce pseudo-amour entre ces deux personnages que tout oppose, se veut voilé et ambigu, avec une très grande marque de pudeur, qui rajoute au charme de leur idylle.



Malheureusement, le monde extérieur et l'apparence physique et psychique comptent énormément (pour ne pas dire primordialement) dans notre société du XXIème siècle. Face au regard des autres et aux commentaires murmurés sur leurs abords, ils vont devoir faire face ensemble pour vivre pleinement leur nouvelle vie.



Ce qui est bien avec ce roman de Matthieu Jung, c'est qu'il s'interroge sur un tas de points divergents et diamétralement opposées les uns des autres, avec comme seul point de repère, la société actuelle.



De cette façon, il n'hésitera pas à commenter la place de réduite de l'art artistique dans le monde d'aujourd'hui, les loisirs malencontreux que tout un chacun vit quotidiennement, et les sujets de conversations puérils que nous engageons avec force d'intérêts. Il va également s'interroger sur les obligations contraignantes que subissent (volontairement ou non) les couples, de quelque nature qu'ils soient, et s'attaquera même à la place de l'homosexualité dans cette société artificielle. Bien évidemment, le thème principal étant le désir de féconder un second enfant, il s'attardera plus longuement sur cet aspect-là, en développant plusieurs hypothèses très réfléchies.



Cet ouvrage recèle de nombreux sujets, qui ont tendance à prendre le dessus sur l'histoire originelle. De ce fait, elle en devient fade et creuse, tandis que la réflexion se déploie plus largement sur les sujets secondaires qui arrondissent les bords du texte. Loin de là le désintéressement pour cette lecture, bien au contraire, mais si l'histoire aurait été plus façonnée et aboutit, j'aurais alors pris un plus grand plaisir à la découvrir. D'autant que les sujets dont Matthieu Jung ouvre la voie du débat ne sont pas entièrement étendus, ne répondent qu'approximativement aux questions posées, et surtout n'ont pas de réels but ni fin. Voulait-il nous apprendre à réfléchir plus librement ? nous transmettre des messages sociétales du danger monstrueux du devenir de notre société ? ou simplement créer un commencement de débat pour que l'on s'épanche plus libéralement sur la question ?



Néanmoins, l'histoire en elle-même (du moins, le peu qu'il en reste) est touchante, et s'apparente à un rêve idyllique d'adolescents en mal d'amour, prêt à tout pour tenter de reconquérir de nouveau. La fin est également très surprenante ; seule rebondissement du livre, je l'ai relu une seconde fois pour m'imprégner pleinement de ce moment exquis.



Vous êtes nés à la bonne époque est une lecture complexe, tirant beaucoup sur l'aspect philosophique, qui mériterait une seconde relecture pour comprendre toutes les petites allusions que l'auteur glisse de-ci de-là dans ses passages. Le message qu'il porte est très clair, mais l'histoire manque de structure solide. Un bon roman pour en apprendre plus sur notre société basée sur l'apparence (ou du moins, pour poser des mots sur celle-ci), mais sur lequel il faudra faire preuve d'une grande attention, de part l'égarement presque systématique de notre pensée suite à la lecture de ses lignes.
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Le triomphe de Thomas Zins

J'ai bien ri en commençant ce gros roman qui se déroule à Nancy dans les années 80 et raconte l'adolescence de Thomas Zins.

Ayant passé ma jeunesse dans la même ville à la même époque, j'ai reconnu les lieux mais aussi l'ambiance, les films et les chansons de l'époque. C'est drôle, bien vu et bien raconté.

L'auteur a un vrai talent pour décrire les émois et les états d'âme de la période d'adolescence.

Mais ensuite que c'est long......d'autant que le propos est un peu mince : Thomas Zins tombe amoureux fou de Céline Schaller en classe de seconde. Il file le parfait amour avec elle jusqu'au moment où il rencontre un homo plus âgé qui va le faire douter de ses orientations sexuelles. Commence alors la chute du héros qui sombre dans l'alcoolisme, rate ses études et maltraite son amour de jeunesse. Le tout est entrecoupé de chapitres concernant son grand-père en Indochine (j'avoue j'ai allègrement sauté les passages en question).

Le livre aurait beaucoup gagné à être resserré et je suis passée en mode "lecture rapide" après 300 pages...Le plaisir du départ de retrouver une époque s'est évaporé, ne restant que la hâte de finir et d'écrire une critique (merci Babelio et l'éditeur pour ce livre offert dans le cadre Masse Critique, ouf je suis tout juste, juste dans le délai)

Voilà il n'est pas facile d'écrire un gros roman de près de 800 pages, de maintenir l'intérêt du lecteur et n'est pas Tolstoï qui veut....
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Le triomphe de Thomas Zins

Une belle découverte pour moi et pour laquelle je remercie vivement les éditions Anne Carrière et Babelio Masse critique. Un moment de lecture assez troublant, parfois déroutant, assurément très dense, une plongée réelle et vertigineuse, dans la France des années 1980, de l'ère Mitterrand, dans une société qui broie les singularités.



Un pavé de 750 pages (un peu long et fastidieux, peut-être aurait-il mérité d'être raccourci quelque peu) que j'ai dévoré, les pages se tournent très facilement, et il a été impossible pour moi de fausser compagnie à Thomas Zins, le héros, l' anti-héros surtout de cet opus ô combien intrigant.



Ah cette période déstabilisante et inconstante de l'adolescence, empreinte d’ambiguïté (à l'instar de Thomas, personnage tendre et insensible, fragile et solide à la fois), de doutes comme de rêves, d'interrogations, une période d'initiation, de construction ... dans la rupture parfois, et les désillusions; elle en a fait couler de l'encre. Se révéler aux autres, à soi-même, avec ses différences, ses propres désirs et aspirations, et s'assumer tel que l'on est, ouvertement, et ainsi prendre le pouvoir sur sa propre vie, même si elle se révèle être aux antipodes des standards de la société et d'autrui...Un challenge déjà pas évident à relever à l'âge adulte, alors en pleine puberté, une mission difficile, voire impossible ... pour Thomas Zins.



«Ils sont là à nous casser les couilles avec leurs droits de l'homme et tutti quanti, mais la vérité c'est qu'un être humain, suffit de le faire souffrir suffisamment fort et suffisamment longtemps pour le transformer en une gentille petite chiffe molle bien obéissante. On peut tuer quelqu'un rien qu'en lui parlant. Quelqu'un à qui tu répètes à longueur de temps quelque chose qu'il ne parvient pas à supporter, s'il n'entend plus jamais nulle part dire le contraire, au bout d'un moment il meurt. Soit il se suicide, soit il tombe malade et il meurt.»



Le triomphe de Thomas Zins est un roman d'apprentissage original, aux notes sombres, que je qualifierais davantage de roman de dés-apprentissage ! Car sans vouloir trop en dire, c'est bien d'une descente aux enfers dont le lecteur se rend témoin en tournant les pages de ce roman.



L'écriture de Matthieu Jung est captivante, riche, très recherchée, le vocabulaire des adolescents de l'époque côtoie un langage parfois très soutenu (morigéner, puînée...un vocabulaire que l'on n'emploie pas tous les jours !), et les portraits des protagonistes sont saisissants.



J'ai aimé les passages que Matthieu Jung insère dans son récit, qui évoquent Tchernobyl ou encore Hiroshima (évoqué dans un très court et édifiant passage ) ou qui relatent certains pans de la vie du grand-père et du père de Thomas Zins, nous donnant notamment des détails très intéressants sur la Guerre d'Indochine et les conflits qui ont impliqué la France, et sur le retour malheureux en France des soldats impliqués dans ces conflits, traités en paria et traînés aux gémonies.



«Un zéro, broyé sans recours par l'Histoire. Dans les manuels scolaires, prévaudrait désormais la version des faits succincte et manichéenne forgée par les gaullistes : pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Indochine était un repaie de colons véreux (tautologie) et de pétainistes veules (pléonasme). Dans cette atmosphère méphitique, la graine de héros germait mal.»



Je ne résiste pas à la tentation de partager avec vous ce bouleversant passage sur Hiroshima, qui m'a profondément chamboulée et émue aux larmes :

«Si Enola Gay n'avait pas largué «Little Boy», papa serait mort. [...] «S'il n'y avait pas eu Hiroshima, nous ne serions jamais revenus d'Indochine.» Les Japs auraient exterminé les Blancs, jusqu'au dernier. Ou bien ils auraient laissé les Viets fanatiques exécutés la besogne. La cité Herault, à grande échelle. Dans la marmite bouillante, la marmaille. [...] Si plusieurs dizaines de milliers d'êtres humains n'avaient pas été pulvérisés en quelques secondes, les 6 et 9 août 1945, si des innocents n'avaient pas vu leur peau fondre comme un plastique surchauffé puis se décoller de leur chair en lambeaux noirâtres, si les rescapés n'avaient pas agonisé durant des semaines, rien n'existerait de ce qui est aujourd'hui. Dans les visages de ceux qui n'étaient pas morts sur le coup, les orbites elles-mêmes avaient disparu. En lieu et place des narines et de la bouche, ne subsistaient plus que trois orifices informes, par où circulaient d'ultimes, d'atroces souffrances.Quelle cause mérite-t-elle que tant de martyrs éprouvent ces indescriptibles souffrances ? Imagine que cinquante méduses t'injectent simultanément leur venin. Ou bien pose trois secondes sur ton vente la semelle d'un fer à repasser réglé à pleine puissance. A lors tu sauras à quel prix tu as payé ta vie et à quels procédés, pour se perpétuer, l'humanité recourt.»



Ces courts chapitres, imbriqués dans le récit, n'ont pas de réel lien avec la trame, mais ils n’enlèvent rien à la qualité de cet opus, je dirais même qu'ils ajoutent de la substance et de la profondeur à ce roman. Assurément, un roman d'une grande qualité. Thomas Zins, un être insaisissable ... saisissant, qui ne va me quitter de si tôt ! A découvrir !
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Triangle à quatre

Elise et Ludovic vivent un amour fort, un amour inconditionnel à tel point fusionnel, qu'il décide de se marier. Mais le destin en décide autrement : Ludovic décède et ses organes seront prélevés à l'hôpital pour sauver d'autres vies.

Eric quant à lui est sur le fil du rasoir, dans l'attente désespérée d'un coeur qui lui sauverait la vie. Et c'est le jour du décès de Ludovic, qu'un appel de l'hôpital vient changer la vie d'Eric.



Il est parfois difficile d'émettre une critique, et cela a été le cas pour moi. J'ai refermé la dernière page avec un goût d'inachevé, même si j'ai aimé le sujet et l'histoire.

Il m'a fallu un temps de réflexion et d'analyse pour enfin comprendre ce qui me gênait.

Tout d'abord, j'ai trouvé qu'Elise, très passionnée avec Ludovic, était "évaporée" dans ses rapports avec Eric. Je m'explique ! Beaucoup de sexe entre eux mais peu d'émotions exprimées par Elise. Est-elle amoureuse de lui ? Que ressent-elle réellement ? Elle n'est probablement attirée que par le nouveau coeur d'Eric qu'elle suppose être celui de Ludovic. Eric quant à lui est tout le contraire d'Elise, il exprime ses sentiments et est vraiment raide dingue d'elle, prêt à quitter femme et enfant pour vivre avec elle son amour en plein jour.

Par ailleurs, j'aurai aimé en savoir un peu plus sur ce qui allait arriver au couple Bénédicte-Eric et plus sur le ressenti d'Elise quand le détective qu'elle a engagé, lui annonce la mauvaise nouvelle. Justement, en parlant de ce détective, son intervention dans le livre redonne un peu de pep's à l'histoire car ce dernier, Guénolé de son prénom a lui aussi une histoire hors du commun. Je l'ai d'ailleurs trouvé assez sympatique même si son ancien métier de flic frôlait le flic véreux.

Pour finir, comme je le disais plus haut, j'ai aimé l'histoire. le sujet était intéressant, mais ce n'est pas un coup de coeur. J'ai trouvé Elise peu sympathique. Je n'ai pas réussi à m'attacher à elle contrairement à Eric, Bénédicte ou Guénolé. Elle m'a juste semblée être une personne égoïste, tournée sur son unique bien-être et une personne qui ne se soucie pas des autres.

Pour finir, je voulais remercier Masse critique grâce à qui on peut faire connaissance avec des livres qu'on n'aurait pas forcément vus sur les étals des libraires et les éditions Anne Carrière de m'avoir fait confiance pour critiquer ce roman.

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Triangle à quatre

Ludovic meurt, Eric frôle la mort lors d'un malaise cardiaque et il bénéficie d'une greffe.



Elise, la compagne de Ludovic est effondrée. Bénédicte, la compagne d'Eric est d'un dévouement sans limite auprès de lui.



Voici les éléments de ce roman étrange, léger et profond, agréable à lire...et rempli de la folle sensualité d'Elise.



Il y a de l'émotion, de l'humour et des moments torrides.



Elise tombe amoureuse d'Eric que le destin a mené vers elle. Elle est persuadée que le cœur de Ludovic lui a été greffé….sourires et larmes.

Bénédicte ne veut pas perdre Eric, qui avec ses deux enfants, représente toute sa vie.



Tous les personnages sont attachants, sauf le très spécial détective Guénolé Dumas.



Cette histoire est très bien servie par le style de Matthieu Jung. Clair, précis et parfois moqueur...gentiment moqueur.

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Vous êtes nés à la bonne époque

Nathalie, 42 ans n'en peux plus de ne pas trouver l'homme qui lui donnera son 2ème enfant. Maman se sentant perdue après le départ de sa fille unique pour la Californie, elle tombe alors sous le charme d'Arno, (très) jeune garçon intelligent, mature, artiste passionné et surtout qui lui apporte ce qu'aucune relation précédente n'a pu lui apporter. Mais voilà, il est de 22 ans son cadet et donc, il n'est pas un potentiel géniteur.



A la lecture de la 4ème de couverture, on aurait pu s'attendre à une simple crise de la quadra en mal de maternité après un divorce et un plus récent échec amoureux. Mais Matthieu Jung nous offre un roman drôle, plein de vie. Mais surtout, il nous fait s'interroger sur la place du couple en regard de celle de fonder une famille. Faut-il sacrifier une relation forte car elle finira pas ne pas nous donner satisfaction sur le plan "familial" ou au contraire chérir l'idée d'avoir trouvé quelqu'un qui nous correspond enfin ?

Si vous êtes de ceux qui cherchent à se conforter dans l'idée qu'un enfant ne change pas votre vie de couple, ne lisez pas ce livre ;-)



Globalement, j'ai adoré la lecture de ce roman que j'ai dévoré en 1 aller-retour Lille-Londres sauf peut être la fin qui m'a laissé perplexe...
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Principe de précaution

Imaginez, vous vivez dans un appartement de standing de la banlieue parisienne, avec votre petite famille, une femme active et dynamique, une fille délicieusement douée au collège et un fils au lycée en pleine crise d'adolescence. Imaginez, vous êtes cadre supérieur dans une entreprise de la finance, qui s'apprête à connaître une fusion qui donnera une impulsion supplémentaire au détriment de l'emploi de certains de vos collègues ou peut-être du vôtre. Enfin, imaginez, vous appartenez à une société où l'ultra-médiatisation des nouvelles accentue leur caractère morbide et développe un sentiment personnel d'angoisse permanente. Tout cela, pour Pascal, le personnage principal du roman de Mathieu Jung, c'est son quotidien. Les menaces sanitaires, sociales, voire climatiques le déstabilisent. Il perd ses repères. Va-t-on cambrioler son appartement ? Sa femme a-t-elle un amant ? Son fils est-il un danger pour sa quiétude et son bien-être physique et mental ? Risque-t-il son emploi parce que ce butor et misogyne de Lionel est, semble-t-il, bien vu par la direction ? Il se sent mal, agressé, par son environnement proche. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la télévision, la radio et les journaux l'affirment, et Pascal en a la confirmation tous les jours. Nous vivons dans un monde dangereux.

Pascal ne sait pas comment agir vis-à-vis des autres qui, par leur comportement avéré ou non, le pousse dans ses retranchements psychologiques. Comment répondre à ces menaces, diffuses, notamment celle de son fils au comportement rebelle qui alourdie l'ambiance du foyer, chaque soir à la maison. Malheureusement, Pascal s'enfonce, pris par une spirale maladive, hypocondriaque. Il sait qu'il doit réagir et prendre les mesures préventives qui s'imposent, en appliquant le principe de précaution.

Ceux qui connaissent ou ont connu un environnement similaire à celui de Pascal se retrouveront dans cette lecture. A notre tour, nous sommes imprégnés par l'angoisse et la déstabilisation créées par l'auteur. C'est toute la force de ce roman. Il est vrai, comme le font remarquer des critiques précédentes assez dures, il n'y a pas d'histoire extraordinaire. La tragédie se déroule dans une vie normale et c'est avec une fin « classique », comme on en trouve dans les drames gréco-romains repris dans les pièces de Racine, que s'achèvera le roman. La difficulté du roman n'est pas dans sa lecture. C'est dans la nécessité d'attaquer ce livre avec un moral du moment robuste et au beau fixe, car, on peut parfois se sentir, comme Pascal, débordé par son caractère anxiogène. C'est la seule « précaution » que je vous recommande de prendre.

Bonne lecture !
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Triangle à quatre

Ludovic et Elise étaient jeunes, beaux, amoureux et avaient l'avenir devant eux. Suite au décès de Ludovic, Elise est prête à tout pour revivre cet amour absolu, au point de se persuader que le coeur greffé à Eric est celui de son Ludovic adoré. Je n'ai pas particulièrement accroché au personnage d'Elise, imbue d'elle-même, sans scrupules et prête à sacrifier une famille entière pour une chimère.



Eric Husson, 36 ans, est plus sympathique. Et on comprend aisément qu'après avoir frôlé la mort, il a décidé de se poser moins de questions et de reprendre goût à la vie. du coup, lorsqu'il rencontre Elise et face à son désir si soudain et impérieux, il ne résiste pas longtemps. Mais on découvrira vite que ce n'est pas vraiment lui qu'Elise aimait.



La thématique développée dans Triangle à quatre n'est pas neuve. Tatiana de Rosnay (entre autres) l'avait déjà abordée en 1999 dans le coeur d'une autre. Ce roman pose l'éternelle question de savoir si l'organe qu'est le coeur est le siège des émotions et si, par conséquent, son transfert d'une poitrine à une autre a des conséquences sur les sentiments des greffés. Malheureusement, ce roman-ci ne fait pas plus avancer la réflexion que les autres.



Bref, un roman qui se lit bien, une lecture-détente idéale si on ne veut pas se prendre la tête avec une histoire compliquée mais qui manque de substance, et dont je ne me souviendrai pas très longtemps.



Remerciement aux Editions Anne Carrière et à Babelio pour cette lecture.
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Le triomphe de Thomas Zins

Première découverte de cet auteur et une impression très ambivalente, troublée, un peu mal à l'aise après avoir refermé ce gros pavé de plus de mille pages.

Dès les premières pages du roman, j'ai été effectivement happé par l'histoire de cet adolescent se déroulant à Nancy dans les années quatre-vingt. La description du monde du lycée, de la ville de Nancy, de la famille de Thomas, des relations entre adolescent recherchant l'amour, la sexualité, le choc des cultures entre les mondes sociaux très divers allant de la haute bourgeoisie nancéenne aux familles ouvrières des quartiers populaires, en passant par les cadres et employés habitant dans les zones pavillonnaires des quartiers, les relations entre tous ces mondes imprégnées et traversées par l'histoire politique et sociale de l'époque, l'arrivée de la gauche au pouvoir, le basculement de la politique économique dans la rigueur budgétaire, la montée du front national, le retour de la droite, etc... tout cela m'a parlé, m'a rappelé des souvenirs et m'a permis de partager les questionnements et interrogation de ces jeunes et surtout de Thomas.

Les histoires se mêlent, les traumatismes subit dans les familles se propagent comme des ondes au travers des générations. Thomas se trouve confronté à ses doutes sur son orientation sexuelle, son incompréhension par rapport à l'attitude de son père, lui-même traumatisé par une enfance difficile, orphelin jeune d'un père, officier pendant la seconde guerre mondiale en Indochine, torturé par les japonais, et considéré comme traitre à la libération. Thomas, rêvant d'une vie pleine de succès littéraire, artistique, de reconnaissance des femmes, manipulé psychologiquement par un pseudo écrivain, scénariste, homosexuel obsédé par les relations sans lendemain en plein Paris des années sida. Thomas, emporté par ses angoisses, ses doutes, se réfugiant dans l'alcool, et chutant inexorablement en détruisant tout ce qu'il y a autour de lui pour trouver la réponse à qui il est.

Cependant, le style, l'écriture, la structure même du roman, m'a au fil des pages perturbé et finalement dissocié de l'histoire pour à la fin lire les dernières pages sans aucun intérêt pour Thomas. Le roman au fil des chapitres donne des pistes, évoque des passés sans que parfois on en comprenne vraiment l'intérêt ou les liens. L'écriture de Matthieu Jung dans ce texte m'a également perturbé, un mélange de mot issue de l'argot, de terme familier ou de mot vieillot, inusité voir savant sans que j'ai pu y voir une logique. Tout cela cumulé m'a laissé un sentiment de fabriqué, pas naturel. Et puis l'énumération des rues, avenues, carrefour de chaque déplacement de Thomas, on finit par lire le texte d'un gps, la description précise et systématique des marques et types de vêtements que portent les personnages finit par lasser, les ajouts de détails dans la description de certains objets (le poids du pot de nutella,..) devient totalement incongru car dans la globalité du texte sans logique. Parfois, il y a des clins d'oeil au lecteur; là encore venant un peu comme par hasard.

Un texte qui a finit par me sembler très long et pas très intéressant alors que les 300 premières pages étaient interessante. J'ai eu le sentiment que Matthieu Jung se perdait dans son texte en même temps que son héros Thomas et qu'il avait beaucoup utilisé, usé, le dictionnaire des synonymes, les cartes routières, et les catalogues de prêt à porter.
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Le triomphe de Thomas Zins

Je remercie chaleureusement les éditions Anne Carrière, Babélio et Masse Critique qui, encore une fois, m'ont permis de lire ce beau roman le triomphe de Thomas Zins.

Mais de quel triomphe s'agit il ? Quid du titre ? le combat du héros mais contre quoi ? Contre qui ? Peut être tout simplement contre lui même. Et ce qu'il vit avec Jean-Philippe, cinquantenaire bien tassé.

Je n'en dirais pas plus, comme d'habitude.

J'ai adoré cette ambiance des années 80, avec son lot de films, livres, langage, chansons, mode, il est vrai que, née en 68, j'avais plus ou moins l'âge du héros. Ça a été un grand bain de jouvence.

Mais attention, le glauque n'est pas loin.

Car nous assistons littéralement à la descente aux enfers de Thomas, amoureux de Céline, un beau personnage, attachant, une vrai belle personne.

Alcool, drogues, conduites à risque, passages à l'acte, Thomas va mal. A cause de son secret.

Le triomphe n'est pas loin, mais triompher sur soi même n'est elle la plus belle chose au monde ? Mais quelles péripéties pour en arriver là.

L'auteur a reussi un véritable tour de force, 750 pages tout de même, police d'écriture style La Pléiade, ne vous laissez pas décourager car grace au don de l'auteur, à son style riche et varié, cela coule comme une fontaine. C'est vrai qu'ils en auraient eu besoin d'eau fraîche après tout ce qu'ils ont vécu...

Livre touchant, bouleversant à certains moments, sordides à d'autres, les personnages de ce beau roman me hanteront encore un moment.

Et c'est tant mieux.





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Vous êtes nés à la bonne époque

Je risque de doucher le bel enthousiasme des Babelnautes : j'ai trouvé ce roman d'un artificiel dans pareille, l'intrigue simpliste, les personnages caricaturaux...Quant aux prétendus "débats de société" qui parcourent le livre d'un bout à l'autre (la FIV, les mères porteuses, l'homosexualité, l'Islam, etc.), j'ai eu l'impression que l'auteur avait fait des copier-coller au petit bonheur dans son texte et que, finalement, le récit n'était qu'un prétexte à des prises de position éthiques et sociétales. Or la condition première d'un roman à thèse, c'est le talent. N'est pas Sartre ou Camus qui veut.

Plus je lisais, plus l'ensemble me semblait risible. J'ai quand même tenu jusqu'à la dernière page, et alors là, comble de l'invraisemblable...Je ne dirai rien de plus. L'auteur a eu la sagesse de ne rien ajouter à cette chute. Il laisse en effet le lecteur désemparé - ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose.

Dans l'ensemble, un roman bavard, hétérogène et au final, assez creux.
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Le triomphe de Thomas Zins

N'ayant lu que de bonnes critiques, j'attendais beaucoup de ce livre. Pourtant, j'ai été très déçue. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'univers de Thomas Zins (du lycée jusqu'aux débuts des années étudiantes). Le style d'écriture, étant, selon moi, surfait.

Ceci dit, l'histoire est tout de même intéressante. On y découvre ici les débuts amoureux de Thomas Zins, la découverte de son homosexualité et toutes les dérives que cela va entrainer dû fait qu'il ne s'assume pas.
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Principe de précaution

Génial, tout simplement ! Je ne sais ce que j’admire le plus dans ce livre : sa profonde originalité, l’élégance de son style, son humour délicieux, sa liberté de ton, l’audace avec laquelle il met en scène un personnage has been et décalé, ses réflexions sur notre société… Ce livre m’a plus dès la première page, dès les premières lignes. C’est si difficile de réussir un roman sans véritable intrigue ; mais lorsque ce type de roman est réussi, alors c’est souvent magnifique.
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Gérôme et Jérôme

Le chanteur réduit au silence



Gérôme Soler vient d’avoir 40 ans. Chanteur au succès confidentiel, il vivote entre deux albums grâce à ses allocations d’intermittent et au salaire confortable de sa compagne analyste financière. Il profite du premier confinement de 2020 pour s’isoler avec son ami parolier et composer son quatrième disque, le meilleur selon lui. Il se voit déjà en haut de l’affiche, rêvant un destin de chanteur célèbre.



« 𝐺𝑒́𝑟𝑜̂𝑚𝑒 𝑆𝑜𝑙𝑒𝑟 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑎𝑖𝑡 𝑣𝑒𝑟𝑠 𝑠𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠𝑡𝑖𝑛, 𝑎𝑢 𝑟𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑔𝑙𝑜𝑖𝑟𝑒. »



C’est lancé sur les voie d’un succès certain et imminent que Gérôme découvre le titre de son quasi homonyme Jérôme Soler, dont le nombre de vues sur YouTube ne cesse de prendre de l’ampleur, tout comme celui des passages radios.



« 𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑖𝑙 𝑎 𝑙𝑒 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡 𝑑𝑒 𝑚𝑒 𝑝𝑖𝑞𝑢𝑒𝑟 𝑚𝑜𝑛 𝑛𝑜𝑚 ? »



800 000 vues en une semaine, un clip tourné à Ibiza avec filles sublimes en maillot de bain se déhanchant... le tube de l’été s’annonce. Gérôme va d’humiliations en déconvenues : il est sans cesse confondu avec l’autre, ses concerts sont annulés - les spectateurs avaient pris leurs places en passant voir Jérôme, sa fille est moquée à l’école, son producteur lui propose même de repousser la sortie de son album après que le succès de Jérôme Soler s’estompe.

Comment gérer ce coup du destin, la carrière de Gérôme se relèvera-t-elle ?



Le roman, qui aborde le thème de la musique contemporaine sous un angle original, est traversé par de nombreuses références à la variété française : chaque chapitre a pour titre des paroles de chansons (Claude François, Philippe Katherine) et l’œuvre de chanteurs comme Daho, Bashung ou Balavoine est convoquée.



Après le monumental 𝑻𝒓𝒊𝒐𝒎𝒑𝒉𝒆 𝒅𝒆 𝑻𝒉𝒐𝒎𝒂𝒔 𝒁𝒊𝒏𝒔 et le remarquable 𝑷𝒓𝒊𝒏𝒄𝒊𝒑𝒆 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒆́𝒄𝒂𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏, Matthieu Jung revient avec un sixième roman à la fois drôle et cruel. Dans cette fable contemporaine, il dépeint certains travers de l’époque : nos réactions devant l’échec et la frustration de l‘ambition déçue.



Il retranscrit parfaitement ce désir d’exister propre aux demi-célébrités : leur narcissisme et leur incertitude, dans un milieu où le talent compte moins que les relations, où chacun veut avoir droit à son quart d’heure de gloire, se croit arriver dès le premier succès venu, affiche sa notoriété - aussi faible soit-elle - et cherche à en profiter.



𝑮𝒆́𝒓𝒐̂𝒎𝒆 𝒆𝒕 𝑱𝒆́𝒓𝒐̂𝒎𝒆 a été publié en mai 2023 par les excellentes éditions du Cherche Midi.
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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La leçon d'élégance

Entamons cette année 2022 sous le signe de l'élégance !

Quel que soit le siècle, la décennie, elle prend une forme différente. Polymorphe, l'élégance est un geste, un vêtement, un langage, une parole, une conduite......



Quinze textes d'auteurs qui racontent comment elle se révèle chez des chanteurs, écrivains, réalisateurs.



J'ai apprécié différemment certains textes, ai découvert des hommes dont j'ignorais l'existence, ai été touchée par certains passages du livre et certaines vies.



Je n'avais pas réfléchi une seule seconde à la façon dont se finirait ce livre. Et voilà que j'ai refermé cette parenthèse d'élégances émue par les 5 dernières pages qui m'ont laissée songeuse, immobile de longues minutes.



Très belle lecture.



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