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EAN : 9782234062313
408 pages
Stock (04/02/2009)
3.15/5   27 notes
Résumé :
L’intrigue se fonde sur des événements réels. Elle commence à l’automne 2004 et s’achève au printemps 2005. Pascal est marié, père de deux enfants. Il travaille dans la finance, asset manager dans une grande banque qui risque de fusionner avec un groupe italien. Une concurrence sauvage sévit entre collègues, prêts à tout pour échapper au plan social qui s’annonce. L’un d’eux, Lionel Ruszczyk, choisit Pascal comme souffre-douleur. Il l’humilie et déstabilise ce tranq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Imaginez, vous vivez dans un appartement de standing de la banlieue parisienne, avec votre petite famille, une femme active et dynamique, une fille délicieusement douée au collège et un fils au lycée en pleine crise d'adolescence. Imaginez, vous êtes cadre supérieur dans une entreprise de la finance, qui s'apprête à connaître une fusion qui donnera une impulsion supplémentaire au détriment de l'emploi de certains de vos collègues ou peut-être du vôtre. Enfin, imaginez, vous appartenez à une société où l'ultra-médiatisation des nouvelles accentue leur caractère morbide et développe un sentiment personnel d'angoisse permanente. Tout cela, pour Pascal, le personnage principal du roman de Mathieu Jung, c'est son quotidien. Les menaces sanitaires, sociales, voire climatiques le déstabilisent. Il perd ses repères. Va-t-on cambrioler son appartement ? Sa femme a-t-elle un amant ? Son fils est-il un danger pour sa quiétude et son bien-être physique et mental ? Risque-t-il son emploi parce que ce butor et misogyne de Lionel est, semble-t-il, bien vu par la direction ? Il se sent mal, agressé, par son environnement proche. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la télévision, la radio et les journaux l'affirment, et Pascal en a la confirmation tous les jours. Nous vivons dans un monde dangereux.
Pascal ne sait pas comment agir vis-à-vis des autres qui, par leur comportement avéré ou non, le pousse dans ses retranchements psychologiques. Comment répondre à ces menaces, diffuses, notamment celle de son fils au comportement rebelle qui alourdie l'ambiance du foyer, chaque soir à la maison. Malheureusement, Pascal s'enfonce, pris par une spirale maladive, hypocondriaque. Il sait qu'il doit réagir et prendre les mesures préventives qui s'imposent, en appliquant le principe de précaution.
Ceux qui connaissent ou ont connu un environnement similaire à celui de Pascal se retrouveront dans cette lecture. A notre tour, nous sommes imprégnés par l'angoisse et la déstabilisation créées par l'auteur. C'est toute la force de ce roman. Il est vrai, comme le font remarquer des critiques précédentes assez dures, il n'y a pas d'histoire extraordinaire. La tragédie se déroule dans une vie normale et c'est avec une fin « classique », comme on en trouve dans les drames gréco-romains repris dans les pièces de Racine, que s'achèvera le roman. La difficulté du roman n'est pas dans sa lecture. C'est dans la nécessité d'attaquer ce livre avec un moral du moment robuste et au beau fixe, car, on peut parfois se sentir, comme Pascal, débordé par son caractère anxiogène. C'est la seule « précaution » que je vous recommande de prendre.
Bonne lecture !
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Le roman, écrit à la première personne, nous compte, sur une période d'environ un an, le quotidien de Pascal, un Mr Toutlemonde de la classe moyenne supérieure. le récit est éminemment inscrit dans son époque et dans l'actualité, ce qui ancre l'histoire dans la réalité historique de la fin 2004, début 2005, avec les références aux Raz-de-marée en Thaïlande ou aux manifestations estudiantines de Mars 05. Cet ancrage dans l'actualité est aussi présent à un niveau plus micro-sociétale, à travers le compte rendu de certains fait-divers beaucoup plus confidentiels. Petits faits souvent insignifiants en apparence mais qui véhiculent tous une notion sous-jacente de dangers aussi mortels qu'imprévisibles… Car là est bien le principe du livre que d'évoquer la présence quotidienne, endémique, mais surtout inévitable de menaces létales diverses et variées qui tourneront bientôt à une certaine obsession pour le héro.

Le talent de l'auteur réside en grande partie dans sa faculté à nous faire nous identifier à son héro. Ainsi, lorsque celui-ci se trouve confronté à une forme de harcèlement de la part d'un de ses collègues, l'auteur parvient sans mal à nous faire éprouver quelques détestations pour le butor en question. de même, à travers les yeux du héro, le livre aborde certaines questions sociétale (banlieues, échec de l'intégration, éducation…) mais en privilégiant l'approche individualiste plutôt que la vue d'ensemble. Ces mêmes problématiques prenant du même coup un aspect plus réel, plus inquiétant. Nous suivons la vie quotidienne de cet homme mais c'est surtout sa perception de plus en plus déformée de la réalité qui nous est montrée, un quotidien vu comme de plus en plus agressif, oppressant. Un quotidien qui devient enfer, et comme nous le disais Sartre, d'ailleurs cité dans le livre sur ce topique même : « L'enfer c'est les autres »…

Car nul doute que l'enfer dans lequel Pascal, à l'instar du héro de Dante, s'enfonce inexorablement est bien celui constitué par des interactions interpersonnelles vécues de plus en plus comme de véritables agressions. Comme celui de Dante, l'enfer de Pascal comporte plusieurs cercles concentriques, le monde en général, la France, la Région Parisienne, son lieu de travail, sa famille…et plus on progresse à l'intérieur des cercles plus la menace semble importante. Au fur et a mesure que l'intrigue se noue, le quotidien perd de sa tangibilité, les faits perdent de leur substance, nous parvenant à travers le prisme déformant d'une perception de plus en plus émotionnelle du héro…vers le dénouement tragique attendu.

Par certains aspects, le livre n'est pas sans rappeler l'excellent « American Psycho » de Bret Easton Ellis. Mais si la folie de Patrick Bateman procède d'un complexe de supériorité exacerbé qui en fait un prédateur, celle de Pascal est, à l'inverse, issue d'une propension tout aussi imprescriptible à se placer en victime désignée. Victime qui réagira aux agressions réelles ou supposées par un reflexe d'autoconservation dévastateur.

« le Principe de Précaution » propose donc une folie plus ordinaire que celle de Bateman, tout comme la vie de Pascal est plus ordinaire…Une folie qui en est presque plus dangereuse et inquiétante car potentiellement plus présente dans notre quotidien même. Une oeuvre que d'aucuns trouveront sans doute un peu dérangeante dans certains thèmes développés et surtout dans son final brutal, mais une oeuvre admirablement maitrisée par l'auteur, et un vrai plaisir de lecture.
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J'ai acheté ce livre pour 2€50 dans une grande bibliothèque, au hasard, sur la foi de la 4ème de couverture qui annonçait un roman donnant un point de vue acide mais réaliste sur la société.
Au lieu de cela, j'y ai découvert une prose inintéressante, multipliant les tentatives maladroites de former de belles phrases, au service d'un scénario inexistant, plat au possible, sans réel enjeu ni véritable évolution.
Par-dessus tout, j'y ai fait la connaissance de personnages agaçants et manichéens à travers qui l'auteur noie son roman sous des litanies tantôt racistes, homophobiques ou machistes. Summum du pathétique et de la frustration, le personnage principal, un asocial absolu complètement à côté de la plaque, navigue à travers les pages en nous offrant ses analyses ridicules de la société qui l'entoure.

On notera la tentative de proposer une fin percutante, tentative échouant lamentablement car, après tout, lorsqu'il y a si peu d'enjeux à l'histoire que seules 2 fins sont possibles, il semble évident que cela ne sera pas celle que l'auteur a maladroitement passé l'intégralité du livre à nous suggérer.

En bref, en lieu et place d'un roman acide et réaliste, il s'agit ici d'une succession de phrases asociales et néfastes.
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L'histoire est banale, en fait trop banale. Tellement habituelle que cela semble inintéressant pour un livre. Un homme, marié, père de famille, banlieusard raconte ses journées. Alors oui il ne se passe pas grand chose, du moins au début.

Au fil des pages je suis entrée dans l'histoire. J'ai appris à connaître ce Pascal, ses collègues, surtout son collègue insupportable, son fils ado chiant en recherche d'une identité. Une vie vraiment banale. Las. le personnage nous ressemble en quelque sorte. Nous les personnes dans les transports, toujours à la même heure, toujours le même wagon, avec le 20minutes à la main, mangeant toujours à la même heure avec les mêmes personnes. Ces rituels machinaux. Ces habitudes qu'on essaye constamment de changer.

C'est une image réelle et très fidèle du travailleur d'aujourd'hui, avec la pression au boulot, les problèmes de famille etc etc. Mais voilà, il est vraiment trop imprégné des faits divers en tous genres que la France a connu ses dernières années. Il en crée des psychoses, des pensées noires. Sa vie bascule, son esprit aussi.

La fin de ce roman m'a laissé coi, totalement. Je suis restée là avec mon livre et la claque que je venais de prendre. J'ai eu l'impression de finir un roman de Nothomb. On sait qu'il va y avoir une fin, on la devine, on se trompe et d'un coup dans les toutes dernières lignes elle nous explose à la figure. Et on se dit qu'on a rien vu venir.

J'ai été interloqué par ce livre, il a posé en moi beaucoup de questions. Il faut lire ce livre avec du recul, ne surtout pas le prendre au premier degré, sinon on se lasserait de suite. Et on ne comprendrait pas le message de l'auteur. toujours regarder l'autre, l'observer, et communiquer.
C'est une image tellement réelle de l'homme français actuel banlieusard qu'elle en est effrayante. Au départ, je pensais dire "parodie", mais non, parce que l'histoire et la fin sont trop graves pour parler de parodie. L'humour est tellement noir.

A conseiller sans aucun doute. Il me tarde de découvrir les autres livres de cet auteur, qui a une très bonne façon d'observer et de narrer l'individu!
Lien : http://echappeesculturelles...
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Génial, tout simplement ! Je ne sais ce que j'admire le plus dans ce livre : sa profonde originalité, l'élégance de son style, son humour délicieux, sa liberté de ton, l'audace avec laquelle il met en scène un personnage has been et décalé, ses réflexions sur notre société… Ce livre m'a plus dès la première page, dès les premières lignes. C'est si difficile de réussir un roman sans véritable intrigue ; mais lorsque ce type de roman est réussi, alors c'est souvent magnifique.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
le principe de précaution [...] un nouveau droit de l'homme et du citoyen, celui pour chaque individu de "vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé".
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Je m'aperçus déprimé, que je partageais de nouveau l'opinion de la raclure.
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- Tu tiens un discours lepéniste!
- Ah bon? Pourtant normalement je suis plus intéressé par le pénis! a rétorqué Lionel du tac au tac.
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Vidéo de Matthieu Jung
Matthieu Jung vous présente son ouvrage "Triangle à quatre" aux éditions Anne Carrière. Rentrée littéraire janvier 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2284912/matthieu-jung-triangle-a-quatre Notes de musique : Free Music Archive
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