Hannah vit, s’ancre, et ensemble nous partageons les mêmes plaisirs, ce que nous savons faire le mieux : boire, de bar en bar, nous livrer l’un à l’autre, explorer l’existence et absorber ses sucs.
Et puis, comme on ne vit bien qu'entouré, puisqu'il n'y a d'épanouissement que dans les vécus partagés, je fais dans le texte comme dans la vie : je côtoie, je fréquente, bref, je m'ouvre à l'autre.
J'ai donc choisi de ne plus avoir de chemin fixé, d'accepter seulement ce qui me semblerait le plus juste, le plus approprié, sans a priori ni tabou. Et depuis la route s'étend, à perte de vue, sans terme, et qui ne s'arrêtera qu'avec la mort.
Le silence c'est le dernier bruit qu'autorise la mort. Interminable silence qu'aucun cri, aucun appel ne peut briser. Le silence est un hurlement que laisse le disparu, l'ultime message adressé aux survivants. Au-delà, il n'y a que l'oubli.
Des professionnels de l'urgence, qui font ce métier parfois depuis plus de vingt ans, expriment quelque chose de l'ordre de l'ineffable; de ce tunnel ils rapportent un fardeau qu'aucune parole ne peut alléger.