Maud Brunaud

Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. 

Si vous n'êtes pas capable d'un peu de sorcellerie, ce n'est pas la peine de vous mêler de cuisine.

Solange n'a pas voulu quitter la soirée immédiatement après son arrivée.
Pour éviter les commérages qui ne manqueraient pas ,Je l'ai donc entraînée vers les toilettes où j'ai sorti mon kit de survie ( ma trousse à maquillage) grâce auquel je lui ai refait une mine parfaite.Ensuite j'ai commandé un verre de champagne ( qui m'a coûté un bras ce n'était pas franchement le thème de la soirée ) que je lui ai apporté dans notre nouveau QG et qu'elle a vidé.....cul sec.C'est à ce moment -là que je me suis rendue compte que les choses n'allaient décidément pas et que le problème était grave.J'ai eu beau l'interroger afin de savoir ce qui s'était passé exactement dans le centre de cure; elle n'a pas pipé mot sauf pour me remercier.....(Page 109).

J'aurais pu m'en sortir.Tout avait si bien commencé! On ne compte plus les personnes de mon âge et d'autres plus âgées d'ailleurs,people ou pas,qui ,tout à coup, changent de cap,s'envolent vers un horizon plus propice,vers un espoir plus palpable ,vers une vie plus en adéquation avec leurs réelles aspirations.On ne compte plus ,non plus ,le nombre de numéros de Psychologies Magazines qui mettent en couverture ces changements radicaux ! Du trader dans ses tours jumelles à l'humoriste made in France,de la star de cinéma en Italie à l'antiquité aux Puces de Saint -Ouen, de l'agent administratif à la spécialiste du comportement des gorilles au Congo,on a tous en tête des personnes qui ont su recréer dans un univers bien différent de celui qui les avait vu naître. ( Page 13).

"Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si impossible soit-il, est nécessairement la vérité." Je ne cesse de ressasser ces mots dans ma petite cervelle de piaf. Ils se mélangent avec ceux du dernier message du corbeau.

A la révolution française, le Berry disparaît pour laisser place aux départements de l'Indre ( la Bas-Berry incluant la Brenne) et du Cher ( le Haut-Berry enrichi de Saint-Amand-Morond et de ses alentours ) qui reprennent approximativement ses limites.

« Depuis que je suis en Berry je vois vraiment « mieux ». Je vois les gens, les paysages, les instants de bonheur aussi fugace que des bulles de savon. Je pense que cela faisait des années que je n’avais pas vécu chaque jour aussi intensément, avec l’intime conviction d’avoir une place à trouver et d’avoir envie de la chercher. »

« De chaque côté, les cimes des arbres tentent d’embrasser leurs voisines et nous sommes protégées par cette nature bienveillante qui s’éveille sous les rayons du soleil. »

« Quand je lui demande si elle a un portable, elle fait non de la tête. C’est pire que ce que j’imaginais. Ce sont des monstres ici, ce n’est pas possible de vivre dans une déchéance comme celle-là ! ».

« Et là, je voudrai mourir...de honte, d’effroi, peu importe, mais que ça aille vite.
Je suis en Berry.
Montipouret.
Village improbable de 500 âmes.
Je suis de retour chez moi. »

Parfois, ça ne sert à rien de penser de trop. Ça épuise la tête !

Geoffrette, sincèrement, tu dois te tromper. Je sais que ça part d'une bonne intention, mais ne te tracasse pas avec ça, je t'assure. Lui et moi, ce n'est même pas que ce ne soit pas possible, c'est "contre nature", tu vois. C'est comme si Voldemort voulait sortir avec Minnie ou que Freddie comptait fleurette à Charlotte aux fraises.

Les enfants ne sont jamais assez grands pour juger des actes de leurs parents.

Pour moi, un chien comme un chat, un oiseau ou un furet, n’est pas un accessoire de mode. C’est un être vivant. Humain.

La place du Marché est bondée, comme à son habitude. Les commerçants traditionnels sont là et les promeneurs se réunissent par petits groupes en échangeant des nouvelles de la famille, leur panier à la main. Il fait plutôt beau. [...]
Ce matin, tout est normal... à une exception près. Il y a un intrus ! Là, à deux pas du resto, juste sous mes yeux ! En une seconde, je cerne le problème et imagine avoir la solution en poche... sauf qu'on a pas le droit d'utiliser un bâton de dynamite en plein centre-ville. Dommage, cela m'aurait fait gagner du temps, car le loup est dans la bergerie.

Je déteste les monuments aux morts. Nul besoin de socle ou de tombe, les morts se portent en nous. Tout cela tien bien plus de la politique que de la religion, du symbole que du respect. la mémoire ,n'est pas de béton, elle coule dans notre sang. Elle le devrait en tout cas.

Bon. Bon. Bon. Il s'avère que la réaction que j'ai eue il y a trois jours n'était, semble-t-il, pas très appropriée, et ce n'est pas parce que j'ai décidé de m'exprimer et de libérer mes chakras que je dois me montrer vulgaire et immature.

Ils continuent d'évoquer les festivités à venir et je m'éloigne un peu de leurs discussions, même si je continue à les noter sans sourciller. J'ai toujours eu une certaine facilité à m'évader tout en donnant l'impression que je suis toujours connectée aux autres. Je pense à tout ce que je voudrais faire si Constance m'en donnait la liberté, au restaurant, aux plats que je réalise, trop souvent, avec automatisme.

Nous nous lançons de timides sourires et nous embrassons rapidement sur les joues. Nous sommes tendues… comme un marcel trop petit sur les pectoraux de Dwayne Johnson. Cette image, absolument inappropriée, me détend pourtant.