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Citations de Maurice Rajsfus (60)


En exergue : De Simone de Beauvoir , dans sa préface à " Treblinka " de J . F . Steiner :

La collusion avec les allemands des notables juifs constituant le Judenrat est un fait connu qui se comprend aisément : en tous temps, en tous pays ( à de rares exceptions près ) , les notables collaborent avec les vainqueurs : affaire de classe .
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Extraits d'entretiens avec l'auteur :
- Tu es un historien contesté par le système ?
- Bien sûr , parce que je ne suis pas issu de l'institution des historiens , et pour leur faire un pied de nez ( j'ai quitté le collège à 14 ans ) en 1992 , j'ai passé un doctorat d'état de sociologie .
- Tu as été parmi les premiers à travailler sur la police de Vichy ?
- J'ai été le premier . Mon premier papier sur ce thème a été publié dans " Le Monde " le 9 juillet 1982 . Il était intitulé " 40 ans après , je n'ai pas oublié " . C'était la première fois que la presse française publiait un papier sur le rôle de la police sous l'occupation . Avant , c'était tabou .
- Quant à la police actuelle ?
- On a pas tiré les leçons de l'histoire . Il n'y a jamais eu de procès de l'institution policière pour son rôle sous l'occupation . Ce qui a permis à De Gaule , 6 semaines après la libération de Paris , de décorer la police de la fourragère rouge , pour avoir pris la préfecture de Paris le 19 août 1944 , à la 25 ème heure .
- Et aujourd'hui ?
- Le policier de 2006 , il n'en à rien à faire de savoir ce que devient la personne qu'il arrête , pas plus qu'en 42/43 pendant les rafles . Il y a une différence notable quand même , qui est très importante à mon avis : c'est qu'à l'époque le policier était un pauvre type qui n'avait que le certificat d'études et qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez , et qui réprimait l'étranger parce que dans la police , on aime pas les étrangers .
Il faisait 15 jours d'école de police . Maintenant , on entre dans la police avec un niveau bac , on fait un an d'école de police , et on est censé , en sortant , n'être ni raciste , ni brutal , ni sexiste .... Quand les flics nous ont raflé en 1942 , ils ont été violents , ils ont été ignobles , mais ils ne nous ont pas traité de sales juifs . Quand ils traquent les mômes dans les banlieues maintenant , ils les traitent de sales bougnoules . Çà veut dire que qualitativement parlant , ça ne s'est pas arrangé .
- Quel regard tu portes sur la société quand tu observes les 30 dernières années ?
- J'essaie de mettre des lunettes grossissantes pour voir comment ça se passe . Ce n'est pas rassurant , il y a de moins en moins de projets collectifs . Chacun se replie sur son petit pré carré . Avant de songer à faire la révolution , il faudrait réveiller les vieilles solidarités , ça serait déjà un premier pas très important .
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La première guerre mondiale n'était en rien un conflit idéologique . la France et l'Allemagne se ressemblaient aussi bien en matière de développement capitaliste que par leur volonté d'étendre plus encore un empire colonial significatif . Sur ce terrain , d'ailleurs , la France des droits de l'homme était en avance sur l'Allemagne impériale . Celle-ci , en revanche , dominait nettement les autres nations européennes dans le domaine des avancées sociales . Dans ce nouveau choc entre les deux grandes puissances continentales , il s'agissait plus surement d'une guerre d’intérêts , d'influence , classique finalement . Le but premier était d'écraser le voisin pour conquérir de nouveaux marchés , d'autres colonies
L'ennemi héréditaire ressemblait plutôt à un concurrent économique , l'Allemagne reprenant le rôle jadis tenu par l'Angleterre , cette " perfide Albion " qui avait maintenant des intérêts communs avec la France tout en surveillant jalousement son propre empire colonial .
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"Le char ne peut presque rien contre un fantassin, cachez-vous, il ne vous verra pas"
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Mauvais signe. On voit de moins en moins d'étoiles jaunes sur les vêtements, dans les rues de Paris. Ce n'est pas étonnant. Les rafles n'ont jamais cessé et nombreux sont aussi ceux qui se cachent, ne sortent plus de chez eux, ou sont partis se réfugier dans la zone sud de la France, là où le danger paraît moins grand. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle il y a de plus en plus de policiers et de gendarmes dans les gares pour contrôler les voyageurs. On ne voit que rarement les soldats et les policiers allemands se livrer à cette traque. Sans doute font-ils confiance aux policiers français pour faire cette sale besogne.
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C'est une situation curieuse. En fin d'après-midi, David retourne chez lui sous la protection des soldats car il peut toujours y avoir un attentat.
Et, lorsque Moussa quitte cette école aux murs délabrés, les soldats israéliens sont également visibles sur sa route... mais c'est pour le surveiller.
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Comme le dit une vieille chanson du folklore yiddish :
"Oh comme je suis devenu vieux rapidement.
On ne m'a pas laissé le temps de rester un enfant.
Les jeunes années s'en sont allées.
Oh , comme je suis devenu vieux rapidement..."
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Du rêve tranquille, dont on aimerait qu'il se prolonge , au cauchemar qui ne cesse de vous tenailler, la frontière est pourtant bien mince, mais l'on ne se souvient avec précision que de ces images d'horreur qu'il est possible de restituer le lendemain. On ne peut faire durer un rêve, alors que le cauchemar ne cesse de vous traquer implacablement. (p.193)
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A cette époque, sans bien le formaliser encore, j'avais l'impression que la « réparation » se situait dans un tout autre domaine : l'édification d'un monde meilleur, et en tout cas différent.  (p.187)
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Je ne commencerai à être apaisé que le jour où l'ordre ne sera plus assuré par des « professionnels » au pouvoir discrétionnaire , mais par des citoyens délégués à cette « fonction » pour une période limitée, avant d'être affectés à d'autres tâches.  (p.183-184)
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Il y a entre la police et moi un vieux compte qui ne sera jamais réglé.  (p.183)
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Toute société qui commence à donner trop d'importance à la police, à lui consentir des droits plutôt que de lui imposer des devoirs, est condamnée, à terme, à devenir de plus en plus répressive. (p.166)
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Le moindre petit caillou niché au fond d'une poche, peut représenter un instant de mémoire absolu. On s'est baissé pour le ramasser, le nettoyer, puis l'oublier, avant de le retrouver avec un certain ravissement.  (p.34)
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Je ne crois donc pas, me risquant seulement à avoir des convictions, lesquelles ne peuvent être définitives.  (p.12)
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Parmi les demandes de dérogations, certaines relèvent du mauvais goût. C’est le moins que l’on puisse dire à propos de la démarche émanant de la célèbre Colette. Que la romancière fasse tout son possible pour protéger son mari, Maurice Goudeket, qui est juif, rien que de naturel. C’est ainsi que le 12 décembre 1941, après que son mari a été arrêté lors de la rafle des «notables» du judaïsme français, Colette alerte ses relations : Sacha Guitry, mais aussi Brasillach et Drieu La Rochelle, et obtient la libération de Maurice Goudeket.
Colette qui, à cette époque, est dans le besoin, dit-elle, collabore au Petit Parisien, à Image de la France ou même à Gringoire, hebdomadaire antisémite, et enverra sa prose, un peu plus tard au journal de la Milice de Darnand, Combats. C’est à cette époque que l’auteur à succès écrit au ministère de l’intérieur, le 31 mai 1943, pour solliciter une dérogation au port de l’étoile jaune pour Maurice Goudeket. Lettre édifiante s’il en est :
« J’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance que mon mari, Maurice Goudeket, Israélite français, (…) soit dispensé du port de la l’étoile de Sion. (1)»
(...)
« Je me permets d'ajouter que mes livres et ma personne ont toujours reçu, en Allemagne, l'accueil le plus favorable (tournée de conférences à Berlin, Vienne). D'autre part, les autorités occupantes m'ont témoigné ici, chaque fois que l'occasion s'en est présentée, le maximum de courtoisie et de bienveillance. L'an dernier, le Pariser Zeitung me prodiguait des éloges sans restrictions. »

Note de bas de page : (1) C’est cette même formule qui est utilisée par les porte-plume de l’extrême droite.

700 - [Le Livre de poche n° 7733, p. 113-114]
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D'excellents Français, comme on dit, sont agacés par la 8e ordonnance. Il s'agit, fréquemment, de protéger de l'opprobre de bons serviteurs de l'Etat, tellement appréciés de Vichy. Il ne faut pas oublier que si le gouvernement a ses bureaux dans la célèbre ville d'eaux, les services des ministères sont demeurés à Paris, comme si rien ne séparait les deux zones. Il y a donc des fonctionnaires dont il faudrait protéger les épouses.

699 - [Le Livre de poche n° 7733, p. 106]
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7 juin 1942 (première journée du port obligatoire de l’étoile jaune) : Vers 16 heures, le commissaire de police du 2e arrondissement signale à ses autorités qu'il a fait son devoir : « Le Juif français Svartz, Georges, né le 8-8-1925, à Paris, 12e, célibataire, demeurant chez ses parents, portait un papillon papier "on naît comme on est" placé à côté de l'étoile jaune. Il a prêté une étoile juive au Français aryen Rebora. Svartz mie à ma disposition ce jour. »

698 - [Le Livre de poche n° 7733, p. 79]
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Au Luxembourg, c'est dès le 29 juin 1941 que le port d'un brassard jaune est imposé aux Juifs, l'étoile jaune n'apparaissant que le 14 octobre. L'étoile jaune sera introduite aux Pays-Bas le 27 avril 1942 et en Belgique le 21 mai suivant.
Note de bas de page : Jean Foirien de Rochesnard rappelle qu'en réplique à l'obligation faite aux Juifs des Pays-Bas de porter l'étoile jaune, la résistance néerlandaise mettait en circulation un badge imprimé figurant une étoile jaune portant l'inscription "Juifs on non-juifs, portez l'étoile !". Une telle initiative n'a jamais été imaginée par les différentes composantes de la résistance française.

696 - [Le Livre de poche n° 7733, p. 53]
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Le 24 juillet Roger Langeron (préfet de police à Paris en 1940) note, après une rencontre avec Boenelburg, qui commande la Gestapo à Paris : "La Gestapo est maintenant solidement installée à Paris. C'est elle que je dois m'efforcer de surveiller..."
Le 8 août Langeron note : "La préfecture de police a arrêté quatre vendeurs du Pilori, qui avaient pénétré dans les magasins juifs et renversé les comptoirs et étalages". Il s'agit ici des fines équipes de Robert Hersant qui, à cette époque, s'était fait une spécialité d'agresser les vendeuses de magasins juifs des Champs-Elysées.

695 - [Le Livre de poche n° 7733, p. 16-17]
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Pour être encore bien dans sa peau, il suffit de mettre entre parenthèses les petites douleurs, oublier que l'on a été opéré de la cataracte sur les deux yeux, mais bien plutôt continuer à collectionner les satisfactions occasionnelles et l'espoir de l'avènement d'une société meilleure.
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