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Citations de Melanie Raabe (83)


Non seulement Norbert est notoirement colérique, mais c’est aussi la personne la plus gentille que je connaisse. Il est capable de s’emporter sur n’importe quel sujet : les politiciens, toujours plus idiots, le milieu de l’édition, qui tombe de plus en plus bas, ses auteurs, toujours plus cupides. Le monde entier connaît les explosions de colère de Norbert et ses tirades passionnées, qu’il aime agrémenter à ses moments les plus bouillants de jurons venus du sud de la France, où il habite une partie de l’année : putain ! merde ![1], ou les deux combinés quand la situation est particulièrement grave.
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Notre corps remplace ses cellules en permanence, les échange, les renouvelle. Au bout de sept ans, on est en quelque sorte tout neuf. Je sais des choses de ce genre. Ces dernières années, j’ai eu sacrément le temps de lire.
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Des vraies questions. Il n’y a que moi qui puisse le faire, et je ne peux le faire que seule. De toute façon, si j’entraînais quelqu’un avec moi dans cette histoire, je sais pertinemment que ce serait par peur et par égoïsme. Victor Lenzen est dangereux. Je ne veux pas qu’il soit en contact avec des gens que j’apprécie et que j’aime. Je ne peux donc compter que sur moi-même.
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L’imagination est une chose formidable, si formidable que, grâce à elle, je gagne beaucoup d’argent. Tout ce que j’ai écrit jusqu’à présent était aussi éloigné que possible de ma réalité et de moi-même. Il est donc étrange d’inviter à présent d’autres personnes dans ma vie. Je me rassure en me disant que ce ne sont pas réellement des scènes de ma vie, mais une réalité décalée dans laquelle je me plonge.
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Je vais défier le meurtrier de ma sœur, et ce avec les seuls moyens dont je dispose : ceux de la littérature. Je vais lui jeter mon livre à la figure et le regarder dans les yeux. Et je veux qu’il me regarde lui aussi dans les yeux et sache que je vois clair dans son jeu, même si je suis la seule. Je vais confondre Victor Lenzen, et je vais découvrir d’une manière ou d’une autre pourquoi Anna est morte.

Voilà le travail de titan auquel je dois me consacrer : travailler à un roman policier dans lequel est décrit un meurtre identique dans les moindres détails à celui de ma sœur.
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Pendant de longues années, le monstre m’a poursuivie jusque dans mes rêves, et maintenant, le voici devant moi, qui me tend la main. Je refoule l’instinct qui me commande de prendre la fuite en hurlant, de disjoncter. Je n’ai pas le droit d’hésiter ni de trembler. Je vais le regarder dans les yeux et parler clairement et distinctement. C’est ce que j’ai prévu, ce à quoi je me suis préparée. Le moment est venu et, maintenant qu’il est là, il me paraît presque irréel.
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Parfois, il arrive que, en regardant dans le miroir, je ne me reconnaisse pas. Dans la salle de bains, je m’observe. Je ne l’ai pas fait depuis longtemps. Bien sûr, je jette un œil dans la glace matin et soir, quand je me brosse les dents ou me lave le visage. Mais, en général, je ne regarde pas réellement. Aujourd’hui, c’est différent.
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La musique, c’est mon refuge. Les films sont mon passe-temps, les livres mon grand amour, ma passion. Mais la musique est mon refuge. Quand je suis joyeuse ou détendue, ce qui, je dois le reconnaître, arrive rarement, je mets un disque qui l’est aussi − d’Ella Fitzgerald, peut-être, ou bien de Sarah Vaughan –, et j’ai presque l’impression que quelqu’un se réjouit avec moi. Au contraire, lorsque je suis triste et abattue, Billie Holiday ou Nina Simone le sont avec moi, et parfois elles me consolent peut-être même un peu.
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Je vais écrire un nouveau livre, intégrer les événements de l’époque à un roman policier.

Un appât pour le meurtrier et une thérapie pour moi.

Le poids qui m’écrasait a disparu, libérant mon corps. Je sors de ma chambre, mes membres m’obéissent de nouveau. Je vais dans la salle de bains et passe sous la douche, puis je me sèche et m’habille, pénètre dans mon bureau, allume mon ordinateur et commence à écrire.
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Il est journaliste, et moi, je suis un auteur célèbre, connu pour être inaccessible, que tous les grands magazines et chaînes de télévision d’Europe supplient depuis des années de leur accorder une interview. En particulier lors de la publication d’un nouveau livre.

Je pense de nouveau à ma discussion avec la psychologue et au conseil qu’elle m’avait alors donné.

— Vous ne faites que vous torturer vous-même, Linda.

— Je n’arrive pas à stopper ces pensées.

— Si vous avez besoin d’une raison, alors inventez-en une. Ou écrivez un livre.
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Le visage du journaliste des informations surgit devant mes yeux et un déclic se fait dans mon esprit. Brusquement, je réalise que je viens de passer plusieurs heures en état de choc.

À présent, j’y vois clair. L’homme de la télé, celui dont l’image m’a tant bouleversée, était réel.

Ce n’était pas un cauchemar, c’était la réalité.

J’ai vu le meurtrier de ma sœur. Cela a beau remonter à douze ans, je m’en souviens avec exactitude. Je prends violemment conscience de ce que cela signifie.
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Je m’appelle Linda Conrads. Je suis écrivain. Je m’astreins à écrire un livre par an. Mes romans ont beaucoup de succès. Je suis aisée. Ou plutôt : j’ai de l’argent.

J’ai trente-huit ans. Je suis malade. Les médias font des conjectures sur une maladie mystérieuse qui m’interdirait de me déplacer librement. Je n’ai pas quitté ma maison depuis plus d’une décennie.
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Cette image, ce visage, je ne le supporte pas. Je veux détourner les yeux mais c’est impossible, je suis comme pétrifiée. Je ne veux pas regarder plus longtemps mais j’y suis obligée, je ne peux pas faire autrement, mes yeux sont braqués sur la télé, je suis incapable de regarder ailleurs, je ne peux pas, mes yeux sont grands ouverts et je le fixe, le monstre de mes rêves, et j’essaie de me réveiller. De mourir et de me réveiller comme je le fais toujours quand je vois le monstre directement devant moi, en rêve.

Mais je suis déjà éveillée.
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Les réalités du monde du dehors, le vrai, racontées par la voix des informations, les guerres, les catastrophes, les horreurs que j’aurais tellement aimé cacher pour quelques jours, ont pénétré mon esprit et m’ont volé toute légèreté en un éclair. Le feeling italien a disparu, le voyage est fichu. Demain matin, je retournerai dans ma vraie chambre à coucher et je rangerai tout le bazar italien. Je frotte mes yeux irrités par la luminosité de la télévision. Le présentateur du journal a quitté le Proche-Orient et parle maintenant de politique intérieure. Résignée, je le regarde. Mes yeux fatigués larmoient. L’homme a fini de réciter son texte et on passe à une retransmission en direct depuis Berlin. Un journaliste, devant le palais du Reichstag qui se dresse dans l’obscurité, majestueux et comme fortifié, raconte je ne sais quoi à propos du dernier voyage à l’étranger de la chancelière.
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Mes rêves étaient toujours joyeux et lumineux au début, mais ils finissaient systématiquement par se teindre comme du papier buvard trempé dans de l’encre noire, d’abord presque imperceptiblement, très progressivement. Dans la forêt tropicale, les feuilles tombaient et les animaux se taisaient. Le verre coloré devenait soudain tranchant, on s’y coupait les doigts, le ciel prenait un ton framboise inquiétant. Et tôt ou tard, il apparaissait. Le monstre. Parfois juste comme une vague impression de menace que je ne pouvais pas vraiment saisir, parfois à la limite de mon champ de vision, comme une ombre. Parfois il me poursuivait, et je courais sans me retourner parce que je ne pouvais pas supporter la vue de son visage, pas même en rêve. Si je regardais le monstre en face, je mourais. Chaque fois. Je mourais et je me réveillais en cherchant mon souffle, comme quelqu’un qui se noie. Et puis, les premières années, quand les rêves venaient encore, il était difficile de repousser les pensées nocturnes qui se posaient sur mon lit comme des corneilles. Alors je ne pouvais pas faire autrement. Quelle que soit la douleur provoquée par les souvenirs, dans ces moments-là, je pensais à elle, à ma sœur.
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Dans mon monde, il n’y a pas de terre, pas d’arbres et pas de pelouse, pas de lapins et pas de rayons de soleil. Les gazouillis d’oiseau sont enregistrés, le soleil vient du solarium de ma cave. Mon monde n’est pas grand, mais mon monde est sûr. Du moins, c’est ce que je croyais.
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Ce qu'il lui fallait avant tout,c'était une réponse.
Et peut-être encore autre chose:la vengeance.
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Puis lentement,très progressivement,une pensée se détache des autres,se fait de plus en plus sonore,finit par remplir ma tête jusqu'à ne plus laisser de place à rien d'autre:fuir n'a aucun sens.
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Je dévisage l'homme qui est là,devant moi,l scrute à le recherche d'un signe de reconnaissance,ne trouve rien.
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Je suis folle. Ou en train de le devenir. C'est la réalité, c'est ma vie.
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