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Critiques de Mesha Maren (41)
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Sugar run

« Peut-être, pensa Jodi, que la liberté, c'était comme plonger dans l'océan, ou remonter à la surface, plutôt. Elle avait entendu dire qu'on pouvait en mourir, de remonter trop vite. Quelque chose continuait votre sang. »



Dès les premières lignes, le récit s'inscrit dans la lignée du roman noir. Jodi est libérée de prison après 18 ans purgés pour meurtre, plus de la moitié de sa vie. Une vie à reconstruire sur les terres familiale, en Virginie-Occidentale, une promesse à tenir, une société à réintégrer.



Tout l'enjeu du roman est de savoir si, une fois passé le choc de la liberté, Jodi va pouvoir accéder à la résilience et construire la vie de paix et d'amour qu'elle appelle de ses voeux. Challenge d'autant plus difficile que les personnes qui l'entourent sont toutes comme elle border-line : Rickie, le frère de sa petite-amie décédée avant son incarcération, personnage troublé et troublant qu'elle entend « sauver », et Miranda, mère de famille en fuite, complètement paumée, impulsive et charmeuse, avec laquelle Jodi entame une relation amoureuse pas si simple. Tout peut basculer, on sent la tension derrière chaque décision de Jodi, on sent la violence sourde qui peut exploser à tout moment.



Si la construction aurait pu gagner en clarté, le talent de l'auteure est évident au fil de cette lecture. Elle impose un univers très sensible au genre du roman noir américain souvent enseveli sous une avalanche de testostérone. Là, au contraire, on a un vrai point de vue féminin, construit et intelligent, plongé dans une Amérique des marges parfaitement décrite. La société des Appalaches, rongée par la misère, les trafics de drogue et l'homophobie, en proie à l'avidité des compagnies de gaz de schiste, propose un cadre réaliste et dramatique très intéressant à la reconstruction possible de Jodi.



Les meilleurs moments de Sugar run se déploient lorsque l'auteure décrit ce monde qui va mal à travers les yeux de Jodi et son ressenti profond. J'ai senti chacune de ses gouttes de sueur, de ses espoirs, de ses effrois, chaque rayon de soleil que reçoit sa peau. L'écriture de Mesha Maren est d'une grande sensualité et offre au lecteur de superbes pages évoquant avec un lyrisme sobre et juste la nature à laquelle Jodi aspire. Certaines passages sont presque inattendus de tendresse, comme entendre des oiseaux chantés juste après une fusillade.



Un premier roman singulier et sensible comme je les aime.
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Sugar run

Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallmeister...



Après 18 années passées derrière les barreaux de la prison de Jaxton pour homicide, Jodi McCarthy retrouve la liberté. Dix-huit années alors qu'elle avait pris perpétuité. Jugée alors qu'elle n'avait que 17 ans, sa bonne conduite et son casier judiciaire alors vierge, l'État de Géorgie la libère. Sous conditionnelle. Munie d'un simple ticket de bus, elle prend la direction de Chaunceloraine. Là-bas, elle a un truc à y faire avant de rejoindre les Appalaches, là où vit toute sa famille, et là où, notamment, une parcelle de terrain, appartenant à sa grand-mère défunte, l'attend. C'est là qu'elle espère reconstruire sa vie. Mais, en route, elle fait la rencontre de Miranda, une jeune femme de 25 ans, et ses trois garçons. Cette dernière fuit son mari, le chanteur en perte de vitesse Lee Golden, et lutte pour avoir la garde des enfants. Une situation et une femme qui émeuvent aussitôt Jodi...



Comment se reconstruire après avoir passé plus de la moitié de sa vie en prison ? Comment réapprendre la vie en société ? C'est ce que va s'efforcer à faire Jodi McCarthy. Résolue à s'installer sur le terrain de sa grand-mère, des rencontres et des événements vont peu à peu bousculer ses intentions. Notamment Miranda et ses trois garçons qui la suivront ainsi que Ricky, qui n'est autre que le frère de Paula, la femme que Jodi a tuée. Alternant passé, où l'auteure dépeint petit à petit les événements qui conduisent au meurtre, et présent, ce roman est avant tout le portrait de deux âmes errantes et cabossées. Deux femmes touchantes, pleines d'espoir en un avenir plus radieux malgré un passé sombre, des souffrances et un amour interdit. En toile de fond, une nature sur-exploitée par l'Homme. Mesha Maren nous offre un roman à la fois sombre et lumineux, enivrant, à l'écriture délicate et pure...
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Sugar run

Quand Jodi McCarthy quitte enfin la prison de Jaxton après 18 années de détention dues à la mort accidentelle de Paula son amie de l’époque, elle n’a que 35 ans. Un âge où tout est encore possible, y compris de remonter le temps et de reprendre le cours de sa jeunesse interrompue. Et le meilleur endroit pour cela, c’est à Render, en Virginie Occidentale, sur les terres laissées par sa grand-mère qui l’a élevée.



Sa route va croiser celle de Miranda, jeune mère de trois enfants fuyant son mari et son foyer. Deux solitudes désemparées, devenues rapidement des amantes passionnées dans une contrée où il ne fait pas bon coucher avec le même sexe. Rattraper le temps, c’est tirer Ricky, le jeune frère de Paula, des griffes de son père violent ; c’est tenter de retrouver la propriété d’un terrain vendu dans son dos faute de taxes payées ; c’est lutter contre l’exploitation du gaz par fracturation hydraulique qui gangrène chaque jour un peu plus les terres alentours, déstabilisant les écosystèmes naturels ancestraux ; c’est essayer de ne pas abuser à nouveau du crack ou des cachets pour ne pas jouer avec le feu de sa probation.



D’un pitch qui aurait pu laisser augurer un énième livre sur l’improbable quête de la seconde chance et de la réhabilitation, Sugar Run de Mesha Maren -traduit par Juliane Nivelt- se révèle bien plus profond que cela. Alternant les retours en 1988 (qui dévoilent peu à peu le drame de Jodi et Paula) avec le présent, Mesha Maren trace des portraits d’êtres blessés, tentant de se ressourcer dans une nature elle-même attaquée. Avec celui de Jodi en particulier, rejouant sans s’en rendre compte 18 ans après, les mêmes coups de poker qui s’avéreront à nouveau perdants.



L’écriture est belle et sert une atmosphère qui monte crescendo vers une noirceur où la fatalité s’impose, ne laissant pour ultime espoir qu’un retour aux sources de la matrice terrestre. Un premier roman réussi pour une auteure au style singulier et particulièrement attachant, de ceux que l’on a envie de retrouver rapidement…
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Sugar run

« À huit heures et quart, le soleil rouge orangé se coucha sur une forêt de grands pins dont les branches délicates se détachaient telles des griffes sur le ciel écarlate ».

« La route semblait n'avoir qu'une direction , s'enfonçant dans les montagnes jusqu'à ce qu'on se retrouve encerclé , les vastes versants des APPALACHES oblitérant tout le reste » .

« Jodi voulait revoir cet endroit , mais c'était aussi un certain genre de prison , d'une certaine manière , rentrer chez soi, c'était comme disparaître , retomber dans le passé ».



Quelques extraits de ce roman noir, énergique et rythmé , une histoire d'amour, de drame, de rédemption , à l'écriture brute, pure, brûlante , sensuelle, bouleversante de justesse, un style nimbé d'un halo mystérieux , sombre, presque noir , mêlant phares de voiture, rayons de soleil aveuglants, lueurs dorées de l'aube ,motel aux néons clignotants , souvenirs et réalité , donnant un côté à la fois étrange et authentique au roman.



Jodi McCarthy, à 35 ans , a passé la moitié de sa vie en prison , dans les interminables couloirs jaunes de Jaxton.

Libérée au conditionnel , elle part retrouver sa famille dans les collines pourpres des Appalaches , où un bout de terrain l'attend.

Elle espère enfin y reconstruire sa vie .

Pourtant la chance ne lui sourit pas. le sort et les rencontres toxiques s'accumulent .

Elle fait la rencontre de Miranda , 25 ans ,trois enfants, désemparée, en fuite, paumée, impulsive, électrique, charmeuse, au coup de foudre facile.



À sa sortie de prison Jodi semble ailleurs , dépassée, par ce qu'elle n'a pas pu vivre depuis toutes ces années en prison, loin de ses champs , de ses rêves de nature, de vie au grand air, des rêves peut- être impossibles , au fond, touchants d'ignorance et de naïveté .



Elle répète les mêmes erreurs , au risque de s'illusionner et de rejouer un passé contraint et étouffant, comme si elle n'avait rien appris .



L'auteure conte ——-entre passé raconté au présent et présent narré au passé ——-entre les années 1987 et 2007, en chapitres alternés , les amours dangereuses ,nocives ,l'amour brûlant, le désir , les médicaments, le tabac , la brûlure du soleil, la caresse douce de la liberté , la drogue , le portrait flamboyant de deux femmes perdues mais pleines d'espoir, deux âmes errantes, désabusées par la vie mais pétries de projets futurs et de bonnes résolutions ,tentant de se ressourcer ——un point de vue tout féminin ——cette société des Appalaches rongée, défigurée , ses forêts dévastées par des exploitants pétroliers sinistres , mais aussi l'homophobie,l'alcool, la drogue , les trafics et la misère ,une sorte d' Amérique marginale, de laissés pour compte.



Peut - on se relever après tant d'années de prison?

Comment réapprendre à vivre?



Comment aspirer à tout prix à une vie nouvelle dans un monde où les gens n'oublient rien?



L'auteure à l'aide d'une écriture magnifique , une plume dense et âpre , crée une tension mouvante , un halo de lumière et de ses jeux ——-décrits à la perfection ——-, malgré le climat oppressant.

Un roman noir , fort et perspicace qui explore notre besoin de rédemption aux lieux , aux codes et aux êtres , à la nature , un peu à la Laura-Kasischke.



Premier roman chez Gallmeister. Traduit par Juliane Nivelt.
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Sugar run

Loin des strass, des paillettes et des grandes villes américaines, l’auteure nous conte une histoire à la fois tragique et pourtant remplie d’espoirs. Le destin de ces oubliées de la société américaine est abordé sobrement, sans tomber dans le pathos. Elle leur donne la parole, en les faisant vivre sous sa plume. Pour un premier roman, Mesha Maren a finalement mis la barre très haute, par sa justesse des mots mais aussi par une écriture tendre et véridique.



Jodi sort de prison après avoir passé plus d’années à l’intérieur des murs qu’à l’extérieur. Reconnue coupable d’un meurtre, elle voit sa peine de réclusion à perpétuité finalement révisée. Comment reprendre sa vie en mains après n’avoir connu que les quatre murs d’une cellule durant tant de temps? Après sa rencontre avec Miranda, jeune mère aussi paumée qu’elle, leurs destins s’unissent pour prendre un nouveau départ. Mais les blessures d’hier ne sont pas facilement cicatrisables et l’idée d’une seconde chance n’est peut-être finalement qu’une chimère.



A des années lumières des grandes métropoles, on évolue sur des routes de campagne, où les kilomètres s’enchaînent. Mesha Maren met en avant des personnages principaux féminins, marquées par la vie, pour qui chaque jour est une épreuve et où l’avenir se limite au lendemain.



Livre atypique, mais dans le bon sens (comme le sont généralement ceux édités par la maison d’édition Gallmeister), c’est toute une atmosphère qui est transmise par les mots de l’auteure. Sorte de Thelma et Louise dans une version revisitée, les laissées pour compte de la riche société matérielle moderne ont voix au chapitre et Mesha Maren nous conte ici une histoire si tragique et pourtant si réelle.



Voilà encore un livre qui m’a énormément plu dans le cadre de la sélection « Roman » qui nous était proposé à mes copines jurées et à moi-même. Le choix n’en sera que plus cornélien au vu de la qualité des livres que nous avons reçus.



Lu dans la cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020, sélection « Roman », soumis au jury du mois de mars.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Sugar run

A 35 ans, Jodi aura vécu plus de la moitié de son existence en prison; la faute à un crime passionnel commis alors qu'elle n'était même pas adulte .



Heureusement son incarcération prend fin, et Jody a d'ailleurs un plan bien défini pour la réussir : rejoindre la Virginie Occidentale pour accéder à la propriété qu’elle a hérité d' Effy, sa grand-mère, pour rejoindre peinarde une petite cabane en plein coeur de la forêt. Mais avant cela, elle doit tenir une promesse tenue à son amie Paula. et récupérer Ricky, le frangin de celle ci et le sortir des griffes de la violence paternelle.



Mais son projet va connaitre quelques rebondissements puisque sur la route, elle va faire la connaissance de Miranda, une jeune mère, belle et vulnérable, en fuite avec ses 3 enfants dont elle n'a pas la garde et qui a également un lourd passé derrière elle.



L'étrange attelage va prendre la route pour un road trip haletant, émouvant et charriant son lot de rebondissements et aux airs évident de Thelma et Louise .







Mesha Maren vise haut pour son premier roman, notamment dans la construction de son récit: elle alterne entre passé- l'année 1997 où tout va basculer pour Miranda, et aujourd'hui , ce présent d'une hypothétique reconstruction, qui verra Jody essaiera de lutter contre les fantômes du passé.



Une plume dense et âpre, à la fois retenue et en même temps souvent proche de l'explosion pour dresser un portrait sombre et réaliste des laissés-pour-compte de l'American Dream.



La jeune romancière Mesha Maren ose également aborder avec finesse salutaire la problématique de l'homosexualité et de sa perception dans un milieu qui ne l'accepte pas forcément très bien.



Surtout, Sugar Run décrit de très jolie façon, en évitant l'écueil du coté démonstratif ou tire larmes que le sujet avait potentiellement, comment il est possible- mais terriblement difficile- d'accepter ses mauvais choix et ses démons du passé.



Peut on se défaire totalement de ses chaines, surtout celles que l'on ne voit pas? N'a t- on pas tendance à refaire en boucle les mêmes erreurs et prendre les mauvaises décisions, vingt ans après les premières?



Mélangeant habilement les genres et les influences littéraires ( on pense parfois à du Laura Kasiscke par cette poésie presque onirique qui survient dans cette Amérique profonde ou à Larry Brown pour le coté hopeless de l'intrigue),Mesha Maren répond à ces questions avec finesse et singularité.



Incontestablement, son Sugar Run est encore une très belle réussite qui vient s'ajouter à la longue liste de celle des éditions Gallmeister.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sugar run

J’ai respiré une bouffée d'oxygène dans les montagnes boisées de la Virginie occidentale.



A forte dose d'azote tout de même !



Jodi et Miranda sont Thelma et Louise du film de Ridley Scott, deux femmes en quête de liberté et de rédemption.



C’est une cavale au cœur des Appalaches, une course-poursuite contre le temps, l'absence et la mort, où la cabane d’Effie, la grand-mère de Jodi, est le dernier refuge.



J'ai particulièrement aimé le personnage d'Effie qui n'existe cependant que dans la mémoire de Jodi. Une présence constante et aimante grâce à des allers retours entre l’avant et l’après 2007, l’année de sortie de prison pour Jodi.



La beauté de ce roman se trouve aussi dans la description de la nature, l’observation des reliefs et les couleurs changeantes des paysages, à l’extrême attention portée aux premières communautés de ces montagnes :



« ces hommes au regard noir qui d’après les histoires d’Effie, allaient à la scierie en portant des rondins de chêne sur leur dos afin de fabriquer des lits pour leurs épouses, des hommes qui sauvaient les nouveau-nés en les plaçant dans les chauffe-plats des fourneaux lors de terribles tempêtes de neige, des hommes qui aimaient ces crêtes bosselées, ce sol calcaire et qui labouraient la nuit, cultivant leur terrain à la lumière d’une lampe frontale après une journée passée dans les mines de charbon ».



Une terre aujourd’hui meurtrie avec les forages de gaz de schiste creusée sans répit par des engins repus à la pâle lumière des stations-services.



Sugar run, est aussi une belle invitation à découvrir l'œuvre du poète anglais Alfred Tennyson que je me suis empressée de lire !
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Sugar run

Sugar Run, c'est l'histoire de Jodi McCarthy. Elle a passé plus de la moitié de sa vie en prison et pourtant elle n'a que trente-cinq ans.

Nous sommes ici dans l'Amérique profonde, celle de deux mille sept. A-t-elle profondément changé depuis lors ? Pas si sûr...

Jodi est encore jeune. On pourrait se dire que tout est encore possible pour elle. Elle découvre un autre monde en sortant de cette prison de Jaxton après dix-huit ans de détention. Que serait-ce aujourd'hui du monde qui nous entoure, de son accélération... ?

Jodi est jeune, tout est encore possible pour elle, revenir là où le fil de son existence s'est provisoirement interrompu ; ce serait si simple, tellement simple si dans nos existences nous pouvions faire un arrêt sur image, reprendre le cours des choses un peu plus tard là où les choses se sont provisoirement arrêtées...

Sugar Sun, c'est la joie simple des nouveaux départs.

Jodi revient et il lui faut rattraper le temps.

Jodi décide de revenir sur ses pas, vers les siens... En Virginie. Dans son voyage, elle invite Miranda, rencontrée quelques jours auparavant. Il y a quelque chose de fusionnel entre les deux femmes. Pas facile là-bas quand on veut marquer sa différence... Son frère le lui fera cruellement comprendre.

Souvent les livres que j'aime me ramène à des scènes de films que j'ai aimés. Ici lors de certaines pages, j'ai pensé à Thelma et Louise... Il y a en effet une sorte de road movie dans la façon que Jodi a de revenir à la vie, traverser sa vie... Traverser sa vie avec d'autres personnes chères...

Jodi se demande si on peut protéger quelqu'un de son passé. Ici j'ai trouvé cette idée très belle et magnifiquement explorée...

Jodi avance dans cette histoire, elle est incapable de dire si le soleil se lève ou se couche et nous aussi.

Dans les yeux des personnages, il y a parfois un mélange de souffrance et de haine. Parfois l'amour se faufile dans ce qui reste de faille pour s'y faufiler, et c'est beau.

Les personnages ressemblent à des papillons qui se cognent contre la lumière derrière une fenêtre.

Jodi est poursuivie par son destin. Il ne suffit pas de quitter une cellule de prison pour laisser derrière les barreaux son passé. Ce serait si facile...

Jodi a parfois l'impression de transporter avec elle quelque chose d'encore lourd, comme un fardeau, un pan détaché de son passé, non pas comme une dérive des continents, mais comme un morceau de sa prison, sa cellule qui dériverait derrière elle, rattachée à elle par un lien invisible, un poids insurmontable qu'elle porterait.

Le voyage de Jodi la ramène aussi vers son enfance. À l'époque, c'était encore une enfant et qui avait besoin d'aide mais personne ne le voyait...

Dans ce roman, Jodi revient sur ses terres et nous découvrons la dure réalité américaine, la fracture hydraulique, la rumeur des forages au pied de la montagne...

Les personnages ont des regards et des gestes solaires, parfois crépusculaires.

L'écriture de Mesha Maren est belle. Il y a souvent quelques phrases magiques qui étincellent les pages, elles sont incisives, elles font mouche.

Je remercie Babelio et les Éditions Gallmeister pour ce partage de lecture dans le cadre de l'opération Masse Critique.

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Sugar run

Libération conditionnelle après 18ans. Elle en a quarante et un seul espoir, sauver Ricky de son enfer familial (sauf que celui-ci n'a plus 6 ans), l'emmener en Virginie-Occidentale, vers ce qui reste de sa cabane, menacée par l'exploitation du gaz de schiste.



Amoureuses de passage comme Miranda et ses trois mioches, beaucoup d'amours lesbiennes dont l'érotisme discrètement esquissé contraste avec un côté exclusif et violent exacerbé par l'alcool et la meth.



Excelent premier roman de Mesha Maren!
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Sugar run

Jodi vient de passer près de 18 années derrière les barreaux. Sitôt libérée, et avant de rejoindre le terrain hérité de sa grand-mère en Virginie-Occidentale, où elle souhaite s'installer, elle tient à tenir une promesse faite il y a très longtemps. Sur sa route, elle rencontre Miranda, une femme fuyant son mari. Elles vont tenter, ensemble, de repartir sur de nouvelles bases, finissant par former autour d'elles une sorte de petite communauté, presque un foyer, un peu improbable…



J'ai beaucoup aimé cette première lecture de l'année 2020, principalement pour ses principaux personnages, attachants car pleins de fêlures, désireux de prendre un nouveau départ, en dépit des obstacles qui se dressent sur leur passage, du poids de leur passé, de proches pas toujours bien attentionnés. J'ai notamment apprécié leur tentative pour construire, avec de faibles moyens, quelque chose de neuf dans cette petite cabane plutôt délabrée érigée sur un terrain en friche, un peu inquiet toutefois sur le devenir d'une telle entreprise laquelle semble, dès le départ, assez mal embarquée...



Ce premier roman, à l'écriture délicate et un brin sensuelle, à la construction soignée, centré sur l'idée de rédemption, est une jolie réussite. Je remercie beaucoup le Picabo River Book Club et les éditions Gallmeister pour m'avoir permis de faire cette belle découverte.

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Sugar run

Le roman commence en 2007, Jodi a 35 ans, elle a passé déjà 18 ans en prison pour le meurtre de Paula, sa petite amie du moment.

En liberté conditionnelle, Jodi va chercher à retourner dans le lieu où elle a été heureuse enfant, une ferme et un terrain où vivait sa grand-mère.

Or, depuis le temps, le terrain a été acheté aux enchères par quelqu'un d'autre et la cabane est en mauvais état.

Néanmoins, Jodi s'accroche à cet endroit et veut y commencer une nouvelle vie.

Le roman oscille entre ce qui est arrivé à Jodi en 1987 et le présent, je n'aime pas trop ce genre de narration.

Elle croise la route de Miranda, jeune femme blonde et belle très paumée et droguée, qui veut récupérer ses trois enfants.

Les deux femmes vont alors vivre une aventure à la "Thelma et Louise".

Un peu déçue par ce roman. J'ai aimé le côté nature, la description des paysages et le projet de Jodi.

Beaucoup de longueurs et je n'ai pas aimé les personnages principaux, ce qui est gênant ni l'ambiance générale.
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Sugar run

Une histoire de promesses



Sugar run nous parle de promesses: celles que nous nous faisons à nous-mêmes et celles que nous faisons aux autres. Lorsque Jodi McCarty est libérée de prison à 35 ans après avoir purgé une peine de 18 ans, elle décide de tenir une promesse faite près de deux décennies plus tôt à son amante aujourd’hui décédée.



La narration alterne entre 2007, date à laquelle Jodi sort de prison et 1988, date à laquelle nous découvrons petit à petit les événements qui l’on conduite derrière les barreaux.



2007: Jodi espère débuter une nouvelle vie sur les terres de sa grand-mère dans les Appalaches. Elle se dirige d'abord vers le sud de la Géorgie pour respecter un pacte implicite, conclu avant la prison. Elle doit sauver le frère de Paula, son ex-petite amie, d’un père violent.

Mais les âmes perdues attirent les âmes perdues, et avant que Jodi ne puisse localiser ce garçon maintenant adulte, Ricky, elle rencontre Miranda, l'épouse d'un chanteur de country, et ses trois enfants. Leur rencontre est immédiatement une histoire d’amour brûlante. Elle convainc Miranda de s'enfuir avec ses enfants et de la suivre dans les Appalaches...et c’est le début des mauvais choix.



Un roman construit minutieusement et qui aurait pu n’être qu’un énième roman américain sur la rédemption si Mesha Maren n’avait pas choisit de mettre au centre de son histoire des femmes, des femmes homosexuelles au milieu des montagnes et au pays des Hillbillies.



Si je ne me suis pas suffisamment attachée aux personnages pour que l'histoire me brise le cœur, j’ai adoré le soin apporté à l’étude psychologique des protagonistes et la complexité de chacun.

Au delà de Jodi, de Miranda et de Paula, il y a d’autres personnages remarquables comme Farren le vieil homme de la montagne, les frères de Jodi qui sont à des stéréotypes, malheureusement trop réels. Un casting parfait dans un décor d’Amérique en friche, parsemé de casino de bords de route, de mines abandonnées, de bordels de campagne où des gardes armés contrôlent à la fois les clients et les prostituées immigrées.



Un roman sombre, traduit par Juliane Nivelt, et que j’ai eu le plaisir de découvrir grâce au #picaboriverbookclub
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Sugar run

Une merveille que ce premier roman, entre ombre et lumière, fatalité et rêve (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/01/06/enivrant-sombre-et-lumineux-sugar-run-mesha-maren/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Sugar run

Jodi 35 ans sort de prison après avoir purgé une peine de 17 ans pour meurtre.



Elle ne souhaite dorénavant que retrouver le terrain de sa grand-mère décédée, réparer les erreurs du passé.



Sa route va croiser celle de Miranda, mère de trois garçons, qui se débat avec ses propres fantômes.



Les deux femmes vont espérer mener une nouvelle vie – ensemble.



Mais lorsque trop de souffrances, de failles se conjuguent, l’espoir semble n’être qu’un simple fétu de paille.



Peinture de ce qui est souvent décrit comme l’Amérique profonde, loin des cités, des lumières de New-York. Dans laquelle l’horizon semble se limiter aux drogues, à l’alcool. Aux petits boulots et à la galère.



Autant l’avouer tout de suite, je me suis ennuyée une longue partie du roman. J’ai eu beaucoup de mal à compatir avec ces femmes blessées, se raccrochant à leur espoir sans voir que celui-ci était vain.



Récit alternant entre le passé et le présent, montrant les errements de Jodi, qui rêve d’être aimée mais semble surtout douée pour les mauvais choix de partenaires.



Miranda se débattant avec ses addictions et ses doutes remporte la palme du personnage le plus exaspérant du roman. Elle souhaite être une bonne mère mais semble incapable d’y arriver.



Seuls les enfants inspirent de la sympathie, brinquebalés selon le bon vouloir des adultes.



Au final, beaucoup d’ennui, pas d’intérêt pour les personnages, une déception, pour moi, de cette rentrée littéraire.
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Sugar run

Sugar run pose la difficile question de la réinsertion et des choix que l’on ne fait pas vraiment mais qui gâchent toute une vie.

En 1999, Jodi a été condamnée à la prison à perpétuité pour le meurtre de Paula alors qu’elle n’avait que dix-sept ans. En ce mois de juillet 2007, elle a trente-cinq ans quand les portes de la prison de Jaxton s’ouvrent enfin devant elle. Son objectif est de retourner sur le terrain de sa grand-mère Effie, celle qui l’a élevée quand ses parents ont fui leur responsabilité. Cette cabane en Virginie occidentale est son seul héritage. Mais avant, elle doit aller à Chaunceloraine récupérer Ricky Dulett, le frère de son amie Paula. Elle tient à honorer la volonté de Paula de le protéger de la violence de son père.

En Géorgie, elle rencontre Miranda, une jeune femme de vingt-cinq ans, mère de trois garçons. Sa beauté et sa fragilité l’émeuvent. Miranda lutte pour la garde de ses enfants emmenés par leur père, Lee Folden, un chanteur en perte de vitesse.

C’est flanquée de Miranda, de ses trois garçons et de Ricky que Jodi arrive sur le terrain d’Effie, un terrain qui a été vendu aux enchères pendant son emprisonnement. Là, elle retrouve ses parents insouciants et ses deux frères jumeaux, prompts à plonger dans des trafics douteux.

L’auteur alterne les récits entre passé et présent. D’une part, l’auteur montre comment la rencontre avec Paula a poussé Jodi vers le drame. D’autre part, comment la vie actuelle sur un terrain sauvage et hostile, menacé par les compagnies de gaz avec un Ricky perturbé et une Miranda frivole, impulsive et toxicomane ramène inéluctablement Jodi vers les problèmes.

« Il y a quelque chose en nous qui pousse le monde à nous traiter comme il le fait, mais c’est pour mieux nous préparer. »

Avec Sugar run, nous sommes dans le coeur de cible des Editions Gallmeister. Une terre sauvage très présente et chère au coeur des personnages, une volonté de rédemption remise en cause par l’environnement hostile. L’écriture est fluide et agréable, la construction ménage le suspense. Les personnages sont travaillés. Lourds d’un passé mouvementé, ils peinent à trouver leur voie.

Un très bon premier roman, une bonne lecture même si le scénario est assez classique dans cet univers. J’aurais pu davantage l’apprécier si je l’avais lu sur une période plus calme.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Sugar run

Jodi, 35 ans, vient d’être libérée après 18 ans de prison. Sa sortie est une surprise, car elle avait été condamnée à perpétuité. Que faire maintenant ? Où aller ? Jodi décide de rentrer dans sa région natale, car une petite maison l'attend là-bas. Mais avant, elle doit passer chercher Ricky, le frère de son ancien amour, Paula. Elle lui avait promis.

En chemin, elle rencontre Miranda, une femme qui essaie de s'occuper de ses trois enfants malgré ses démons. Le courant passe immédiatement et Jodi embarque toute la famille avec elle. Pour chacun d'eux, c'est le début d'une nouvelle vie, qui ne s𠆚vérera pas aussi simple qu'ils l'avaient imaginé...



Deux récits se déroulent en parallèle : nous suivons la Jodi adulte, qui souhaite répartir à zéro avec Miranda ; et la Jodi adolescente, entraînée sur les routes par Paula et aspirée dans une spirale infernale, qui la conduira tout droit en prison.



J𠆚i aimé l𠆚mbiance qui se dégage de ce roman... Que ce soit avec Paula ou Miranda, Jodi navigue entre sensualité et violence : à la fois amante et partenaire de crime. Le tout sur fond de road-trip, de partie de poker, de litres de Whisky et de familles modestes qui survivent grâce aux trafics et à l𠆞xploitation du gaz de schiste. C𠆞st une atmosphère explosive !



Ici, nous n𠆚vons pas à faire à des héros mais à des personnages humains, pétris de doutes et d�ictions. Chacun essaie de s𠆞n sortir, mais en faisant souvent les mauvais choix... J𠆚i vu ce livre comme une ode à l’échec, ce qui est totalement positif car on ne peut pas réussir ce qu’on entreprend du premier coup.



Malgré tout, ce roman m'a laissé beaucoup d'interrogations. Des situations m'ont semblé incompréhensibles, c'est un bémol.
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Sugar run

Condamnée à la perpétuité alors qu’elle n’avait que 17 ans, Jodi est finalement libérée au bout de 18 ans. Elle a deux projets, qui l’ont aidée à tenir le coup lorsqu’elle était derrière les barreaux : sauver Ricky, le petit frère de Paula, des griffes de son père violent et se rendre sur le terrain de sa grand-mère Effie, aujourd’hui décédée, où elle a passé les seuls beaux moments de son enfance. Sa route croise celle de Miranda, jeune femme instable de 25 ans qui veut récupérer la garde de ses trois fils… C’est donc encombrée d’une drôle de famille que Jodi se dirige vers les Appalaches…

Au-delà de l’histoire de Jodi le roman évoque des thématiques propres à l’Amérique contemporaine : les ravages des drogues, la difficile réinsertion pour quelqu’un ayant un casier comme Jodi, les conséquences du non-paiement des taxes entrainant facilement l’expropriation (le terrain d’Effie a été vendu aux enchères pendant que Jodi était en prison), la difficulté à trouver un emploi dans la région des Appalaches, qui pousse à toutes sortes de trafics, la pollution et la destruction des terres à cause de l’extraction du gaz de schiste…

Mais Sugar Run n’est en rien démonstratif : l’essentiel est dans les tentatives de Jodi pour s’en sortir, la force et l’instinct de survie qui la poussent à aller de l’avant, malgré les difficultés rencontrées. Sa force, elle la puise en grande partie dans la nature et les souvenirs de sa grand-mère lui apprenant à l’apprivoiser. Jodi est un personnage très incarné et crédible dans le roman : ses faiblesses et son courage nous touchent. Jodi a malheureusement une propension à tomber amoureuse de femmes qui sont plutôt des obstacles à la recherche d’un hypothétique bonheur.

Les personnages sont tous finement décrits, dans leur complexité. J’ai apprécié le personnage de Farren, vieil ours qui pourrait être pour Jodi un substitut de sa grand-mère. Mais aucun personnage n’étant stéréotypé dans Sugar Run, il n’est pas toujours de bons conseils…

La nature est elle aussi un personnage essentiel du roman : elle est le lieu de la construction de Jodi, le lieu où elle se ressource, où elle retrouve un espoir. Mais cette nature est bien mise à mal par la violence de l’exploitation du gaz de schiste. La description de la nature donne lieu à de très beaux passages, parfaitement mis en valeur par la superbe traduction de Juliane Nivelt.

C’est un très bon premier roman, que j’ai eu la joie de découvrir grâce à un partenariat Gallmeister avec le #PicaboRiverBookClub.

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Sugar run

Sugar Run

En 1989, Jodi a 17 ans et fuit sa maison pour parcourir le pays avec la magnétique Paula.

18 ans plus tard, Jodi sort de prison. Elle avait été condamnée à la prison à perpétuité pour le meurtre de son amante, Paula…

Le roman alterne entre les deux époques. D’un côté, les vagabondages de Jodi et Paula, la drogue, les parties de poker, les petits braquages et on sait que cela finira par la mort de Paula. D’un autre côté, les quelques mois qui suivent la sortie de prison de Jodi, bien décidée à vivre son rêve simple de grands espaces dans l’ancienne cabane de sa grand-mère. Mais en voulant récupérer le petit frère de Paula, elle emmène avec elle Miranda, une maman instable, et ses trois petits garçons. Jodi se retrouve alors entourée d’une petite bande fracassée à protéger et la situation se complique encore lorsque la seule solution pour subvenir à leurs besoins est liée au trafic de drogue…

Avec ce parallèle entre les deux époques, le roman donne l’impression de se promener au bord du précipice, que la catastrophe n’est jamais loin. Le bonheur est à portée de main et pourtant le moindre coup de vent peut faire chavirer le navire… Ce fragile équilibre crée une tension trouble, un malaise.

Ce roman me sort de mes lectures habituelles, ce qui ne m’a pas empêchée de l’apprécier. J’avais juste peur d’une fin un peu en queue-de-poisson et malheureusement cela a été un peu le cas, ce qui a un peu gâché ma lecture.

Je retiendrais principalement la difficulté de revenir à une vie normale après 18 ans de prison, de revivre à 35 ans sans rien connaître de la vie d’adulte. C’est aussi un plaidoyer pour les classes rurales pauvres américaines, abandonnées dans les griffes des grosses entreprises industrielles, qui vivotent d’alloc en s’enivrant ou se droguant ou s’offrent une vie un peu plus belle en étant hors-la-loi…

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Sugar run

Je me réjouissais vraiment de lire ce livre car j’avais vu des critiques dithyrambiques à son sujet.

Déçue, car il y a certes une histoire mais le traitement qu’en fait Mesha Maren ne m’a pas convaincue et je suis restée en dehors. Je n’ai pas compris à quoi pouvait servir l’alternance des points de vue entre Jodi et Miranda. Et je n’ai pas senti non plus d’attirance ou de connivence entre ces 2 femmes contrairement à ce qui est dit dans certaines critiques.

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Sugar run

Jodi McCarty sort de prison.

Elle a trente-cinq ans et y a passé la moitié de sa vie.



Son souhait : se construire une vie stable. Elle retourne dans la région des Appalaches où vit sa famille.

Elle revient sur les traces de son passé, notamment en reprenant contact avec la famille de la famille de sa meilleure amie, Paula, qui est décédée et dont elle a été accusée du meurtre.



Puis c'est le rencontre avec Miranda, jeune femme un peu paumée, mère de trois enfants, qui fuit son mari qui lui rend la vie impossible.



Il y a beaucoup de choses dans ce récit : un bel amour entre deux femmes, la reconstruction d'une jeune femme après plus de quinze ans de détention, la misère d'une région, l'avidité d'une compagnie qui prospecte des gisements de schiste, le trafic de drogues, la situation délicate d'une liberté conditionnelle.

Tout ceci est abordée par l'auteure sans pathos.



Emotion garantie.
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