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Critiques de Michael Chabon (124)
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Casanova - Acedia, tome 1

Qui est Casanova Quinn ?

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Ce tome fait suite à Casanova, Tome 3 : qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2015, écrits par Matt Fraction, dessinés et encrés par Fábio Moon, avec une mise en couleurs de Cris Peter pour l'histoire principale consacrée à Casanova Quinn. Chaque épisode comprend une histoire courte supplémentaire, écrite par Michael Chabon, dessinée, encrée et mise en couleurs par Gabriel Bá. Les couvertures ont été réalisées par Fábio Moon. Le recueil s'ouvre avec trois citations : une du roman Frankenstein (1818) de Mary Shelley (1797-1851), une d'une nouvelle de Michael Chabon, et une du film Mr. Arkadin (1955) d'Orson Welles (1915-1985).



Casanova Quinn descend de la colline avec les lettres HOLLYWOOD, l'air hagard. Il marche pour s'éloigner d'un feu dans les montagnes, il est venu à Los Angeles avec rien derrière lui, et tout devant lui, une ardoise vierge. Il du sang qui dégoutte de son front. C'est le premier souvenir dont il se rappelle : il se souvient qu'il ne craignait plus de mourir, pas de souvenir du passé implique aucune peur de l'avenir. Les règles sont simples : le pistolet est toujours chargé, le cran de sûreté est toujours enlevé, l'abruti tire toujours. Les règles sont simples. Au temps présent, Quentin Cassaday est en habit de soirée dans son bureau : quelqu'un toque à sa porte pour lui indiquer que c'est l'heure. Il est employé par un homme âgé riche et il pense que Amiel Boutique l'apprécie justement parce qu'il n'a rien à perdre et qu'il est prêt à faire tout ce qu'on lui demande. Il sort.



À l'extérieur de la demeure, la fête bat son plein dans l'immense propriété, avec des individus savourant leur cocktail en costume ou en robe de soirée, d'autres nus sur un matelas pneumatique dans la piscine. Amiel Boutique observe toute cette agitation du haut des marches, en fumant un cigare. Personne ne lui parle sauf Cassaday car c'est son boulot. Ce dernier circule parmi les invités pour vérifier que tout se passe bien, que personne ne manque de rien. Une jeune femme s'approche de lui et lui souffle deux mots à l'oreille : Casanova Quinn. Elle s'éloigne de quelque pas et se retourne alors qu'il est toujours interloqué. Elle soulève le bas de sa robe lui dévoilant sa culotte. Il se dirige vers elle tout en faisant signe à un serveur d'apporter des canapés pour les invités proches de la grotte. Il rejoint la jeune femme en lui indiquant qu'elle a dû se tromper. Elle demande quand ils peuvent se retrouver seuls : il répond bientôt car la fête arrive à son terme. Effectivement, les invités commencent à partir d'eux-mêmes. Bientôt il ne reste plus que les flutes à champagne abandonnées un peu partout et des ballons de baudruche à demi dégonflés. La jeune femme se tient assise sur le plongeoir, en culotte, avec ses Louboutin au pied. Elle jette sa flute dans l'eau de la piscine et enjoint Cassaday à la rejoindre sur le plongeoir. Il s'exécute et elle retire son épingle à cheveux pour les libérer tout en faisant un geste vif pour le poignarder avec. Il l'évite, et les deux basculent dans l'eau de la piscine.



Après la luxure, la gourmandise et l'avarice, l'auteur prend le thème de la paresse (l'acédie) pour le péché capital suivant. Chaque épisode comprend une histoire principale avec Casanova Quinn, et une histoire courte avec l'équipe des métanautes. Après l'expérience narrative extraordinaire du tome précédent, le lecteur n'a aucune idée de ce que lui réserve Matt Fraction. Il a conscience en commençant que ce tome est la première partie de l'histoire qui continue dans Casanova, tome 2 : Gula . Cette fois-ci l'auteur cite l'influence de trois autres auteurs : Mary Shelley écrivant que le temps se sépare en branche dans d'innombrables futurs et dans l'un d'eux je suis ton ennemi. La citation de Chabon : j'espère que j'ai été d'un peu d'aide ici et là au fil des années. Celle de Welles : buvons à la personnalité. Le lecteur sait qu'il s'agit d'indications explicites des thèmes du récit. Il sait aussi que le plus simple pour appréhender cette expérience de lecture, est de se laisse porter par l'intrigue. En outre, l'auteur commence par faire dire à son héros qu'il a tout oublié, qu'il repart de zéro. Allez hop ! Quentin Cassaday travaille comme homme de main d'un homme riche et âgé. Après l'agression dans la piscine, Boutique propose à Cassaday qu'ils enquêtent l'un sur le passé de l'autre et réciproquement car lui-même a oublié son passé. De ce point de vue, l'histoire se révèle fort intrigante : des ennemis se manifestent lors des recherches de Cassaday dans une bibliothèque, d'autres en veulent à Ruby, l'épouse de l'inspecteur de police Kaito Best. Le lecteur identifie sans difficulté les personnages récurrents des tomes précédents : Kaito, Ruby, Sabine Seychelle, Sada Lisi, identique à eux-mêmes, ou dans une autre version.



L'intrigue s'avère fort facile à suivre et divertissante. Quentin / Casanova a conservé sa belle prestance, faisant penser à Mick Jagger, ses capacités de combattant acquises en tant qu'agent secret, et son pouvoir de séduction, un bel héros. Il travaille dans un environnement de luxe pour un homme fortuné, et croise la route de belles femmes dont certaines appartenant au genre fatal. Les dessins de Fábio Moon donnent une sensation de fausse imprécision : des silhouettes un peu trop longilignes, des chevelures avec un contour parfois anguleux, des aplats de noir un peu trop lourds plus importants que les simples ombres portées, des traits irréguliers en épaisseur ou avec des tremblements au lieu d'être bien rectilignes pour les bâtiments, une simplification des visages avec une légère accentuation des traits pour une petite exagération. Cette façon de dessiner apporte une forme de désinvolture dans la narration visuelle qui semble émaner des personnages eux-mêmes. La lecture ne s'en trouve que plus agréable, d'autant plus que cette désinvolture n'est qu'en surface. Le niveau de détails est en fait très élevé pour les différents lieux : la propriété où se déroule la fête, l'architecture intérieure de la bibliothèque où Cassaday est attaqué, le grand bureau de Boutique, le restaurant où Ruby se fait agresser et ses cuisines, la plage où Suki séduit Quentin, la ville détruite par les bombardements où vivait Amiel enfant, etc.



Le lecteur sent bien que le scénariste a construit son récit avec des moments visuels forts, et l'artiste y fait honneur. Il se délecte donc de scènes divertissantes et surprenantes : la séduction sur le plongeoir de la piscine, le magnifique modèle de voiture d'Amiel Boutique, les pentagrammes, la course-poursuite qui se termine par l'arrestation du prestidigitateur Thelonious Godchild, l'interrogatoire de la séductrice en cellule par Cassaday, le bombardement d'une ville, l'agression de Rudy, etc. Le dessinateur montre chacun de ces moments avec clarté, pour un spectacle vif et enlevé. Au fur et à mesure, le lecteur se rend compte que le scénariste a mis bien plus dans cette première moitié, que la simple recherche de l'identité d'Amiel et Quentin : les tentatives d'assassinat qui en découlent directement, mais aussi le prestidigitateur, l'entité qui se transforme en nuée de corbeaux, la jeunesse d'Amiel Boutique, la fraternité des Fabula, etc. Le lecteur se doute que la pertinence de ces éléments trouvera sa justification dans la suite du récit. Il s'interroge bien sûr sur le lien à faire entre l'intrigue ou le comportement des personnages, et le titre du récit : la forme de paresse qui correspond à l'acédie, c’est-à-dire une paresse spirituelle menant à une forme d'ennui. Peut-être que le comportement d'Amiel Boutique peut être assimilé à de la paresse ? Il revient aux trois citations mises en exergue. La première rappelle que les aventures de Casanova Quinn sont à concevoir dans la perspective d'un multivers : Casanova Quinn provient d'une réalité parallèle, peut-être que Akim Athabadze également ? Celle de Chabon semble s'appliquer à Amiel Boutique et peut-être également à Quentin Cassaday essayant d'être utile l'un à l'autre. La dernière incite le lecteur à considérer que le thème sous-jacent de ces épisodes est une étude de caractère, à confirmer.



À la fin de chaque épisode, se trouve donc une histoire courte : la première présente Imago, une musicienne dans un groupe de rock qui se fait photographier dans la rue par une meute de journalistes, après avoir ouvert en grand son manteau. En fonction des uns et des autres, ce qu'elle révèle ainsi est différent. La seconde raconte la mission d'un groupe de cinq aventurières, les métanautes, sur une planète extraterrestre pour tuer un Casanova Quinn dans une réalité. Dans les deux suivantes le groupe de rock féminin reçoit sa prochaine mission de leur chef.



Avec un tel titre Métanautes, le lecteur s'attend à ce que Michael Chabon fasse feu de tout bois dans le registre des métacommentaires. Il découvre en fait quatre aventures courtes, ayant comme fil directeur, le groupe de cinq jeunes femmes musiciennes. Il peut voir un métacommentaire dans le premier chapitre : chaque photographe voit ce qu'il a envie de contempler sous le manteau d'Imago. Dans le deuxième, elles tuent un Casanova Quinn à l'allure particulièrement mignonne : peut-être la destruction de l'enfance ? Dans les deux suivants, cela ressemble à une narration très premier degré, pour cadrer une mission de type Drôles de Dames / Charlie's Angels. Quoi qu'il en soit, la narration visuelle de Gabriel Bá est plus baroque, plus fofolle que celle de son frère, très agréable et amusante, et tout aussi inventive. Le lecteur reste dubitatif sur l'intention réelle du scénariste et sur la synergie entre ces histoires et celles de Casanova Quinn, mais il ne demande qu'à être convaincu par les épisodes suivants.



Après la vertigineuse mise en perspective de la bande dessinée d'aventures dans le tome précédent, le lecteur s'attend à une autre tout aussi échevelée. Il fait l'expérience d'une narration visuelle très accessible et très riche, et d'une enquête facile à suivre avec un jeu sous-jacent sur les possibilités du multivers, sans la flamboyance précédente. Une lecture divertissante et postmoderne.
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Moonglow

Moonglow, dernier roman de cet auteur américain, Michael Chabon, est un livre que l’on peut qualifier de roman, mais dont la forme audacieuse ébranle sérieusement les codes traditionnels de la fiction. Au départ, le lecteur est désorienté par l’absence de structuration du texte et une chronologie totalement désordonnée. Nous avons l’impression d’errer dans tous les sens et ça, c’est vraiment déstabilisant.

Dans un déséquilibre habilement suscité, nous semblons osciller sans arrêt sur le fil qui sépare la réalité de la fiction, à travers l’histoire d’une vie réelle. A d’autres moments, nous tournons les pages et avons totalement l’impression de vivre un tissu de mensonges. Mais qu’importe ! Nous sommes pris dans l’ivresse des mots...

Cela ne veut pas dire que le livre manque de structure, mais plutôt que sa structure est déterminée par la logique de la mémoire, et que l'auteur a résisté à l'envie de faire trop de rangement et de rationalisation. Ainsi, l'action zigzague à travers le temps et la géographie.

Moonglow se présente au lecteur comme la mémoire d’un vieil homme qui revient sur les pas de sa vie, rapportée au narrateur, son petit-fils, sans doute l’auteur lui-même, sur le lit de mort de son aïeul.

Le narrateur, - qui s’appelle Michael, mais pas forcément Chabon... tiens c’est un peu comme Marcel et Proust dans À la recherche du temps perdu : l’un est le narrateur, l’autre l’auteur, - bref le narrateur nous parle de sa famille autour d’un personnage principal, son grand-père. Ce récit nous plonge dans la fin de la guerre 39-45, il nous parle de l’Holocauste, de l’Allemagne en ruines au lendemain de la guerre, d’une grand-mère fragile, schizophrène et fantasque, du rêve américain, du programme spatial, de l’obsession du grand-père pour les certitudes et les fusées et enfin de ses doutes, de l’amour qu’il ressent, des sentiments qui parviennent comme un écho ultime à sa vie.

Ce désordre donne parfois le tournis, déstabilise, mais cela ressemble aussi aux sautes d’humeur de la mémoire et le caractère aléatoire de ce qu’il faut retenir d’une vie accomplie et qu’il faut relater dans l’urgence d’une mort qui vient.

Il y a une scène cruciale vers la fin du roman qui me semble illustrer ce livre insolite. Mike et sa mère feuillètent un vieil album de photos dont quatre photos - de la grand-mère du narrateur - sont manquantes. Les photographies qui sont présentes sont si rapidement balayées que nous ne les voyons presque pas ; puis, sur plusieurs pages, Mike et sa mère travaillent ensemble pour reconstituer les photos manquantes. Ce travail de l'imagination, le remplissage des blancs - c'est sans doute une manière de résumer à elle seule une des intentions cachées de ce roman.

Moonglow est un livre qui cherche à défier la prééminence des faits. « Tout ce que tu me dis est vrai, n'est-ce pas ?» demande Mike à son grand-père à un moment donné. « Eh bien, c'est comme ça que je m'en souviens », répond le grand-père.

Certaines relations entre les membres de cette famille sont par moments peintes de manière délicate et émouvante.

C’est un désordre de situations, un méli-mélo de phrases, de sensations, d’émotions qui s’enchaînent au gré des pages.

En définitive, malgré son côté totalement décousu mais qui en fait aussi son charme, c’est un roman que j’ai trouvé plutôt attachant.

Ce livre est finalement un hommage brûlant à l’amour. Ah, j’oubliais de vous dire quelque chose d’important : Moonglow est aussi le titre d’une magnifique chanson de Billie Holiday, toute façonnée de fêlures. Elle traverse un moment les pages du livre comme une étoile filante...

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Le Club des policiers yiddish

J'ai bien aimé le côté uchronique de l'histoire : après la seconde guerre mondiale, la création d'Israël s'avère être un échec, et les survivants juifs sont envoyés sur un bout d'Alaska parmi les autochtones indiens, dans le cadre d'une concession qui prend fin quand débute le roman; que vont devenir tous ces gens ? Ce n'est pas la préoccupation de l'inspecteur Landsman, qui préfère résoudre le meurtre d'un jeune joueur d'échecs héroïnomane. Mais qui pourrait être bien plus que cela...

Il s'agit donc d'une enquête policière très complexe, dans le contexte encore plus complexe de la culture yiddish ; d'ailleurs, le roman est truffé de mots yiddish (il y a heureusement un lexique à la fin) qui compliquent la lecture -comme dit l'un des personnages : "Pas de chance... de préférer les explications simples dans un monde plein de Juifs". Néanmoins, j'ai appris beaucoup de choses sur les us et coutumes yiddish. Mais l'usage répété de l'appellation "Yid" m'a gênée ; ce n'est pas ma forme d'humour juif préférée.
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Le Club des policiers yiddish

Le club des policiers Yiddish ou comment j'ai réussi à en venir à bout.



Ça y'est, je l'ai terminé, il m'aura quand même fallu une semaine pour le lire, rien que ça. Ce n'est pas que le pitch ne me plaisait pas, au contraire ; ce n'est même pas que le style de l'auteur soit mauvais, loin de là. C'est simplement, je crois, que cela ne l'a pas fait avec moi.



Le postulat de départ était pourtant très alléchant.

Nous sommes aux environs de 2008 ou 2009, en Alaska, devenu une sorte de Terre Promise pour les Juifs après l'échec de la création d'Israël. Enfin, pour quelques décennies seulement car les Etats-Unis sont sur le point de reprendre leurs droits sur la parcelle accordée. Il ne reste donc plus que quelques semaines à Landsman, flic de son état, pour résoudre les crimes non élucidés. Mais, depuis quelques temps, Landsman n'est plus le flic qu'il était. Divorcé, quasi alcoolique et pleurant la mort récente de sa soeur disparue dans un accident d'avion, il vit désormais dans un hôtel miteux où se retrouvent d'autres rebuts de son espèce. Mais quand un homme, considéré comme le nouveau Messie et se trouvant être, en prime, le fils du rabbin le plus puissant de la communauté, est retrouvé assassiné une balle dans la tête dans une chambre de l'hôtel où loge Landsman, ce dernier met un point d'honneur à élucider cette affaire avant la rétrocession de l'Alaska aux américains. Mais tout le monde a-t-il réellement envie que cette affaire soit rondement menée, les parents de l'infortunée victime en tête ? Et quand on met dans les pattes de Landsman son ex-femme, Bina, comme cheffe, cela s'avère encore davantage compliqué.



Je pensais lire une enquête policière sur fond d'uchronie et, en effet, il s'agit principalement d'une enquête policière sur fond d'uchronie. Mais quelle douleur pour moi que de suivre ces personnages. Le roman est truffé de mots yiddish (il y a d'ailleurs un glossaire à la fin du livre) et cela a très largement perturbé ma lecture, la rendant difficile et moins attrayante. De même, la multitude, que dis-je, la foultitude de personnages ne m'a pas aidée non plus à m'y retrouver facilement. J'ai trouvé le temps long, je l'avoue. Et j'ai même lu pas mal de passages en diagonale.



J'aurais pu ne pas le terminer mais j'étais quand même curieuse de connaître la fin qui est somme toute assez réussie. Et puis aussi je voulais terminer cet ouvrage pour son auteur qui a été couronné du prix Pulitzer pour un autre de ses romans. Alors oui, un prix aussi prestigieux que le Pulitzer ou le Goncourt ne signifie pas que j'aimerai le roman mais pour moi cela augure quand même de certaines qualités littéraires chez l'auteur que je ne peux pas nier.



En résumé, je pense que certains vont trouver ce roman extra, d'autres, comme moi, le trouveront poussif. Et même si le postulat de départ est génial et que la fin est à la hauteur, il reste quand même un grand, très grand entre-deux que j'ai trouvé, pour ma part, interminable.





Challenge USA

Challenge multi-défis 2020

Challenge Jeu de l'oie littéraire – 6ème partie

Challenge mauvais genres 2020
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Le Club des policiers yiddish

Après une petite conversation littéraire un peu alcoolisée, un compère canadien me conseillait un auteur qui joue avec diverses conventions littéraires, entre autre dans un recueil d'essais sur des livres de "genres" littéraires pas nécessairement considérés comme de la "vraie" littérature, par exemple polar, fantasy, etc. Il se trouve que l'un des ouvrages de fiction de cet auteur se trouvait dans ma looooongue liste de livres à lire.

Une belle entrée dans l’œuvre de Michael Chabon! Un bon polar dans le genre classique "hard-boiled" qui s'ouvre avec des dialogues et une atmosphère digne du Grand Sommeil de Chandler, et un grain de SF qui ne rend le livre que plus intéressant.

Une uchronie géniale basée sur une proposition obscure d'accueil de réfugiés européens persécutés par le régime nazi, proposition qui n'a jamais vu le jour, étouffée dans l’œuf par le sectarisme et l'intolérance des politiques de l'époque.

La base géographique choisie me motive toujours à la lecture des bouquins les plus surréalistes. Oui, l'Alaska me fait rêver, pour des raisons que j'ai moi-même bien du mal à comprendre. Ajoutez à ceci un fond culturel et religieux qui m'est inconnu, outre les guerres israélo-palestiniennes, non par mauvaise volonté mais simplement par manque de suggestions ou quatrièmes de couv' accrocheurs. Le texte est pavé d'expressions et termes yiddish ajoutant non seulement à la crédibilité de l'auteur et du texte, l'intrigue, mais une richesses ahurissante qui va de pair avec la découverte, du moins pour moi, d'une culture surprenante et bourrée de contradiction.

Des héros fascinants, que ce soit Landsman ou son cousin John Bear alias "Berko", des morts qui deviennent les héros ou plutôt les anti-héros tragiques d'un complot surréaliste effrayant et tellement fou qu'on peut presque s'attendre à le voir demain à la une des journaux internationaux.

Le négatif, pour moi, ne tient qu'à mon inculture: je regrette (pour la énième fois) de n'y connaître rien aux échecs. Toujours l'impression de manquer quelque chose, bien que la simple métaphore des échecs donne suffisamment de sens à chaque repli de l'intrigue.



En somme, un polar génial et audacieux, fin et qui vous pousse irrémédiablement à tourner les pages en vous étonnant et vous émerveillant de chaque nouvelle épaisseur d'un monde complexe où rien n'est finalement ce qu'il semble.

Un bon livre qui va rejoindre ma liste de bouquins à offrir, liste qui s'allonge, et c'est bien !
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Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

J'ai en mémoire des romans épais et "difficiles", dont la lecture m'avait demandé du temps, de la lenteur, de la concentration, parce que le parti littéraire de l'auteur avait été d'en complexifier la construction ou la langue. Malgré les efforts qu'ils m'avaient imposés, ces ouvrages m'avaient parfois procuré un tel bonheur de lecture, qu'en les terminant, j'avais éprouvé un sentiment de vide, de frustration ; j'aurais voulu que cela continue... Ce n'est pas le cas de Les Extraordinaires Aventures de Kavalier et Clay. J'en ai trouvé les huit cents pages interminables.



J'avais pourtant trouvé séduisant le synopsis de ce roman primé en 2001 par un prix Pulitzer.



New York, 1939. Joe Kavalier vient de débarquer en provenance de Prague, désormais occupée par l'Allemagne nazie. Il est hébergé par son cousin Sammy Clay, natif de New York. Tous deux sont juifs, de milieu modeste ; Ils ont vingt ans, leur parcours scolaire est des plus limités, mais ils ont de grandes qualités. Sammy est imaginatif et bonimenteur ; il a un talent fou pour inventer des histoires et transmettre son enthousiasme. Joe, d'un caractère réservé, est observateur et perfectionniste, des qualités essentielles pour l'illustration et la prestidigitation.



Les deux cousins, très complémentaires dans leurs aptitudes, vont se lancer dans la bande dessinée et participer à l'éclosion de cette forme d'expression qui va rencontrer un énorme succès commercial en Amérique. Leur héros est un vengeur masqué, disposant de moyens surnaturels pour voler au secours des opprimés, à l'instar d'un Superman ou d'un Batman dont il est le concurrent direct.



Le roman raconte les heurs et malheurs des deux cousins sur une quinzaine d'années. La fiction est très ancrée dans la réalité historique : la vie quotidienne à New York, le petit monde des auteurs de "comics" et des éditeurs sans scrupules, les rapports de la bande dessinée avec d'autres formes d'expression littéraire et picturale, ainsi, curieusement, qu'avec l'illusionnisme. Présence forte, aussi, de la guerre en Europe, vue de loin par Sammy et les Américains, mais ressentie avec souffrance et violence par Joe, dont la famille reste bloquée à Prague.



Mais cet ancrage réaliste amène l'auteur à citer moult rédacteurs, illustrateurs, éditeurs et titres de "comics" américains ayant réellement existé, avec renvois à des notes de fin de chapitre sans intérêt, ce qui finit par alourdir la lecture pour ceux qui comme moi, ne sont pas des passionnés de l'histoire de la BD.



La construction des phrases est très alambiquée et sans charme. L'auteur multiplie l'emploi de parenthèses et de tirets pour inclure des références, des observations annexes ou des détails complémentaires ; il s'acharne aussi à éclairer propos ou descriptions par des exemples en forme d'énumérations longues et fastidieuses.



Quant aux extraordinaires aventures des deux compères, elles consistent en une longue suite de péripéties et de rebondissements, dans lesquels, malgré la participation exceptionnelle du Golem de Prague, apparait trop peu l'humour juif ashkénaze que j'espérais trouver.



Des illustrations valant mieux que de longs discours, peut-être le roman aurait-il mérité d'être édité sous forme de feuilleton en BD.
Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Des garçons épatants

Des garçons épatants est une histoire étrange et baignant dans une folie douce, frôlant souvent le « to much », mais l'ésquivant à chaque fois. Nous suivons un écrivain et professeur de lettres pendant deux journées, journées très  agitées et primordiales qui changeront sa vie. Alors qu'un festival littéraire bat son plein dans son université, il va essayer de jongler entre une femme qui le quitte, une maîtresse (moins séduisante, moins jeune et plus intelligente que sa femme, ce qui mérite d'être souligné) qui attend un enfant, un de ses élèves suicidaire, cleptomane et mythomane, sa jeune locataire qui a le béguin pour lui, un étrange type qui semble être jockey et qui en veut à sa voiture et son ami et éditeur proche du renvoi. Sans oublier un livre de plus de deux milles pages qu'il traîne depuis des années et qu'il n'arrive pas à se décider à terminer. Tout cela en trimballant le corps d'un chien mort (accessoirement celui de sa maîtresse) dans le coffre de sa voiture. Oui, ça fait beaucoup. Et pourtant, c'est ce qui fait le charme de cette histoire improbable et jubilatoire.



 Michael Chabon nous promène ainsi dans la vie de cet homme qui ne sait plus ce qu'il veut et qui se laisse submerger par les problèmes des autres jusqu'à les assimiler. Il arrive à faire vivre cette incroyable galerie de personnages avec discrétion et adresse, à l'aide d'une écriture vive et prenante. J'ai été emporté par ce roman, aussi bien à cause du fond, loufoque et attachant, que de la forme, d'un style fort décontracté à « l'américaine» .



 Évidemment , il faut aimer ce genre d'ambiance pour adhérer à ce roman, autrement pas la peine d'essayer, il ne pourra que vous irriter par son ton et l'environnement « Germanopratin », de cet auteur en perdition amis de la bouteille, et des fumeurs – occasionnels ou pas – d'une herbe bien sympathique qui aide apparemment à la création, et de problèmes qui sont aussi insignifiants qu'importants. Une ambiance qui n'est pas sans rappeler le style des films de Woody Allen.



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Des garçons épatants

Décidément, après mon abandon du roman de Steinbeck Les naufragés de l'autoroute, ma déception envers les romains américains continue. Des garçons épatants qui m'ont profondément endormi, voilà ma conclusion. J'ai lu dans une critique que ce roman avait un côté germanopratin. Comme c'est un côté qui ne me dérange pas, je pense que je ne l'ai pas trouvé.

Quitte à lire des aventures un peu absurdes, autant lire le français J.M. Erre, ça avance beaucoup plus vite que les digressions inintéressantes de Michael Chabon. On peut signaler que l'absence de chapitres fait qu'on se trouve confronté à une longue diarrhée verbale, sans pause, si bien qu'on ne sait pas trop quand s'autoriser à faire une pause dans la lecture, et que finalement on s'autorise à faire une pause toutes les 5 minutes tellement c'est ennuyeux.

Je me suis vengé en achetant Mamie Luger, c'est quand même beaucoup plus plaisant.

Add 2022 : je reprends la lecture !
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Casanova - Acedia, tome 2

Qui me veut du bien ?

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Ce tome fait suite à Casanova: Acedia Volume 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2016/2017, écrits par Matt Fraction, dessinés, encrés et mis en couleurs par Fábio Moon, avec l'aide de Felipe Nunes pour les couleurs pour l'histoire principale consacrée à Casanova Quinn. Chaque épisode comprend une histoire courte supplémentaire, écrite par Michael Chabon, dessinée, encrée et mise en couleurs par Gabriel Bá. Les couvertures ont été réalisées par Fábio Moon. Le recueil s'ouvre avec trois citations : une du roman Watership down (1972) de Richard Adams (1920-2016), une de la chanson Kill your sons de Lou Reed (1942-2013), et une du roman The Omega Glory (2006) Michael Chabon. Il comprend également des dessins en pleine page réalisés par Rafael Albuquerque, Eduardo Medeiros, Gustavo Duarte, Andrew McLean, Eduardo Risso, Christian Ward, Jason Latour, Chip Zdarsky, Gerard Way, Dustin Harbin.



Quentin Cassaday s'est introduit dans une propriété privée en découpant un trou dans le grillage. Il s'est déshabillé en courant sur la pelouse et il termine d'enlever son pantalon en montant l'escalier qui mène à l'étage de cette demeure vide. Il parvient dans un studio d'enregistrement à bande et entend comme une mélopée sortir d'une enceinte alors que tout le matériel est recouvert de toiles d'araignée et de poussière. Nu, il s'assoit sur le fauteuil du l'ingénieur du son devant la table de mixage et il contemple la pièce d'enregistrement de l'autre côté de la vitre. Il lui semble voir la silhouette d'une jeune femme bonde nue. Il lui revient une phrase en mémoire : l'homme qui hait ce qu'il est devenu, n'est pas une espèce d'homme. Au temps présent, il est en train de raconter ce souvenir dans une belle pièce ensoleillée avec une grande baie vitrée et vue sur la mer, à Heath et Sasa Li en demandant à cette dernière si elle était vraiment là. Heath lui répond que c'est idiot, que bien sûr elle n'était pas là. Il leur demande pour quelle raison il devrait les aider à tuer son bienfaiteur



Heath répond à Quentin Cassaday que Amiel Boutique est un monstre, qu'il s'appelle en fait Akim Athabadze. Sasa lui remet un dossier sur cet homme pour qu'il en prenne connaissance, qu'il sache toutes les horribles choses qu'il a commises. Ils lui précisent que c'est la manière de faire habituelle de Athabadze : faire table rase de son passé, recommencer à zéro, engager quelqu'un pour retrouver son passé, et si l'enquêteur y parvient, recommencer le cycle. Ils ajoutent qu'il est vraisemblable que Athabadze sache déjà que Heath et Sasa l'ont contacté lui Cassaday. Ce dernier estime qu'ils sont paranoïaques. Il regarde la photographie sur la pochette du dossier, celle de son employeur, et finit par l'ouvrir et le consulter : il est atterré par ce qu'il y lit. Dehors, Sasa Li et Heath attendent patiemment en regardant le soleil se coucher. Dans une librairie, Suki est allé acheter un livre pour Kaito Best toujours alité à l'hôpital : Sabine Seychelle lui ramène le tome 1 de Casanova, par Fraction, Moon et Bá.



Il faut un petit temps au lecteur pour qu'il se souvienne dans quelle situation il avait laissé Casanova Quinn. En effet, l'épisode 4 était consacré à l'enfance d'Akim Athabadze sous les bombes. Il retourne donc à l'épisode 3 et revoit Quentin Cassaday agressé sur une plage par Sasa Li et Heath. Une fois les idées en place, il peut reprendre le fil de l'intrigue : Casanova Quinn a perdu la mémoire et s'appelle maintenant Quentin Cassaday et il travaille pour un riche personnage appelé Amiel Boutique, mais dont le vrai nom est sûrement Akim Athabadze. Les autres personnages récurrents de la série jouent un rôle un peu différent de d'habitude, c’est-à-dire des trois livres précédents, en particulier Ruby. À partir de là, l'histoire reprend sa forme d'espionnage et de thriller : Casanova Quinn ne sachant pas à qui se fier avec certitude, il se retrouve dans le rôle de l'agent double. D'autres forces sont à l'œuvre, en particulier des créatures surnaturelles, composante déjà présente dans le tome précédent, et certains personnages maîtrisent l'art de tracer des glyphes et des pentacles de protection. Le lecteur joue le jeu d'assembler les pièces du puzzle, tout en savourant le divertissement à base de combats physiques, de machinations entre les dimensions, et de tueurs plus ou moins compétents, avec un personnage principal très compétent à ce petit jeu.



Le lecteur retrouve avec plaisir la narration visuelle de Fábio Moon et ses caractéristiques : un trait délié et souple à l'épaisseur variable, une attention presque désinvolte portée aux décors tout en étant bien réelle, et des personnages très vivants. Comme dans les épisodes précédents, le lecteur se retrouve vite envouté par le charme des dessins. Ceux-ci disposent d'un réel poids grâce à l'usage d'aplats de noir aux formes irrégulières, parfois tarabiscotées, donnant une sensation que tout n'est pas révélé par la lumière, qu'il y a des éléments qui résistent à la curiosité du regard donnant plus de relief à chaque personnage, à chaque environnement, avec une part de mystère insondable. L'artiste s'amuse bien à jouer avec les silhouettes des protagonistes, parfois à la limite de la déformation, mais sans jamais franchir la ligne de séparation. Pour la plupart, ils sont grands et longilignes, avec une classe naturelle, et une grâce dans leurs mouvements. La ressemblance de Casanova Quinn avec Mick Jagger s'est un peu atténuée, et il fait moins rockstar. Amiel Boutique reste éminemment sympathique, même quand son visage devient plus grave, en décalage avec ce dont il est accusé, et le lecteur continue de le percevoir comme une figure paternelle, un peu protectrice. Les femmes ont le beau rôle dans ces épisodes : Sasa Li, Sabine Seychelle, Ruby. Bien évidemment, elles ne sont pas des potiches, et encore moins des victimes toutes désignées sans défense. Le dessinateur sait leur donner une personnalité différente à chacune. Sasa Li apparaît le plus et lorsque le lecteur prend le temps de la regarder, il perçoit son caractère bien affirmé littéralement rayonner de son visage et de ses postures. Elle mène la danse, et domine Quinn du début jusqu'à la fin, avec un ascendant indéniable sur lui. L'épisode 8 est consacré à son enfance et son adolescence et sa forte personnalité irradie à chaque page. Par comparaison, Ruby apparaît plus douce, essentiellement parce qu'elle est préoccupée par l'état de santé de son compagnon Kaito Best. Sabine Seychelles est entre les deux, avec une fermeté certaine dans sa manière de se comporter.



La coordination entre dessinateur et scénariste continue de fonctionner pleinement, le dernier pensant son histoire en termes visuels, et le premier concevant des plans de prise de vue, des décors et des costumes en phase avec la nature du récit. Le lecteur se régale avec tout ça : Sasa et Heath se tenant face à la mer sur la terrasse en bois, Ruby découvrant le sous-sol de la librairie dans une perspective à la Escher (1898-1972), le démon faisant son apparition dans la chambre d'hôpital, Kaito Best découvrant la salle d'observation avec les écrans reflétant tous la silhouette de Quinn, ce dernier regardant Sasa Li dormir, ou encore elle-même découvrant un cadavre dans la mare du domaine familial. Il sourit en voyant une assemblée attablée déguster des ortolans, dans le noir, avec torchon sur la tête, respectant la tradition, scène totalement inattendue et parfaitement réussie. Ce tandem de créateurs parvient à être en phase pour raconter une histoire comme si elle était le fruit d'une seule et unique personne, avec un panache de toutes les pages, quelle que soit la composante prédominante : action, émotion, humour, spectacle. L'histoire progresse de manière accessible, tout en comportant des éléments très bizarres, comme sur une page de droite Sabine Seychelles lisant les aventures de Casanova Quinn en bande dessinée correspondant exactement à la page de gauche en vis-à-vis. Le lecteur sait que ces moments trouvent leur explication dans l'existence du multivers, tout en appréciant le caractère ludique de chercher comment tout ça s'articule.



En fin de chaque épisode se trouve une courte histoire (respectivement de 4, 6, 5, 4 pages) supplémentaire consacrée au groupe de quatre femmes, appelé Métanautes, ayant pour mission de tuer Casanova Quinn, dans une dimension après l'autre. Michael Chabon semble écrire au gré de sa fantaisie ou presque : une femme dans un lit d'hôpital et un homme qui se fait sauter le caisson sur une plage, une communauté de jeunes enfants chauves évaluant les résultats des missions des métanautes et une convention de comics, un manager qui succombe aux charmes des quatre femmes du groupe de rock qu'il gère, un enfant punit pour avoir mal parlé. Le lecteur est également sous le charme, cette fois-ci de la désinvolture inventive du scénariste, et des dessins amusés et minutieux qui racontent ces moments improbables. Le lien avec Casanova Quinn devient plus apparent et le lecteur se doute que ces scénettes gravitent autour de l'histoire principale, que Quinn finira par affronter les métanautes.



Ce deuxième tome se lit facilement et constitue un divertissement de premier choix, comme une sorte de récit d'espionnage mâtiné de science-fiction interdimensionnelle avec des dessins élégants et détendus, détaillés et inventifs. Le lecteur espère que les auteurs reprendront la série un jour, car elle est en pause depuis 2017.
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Le Club des policiers yiddish

Une belle uchronie qui emprunte tant à Chandler qu'aux écrivains de l'absurde.

L'histoire se situe dans un comté d'Alaska qui a été attribué en gestion aux juifs par les américains suite à la défaite de 1947. Cette défaite a obligé le peuple juif à quitter Israël et à trouver un lieu d'accueil. L'histoire se passe quelques semaines avant la rétrocession du comté aux Etats-Unis avec toutes les incertitudes quant au devenir des habitants non américains.

Le contexte uchronique posé, nous suivons un enquêteur de la police yiddish chargé d'élucider le meurtre d'un toxicomane dans un hôtel de troisème ordre. En complément de cette enquête qui se révèlera liée à un complot plus vaste, notre policier à la dérive doit gérer son passé qui réapparaît et ses propres démons.

Un roman bien mené, sombre et drôle à la fois qui permet de mieux connaître le fonctionnement des sectes du judaïsme orthodoxe.
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Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER ET CLAY de MICHAEL CHABON

1939, Josef Kavalier arrive chez les Clay à New York en provenance de Prague via le Japon. Sa famille a réussi à le faire partir au prix de lourds sacrifices financiers, ils sont juifs comme Les Clay et la pression nazi s’accentue. Josef a étudié la magie avec Kornblum, lui même disciple d’Houdini. C’est grâce à cela qu’il a pu quitter Prague car les juifs voulaient sauver le Golem et il a pu se cacher dans son cercueil. Josef va vite sympathiser avec Sammy son cousin, il travaille pour des bandes dessinées et il s’avère que Josef est un excellent dessinateur, Sammy lui a des idées. Dès lors toute leur énergie va se développer dans ces projets de BD et de Comics, ils vont créer des personnages qui vont révolutionner le monde, mais pour cela ils ont besoin d’éditeurs et ce monde là est peuplé de requins, alors les choses vont se compliquer sérieusement.

Aventure passionnante que celle de Josef et Sammy dans cette période qui sera l’âge d’or des comics, on va suivre aussi les amours des deux garçons aux goûts fort différents, et puis, la situation des juifs en Tchécoslovaquie restera toujours omniprésente, Josef cherchant à faire venir son frère cadet et s’inquiétant pour sa famille. Un roman qui suit l’histoire de l’Amérique, on croise Orson Wells et Salvador Dali, dans ces années 40/60, une aventure foisonnante qui plaira d’autant plus au lecteur s’il aime la magie et les comics.

Prix Pulitzer 2001
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Le Club des policiers yiddish

polar juif, yiddish, au choix; parfois blasphématoire, politiquement incorrect mais original, surprenant et drôle.

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Moonglow

*Lecture recommandée par le Picabo River Book Club*

*Chronique de Grybouille sur Léa Touch Book*



Un livre qui commence dans les premières pages par « Pour eux », cela ressemble à un don.

Un don à ses proches, alors « Voici l’histoire telle que je l’ai entendu » dit l’auteur. Une histoire articulée autour d’une famille juive.



Et quelle histoire, un grand-père qui a fait les 400 coups avant de trouver sa voie.

Une voie tournée vers l’espace et plus particulièrement vers la lune et les fusées…



Une grand-mère, française « Cocorico », une enfance à Lille, qui a vécu des « choses », sur son bras gauche 5 chiffres, son parfum Chanel n°5, et puis des fois «… quelque chose la submergeait… », mais les bons jours « Veux-tu que je te raconte une histoire ? », alors, pour le petit Mike c’est le principal, non ?

Le couple connait des hauts et des bas : « Mes grands-parents se réconciliaient avec le pragmatisme des amants prisonniers d’un avion qui tombe en vrille. »



Les parents de Mike ? Une mère qui a connu, étant enfant, la séparation d’avec ses parents. Modèle qui sera reproduit plus tard avec son fils. Le petit Mike qui nous conte « pour eux » et pour nous, ces vies chaotiques, où chacun se cherche, affronte ses peurs, vit, aime et…



Et puis vient dans le cours de notre lecture, le lègue, le passage de témoin, la rédemption, l’héritage, du grand-père vers son petit-fils :

« Quatre vingt dix pourcent de tout ce qu’il m’a jamais raconté sur sa vie, je l’ai entendu dans ses dix derniers jours. »



Une belle histoire, comme il en existe dans certaines familles, mais je vous en parlerai plus loin…



Tout au long de cette aventure, vous croiserez l’oncle Ray en nounou de luxe, le père Nickel et sa passion, Sally pour qui rien n’est trop tard, Fräulein Judith tout au service de son père, le Doc Wallak, Hub Gorman le taulard prédateur, Doc Storch bien loin de son monde, Sammy…

Visite de synagogues au programme, la religion en tant que tuteur social...

Et bien sur un des savants nazi sauvé par les libérateurs, j’ai nommé Wernher Magnus Maximilian Freiherr von Braun le papa des fusées V2, bien loin de la conquête des étoiles dans les tunnels du centre DORA entouré de déportés au service de la machine Hitlérienne…



Michael CHABON n’en est pas à son premier coup d’essai, et avec cette production il se découvre à nous. Il se met en scène, et nous ?

Nous nous laissons emporter par son style, vers… la lune ? Pourquoi pas, nous venons tous de là-haut, non ?



Voilà, un conseil, ce livre simple et efficace, ne passez pas à côté, vous avez à en apprendre dans ces pages qui sont pleines de délicatesse et d’émotions.



Merci à Michael CHABON


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Les loups-garous dans leur jeunesse

Huit petites nouvelles, toutes dérangeantes. N'y cherchez pas le bonheur intérieur. Je ne l'ai pas trouvé!

Non! l'auteur met en scène des situations dans lesquelles les personnages dérapent, se trouvent confrontés à des situations inattendues, ou carrément "pètent les plombs"....un coup de folie inopiné, une envie soudaine les fait chavirer.

Chacune de ces petites nouvelle développant un sujet banal de la vie courante, apporte un plaisir de lecture nouveau voire une certaine aversion! En tout cas ne laisse pas indifférent !

Les personnages ne sont pas tous attachants : un couple visite un appartement, une femme enceinte d'un violeur en série, un homme reçoit la visite du coach de son équipe de baseball, un homme veut voler un collier en or ...

Rien de bien extraordinaire et pourtant!

Des tranches de vie de cette Amérique d'aujourd'hui, prises sur le vif presque toutes banales.

Surprise de chaque nouvelle, surprise souvent dérangeante, malsaine parfois ou ironiques

Bref...si j'ai été mal à l'aise parfois, c'est parce que l'auteur l'a souhaité : il a atteint son objectif.

J'ai découvert Michael Chabon, qui semble-t-il est un auteur reconnu de la littérature américaine et un scénariste....ça vaut le coup de pousser un peu cette découverte, d'en savoir un peu plus sur lui !

On aime ou on n'aime pas mais il ne laisse pas indifférent


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

Brique de plusieurs centaines de pages, fresque de l’Amérique de la fin des années 30 au début des années 50, LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY constitue également une impressionnante biographie fantasmée de deux jeunes dessinateurs qui n’ont jamais existé mais dans lesquels les lecteurs reconnaitront un mélange de Jack Kirby, Stan Lee, Will Eisner, Jerry Siegel, etc.

Josef, jeune juif ayant fui Prague devant l’occupation nazie et son cousin Sammy, créent, en 1939, un nouveau super-héros inspiré d’Houdini qu’ils nomment l’Artiste de l’Evasion. Ils connaissent le succès avec ce personnage atypique, créent ensuite de nombreux autres héros en collants et traversent une vingtaine d’années de l’histoire américaine, de l’essor des comics à leur anathème sous prétexte de subversion de l’innocence.

A ce vaste panorama d’un monde en mutation, l’auteur ajoute des références, soit réelles soit inventées, à d’innombrables bandes dessinées et super-héros qui ancrent le roman dans une réalité alternative où Kavalier et Klay ont bel et bien inventé le personnage très populaire de l’Artiste de l’Evasion puis bien d’autres encapés plus ou moins délirants. Michel Chabon pimente encore son intrigue d’une pincée de mysticisme judaïque par de fréquents détours vers le mythe du Golem de Prague considéré, en quelque sorte, comme le super-héros originel.

L’auteur, très intéressé par les questions de judaïcité, avait livré le réputé CLUB DES POLICIERS YIDDISH qui, en dépit d’un grand schlem critique (Hugo, Nebula et Locus) m’était tombé des mains à mi-parcours. Heureusement, LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY se montre bien plus prenant en dépit des nombreuses digressions et de quelques longueurs. L’auteur aborde donc la manière dont les comics se sont imposés comme culture dominante durant la Seconde Guerre Mondiale, passant de divertissements enfantins à véritables outils de propagande avant de connaitre leur déclin durant l’après-guerre. Par la suite ils seront accusés de tous les maux par Fredric Wertham et son SEDUCTION DES INNOCENTS qui provoquera une crise dont les comics auront bien du mal à se relever.

Chabon parle également de l’immigration juive, de la place de ces derniers dans l’Amérique des années 30 et suivantes, d’homosexualité, de la guerre (et ses conséquences),… Bref voici une grande épopée qui, en racontant les petites histoires de deux types presque ordinaires, évoque en toile de fond la grande histoire du milieu du XXème siècle. Enrichi de notes de bas de page nombreuses et de références à des livres ou à des magazines, parfois authentiques, souvent fictionnels, LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY constitue une peinture assez enthousiasmante du milieu du XXème siècle et du rêve américain vu par deux immigrés juifs en quête de reconnaissance artistique. Si l’ensemble se montre parfois quelque peu difficile à digérer de part ses nombreuses références et sa longueur (près de 900 pages bien tapées !) LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY s’avère enrichissant et très satisfaisant, voire passionnant. Un beau pavé à déguster récompensé par le Pulitzer, carrément!


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Le Club des policiers yiddish

Dans le nouvel Israël, à Sitka, en Alaska, vivent deux millions de Juifs. Un junkie est retrouvé dans un hôtel minable, assassiné. Landsman découvre qu'il s'agit du fils du plus puissant rabbin de la région, le chef des verbovers, des Juifs ultra-orthodoxes. Mais des ordres venant de l'étranger exigent la clôture de l'enquête. Landsman, indépendant et têtu, veut en savoir plus...

Drôle de temps pour être juif. Drôle de temps pour être flic. Ça tombe mal pour Meyer Landsman ! À Sitka en Alaska, devenu la patrie glaciale et désolée des Juifs, il est l'inspecteur le plus décoré de la police yiddish. Chargé de faire régner la paix dans cette communauté encline aux mystères, l'homme a pourtant sombré dans l'alcool, ruinant son mariage au passage. Exilé à l'hôtel, il découvre un matin le corps d'un junkie assassiné dans le hall. Mais pourquoi ces pressions pour abandonner l'enquête ? Landsman s'obstine : ce mort lui plaît et il refuse de laisser son assassinat impuni... Dans ce monde où religieux et criminels ont échangé leurs compétences, jamais la Terre promise ne lui aura paru plus lointaine...

Dans une tradition typiquement américaine, Michael Chabon emprunte à tous les genres avec allégresse : légendes des émigrés juifs d' Europe de l' Est, roman noir, roman d' anticipation, critique politique de l'après - 11 Septembre et réflexion morale sur les dérives religieuses. Hommage à Chandler et à Charyn, Le Club des policiers yiddish, lauréat du prix Hugo 2008 va être adapté au cinéma par les frères Coen (The Big Lebowski, Fargo, No Country for Old Men...) et a reçu un accueil enthousiaste aux États-Unis et ...

C'est le New York Review of Books. qui ont parle le mieux : « Une réussite, comme si Raymond Chandler et Philip K. Dick avaient fumé un joint en compagnie d Isaac Bashevis Singer... »

Car voilà une uchronie franchement jouissive.
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Moonglow

Il est des livres qu'on ne lit pas à la bonne période sans doute, et à côté desquels on passe malgré un véritable enthousiasme au départ.

Ce fut mon cas avec ce livre que pourtant je qualifierais de bon. Et oui, cela semble paradoxal !

C'est essentiellement la forme, un peu trop destructurée à mon goût, qui ne m'a pas permis d'adhérer à l'histoire et d'apprécier les personnages comme ils le méritaient.

Car le propos est bon, l'idée de mêler semble-t-il, véritables souvenirs et fiction, est une bonne idée que j'aurais pu apprécier avec une narration plus chronologique. Mais là, cela part dans toutes les directions et il faut lâcher prise pour entrer dans le roman, ce que je n'ai pas réussi à faire.

Qu'à cela ne tienne, ce roman atypique est bien écrit, a quelquechose à raconter, comme le passage de témoin entre générations, si important dans les familles et juives particulièrement, des personnages qui valent le détour, même si je suis passée malheureusement à côté de ces souvenirs de famille.

Merci aux Editions Robert Laffont et à NetGalley pour la découverte de ce livre qui devrait plaire à beaucoup, pour son histoire et ses réflexions intéressantes.
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Les loups-garous dans leur jeunesse

Malheureusement, il n'y a rien de fantastique dans ce recueil. C'est bien écrit et c'est tout.



J'ai pas du tout accroché à ces histoires, elles sont fades, sans intérêt et avec des fins qui n’amènent à rien. Alors oui elle sont bien écrites, l'auteur a le dont pour nous emmener dans ces univers, mais c'est bien la seul chose qu'il a.

Chaque nouvelle est d'une banalité affligeante, leur fin n'apportant rien, ni rebondissement, ni morale, ni surprise, ni réflexion, ni plaisir, que du vide. le pire étant qu'aucune n'a ne serai-ce que l'ombre du fantastique, genre sous lequel ce recueil est pourtant ici étiqueté.



Bref, car ça ne sert à rien de faire plus long, je ne conseillerais pas ce livre.

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Le Club des policiers yiddish

Il m’a fallu deux cents pages pour rentrer dans ce roman – sur 541. Autant vous dire que, pour l’apprécier, ce n’est pas, mais alors, pas du tout gagné. Disons que ce livre n’est pas tout à fait mon genre. Je n’ai rien contre l’Alaska, je n’ai rien contre les romans policiers qui s’y déroulent, je ne suis pas très fan d’uchronie et je ne connais quasiment rien à la culture juive. Aussi, suis-je totalement passée à côté des différentes communautés qui vont et viennent dans ce roman, de leur croyance, de leurs superstitions, de leur attente du Messie ou de leur volonté de conquérir Israël. Oui, nous sommes dans une uchronie, et après les échecs survenus en 1948, les juifs vivent dans une colonie en Alaska. Hélas ! Cette colonie n’a qu’un temps, et il est fortement question d’une rétrocession. La police des lieux sait que leur temps est compté – deux mois, pour résoudre toutes les affaires en cours, dont la toute dernière, la douzième, qui concerne l’assassinat d’un junkie dans l’hôtel où vit, depuis son divorce, l’inspecteur Meyer Landsman. Dire qu’il se laisse aller, tout au désordre de sa vie, est une manière d’évoquer pudiquement sa déprime chronique. Et quand cette affaire se retrouve close par sa supérieure hiérarchique, qui se trouve être son ex-femme, il n’a pas l’intention de se laisser faire. Oui, enquêter sans arme, sans plaque, en quasi solitaire – il ne veut pas entraîner Berko son cousin et collègue, marié, deux enfants, bientôt trois, et heureux dans sa vie personnelle, dans sa disgrâce. Si ce n’est que tous les deux ont des choses à régler avec leur passé : le père de Meyer s’est suicidé, celui de Berko est bien présent, ancien agent très manipulateur, qui a eu un enfant – Berko donc – avec une jeune indienne, morte lors d’émeutes fomentées par des verbovers. J’écris ceci en essayant d’être la plus claire et concise possible, face à une culture que je ne maîtrise pas du tout, à des termes qui m’ont souvent forcée à utiliser le lexique inclus en fin de volume, à lire des scènes, aussi, qui sont totalement étrangères à ma mentalité. Si j’avais un fils, je ne le renierai pas s’il était gay. Je n’ai aucun souci à fréquenter des femmes qui préfèrent les femmes – et je trouve d’ailleurs terriblement réducteur de réduire une personne à ses préférences amoureuses.

Coups bas, violence, complot, attentat. Volonté de faire taire ceux que l’on soupçonne d’en trop savoir, et de le regretter, parfois, après – comme si les regrets pouvaient rendre la vie à une personne. Meyer et Berko découvriront des faits qui les bouleverseront et leur feront prendre des décisions radicales mais justifiées. Il est fort heureusement des personnages positifs, comme la femme de Berko, ou Bina, l’ex-femme de Meyer, sans illusion sur elle-même, mais confiante en les capacités de Meyer d’aller au bout des choses, lui qui est aussi sans illusion sur les extrémistes de tout bord.

A lire si vous aimez les échecs (moi non) et les uchronie policières.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Moonglow

Moonglow est le titre de cette belle autofiction signée Michael Chabon.

A travers son questionnement sur ses origines Chabon va nous narrer l'histoire atypique de ses grand-parents, personnages hauts en couleurs.

Son grand-père ancien militaire américain de l'OSS, qui va lors de la secone guerre mondiale déterrer les secret des V2 de von Braun.

Il nourrira dès lors une fascination pour les fusée et la conquête spatiale et une haine viscérale envers le dit Von Braun.

Ce grand-père va, après guerre, rencontrer une française de confession juive, rescapée des camps, mère d'une toute jeune fille qui sera la future mère de l'auteur.

Mais les blessures que la guerre a infligées à la grand-mère seront toujours béantes et en feront une femme psychologiquement dévastée.



Chabon place son roman sous l'égide des trois plus grand romanciers américains, à savoir Thomas Pynchon, à qui il emprunte le thème des V2, JD Salinger dont il s'inspire du story-telling désincarné et David Foster Wallace dont il imite la manie des notes de bas de page.

Placé sous de tels hospices, le roman ne pouvait qu'être une grande réussite, ce qu'il est absolument.

Par petites touches, par des points de vue à tiroirs, Chabon nous raconte une très belle histoire d'amour qu'il entremêle à l'histoire de la seconde guerre mondiale, la découverte des camps de travail sur les V2, mais aussi à celle plus contemporaine de la conquête spatiale.

On avance dans le roman de manière très subtile et petits à petit tombent les faux-semblants, et la résolution des tensions initiales se fait de manière tout à fait inattendue.

C'est aussi tout simplement une belle tranche de la vie américaine de la deuxième moitié du vingtième siècle.

Je dois avouer que je fuis les romans sur la seconde guerre mondiale, partant du principe que tout a été dit et redit.

Eh bien ce roman parvient à apporter un souffle nouveau dans le genre, ce qui est une belle prouesse !
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