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Critiques de Michel Field (26)
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Le livre des rencontres

Déception, grosse déception même! Mais c'est en partie de ma faute, je me suis fourvoyée en achetant ce livre sur le net. Par rencontres j'entendais rencontres de tous les styles pas seulement rencontres amoureuses. Or en lisant cet ouvrage, je me retrouve faisant preuve d'un certain voyeurisme et j'ai l'impression de feuilleter un magazine people, brochure qui ne m'a jamais intéressée, je n'aime pas les potins! Alors que ce bouquin soit écrit par 4 mains, cela est beaucoup pour un livre qui pour moi se révèle sans relief, inintéressant au possible. On se demande comment des ouvrages peuvent être édités et lus... Il en faut pour tout les goûts mais quand même, le public devrait exiger un minimum de qualité. J'aurais mieux fait de m'abstenir, je vais m'en séparer sans regret.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Le soldeur

Comme une autobiographie par les livres ....



"Peut-être craigniez-vous qu'un livre sur les livres n'apparaisse que comme une coquetterie ? Vous avez donc imaginé un double inversé : il est homme, je suis femme ; il est âgé, elle est jeune; lui parisien, elle banlieusarde; il a baigné dans la culture, elle y a accédé... (...) Aviez-vous donc si peur, une fois de plus, de vous retrouver face à vous même pour éprouver le besoin de me prendre en otage de monologues à peine travestis en dialogues ? Doutez-vous tant de vous qu'il vous faille,

chaque fois , multiplier les leurres ?

C'est pourtant un beau livre que celui que vous auriez pu écrire. Un homme se déprend de lui-même. Il cherche sa vérité, et l'attaque comme un sommet, par sa face la plus périlleuse. Sa vie se confondait avec les livres ?

Alors quelle est-elle , sans eux ? Que va-t-il découvrir derrière sa bibliothèque, quand il l'aura vidée ? Lui ? Ou rien ? Il ôte, un à un, les vêtements qui furent les siens jusqu'à faire corps avec lui. mais y-a-t-il un corps sous ces oripeaux ?

Il s'était constitué par les livres, c'est par les livres qu'il se destitue. "(p. 349)





Ce roman (ou autofiction) de Michel Field avait tout pour me plaire; je l'ai acquis en juin 2014; je l'ai débuté aussitôt, abandonné, repris, ré-abandonné: pour la einième fois, je le reprends, décidée à en venir à bout . Tous les "ingrédients" étaient présents pour m'emporter dans cet amour des livres, cette passion même ...et une très vaste culture dans les domaines les plus variés, l'esprit possessif de l'auteur pour sa vaste bibliothèque, reflet des rencontres, d'apprentissages marquants qui ont nourri , construit son être, sa personnalité, affiné ses goûts...



"Depuis des années, sa bibliothèque s'était peu à peu imposée comme l'interlocutrice privilégiée de son existence. Elle était à la fois sa compagne, sa confidente, sa meilleure amie. Sa mémoire, puisque chaque période de sa vie était déposée là, sur quelque étagère. Son présent, la chose allait de soi. Et son avenir: chaque livre en appelait un autre, toute lecture exigeait une suivante et, plus il lisait, plus l'infini de ce qu'il n'avait pas lu, qui eût pu l'accabler, l'invitait au contraire à intensifier sa quête. Elle avait fini par avantageusement remplacer son rapport aux autres." (p.15)



Parvenu à un certain stade de son existence, il eut besoin de faire le point, de se "déprendre" de cette accumulation d'ouvrages.



Pour ce, il commence à se rendre chez un soldeur, pour vendre ses livres... Dans la queue des clients-vendeurs, une jeune femme l'accostera, et lui proposera un drôle de jeu: elle lui donnera un mot ou une idée... et il devra lui proposer un choix d'un ou de livres sur le sujet , et s'en séparer...! s'ensuivent des échanges énigmatiques, séduction, mises à distance...



Alors pourquoi ai-je abandonné cet ouvrage autant de fois ? Je ne parviens pas à saisir la vraie raison de ce manque d'accroche ...Peut-être la trop forte sensation du côté factice de ce dialogue et jeu entre cette jeune femme et notre "vieux" narrateur ! et quelques longueurs dans les digressions ( lorsque, je l'avoue, les thèmes m'intéressaient de façon moindre !)



Sinon, il est vraiment plaisant de voir la multitude d'ouvrages, d'auteurs lus, aimés par Michel Field sur les sujets les plus larges... une impression de familiarité et de rappels de souvenirs de mon propre parcours de libraire, de lecteur boulimique avec des maisons d'édition appréciées [ dont NEO , Nouvelles éditions Oswald...que l'on trouvait déjà chez les soldeurs, alors qu'il y avait des auteurs étrangers importants... Je me rappelle, entre autres "Des Bûcherons" de Thomas Hardy ]

Certaines de ses préférences croisent les miennes comme Panaït Istrati, Jack London...



"Il voulait maintenant comprendre ce que signifiait une bibliothèque. Ce que voulait dire cette succession d'actes, acheter, lire, garder, classer, accumuler, se laisser envahir par les livres. Il voulait maintenant savoir ce qu'on pouvait apprendre de quelqu'un en lisant sa bibliothèque : sa vie ? Son fantasme de vie ? Les regrets d'une vie ? "(p. 249)



Michel Field parle de boulimie, de lecture de plusieurs ouvrages, en simultané, mais aussi des multiples questionnements, hésitations pour classer au mieux "nos bibliothèques" ... Lecture plaisante et enrichissante , qui rend hommage à quasiment tous les genres et toutes les disciplines ! Hommages aux Livres et aux Lecteurs boulimiques !!



"C'est peut-être ça, une bibliothèque. mais tout aussi l'inverse. Une manière de poursuivre le dialogue avec les morts, de les faire revivre, de mettre ses pas dans les leurs. de sauvegarder le lien. Ces livres délaissés, comme mis à l'index dans cette petite pièce désolée, n'attendaient qu'une chose. Qu'on les ouvre à nouveau. Qu'on les parcoure . La lecture, chaque fois, comme une résurrection. Comme un défi aux morsures du temps qui passe."

(p. 276)



Joyeuse d'avoir enfin lu cet ouvrage, qui est comme une conversation complice et stimulante sur toutes nos folies et excès face à nos attachements démesurés aux livres... C'est aussi une invitation à l'éclectisme et à la tolérance !...



D 'abondantes remarques judicieuses sur ce que peut représenter une bibliothèque, à quel(s) cheminement (s) individuel (s) renvoie(nt)-telle ?



Comme un livre de chevet, que l'on peut reprendre au hasard, relire tel ou tel passage...retrouver des mini-bibliographies, des références oubliées ou méconnues!
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Le Vieux Blanc d'Abidjan dans sa prison de ..



C'est avec un plaisir mêlé de souvenirs que j'ai lu et relu, au Salon du livre de Vannes le titre du livre, « Le vieux Blanc d'Abidjan » dans sa prison de Yopougon.



Puis Michel Field est arrivé. Je reconnus immédiatement l'homme de radio et de télévision pour lui demander qui était ce vieux Blanc d'Abidjan. Ma surprise venait de la mention que j'avais lue au dos du livre, le président de la Côte d'Ivoire était toujours Houphouët-Boigny ! C'est vieux cette affaire de Blanc, 1982 ou 85 ?





Quelques souvenirs de la Côte d'Ivoire me sont revenus comme ces palabres en pleine brousse pour savoir qui avait été responsable d'un petit accrochage en voiture. La palabre, un outil au service de chaque partie et qui permet de transiger ou de s'accorder après avoir créé un brouillard indescriptible. Six heures de palabres qui me permirent de découvrir une plantation de cacaotiers.



« Ce livre parle de mon père et de cette Afrique incandescente ». C'est un hommage d'un fils à son père écrit bien longtemps après les faits, gardés intacts grâce à leur côté si improbable et si singulier, insistait Michel Field. Depuis j'ai lu avec appétit le vieux Blanc d'Abidjan. Il faut avoir passé quelque temps en Afrique pour savoir que d'une prison à l'autre, tout change. Le terme prison désigne simplement le fait d'être incarcéré, le reste, l'administration ne s'en préoccupe pas.



Mais ce vieux Blanc d'Abidjan était pourvu de qualités extraordinaires. Si utile, et souvent si décisif, il fut en quelques semaines l'adjoint du directeur de la prison de Yopougon, devenant par là même un fonctionnaire incontournable supervisant tout ce qui se passait au sein de la prison, voire même à l'extérieur. Manger ou s'organiser pour cela, devint le troisième sens de Papa Blanc.





Avec Michel Field nous avons échangé sur la lagune et sur les pagodes, petits restaurants de bord de la mer où l'on déguste des langoustes, que ce vieux Blanc d'Abidjan dévoraient si fraîches, aussi vivantes que si elles sortaient d'un vivier. « Quels beaux souvenirs j'en ai gardé. »





J'ai été heureux de l'entendre parler de ce pays et de son père. Très vite il m'expliqua qu'il avait réussi à le sortir d'une mascarade de plaintes financières, liées en partie, à l'arsenal d' embrouilles chères à ce vieux fou d'Houphouët-Boigny.



Être incarcéré pour avoir glané, ou ramassé quelques millions voir quelques milliards de francs CFA c'est quelque chose de particulièrement gênant surtout pour un européen blanc de bonne réputation et conseiller auprès du président lui-même. Dans ce pays il faut savoir laisser passer les orages. Michel Field le raconte au cours de trois journées de la vie d'Abidjan, soumises à un rythme accéléré que le jeune Michel découvre à l'arrière de la voiture du président, à deux doigts parfois de se faire acclamer.





Les rencontres se déroulent souvent dans la fournaise d'Abidjan comme à des heures plus calmes autour de la lagune, pour tomber le soir dans la fièvre des danses africaines, avant de retrouver son père, totalement absorbé par la planification d'une finale de football



Voilà un système carcéral qui mérite d'être regardé de près quand le vieux Blanc d'Abidjan organisait des tournois de football au sein même de la prison et que les observateurs avisés venaient glaner les meilleurs joueurs, ceux qui avaient la flamme pour devenir de grands footballeurs. Ainsi l'univers carcéral développa parfois dans certains pays des business hautement éloquents.





Quant à son père, il attendit un an pour que toutes les plaintes comme les rumeurs, sur l'indélicatesse des européens blancs argentés s'estompent, les journaux écumant tous les pires griefs. Au bout d'un an il sortait par une large porte pour terminer sa vie d'ivoirien en toute sérénité.



Tout cela est à déguster dans ce livre merveilleux, le vieux Blanc d'Abidjan.









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Le soldeur

L'idée me séduisait (la couverture aussi), mais je ne suis pas totalement convaincue.



L'auteur aborde les raisons qui peuvent expliquer pourquoi nous, lecteurs assidus, éprouvons ce besoin de garder nos livres, de les stocker, de les classer, de les regarder, sans forcément les relire d'ailleurs. Pourquoi, à d'autres moments, pouvons-vous décider de nous en séparer? Et comment? Selon quels critères? Avec quels souvenirs, avec quels regrets?



Il aborde plusieurs thèmes, comme autant d'étagères : ses souvenirs et lectures d'enfance, ses études, les lectures dites sérieuses et celles de détente. Bien sûr, un grand nombre de références m'étaient inconnues, ce qui ralentissait ma lecture. Bien sûr, certaines thématiques (la politique, par exemple) ne m'intéressent pas, et j'avoue avoir alors sauté des pages (mais Pennac a dit que l'on pouvait!). Je fus davantage intéressée par les sections cuisine, polar (où je me suis amusée à retrouver d'anciennes lectures, et où est mentionnée par exemple La Ligue de l'imaginaire, de Chattam, Thilliez, Giacometti et d'autres), ou celles relatives à Paris ou encore à l'enfance (où j'ai failli pleurer en pensant que je peine parfois à faire lire (et comprendre) 3 pages à mes élèves alors qu'il évoque ses souvenirs du Comte de Monte-Cristo, entre autres...).



J'ai appris pas mal de choses, découvert des anecdotes intéressantes ou amusantes (l'existence d'une annonce nécrologique officielle concernant Hercule Poirot, que j'ignorais totalement, honte à moi ! ), souri à plusieurs reprises en me reconnaissant dans le personnage (ses prises de tête sur le meilleur classement : alphabétique? chronologique? thématique?, ses humeurs sur les bibliothèques design qu'il faudrait ne pas défigurer en y posant des livres, la disposition des étagères Billy qui relève parfois d'un tetris géant à travers l'appartement, la nouvelle littérature scandinave qui fait ressembler les catalogues des maisons d'édition à un catalogue ikea...).



Oui, j'ai souri. Mais j'ai regretté de nombreuses longueurs sur des thèmes qui ne me passionnaient pas (je plaide coupable), donnant parfois l'impression d'un étalage de culture quelque peu rébarbatif et qui m'a un peu gênée. D'autre part, j'ai eu beaucoup de mal à accepter que le narrateur, qui accumule des milliers d'ouvrages depuis des décennies sans jamais s'en séparer, change son fusil d'épaule aussi facilement, aussi rapidement. Cela manquait, pour moi, d'un entre-deux, d'une étape intermédiaire. A moins que je ne fasse là que projeter la souffrance qui serait la mienne si je devais me défaire de mes (pourtant nettement moins nombreux) trésors?



Une impression en demi-teinte donc, même si ce fut un bonheur de plonger avec le narrateur dans certains souvenirs communs, dans certaines lectures oubliées et qu'il a fait revivre sous mes yeux. La réflexion qui sous-tend le roman est intéressante et parlera certainement à un grand nombre de lecteurs qui, comme moi, manquent cruellement de place et de compréhension conjugale ;) Mais non, décidément, je ne peux pas envisager de vider mes bibliothèques...
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Paris émois

Je voudrais souligner la beauté et la qualité du livre, avec une reproduction de #ruedeparistempsdepluie de #caillebotte et un format très agréable.



Ce livre, à la croisée des chemins entre essai et roman sociologique, évoque les transformations de Paris depuis des décennies et, plus près de nous, depuis le Covid.

Michel Field évoque ses ballades parisiennes, ses rencontres et sa vie familiale et professionnelle, qui sont prétextes à regarder Paris, tour à tour fascinant et effrayant.

On y apprend pas mal d’anecdotes sur Paris (même si je m’attendais à plus de contenu sur ce sujet), mais surtout on y arpente avec lui les rues de Paris, savourant ces ballades poétiques ou historiques.



Cet ouvrage et très bien écrit, riche et très agréable à lire, je vous le recommande vivement !

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Le livre des rencontres

Petit livre sans prétention mais que j'ai beaucoup apprécié. Chaque chapitre est consacré à un couple, les rencontres s'enchainent et se suivent. J'ai préféré certaines histoires à d'autres, mais l'ensemble est plutôt bon.

Je recommande.
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Le soldeur

Voilà exactement le style de livre qui a le don de me désespérer, car il est à la fois tout ce que j'attends d'un texte, à savoir secouer, provoquer et stimuler la découverte, et à la fois terriblement déprimant, voire humiliant, car jamais en toute une vie je n'arriverai à lire autant que Michel Field…



Donc un homme solde sa bibliothèque. Fait le vide. Mais avant il détaille par thèmes tous

ses livres classés soigneusement (et non entassés comme chez le lecteur lambda):

philosophie, Paris, cuisine, sport, les bouquins sur Carla et les autres, et j'en passe.



C'est étourdissant d'érudition, brillant, virevoltant, à l'image de Michel Field lui-même.



On passe de Bourdieu aux macarons de Pierre Hermé. On souffre de voir s'entasser dans des cartons les livres d'enfance, la bibliothèque du vieil oncle, les dictionnaires et en même temps on se dit qu'on devra bien y passer aussi, un jour, et se désencombrer après avoir caressé avec nostalgie chaque couverture.



Donner, vendre, faire circuler, partager. Une belle leçon. Et en même temps une question : lire moins, mais mieux, n'est-ce pas préférable ? Une petite bibliothèque d'indispensables chez soi, et pour le reste, emprunter, méditer, laisser infuser les pages au lieu d'être boulimique… Non ?

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Le soldeur

Un miel, que cet univers des livres qui n'est pas sans rappeler le magnifique Une trop bruyante solitude de Bohumil Hrabal. Michel Field nous confie de la même manière son amour inconditionnel pour le livre ; amour pourtant conditionné à celui de la femme aimée : se débarrasser un à un de ses livres pour plaire à la belle, bigre, pas rien !

Mais plus encore que ce geste amoureux, c'est bien de tout ce qui gravite autour des bouquins, hommes, lois, soi et les autres, soi et l'amour, qu'il nous entretient. En fait, rien ne lui est étranger, les portes s'ouvrent comme par magie sur ce qu'on ne supposait même pas. L'auteur communique sa façon d'appréhender le monde tel qu'il le ressent, tels que le traduisent les livres qu'il cède un à un au soldeur.

Pour l'essentiel, Le soldeur, c'est à cette lecture-là que nous sommes invité : la souffrance d'avoir à se défaire de livres qu'on pensait compagnons de vieillesse, amis protecteurs - Montaigne en sa bibliothèque.

Un pur bonheur, une belle intériorité, un beau défi.
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Paris émois

Michel Field publie aux Editions Mialet-Barrault « Paris émois » un essai, un récit dans lequel il évoque au long des pages des quartiers et des rues de Paris où s’est déroulé une grande partie de sa vie. Le livre débute par l’évocation de l’incendie de Notre Dame de Paris en avril 2019 et se termine par le premier confinement et la vision tout a fait inhabituelle de Paris quasiment désert.



J’aime beaucoup la couverture de ce livre qui reproduit le magnifique tableau de Gustave Caillebotte : Rue de Paris un jour de pluie.



Quant au livre lui-même on y trouve l’évocation de très nombreux endroits avec des rappels historiques et l’auteur nous donne les souvenirs personnels que ces lieux évoquent pour lui.



Je dois dire que j’ai été un peu déçu car dans les rappels historiques je n’y ai pas appris grand-chose, beaucoup des éléments qui y figurent ne sont pas originaux et, quant aux souvenirs de l’auteur, il y en a assez peu qui sortent de l’ordinaire des vies d’aujourd’hui. Un passage m’a ému, celui où l’auteur évoque une employé de l’Etat civil de la Mairie du XII° arrondissement. Je n’en dis pas plus, le lecteur s’y reportera.
Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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Le soldeur

Un homme, un jour, se décide à vendre quelques-uns de ses livres chez un soldeur bien connu à Paris (on reconnaît la librairie en trois boutiques du Bd Saint-Michel...). Il affronte la queue en extérieur, les étages sordides, l'accueil goguenard ou désagréable des « blouses grises » quand soudain son regard est accroché par une jeune femme qui lit en attendant son tour. Vaguement androgyne, look décontracté et chevelure sombre, il extrapole rapidement et s'en fait une certaine idée. Ayant parfaitement senti l'intérêt qu'il lui porte, elle lui propose un jeu étrange : s'il veut la revoir et nouer une histoire avec elle, il devra apporter des livres de sa bibliothèque choisis en fonction d'un mot donné par elle, lui raconter ces livres et en choisir un qu'il lui offrira. Le premier mot sera « enfance ». Et l'homme de rassembler des livres lus dans son enfance, chargés de souvenirs et d'émotion, hésitant sur ceux qu'il va abandonner pour elle, sur celui qu'il lui offrira.



Ainsi, progressivement, sa bibliothèque va se vider, au rythme des exigences de la belle. Jeu de séduction un peu pervers, douloureux (elle l'oblige à de cruels renoncements sans toutefois lui offrir ni sa présence ni son attention, encore bien moins son amour). L'écriture se fait incisive, charnelle, érudite, et nous entraîne dans des méditations sur la bibliothèque et son principe de rangement, sur le sens des mots et des idées, sur les grands « genres » littéraires (la part est belle consacrée à l'érotisme!), sur la charge affective portée par chacun des livres que nous gardons soigneusement.

Michel Field se garde d'un passage en revue des auteurs qui serait fastidieuse et pontifiante, il accorde une place essentielle au département « philosophie » de sa bibliothèque (et pour cause). Il écrit avec facilité et humour (même si certains jeux de mots sont bien un peu lourdauds) et nous réserve une belle « chute ».

J'ai particulièrement apprécié le chapitre consacré à Paris et l'on sent bien que nous avons affaire à un homme né dans un milieu « bobo »et intellectuel, dans l'Ile Saint Louis, petit garçon à qui on offrait pour ses sept ans deux livres consacrés à Chopin et à Lully. C'est ce côté un peu « nous sommes entre gens intelligents et érudits » qui peut agacer par moments mais bon...il s'agit certainement du personnage, pas de l'auteur !



J'apprécie bien aussi le passage sur ce paradoxe de la philosophie qui veut que les ouvrages de commentaires et d'exégèse dépasse très largement en nombre de lignes et en poids les textes qui leur ont donné lieu.

En dépit de certains passages un peu indigestes (notamment celui consacré aux livres de cuisine...), c'est un livre à la fois plaisant et intéressant, notamment pour son approche de la création littéraire et du lien auteur-personnage.

Il raconte comment Agatha Christie fit mourir Hercule Poirot et annoncer sa mort dans le New York Times du 6 août 1975. Cinq mois plus tard elle mourait à son tour : la revanche des personnages sur leurs auteurs.



Merci à l'inconnu qui a mis à disposition les épreuves non corrigées de ce livre dans un lieu qui m'a été accessible !



Pour moi : chute étonnante : dans une dernière lettre remise au narrateur, la femme révèle qu'elle n'est qu'une création littéraire de cet homme, l'histoire n'est donc qu'une supercherie, il n'y a pas de roman, mais une réflexion sur la création littéraire et le lien qui unit le narrateur et son personnage.







« A la question stalinienne d'hier - « le pape, combien de divisions ? » - était venue se substituer la question télévisuelle d’aujourd’hui - « l'auteur, combien de rééditions ? ».

Sur Paris : « La ville comme une bibliothèque dont les artères seraient un entrelacs d'étagères disposant ses vivants volumes au gré des nécessités de l'histoire et des impromptus de la fantaisie, proposant au lecteur-promeneur son univers de signes, qui emprunterait un livre comme il emprunte une voie, pour ses voix où les mêmes mots ne disent jamais la même chose. »



Une info importante : le chausseur Louboutin situé Passage Véro Dodat et l'explication de sa semelle rouge : reproduire le trait de rouge à lèvres gras observé chez une collaboratrice et s'en servir pour égayer la chaussure noire ! 
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Paris émois

Bonsoir,

Une balade dans Paris ce soir avec Paris émois de @Michel Field aux @éditions mialet Barret que je remercie. Michel Field nous invite à le suivre dans les différents arrondissements de Paris au travers de 12 mois, 12 chapitres. Il nous raconte sa vie, un peu, mais aussi ce qu’il aime dans Paris, il partage des anecdotes historiques, nous promène en quelque sorte tel un guide touristique qui nous ferait remarquer tel monument, telle façade mais aussi des histoires plus intimes. Une bien belle balade qui m’a donnée envie de me perdre dans les rues de Paris.

Quatrième de couv. Paris, ma ville, je l'ai vue changer en même temps que moi, tromper mes repères, ébranler mes certitudes, panser ses plaies, penser me plaire. Je l'ai vue se métamorphoser, muer sans cesse, abandonner de vieilles peaux qui m'étaient chères, me faire accepter ses foucades, céder à de nouvelles passions, succomber à quelques illusions, se redessiner comme on se réinvente tout en restant soi-même. Une vie, une ville.
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L'homme aux pâtes

Angelo Lombardi a voué sa vie aux pâtes italiennes. Le narrateur, accompagné de Clara, la sœur de son amie, va découvrir cet être exceptionnel, dans tous les sens du terme, car Angelo va nous raconter la saga des pâtes via l'Histoire. Nous y rencontrerons Mussolini, Hitler ou encore Catherine de Médicis.

Bien que la première partie, avec la découverte des personnages, soit un peu longuet ; la seconde quant à elle est palpitante.

Et comme le dit si bien Michel Field "ce récit qui voudrait attiser sa faim de savoir et apaiser sa soif d'apprendre".
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Le Vieux Blanc d'Abidjan dans sa prison de ..

Roman d’une journée, où Michel Field essaie d’obtenir la grâce de son père emprisonné à tort à Yopougon pour avoir « détourné » plusieurs milliards. Ce livre serait presque une farce, si la vie d’un homme de soixante-dix ans n’était pas en jeu. Les conditions de détention, que le fils croit déplorables, sont … hors norme, le prisonnier devenant le bras droit du directeur de prison… Entrecoupé de souvenirs de jeunesse en Afrique, le roman raconte son marathon pour faire sortir son père, depuis sa visite au directeur de la prison de Yopougon jusqu’à sa rencontre avec le président Houphouët-Boigny.

Roman drôle, touchant, et véridique, mais aussi hymne à l’Afrique et à ses coutumes, Michel Field nous présente des personnages atypiques, exotiques, avec une logique pas vraiment occidentale.

Ouvrier juif autrichien Erwin est condamné à fuir lors de l’annexion de son pays par les nazis. Il deviendra un résistant français avant d’émigrer en Côte d’Ivoire 40ans plus tard. Michel Field décide d’évoquer une petite partie de la vie de son père vieillissant. Le vieux blanc d’Abidjan se retrouve dans sa prison de Yopougon car il trempe dans le scandale des milliards de francs CFA en Côte d’Ivoire. Michel Field ne doute pas de l’innocence de son père dont il avait toujours connu le modeste train de vie. Fort de sa notoriété naissante au milieu des années quatre-vingts, l’auteur part en Côte d’Ivoire rencontrer Félix Houphèt-Boigny, afin de fixer au moins une date de procès.

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Le soldeur

Au pied de la boutique d'un soldeur de livres d'occasion, une rencontre entre le narrateur et une femme, belle, et amatrice comme lui de beaux livres, va servir de prétexte à un recensement minutieux de la "bibliothèque idéale", rassemblant tout ce qui compte, ou devrait compter selon l'auteur, en matière de littérature. Michel Field n'est pas avare de détails, parfois égrillards, sur la vie et l'œuvre des écrivains, avec quelques incursions dans d'autres domaines de la culture. La lecture est agréable, car il sait écrire et raconter, avec un zeste de préciosité, mais cet entassement à la Prévert, loin de démontrer son intelligence et son degré de connaissance du sujet, suggère qu'il n'est guère capable de penser par lui-même. Comme d'autres journalistes de talent, dont la gloire a consisté à inviter les célébrités du moment sur leurs plateaux télévisés, Michel Field semble seulement capable de s'exprimer par le truchement des auteurs, dont les citations encombrent près de la moitié des pages. En son temps, Gustave Flaubert a moqué cette prétention à la culture dans son célèbre "Bouvard et Pécuchet". Les Bouvard (sic !) et Pécuchet d'aujourd'hui sont nichés au cœur des médias. Existera-t-il un Flaubert pour les en déloger ?
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Le soldeur

Le point de départ de ce roman qui parle des livres m'avait beaucoup séduite à l'origine. J'avoue avoir été assez déçue à cause de très nombreuses digressions présentes à chaque chapitre, rendant le propos pompeux, finalement assez obscur et noyant l'idée d'origine (se défaire de nos livres ? oui mais comment ? lesquels choisir ?) sous une masse d'informations inutiles à l'avancée du roman. De plus si le style de l'auteur peut être poétique et bien illustré, la longueur de ses phrases peut être ennuyeuse. Le roman pose à son lectorat néanmoins quelques questions méritant réflexion sur la place de la littérature dans nos vies. Bref une idée de départ intéressante si elle n'était pas le prétexte d'étaler un peu trop une certaine culture littéraire.
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Paris émois

J'ai a-do-ré ce livre. Un must pour tous les parisiens !

Maintenant, je demande à l'auteur un autre livre, de la même veine, pour ceux des arrondissements qu'il n'a pas évoqués... par exemple le XV où j'habite !

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L'homme aux pâtes

L’homme aux pâtes de Michel Field.



-Angelo Lombardi est un vieil homme qui a voué sa vie aux pâtes italiennes. Les personnages célèbres comme Sarthe ou Socrate dans des aventures gastronomiques illustrent se roman.

- Un lieu foisonnant et drôle, surtout dans la 1ère partie. Michel Field se lâche en mêlant un savoureux portrait de l’univers médiatique à une érudition bouillonnante sur les mots, l’histoire et la philo. Très savoureux dans sa fantaisie démesurée. Un divertissement brillant.

-Côté positif : Il y a des moments drôles. Le livre raconte une histoire en intégrant la philosophie et de l’histoire. Ce livre était extrêmement intéressant.

-Côté négatif : Il y a des moments où l’on ne comprenait pas ce qu’il dit, une certaine incohérence dans les propos du personnage. Il ne parle pas tout le temps des pâtes, mais il parle souvent de ses pulsions sexuelles avec sa copine.

-C’est un livre passionnant car l’histoire de nos ancêtres y est présente. Il nous donne envie de nous interroger et de réfléchir sur la cuisine. Un livre intéressant.





Cynthia.
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Le soldeur

Je crois que pour aimer ce livre, il faut aimer se triturer les méninges !

Ici l'histoire n'est qu'un support pour servir le discours sur la passion que peut engendrer la littérature, mais pas que...

Il ne faut pas s'attendre à une intrigue forte sous peine d'être rapidement déçu. L'intérêt est ailleurs et croyez-moi, il y en a !



"Le soldeur" n'est pas destiné seulement aux passionnés de littérature car le livre est traité comme le reflet du monde, des Hommes et de leurs relations dans notre société. Dans cette histoire, le livre est en quelque sorte l'arbre qui cache la forêt. Le narrateur parle du livre car c'est sa zone de confort, mais de son rapport aux livres, de ses goûts littéraires, de sa façon de ranger les livres découle toute sa personnalité. Lorsqu'il dépeint ses lectures, il dépeint son caractère et au delà de lui, par recoupement, le nôtre ou celui de notre voisin.



Il y a dans ce livre énormément d'émotion et d'amour. L'émotion est contenue, elle m'a plu car il fallait sans cesse imaginer le ressenti réel du narrateur. Il va parler de tel livre qu'il a aimé lire, qui a acquis une valeur affective, dont il peine à se séparer, puis il le liquide sans effusion. Ce flou artistique, ce décalage entre un objet auquel on tient et celui qu'on jette laisse une grande liberté d'interprétation au lecteur, j'ai trouvé cela agréable.

Quant à l'amour, c'est un amour peu commun à traiter que celui du livre. L'auteur choisit d'en parler comme d'une curiosité à deux faces. Il y a le livre face A, l'objet qu'on expose dans une bibliothèque et le livre face B dont on s'empare, dont on tourne les pages et qui nous nourrit. Que faut-il privilégier ? Les yeux ou l'esprit ? Le plaisir des yeux n'est pas grand chose finalement car si les livres s'entassent, ils encombrent, alors qu'ils pourraient servir à d'autres.



Finalement, l'auteur soulève beaucoup de questions. S'ensuit un raisonnement quasi philosophique sur la représentation du livre : est-il synonyme de partage ou est-ce un plaisir strictement égoïste ? C'est très intéressant de suivre la lecture sous cet angle.



Le bémol que j'émets toutefois, c'est la longue liste des ouvrages en fonction de leur édition, la couleur de leur couverture. Les plus érudits s'en sortent, les lecteurs comme moi ont tendance à s'y perdre. J'aime lire, mais je ne lis apparemment pas suffisamment pour tirer une quelconque satisfaction quand on m'évoque l'esthétique d'une édition en particulier.

C'est le seul inconvénient du Soldeur: plus on est en phase avec les goûts de l'auteur, plus on tire plaisir à se balader dans sa bibliothèque.

D'un autre côté, l'incroyable talent de l'auteur, c'est de réussir à nous embarquer même quand on n'est pas en phase avec ses lectures.

C'est un livre dans lequel il faut se plonger sans a priori pour en saisir toutes les subtilités et surtout ne porter aucune attention particulière à l'histoire entre le narrateur et l'inconnue en elle-même car elle n'est qu'un fil conducteur.
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Le soldeur

un peu déçue, même si j'ai passé de bons moments.

Mais trop "tarabiscoté" pour moi, trop savant, trop parisien,

quoique...

mais où sont passées les bandes dessinées ?
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Le soldeur

C'est quand il se rend chez le soldeur où il vend ses livres qu'il rencontre une jeune femme. Elle lui lance un défi, avec un mot il rapporte au soldeur les livres s'y rapportant. C'est le début d'une recherche de souvenirs attachés à chaque livre. Voudra-t'il se séparer de ses livres ? A chaque envoi au soldeur, il raconte ce qu'il a lu. Un langage soutenu pour ce livre mais malgré cela aucun intérêt, car il en est ennuyeux et rébarbatif. Il ne suffit pas d'être un chroniqueur à la télévision avec des relations pour être un bon auteur.
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