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Critiques de Michel Hauteville (14)
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L'Enfant des forêts

🌳Chronique 🌳



Souvent j’ai honte d’être cette cicatrice en devenir



L’enfant des forêts, c’est un enfant. Un enfant migrant. Un enfant devenu orphelin. Un enfant capturé. Un enfant c’est un mets de choix pour les ogres. Un enfant c’est une proie facile pour un chasseur expert. Un enfant c’est vulnérable, malléable, attirant. Un enfant on peut le briser, on peut le blesser, on peut lui apprendre le Mal.

Et c’est pour cela, que L’enfant des forêts craint de ne plus être lui-même, de ne plus se voir que par cette déchirure en lui, de toujours subir cette sensation intérieure, de l’innocence bafouée. La honte c’est un sentiment pénible, persistant, complexe. Mais cet enfant est une victime, et s’il a honte de sa propre déshumanisation, cela veut dire qu’il lui en reste encore beaucoup à contrario de l’Ogre.



L’ogre c’est le géant. L’ogre c’est l’effrayant. L’Ogre c’est la brute qui se nourrit de chair fraîche et dévore les enfants. L’Ogre c’est le chasseur surentraîné qui traque, capture et tue selon les besoins, les migrants qui passent sur son territoire. L’Ogre c’est celui qui va ramener dans sa tanière, cet enfant, pour en faire son apprenti. L’apprenti du Mal. En lui inculquant de force la chasse, en le violentant, en l’emmenant chaque fois plus près de l’horreur, il espère en faire un Ogre, tout aussi, performant que lui. Et plus si affinités…



nous avons donc traversé la forêt (…)

parfois la vie n’est pas juste avec les gens/les faibles/ les démunis/ et au lieu de les tirer vers le haut elle les enfonce au contraire encore plus bas qu’auparavant



Cette forêt est devenue terre d’abîmes, théâtre des pires ignominies, lieu de perdition. Et si l’Ogre peut agir à sa guise, c’est que le contexte lui est favorable: ces migrants n’ont pas de nom, de visage, de reconnaissance, ils ont juste une « valeur marchande »…Et la figure de l’Ogre dans l’inconscient collectif, est riche. En cela, l’auteur réussit parfaitement à nous conter cette légende horrifique, elle prend toute sa force évocatrice, elle devient possible. Palpable. Les migrants existent, la stratégie de leur effacement, aussi. Et dans cette forêt sans nom, personne ne verra rien de ce qu’il se fait en douce puisque elle n’a pas de coordonnées géographiques…Donc si personne ne regarde, alors le mal peut agir en toute impunité…



-Tu manges! Sinon c’est moi qui te mange!



Tour à tour, nous aurons les pensées de l’un et de l’autre. Le lent déroulement d’une relation toxique et tragique qui ira fatalement jusqu’au drame, tout en passant par toutes les phases de domination abominable du Maître sur son prisonnier…Ce livre est dérangeant. Je dirai que mon cœur durant cette lecture s’est fracturé un millier de fois. Mais.

Mais, si nous savons effectivement, que l’Ogre est cannibale, violent, riche et puissant, nous savons aussi -et grâce à cela, j’ai pu aller jusqu’à la fin de ma lecture- c’est qu’il est, aussi, bête…Maigre espoir, après tant de fluctuations émotionnelles, mais comme on s’attache à L’enfant des forêts, il me fallait bien un peu d’ancrage-réconfort…En ajoutant la voix de cet enfant, ses sentiments et cette ponctuation particulière presque poétique Michel Hauteville nous ramène au plus près, de l’essentiel: la part d’humanité en tout un chacun. Parfois, il faut aller creuser loin, dans la terre et le sang, mais elle est bien là, elle sent les orages et la mousse, mais si ça sent le pourri, alors, c’est que c’est bel et bien fini…



nous aussi nous humerons l’air et saurons alors qu’il est temps de partir



Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Le Tripode de leur confiance et l’envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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L'Enfant des forêts

« Je suis ce que je suis. Il est ce qu’il est. Il n’y a rien à « montrer », à exhiber à la face réprobatrice du monde. Il n’y a que nous dans nos têtes. Que nous deux avec nos choix, nos inhibitions et notre potentielle inclination au pire. Gün-Aïdrinn n’est au final que la somme de son humanité. »



Gün-Aïdrinn est le nom donné par Gundrup au dernier garçon qu’il a capturé, son Numièr Zeïsch, numéro six. Il y en a eu d’autres, mais qui ont été vite consommés ou vendus à d’autres amateurs de chair fraîche pour satisfaire quelque faim venant du ventre ou de plus bas encore. Seuls ceux que l’ogre forestier garde comme esclaves et s’applique à formater selon ses déviances et la loi de la forêt reçoivent un numéro. Et Gün-Aïdrinn est doté d’un grand potentiel. Tendre Günni qui a fui ses terres d’origine avec les siens pour échouer dans cette forêt mortelle. Le pays est infesté de migrants comme lui, que des miliciens pourchassent, et Gundrup est un abject prédateur pour les uns comme pour les autres.



« L’enfant des forêts » est un conte moderne et dérangeant, dont l’atroce toile de fond est composée de fuite désespérée de migrants, d’esclavage infantile, de cannibalisme et de pédophilie. Si ces choses sont introduites sans détour, pour autant il n’y a pas de complaisance voyeuriste dans les descriptions. On tourne les pages de ce roman avec une sorte de fascination malsaine, induite par le fait que le récit est écrit à la première personne, tantôt avec la voix de l’ogre, tantôt avec celle de l’enfant. Il y a un travail intéressant sur la langue et la graphie, même si la manière dont le garçon s’exprime, initialement très primitive, devient étrangement soutenue au fil des pages, ce qui laisse parfois une impression d’artificialité. Certes, l’enfant est instruit et les mois passés sous la coupe de l’ogre contribuent à le transformer, à l’endurcir, à le corrompre aussi. La façon dont l’homme et l’enfant se jaugent, se manipulent l’un l’autre, fomentent des plans machiavéliques pour asservir jusqu’à la moëlle ou recouvrer la liberté aiguise l’envie de découvrir comment tout cela va se finir.



Un roman à ne pas mettre entre toutes les mains, il est certain, mais une expérience de lecture qui rappelle les profondeurs cruelles des « Contes de l’enfance et du foyer » des frères Grimm.
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L'Enfant des forêts

Si vous avez aimé My absolute darling de Gabriel Tallent, La dernière maison avant les bois de Catriona Ward et/ou Résine d’Ane Riel, alors sans doute aimerez-vous L’enfant des forêts, de Michel Hauteville.



🌳 Une masure isolée au coeur d’une forêt obscure.

🔪 Un homme chasse… d’autres hommes. Et séquestre des enfants, qu’il dresse pour lui servir d’esclaves, y compris sexuels.

Le dernier en date, qu’il nomme Gün-Aïdrinn, a “du potentiel”.

Un potentiel qu’il va contre toute attente mettre à profit pour tenter de déjouer le cruel dessein de son geôlier…



Écrits à la première personne, les chapitres font entendre alternativement les voix (ou plutôt les pensées) de l’ogre et de l’enfant.



Les personnages se livrent à un véritable jeu de dupes, entre domination et soumission, haine et mépris, terreur et horreur.



Dialectique du maître et de l’esclave ?



L’enfant des forêts n’est assurément pas un livre à mettre entre toutes les mains. Âmes sensibles s’abstenir. Amateurs de feel good, passez votre chemin.



Mais si vous n’avez pas peur d’être bousculé, si vous appréciez les romans noirs avec une dimension psychologique intéressante et bien menée, alors cette lecture est pour vous !



À paraître le 31 août aux éditions Le tripode.
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L'Enfant des forêts

La littérature est un grand espace de liberté où chacun peut s’exprimer sans limites.

Pourtant il est des sujets qui peuvent prêter à controverse et je me suis demandé, en lisant ce roman de Michel Hauteville, s’il était acceptable d’écrire cela.

En tout cas, le lire fut difficile pour moi.

Dans un futur qui semble proche, et dans une région appelée Quaraqorom, des populations démunies de migrants affluent en masse et des miliciens tentent de les arrêter à leur arrivée sur les côtes.

Et s’ils ne se font pas interpeller, ils ont toutes les chances de tomber sur ces « forestiers » qui vivent reclus dans les bois, au sein d’une communauté où seuls les rapports de force prévalent et où tout semble permis.

Gundrup est un de ceux-là, un pirate pour lui, mais un ogre pour ses malheureuses poies. En chasseur hors pair, il traque les migrants dans la forêt pour manger les adultes et asservir les enfants.

Gün Aïdrinn est le sixième enfant qu’il séquestre après avoir perdu les cinq précédents. A à peine 10 ans, le petit garçon en tombant entre les griffes de ce prédateur devient son esclave, subissant les humiliations, les coups et les viols.

L’enfant des forêts est un traité de manipulation mentale d’une violence insoutenable et j’ai eu bien du mal à le terminer. Avec une ambiance terrifiante et une tension permanente, je l’ai lu en apnée du début à la fin. S’il m’a fait penser à Des nœuds d’acier, il a cette grande différence avec le roman de Sandrine Collette, c’est que les victimes ici sont des enfants et pour moi, ça ne passe pas du tout.

Personnellement, je n’en conseille pas la lecture mais pour se faire un avis sur ce qui est acceptable ou pas en littérature, peut-être faut-il néanmoins s’y plonger.

Âmes sensibles s’abstenir.

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L'Enfant des forêts

Au bout d'une trentaine de pages, j'ai hésité à abandonner le livre, pourtant bien écrit. Une langue originale, sèche, saccadée, où la ponctuation est lourde de signification... Mais je ne voyais pas où l'auteur comptait nous emmener, à part dépeindre l'horreur : un enfant mis en esclavage, y compris sexuel, régulièrement torturé, isolé dans la forêt avec son bourreau, chasseur d'enfants, de migrants, cannibale et collectionneur de mains (ça fait beaucoup non ?).

J'ai choisi d'aller jusqu'au bout, cependant, pour enfin comprendre l'intérêt du livre. Raconté tour à tour par l'enfant et par le bourreau, c'est d'abord un récit de manipulation mutuelle, où chacun est très rarement dupe de l'autre. Puis c'est aussi un puissant roman psychologique, qui décrit, semaine après semaine, l'impact de la soumission sur l'enfant, mais aussi celui de la domination absolue de l'homme. L'irruption de deux nouveaux personnages, en cours de récit, rendra le tout plus complexe et plus passionnant.
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L'Enfant des forêts

"L'enfant des forêts" est l'un des romans de la rentrée littéraire de 2023, le deuxième roman de Michel Hauteville, qui paraît dix-neuf ans après le premier : "La grosse Marfa". Dans ce livre, nous nous retrouvons projeté.e.s au milieu d'une forêt, dans une cabane sordide, en compagnie d'un homme, garde forestier, et d'un enfant, esclave, et jouet sexuel de l'homme. le ton est donné d'emblée, le garde forestier est un être immonde, qui exploite et viole régulièrement l'enfant sobrement nommé « Numièr Zeïsch » (Numéro six), un jeune migrant qu'il a capturé dans la forêt. Les chapitres du livre sont organisés de telle façon que l'on alterne entre le point de vue de l'homme, et celui de l'enfant. À mesure de la lecture, nous découvrons les cruels jeux mis en place par le garde forestier, qui se fait appeler « le maître », pour manipuler l'enfant, le briser, et en faire son digne successeur (Successeur de quoi ? On se pose encore la question). À partir de là, un pseudo jeu psychologique se met en place entre l'homme et l'enfant, chacun essayant de se manipuler, l'un pour sa survie, et l'autre par pur plaisir sadique. le corps du roman repose sur ces jeux psychologiques sordides, imposants alors une ambiance sombre et ignoble du début jusqu'à la fin du livre.



Ce n'est pas un roman à mettre entre toutes les mains, clairement.



Si la forme est intéressante : l'organisation des chapitres, l'usage particulier de la ponctuation, ou l'évolution du personnage de l'enfant, il n'en reste pas moins que l'intrigue est faible, et manque de fond. La fin de l'histoire est mal amenée, (voire bâclée), et surtout cousue de fil blanc. le dénouement n'arrive que par une pirouette de l'auteur, mal exécutée, où celui-ci clôt l'intrigue grâce à un vague souvenir du garde forestier, mentionné dans les premiers chapitres du livre. de plus, nous avons du mal à comprendre où l'auteur veut nous amener. À plusieurs reprises, nous avons l'impression qu'il essaye de nous faire pleurer pour le garde forestier, allant même jusqu'à se demander si celui-ci ne mériterait pas, au fond, un peu d'amour.



« L'ogre est-il aimable ? Y a-t-il seulement une place pour un peu d'amour dans la vie de l'ogre? »



Quel malaise ...



Ce roman, qui se veut proche de la structure d'un conte, ne l'est que par facilité, voire par flemme intellectuelle. Une position qui permettrait, plus ou moins, de justifier le manque de profondeur de l'intrigue, peut-être ?



Ce livre aurait pu être "juste" un mauvais roman, bien que la forme puisse être intéressante, s'il ne mettait pas en scène des faits de violence, de maltraitance, de viol, et de pédophilie que l'auteur semble plus ou moins expliquer/justifier à la fin du roman. L'auteur semble mobiliser ces concepts pour donner de la forme à son histoire, masquer la faiblesse de l'intrigue par l'horreur et l'immonde, pour retenir les lecteurs captivés par la violence suggérée ou clairement décrite. Choquer pour retenir le lecteur ? Choquer pour vendre davantage ? Quelles qu'en soient les raisons, l'intrigue est mal amenée, mal construite, mal traitée, et mal conclue. Nous sortons de cette lecture confus.e.s, d'autant plus que l'auteur semble nous inviter à ne pas juger trop durement le garde forestier.



Traiter de tels sujets demande une véritable intelligence, un fond à l'intrigue, sinon, il ne s'agit que d'une érotisation de l'immonde et du macabre.



En somme, un roman à l'intrigue pauvre et à l'ambiance immonde. Et ceci, sans intelligence, pour aucune raison valable, si ce n'est vous choquer.



Gardez vos 21 euros.















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L'Enfant des forêts

Aujourd’hui, préparez-vous à vous enfoncer au cœur d’une forêt terrifiante, à rencontrer des personnages abjects dont il ne vaudrait mieux jamais croiser le chemin…

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Je vous préviens tout de suite, l’un d’entre eux est particulièrement redoutable. Son hobby : la chasse... Mais, attention, il ne traque pas n’importe quel gibier. Non ! Lui, sa spécialité, ce sont les enfants.

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Tel un « ogre » amateur de chair fraîche, il les enlève, les séquestre… et fait bien pire encore !

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Mais le « maître », comme il aime se faire appeler, n’avait pas prévu de tomber sur un enfant tel que celui qu’il va capturer…

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Alors d’entrée de jeu, âmes sensibles, gare à vous ! Les thèmes abordés ici sont extrêmement inhumains et révoltants. En effet, pédophilie, esclavage infantile, trafic d’enfants en font notamment partie.

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Vous allez me dire alors : « Mais pourquoi s’imposer une telle lecture si elle paraît à la limite du supportable ? ».

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Eh bien, je vous dirais qu’à l’image de « My absolute Darling », il y a une lueur, aussi petite soit-elle, cette petite lumière est là tout au long du roman et vous pousse à continuer.

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Le jeune garçon enlevé et abusé a une telle rage de vivre que vous aurez envie de rester à ses côtés pour découvrir l’issue de son histoire.

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Non seulement, ce récit est atypique, mais sa narration l’est tout autant ! Tantôt la parole est donnée à l’enfant, avec une ponctuation en dehors des codes habituels, tantôt à l’ogre, dont le langage est digne d’un autre temps.

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Cette variation de points de vue permet d’être au cœur des pensées de chacun, de percevoir les réflexions qui les animent, les stratagèmes qu’ils développent, le premier cherchant à trouver une échappatoire à cette situation qui paraît inextricable, le second, à assouvir sa domination sur l’autre.

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C’est une véritable guerre d’observation et de manipulation qui se joue entre ces deux êtres.

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Bref, une histoire des plus sombres, atypique, qui prend aux tripes ! Un conte moderne qui marquera à coup sûr cette rentrée littéraire !
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L'Enfant des forêts

J'ai du prendre sur moi pour terminer ce roman.

Il remue la noirceur, la dilue dans les sentes de nos forêts et dans nos ciels gris et bas.

Et cela a résonné en moi comme une composante qui distille l'effroi, nous confronte à nos ombres.

Ce livre m'a évoqué des liens, des parentés, des filiations avec d'autres ouvrages déjà lus, vous trouverez sur mon blog une carte heuristique à ce sujet.



Je me suis, un temps, quelque peu « révoltée » contre l'auteur pour avoir écrit un roman aussi noir, faisant jaillir l'horreur au cœur du lecteur.

Et pourtant, je l'ai lu sans faillir et, en le refermant mes interrogations sont multiples.

La première concerne ce qui animent les protagonistes de cette histoire : noirs désirs de domination, pulsions de destruction, violence, perversions sexuelles, abus sexuels, pédophilie. Ces thèmes ont déjà fait couler beaucoup d'encre : œuvres de fiction, travaux de recherche psychologiques ou, hélas, colonnes de nos journaux.

Manipulation et dissimulation sont intensément décrites, certaines pages semblent suggérer un syndrome de Stockholm.

Le contexte évoque des migrants poursuivis par une milice…et c'est là que s'établit la parenté avec Belle et Sébastien, L'archipel du Chien, Refuges, Ulysse from Bagdad.

Le récit est construit à deux voix : tantôt le narrateur est « l'ogre », tantôt l'enfant captif.

L'enfant est habile dans sa quête de la survie en milieu hostile mais à quel prix !

Le langage est fouillé, le vocabulaire riche qu'il s'agisse de décrire une habitation en milieu rural, d'antiques pratiques de chasse, un mode de vie suranné, l'auteur a toujours le mot idoine.

Les noms des enfants, leur numérotation, certains noms de lieux sonnent étrangement. S'agit-il d'emprunts à une langue étrangère, du romanche, du gaélique ou ces vocables sont-ils sortis du cerveau de l'auteur.

Les repères temporels et spatiaux sont brouillés…passé ou futur décadent... l'interrogation reste ouverte.



Je terminerai par une mise en garde. La couverture, ses coloris pourraient attirer des lecteurs qui pourraient être choqués par le contenu de cet ouvrage…veuillez donc à le ranger bien haut dans votre bibliothèque.


Lien : https://bafouilles.jimdofree..
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L'Enfant des forêts

C'est au coeur d'une forêt obscure et isolée qu'habitent le terrible Gundrup, ogre chasseur d'enfants, de migrants et collectionneur de mains, et l'enfant-esclave (y compris, sexuel) qu'il a capturé et renommé Gün-Aïdrinn, son Numièr Zeïsch (comprendre : numéro six), dont il rêve de faire sa chose.



S'il est pour vous totalement inconcevable qu'un auteur puisse écrire sur des thématiques comme celles de la pédophilie et du viol et qu'un lecteur puisse les lire dans un roman, je vous invite à arrêter ici la lecture de cette chronique. Pour tous les autres, j'aurais tendance à dire que bien vous en a pris, puisque réduire ce livre à ces simples horreurs ne serait pas rendre justice à l'étendue des thèmes couverts par cette histoire. Certes, on est très loin du joli roman feel-good, mais l'atrocité n'est jamais exposée de manière frontale, ni décrite en de pernicieux détails.



J'ai apprécié la construction de ce roman à deux voix, tantôt avec celle du bourreau, tantôt celle de l'enfant, qui permet d'appréhender pleinement cette sordide histoire par les deux bouts. Les pensées de chacun de ces personnages aident à obtenir le schéma complet de ce qu'il se trame réellement, puisque ces deux-là se livrent finalement un véritable jeu de dupes et de manipulation mutuelle, entre domination, soumission et sournoiseries diverses. C'est presque addictif à suivre !



J'ai aimé le vocabulaire utilisé, parfois brut ou atypique, et la ponctuation très originale des chapitres spécifiques à l'enfant. Ce livre dérange, c'est une certitude, mais il questionne également beaucoup. Jusqu'où est-on prêt à aller pour gagner sa liberté ? C'est un roman psychologique puissant et percutant. Il choquera, il pourra déplaire, mais en ce qui me concerne, il m'a bousculé comme j'aime être malmené par mes lectures.
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L'Enfant des forêts

Il était une fois un conte sombre, très sombre, où les enfants, les migrants comme les miliciens qui les traquent se retrouvent tous la proie de l'ogre qui hante ces forêts.



Notre ogre n'est pourtant qu'un homme, bien qu'il ait tout d'une bête au langage châtié, à l'intelligence certaine, aux sens affûtés, qui se nourrit de chair humaine, tranche les mains de ses victimes, capture des enfants dans ses filets afin d'en faire ses esclaves sexuels et domestiques...



La noirceur est totale, et néanmoins ce n'est pas démonstratif, il n'y a pas d'étalage de la violence bien que tous les vices soient présents.



L'auteur nous offre un récit haletant, pour savoir ce qu'il adviendra du nouvel enfant capturé, tout à fait prometteur pour l'ogre, bien qu'intérieurement impatient de s'échapper.

C'est aussi ça la force de ce récit, alterner entre les pensées du monstre et de sa proie, revenant parfois sur certains passages afin d'offrir deux points de vue sur une même situation, comparant les sentiments diverses qui se jouent pour une situation donnée, ce que chacun pense de l'autre et qu'il croit que l'autre pense.



C'est machiavélique à souhait, les tentions sont omniprésentes, les revirements incessants, l'espoir dérisoire autant que celui de sortir indemnes de ce texte. C'est un premier roman et c'est diablement réussi.
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L'Enfant des forêts

Un récit affreux.



Un enfant migrant qui se retrouve esclave chez un ogre qui le maltraite et le viol.



Le récit est rempli de violence. Nous alternons entre le point de vue de l'ogre et de l'enfant qui, petit à petit, voit naître en lui une violence à l'image de son maître.



La question qui reste en suspens tout le long est celle de savoir s'il se laissera dévorer par cette par d'ombre ou bien s'il l'a combattra.



Je n'ai pas vu d'intérêt à cette lecture, à part celle de nous horrifier à chaque page tournée.
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L'Enfant des forêts

Une lecture très laborieuse, on plonge ici au coeur d'une forêt en montagne, isolée de tout, dans une mansarde un ogre séquestre un jeune enfant, un migrant tombé dans un piège. Il le séquestre et abuse de lui, il le maltraité et l'exploite, il le terrorisé et l'humilie.

On plonge au coeur de l'horreur et de l'indicible, dans un français sans ponctuation, certainement pour se rapprocher au plus juste des pensées des deux protagonistes.

Tout au long du roman, on alterne entre les pensées de l'un et de l'autre, et on voit les mêmes événements par les yeux de l'un puis de l'autre.

J'ai mille fois, que dis-je, dix mille fois voulu arrêter ma lecture, n'y trouvant guère d'intérêt mais espérant toujours...m'imposant même un nombre de pages à lire pour avancer, et en me répétant sans cesse que si un éditeur avait pris la peine de faire un bel écrin à ce texte, c'est que forcément il y avait trouvé un intérêt. Avec une quatrième de couverture aussi dithyrambique, qui nous promet un "livre-monde renversant", une "fable chargée d'émotions et de mystères" il y allait forcément avoir un moment où le texte allait basculer....

Malheureusement je ne suis pas parvenue à voir ce que d'autres y ont vu, je n'ai ressenti que malaise, dégoût et effroi tout au long de ma lecture, même la fin n'a pas su me réconcilier avec cette histoire, mais je suis certaine que d'autres y trouveront forcément ce que je n'ai pas été capable d'appréhender.
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L'Enfant des forêts

Ce livre est incroyablement sombre et terrifiant et il va certainement susciter des opinions divergentes parmi les lecteurs.



Un roman profondément effrayant et imprégné de ténèbres, atteignant des niveaux d'obscurité considérables. En lisant ce texte, les lecteurs pourraient être soit révulsés, soit fascinés, suscitant ainsi des réflexions sur les côtés sombres enfouis en chacun de nous.



Il m'a rappelé un autre ouvrage, "Le démon de la colline aux loups"

Il est difficile de décider si j'ai véritablement apprécié ce roman, mais il ne fait aucun doute qu'il secoue, interpelle, choque et même répugne… ce sont précisément les aspects que je recherche dans mes lectures.



Cependant, je dois souligner quelques réserves :

L'histoire semble parfois tourner en rond et la fin est prévisible.

Je me questionne sur le sens profond de ce texte.



Cet ouvrage met en lumière la capacité de l'homme à commettre le pire. Dans ses pages, les lecteurs seront confrontés à une démonstration de cette réalité.



L'intrigue se focalise sur huit enfants séquestrés, maltraités et abusés de toutes les manières imaginables par un être monstrueux habitant une cabane isolée en pleine forêt. Cependant, le huitième enfant se distingue par sa résilience, son intelligence, sa volonté de vivre et son désir de vengeance.



Ces qualités lui permettent non seulement de survivre, mais aussi de planifier sa fuite malgré les épreuves éprouvantes qui l'attendent.

Les pages du roman dépeignent la souffrance, la rage et la solitude de ce jeune garçon de manière tangible. L'histoire racontée par l'auteur m'a profondément ébranlée et troublée.



Il est important de noter que le texte aborde des thèmes sensibles tels que les abus sexuels, la maltraitance et les violences envers les enfants. Écrit dans un style sans compromis et direct, il pourrait ne pas convenir aux âmes sensibles.



De mon côté, je suis ravie de l'avoir découvert car j'aime lorsque mes lectures me bousculent. C'est certainement l'un des romans les plus marquants de la rentrée littéraire.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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L'Enfant des forêts

//Contenu pouvant heurter la sensibilité, à ne pas mettre entre toutes les mains (séquestration, viol, violence sur enfants, etc)\\

Un enfant, un homme qui s'apparenterait plutôt à un ogre, une maison perdue dans une forêt.

Conte à deux voix, alternant entre celle de l'enfant et de son bourreau, L'enfant des forêts de Michel Hauteville entraîne le lecteur dans le malheureux périple de Gün-Aïdrinn, environ 10 ans, enlevé, séquestré et renommé par Gundrup. L'auteur, tel un conteur, parvient à nous placer en véritable spectateur, du désir violent et toujours plus accru de l'ogre, de l'effroi et des diverses émotions qui traversent l'enfant.

Tandis que l'un veut apprendre l'art de la chasse à l'autre et en faire sa chose, l'autre garde espoir d'un jour s'échapper et va tenter d'élaborer un plan d'évasion...

D'où viennent ces enfants dont ces ogres se servent pour assouvir leur cruauté ? L'enfant parviendra-t-il à échapper aux griffes de l'ogre ?

Mettant en exergue la cruauté humaine, cette histoire, assez éprouvante, ne laisse pas indifférent et mieux vaut-il être bien accroché avant de s'y lancer.
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