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Citations de Michel Henry (27)


Il ne faut pas seulement dire que les esquisses subjectives fournissent aux noèses intentionnelles la matière de leurs opérations constitutives. Le sens de cette proposition plutôt se renverse, car les noèses constitutives ne fonctionnent qu'en se réglant sur ces apparitions, sur la manière et sur l'ordre dans lesquels elles se présentent. Ainsi la hylé n'est-elle pas un simple contenu aveugle pour une prestation noétique qui l'informerait à son gré : ce sont les matières impressionnelles, selon le jeu de leur présentation, qui dictent aux noèses les modalités de leur propre accomplissement. Ou encore l'intentionalité, au lieu de fonctionner comme un libre principe pour l'exhibition de l'objet, puise au contraire en lui, ou plutôt dans la matiere dont il procède, les éléments et les constituants matériels qui feront chaque fois de l'objet ce qu'il est. Cette détermination va si loin que la hylé prescrit à la morphé jusqu'aux modalités essentielles qu'elle doit revêtir dans la constitution de ce qu'elle constitue : perception, imagination, souvenir... En ce sens la hylé est plus essentielle que la morphé pour la détermination de l'objet, s'il s'agit de considérer celui-ci non pas dans sa condition objective mais dans son être individuel et propre. En procédant à la mise hors jeu des aperceptions transcendantes et des objets du monde, la réduction phénoménologique n'a-t-elle pas pour thème explicite de reconduire dans le «phénomène » à ce qui se donne d'abord et en lui ?
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La culture est l'ensemble des entreprises et des pratiques dans lesquelles s'exprime la surabondance de la vie (p.153 - éd. LdP)
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La grande Khora était un cloître dont les extrémistes s'étaient emparés pour y fonder l'anti-université destinée à remplacer Caprara. A l'abrutissement idéologique bourgeois dispensé par celle-ci, devait se substituer les enseignements... d'un institut révolutionnaire.
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Oublieux de son moi, l'ego se soucie du monde.
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"On n'interroge plus la vie aujourd'hui dans les laboratoires." Il faut en prendre son parti : dans la biologie il n'y a pas de vie, il n'y a que des algorithmes.
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L'originalité radicale du christianisme est ici d'avoir aperçu l'individu dans la Vérité de la Vie, tandis que la pensée traditionnelle ne le perçoit jamais ailleurs que dans celle du monde. ... Parce que l'essence de l'Individu réside dans son Ipséité, laquelle ne s'accomplit que dans l'auto-accomplissement de la Vie, alors toute pensée de l'individu qui s'efforce de le saisir à partir de la vérité du monde doit se heurter à un échec insurmontable.
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Ma vie telle que je l’éprouve originellement en moi n’est jamais un objet, jamais susceptible d’être vue en un « monde ». Son essence consiste précisément dans le fait de s’éprouver soi-même immédiatement, sans distance, dans une « auto-affection » au sens originel. Ce qui veut dire que la vie n’est pas affectée d’abord par autre chose, par des objets ou par l’horizon d’un monde. Elle est affectée par soi, le contenu de son affection, c’est elle-même, et c’est de cette façon seulement qu’elle peut être un « vivre ». Vivre c’est s’éprouver soi-même et rien d’autre.
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L’imagination est immanente : comme la vie elle-même dans une immédiation qui ne se rompt jamais, qui ne se sépare jamais de soi, qui est un pathos, la plénitude d’une expérience qui surabonde et à laquelle rien ne manque.
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Ainsi, lorsque je compose, je refais chaque phrase jusqu’à ce qu’elle me donne satisfaction et coïncide avec ma respiration, mais surtout quand elle est animée du pathos que je cherche.
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Comment, s’il faut dire ici un mot de l’expérience d’autrui, chacun des membres de la communauté se rapporte-t-il à l’autre dans la vie, avant que ce soit dans un monde ? en cette expérience primitive à peine pensable, parce qu’elle échappe à toute pensée, le vivant n’est pas pour lui-même non plus que pour l’autre, il n’est qu’une pure épreuve, sans sujet, sans horizon, sans signification, sans objet. Ce qu’il éprouve, c’est identiquement lui-même, le Fond de la vie, l’autre en tant qu’il est lui aussi ce Fond – il éprouve donc l’Autre dans le Fond et non en lui-même, en tant que la propre épreuve que l’autre fait du Fond. Cette épreuve est l’autre qui a le Fond en lui comme le Moi a le Fond en lui. Mais cela ni le moi ni l’autre ne se le représentent. C’est pourquoi c’est le Même dans lequel ils sont abîmés l’un et l’autre. La communauté est une nappe affective souterraine et chacun y boit la même eau à cette source et à ce puits qu’il est lui-même – mais sans le savoir, sans se distinguer de lui-même, de l’autre ni du Fond.
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C’est uniquement parce que cette violence lui est faite d’être un vivant dans la vie et ainsi dans l’Oubli de soi que le Soi est possible comme ce Soi auquel aucune mémoire jamais ne renverra son image, que rien jamais ne séparera ni ne délivrera de lui-même, de telle sorte qu’il est ce Soi qu’il est à jamais.
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C’est dans la subjectivité vivante de l’individu qu’elles se déploient, c’est d’elles qu’elles tiennent leur densité ontologique. Ne sont-elles pas, dès lors, plus réelles que jamais ? Il est donc exact d’affirmer que les déterminations sociales “déterminent” l’individu au fond de son être – de façon beaucoup plus essentielle que toute propriété objective, que la taille ou la couleur de la peau. Et cette détermination consiste en ceci qu’elles sont vécues, senties, éprouvées par l’individu comme cela qu’il est. Ainsi du travail, de la fonction sociale, de l’ensemble des conditions de vie.
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Le nihilisme s'entend d'abord comme une négation de toutes les valeurs. Or, depuis l'origine des temps, des valeurs règlent les actions humaines, déterminant les structures et le fonctionnement des société. Pour qu'advienne le nihilisme, il est donc nécessaire qu'un certain nombre de processus divers -processus de destruction, voire d'auto-destruction- aient abouti à l'ébranlement, à la dissolution et finalement à l'élimination de toutes ces valeurs. en fait de valeurs cependant, il n'y en a aucune dans la nature.
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La pudeur est un sentiment particulier mais aussi l’essence ce de tous les sentiments et leur possibilité.
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L'impossibilité de rompre le lien qui lie la vie à elle-même, c'est-à-dire aussi bien d'échapper à sa souffrance, redouble celle-ci, exaspère la volonté de lui échapper et, du même coup, en retour, le sentiment de son impuissance, le sentiment du Soi comme impossibilité principale d'échapper à Soi, lequel sentiment culmine finalement et se résout dans l'angoisse.
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"Notre vie n'est rien d'autre que ce sentiment d'être vécue."

Michel Henry
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Laisser paraître son angoisse serait reconnaître que ce qui se passe ne nous convient pas.
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Parce que l'analyse économique s'enracine dans la structure ultime de l'être et se trouve déterminée par elle, elle puise dans cette origine le principe et le secret de son rayonnement et du pouvoir étrange par lequel elle nous atteint encore aujourd'hui. Pour cette même raison aussi, elle ne saurait prendre place dans un mémento des doctrines économiques. C'est principiellement que la pensée de Marx domine l'histoire. Que la subjectivité forme l'essence de la production ou que, dans un univers socialiste à venir, elle s'en retire et soit rendue à elle-même, elle constitue en tout cas le sol et le thème unique du développement conceptuel. La pensée de Marx nous place devant la question abyssale : qu'est-ce que la vie ?
p. 960.
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p.343 quand plus rien ne distingue le vrai du faux, c'est une ère nouvelle qui commence, un temps dangereux. Celui du mensonge ... systématique, permanent, efficace, ontologique, et qui ne peut plus être perçu comme tel. ... ce temps du mensonge qui n'est plus et ne peut plus être perçu comme tel, c'est celui de la folie. Car la folie n'est rien d'autre que l'impossibilité de dissocier l'apparence de la réalité.
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L'état politique lui-même trouve son origine dans l'activité des individus et ne peut se comprendre qu'à partir d'elle.
(p. 41)
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