Citations de Michel Robert (III) (159)
- La politique vous transforme, toi et tes pareils, en une machine à éblouir, à séduire quiconque peut vous apporter un vote. Vous arrivez à enrober les choses les plus simples d'un maillage de mots, de notions complexes...Dialectique, rhétorique, vous usez sans retenue de ces armes que vous fourbissez avec grandiloquence. Vous vous déclarez déterminés et vous tournez casaque au moindre changement d'opinion. Vous ne pensez qu'au pouvoir, à le garder ou à en grappiller des miettes supplémentaires, dans le monde d'illusions, de rivalités, de duplicité, qui est le vôtre ! Paroles creuses, promesses vaines, tout ce que je déteste...Je n'aime pas l'hypocrisie .
Contrairement à d'autres officiers, Cellendhyll ne voyait pas pourquoi il se passerait d'éléments féminins. Il se méfiait d'elles sur le plan personnel, mais ne les méprisait ou ne les sous-estimait pas pour autant...Ceux qu'il méprisait en priorité étaient les vantards, les incapables et les imbéciles. Il avait donc choisi les meilleurs possibles sans se soucier de leur sexe.
-Je ne fais jamais l'amour deux fois au même endroit, affirma en retour la jeune femme, c'est bien trop "ennuyeux " !
Ce qu'elle venait d’annoncer était totalement faux mais tout à fait conforme à son personnage.
Trois guerriers avaient fait irruption dans la pièce. [...] .Leur destin s'acheva quelques secondes plus tard, soufflé par le vent terrible du Chaos. L' Ange leur tomba dessus à peine avaient-ils passé le seuil. Aveuglé d'une fourchette dans les yeux, le premier des trois ne vit pas arriver la Belle sombre qui lui cloua la cuisse. Cellendhyll laissa l'arme en place, le temps de détourner de l'avant-bras l'estoc de rapière du deuxième ennemi. Il brisa le bras de ce dernier, dégagea sa dague de la cuisse du premier guerrier, s'en servit pour détourner un coup de poignard du troisième, revint au deuxième pour lui transpercer le ventre. Le troisième revint à la charge. Cellendhyll rompit son assaut d'un coup de botte dans les testicules et l'envoya rejoindre la mort en lui forant la trachée. Restait le guerrier aux yeux crevés qui tâtonnait devant lui en poussant des appels désespérés. Cellendhyll le décervela d'un revers nonchalant.
-Cette petite démonstration a son utilité, reprit le Roi-Sorcier, tandis que la fumée qui l'environnait retrouvait sa position. Elle te démontre que malgré ton rang, tes talents, ta beauté, tu n'es rien, absolument rien, comparé à ce que j'incarne. J'aime la souffrance et la mort, je suis le Mal incarné, ma petite ! Veille à ne pas l'oublier, veille à ne pas te tromper... [...]
Sur la table, malgré l'heure matinale, plusieurs cadavres de bouteilles de Royal-Chassemont s'étalaient.
Reydorn revint les bras chargés de bouteilles poussiéreuses à long col.
- J'ai pris du Feuille-Rouge, ce fameux cru des coteaux de Fleuranges.
Chisum se redressa sur son siège :
- Vous seul contre Cavendish, ceux de sa bande et ses Ghonakis ? Impossible.
Gher' haussa ses larges épaules :
- Je suis un Loki. Et impossible n'est pas loki. Je vais trouver Cavendish, je vais le tuer, et j'abattrai tous ceux qui se dresseront contre moi.
- Êtes-vous vantard ou fou ?
- Ni l'un ni l'autre... Je viens de vous le dire, je suis un Loki.
- Ecoute, fiston, rappelle-moi un truc, qui c'est le Maître-voleur de nous deux? Ah oui, c'est moi... Et dans Maître-voleur, il y a maître, n'est-ce pas? Alors laisse faire le pro.
Et dans Maître-imbécile aussi, il y a maître. Mais l'Adhan garda cette répartie pour lui. En fait, le vieux voleur était tout sauf stupide, mais Maître-susceptible, ça oui!
La destruction, même employée à des fins légitimes la rebutait trop.
Inutile de raconter qu'une voix dans ma tête que je crois provenir de ma dague m'intime d'aller au nord, les Spectres me prendraient pour un dément. Ils sont suffisamment sous pression comme ça, inutile dans rajouter !
(Cellendhyl, in petto).
Son rire au timbre grave cernait la clairière. Riche et pesant, il volait de toutes parts, moqueur, vif, annonciateur d'une défaite inéluctable. Les pillards se faisaient décimer sans rien distinguer d'autre que la forme massive du guerrier loki, sa chevelure hérissée, sa silhouette virevoltante et meurtrière rendue démoniaque par la lueur incarnate des flammes.
Cellendhyl, qu'as-tu fait de ton existence depuis ton exil, toi qui t'étais naguère promis un si brillant destin ?Servir le Chaos sur les champs de bataille, dans les ruelles sombres ou les landes sauvages ? Tu n'as aucune vie à toi, aucune compagne ni famille pour t'attendre. Tu risques ta vie et délivres la mort. Voilà qui peut le mieux résumer ton présent. Et tu t'es révélé plutôt bon à ce jeu-là, n'est-ce pas ?
Mon vieux Gher’, faudrait éviter que ce qui s’est passé à Sanction ne se reproduise. Cette fois, il va te falloir faire preuve de toute ta diplomatie… En douceur, hein !
Alors le Loki prit une inspiration et beugla de toutes ses forces :
— Qui c’est le gros salopard à qui je dois casser la gueule pour avoir le droit de boire un verre, ici ?
S'ouvrir à une nouvelle amitié était une sensation étrange pour Cellendhyll. Il avait l'impression de devoir forcer au fond de lui-même une porte poussiéreuse, grinçante et fragile.
Cellendhyll baignait dans une douce béatitude. Il sentait son corps se détendre peu à peu, retrouver de sa souplesse.
Il ronronnait presque. Cythéria avait des doigts divins, il ne pouvait que l'attester.
Aucun des deux n'entendit Constance entrer dans le salon.
- Mais tu es nu ? s'exclama la Phoenix en les découvrant.
Il était manifeste à sa posture qu'elle n'était pas ravie du spectacle qu'elle avait sous les yeux.
- J'avoue que oui ...un massage habillé, ce n'est pas vraiment efficace, tu le sais ? rétorqua Cellendhyll.
Seuls les faibles mouraient. Le combat était bien le meilleur moyen de faire le tri.
Il sentait de manière confuse qu'il avait ôté la vie à quelqu'un d'estimable - seuls les caprices du destin les avaient opposés - et cette pensée lui laissait un goût amer dans la bouche. Alors l'homme aux cheveux d'argent salua la dépouille de son assaillant, honneur qu'il n'accordait que bien rarement.
Cellendhyll l'avait glacé de terreur. À pésent, Hégel brûlait de haine.
Zétide parla, parla encore, sans s'arrêter, cherchant à capter l'intérêt et l'esprit des sœurs Garamont jusqu'à ce qu'elles partent se coucher.
Il avait omis de dire toute la vérité en parlant du laconique message d'Éras. La missive ne comportait que trois mots: «Île de Glace». Elle avait été rédigée à la hâte, d'une main nerveuse; Zétide reconnaissait à peine l'écriture du chevalier de Garamont. Éras n'avait nullement évoqué ses filles, ce qui était déjà mauvais signe. Et plus inquiétant encore, les indications qu'il donnait n'étaient pas cryptées. N'importe qui aurait pu les lire. Voilà qui ressemblait encore moins au prudent Éras. Néanmoins, le mage était persuadé que le message venait de lui, aucun Maûne n'aurait pu se faire obéir d'un Sylfe.
Éras, mon ami, ne tombe pas, nous avons tant besoin de toi!