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4.34/5 (sur 35 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1954
Biographie :


Michel Surya est écrivain, philosophe, directeur de la revue Lignes (créée en 1987), et éditeur Lignes/Éditions Léo Scheer. Il a quarante-neuf ans. Plusieurs de ses textes ou de ses livres ont été traduits en japonais, russe, allemand, espagnol, italien, anglais, etc. Il n’enseigne pas.

Source : http://www.leoscheer.com
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Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
" Elle est retrouvée,
Quoi ? L' Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil. "

Arthur Rimbaud

(page 7)
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Pourtant, si grands que fussent leurs regrets de ce qu'ils abandonnaient, ils ne l'étaient pas au point que ce qui était devenu l'horizon de tous ne devînt pas du coup le leur, et ne le devînt pas tout de suite. Au détriment de tous les autres horizons. Qu'ils s'emploieraient alors à dénigrer. C'est ce que voulait d'eux le contrat par lequel ils l'avaient abandonné. Et c'est le sens qu'eux-mêmes voulurent donner à ce contrat.
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Le visage de Georges Bataille, dès le premier regard, je le portais dans le coeur; j'y garde les figures des chercheurs exaltés, des violents extrêmes qui nous tirent des sables quotidiens pour nous relancer sur notre propre piste (François Perroux)
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Il n'y a rien qu'on ne soit prêt à sacrifier (soi-même, sa dignité, etc.) pourvu que ceux qu'on imagine disposer de l'argent le concèdent à qui se le croit dû au titre de sa prosternation.
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Aussi naïf que cela paraisse, il faudrait pour commencer cette recherche, le dire ainsi qu'on le fait pour les histoires d'enfants "il était une fois"; mais cette naïveté est feinte : Bataille n'a qu'assez peu le sens des origines parce qu'il n'a aucunement celui des fins. Il n'y a pas dans son oeuvre d'origine dont avoir la nostalgie, pas de paradis terrestre antérieur à une quelconque faute. L'origine serait donc une supposition, la supposition d'un temps où le monde se serait donné à l'homme dans un pur rapport d'immanence. Ce qu'en d'autres termes, Bataille dit ainsi : le monde était alors l'intime de l'homme. Intime et immédiat : la démesure, l'ivresse, la passion auraient été le mode d'être originaire de l'homme au monde; ce qu'il définit dialectiquement " *Le monde intime s'oppose au monde réel comme la démesure à la mesure, la folie à la raison, l'ivresse à la lucidité" Où chacun lirait avec la survenue au monde de la mesure , de la raison et de la lucidité es les commencements pacificateurs de l'histoire - c'est-à-dire, les débuts de l'homme dans son humanité, Bataille dénonce l'irrémédiable perte du sacré. Sacré était le monde intime et immanent. Profane sera le monde médiat et transcendant. Sacré était le monde avant qu'on découvrit un jour (un jour, c'est-à-dire tous les jours de l'origine à aujourd'hui) l'asservissante opération du travail. Avec le travail l'homme se découvrit des fins. Car le travail est une opération effectuée sur le bénéfice de l'avenir, toute fin rompt avec l'immédiateté du temps intime, toute fin sépare l'homme de lui même, en lui promettant un surcroît, sépare l'homme de ses semblables (n'étant plus immédiats les uns aux autres) et sépare l'homme du monde, soudain réduit à l'usage, c'est-à-dire à l'utilité. Inventant le travail, l'homme en inventait les fins, et il inventait le temps. Le travail est une opération efficace. Pour un bénéfice hypothétique, il s'asservissait trois fois : à l'obligation, au temps et à l'échéance. Et il asservissait son semblable : si le monde devenait utile, si l'homme lui-même devenait utile, combien plus utile encore pouvait l'être celui qui en sa place remplirait la tâche nécessaire. Avec la mise en esclavage de son semblable, l'homme faisait plus que s'aliéner à la transcendance; il se séparait ontologiquement de l'idée qu'il avait de son être (Bataille pose que le primitif aurait évalué son être à l'image du "même" qu'aurait été pour lui son prochain) : la perte de la sacralité aurait donc été totale.


*extrait de la part maudite
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On n'a jamais vu personne renoncer à soi-même avec moins de raisons ni de profit que l'intellectuel depuis maintenant vingt ans. De tous les sujets auxquels cette époque prête tristement à penser, c'est le plus remarquable sans doute. Et contre lequel il ne sert à rien d'en appeler à tous ceux qui auraient mieux aimé mourir qu'admettre jamais que rien pourrait les domestiquer. Leurs noms sont innombrables pourtant, qu'il ne sert à rien d'opposer au nombre de ceux qui sont aujourd'hui pour la domination comme sont les animaux de compagnie. Parce que la vénalité des uns est sans pouvoir racheter la vanité des autres. Pire même : il se peut que cette vanité ne cesse pas de hanter, mais comme un remords à rebours, ce qu'a montré de vénalité l'intellectuel depuis maintenant vingt ans.
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Passe pour "intéressant" tout ce dont nul ne sait plus séparer le caractère de vérité du caractère de fausseté. Parce que, malgré eux, tous ceux qui trouvent tout "intéressant" ne peuvent pas mieux dire que c'est partout qu'ils cherchent un intérêt et, si possible, le leur.
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Est-ce à dire que Bataille convoitait la place de Breton ? André Masson qui connut l'un et l'autre est tout près de le penser.(...) Bernard Noël est sans doute considérablement plus près de la vérité en avançant l'hypothèse qu'il y a "chez Breton un Bataille qui s'ignore : on le divine derrière Nadja où l'éclat de la poésie se révèle hors des beaux moments qu'elle atteint, dans son échec, mais ce Bataille persistera ensuite à s'ignorer, quitte à reconnaître ici ou là, son Autre"; et "chez Bataille un Breton qui se connaît et qui se rejette, comme un double en passe de se satisfaire de soi..." Cette hypothèse est autrement vraisemblable : le Bataille de Documents, celui de Contre-Attaque, celui bientôt du Collège de sociologie et d'Acéphale sait quel Breton il y a en lui, et quel pouvoir à Breton qu'il dissimule mal "aussi" désirer. Et il y a l'autre Bataille, celui qui, en 1925, préféra la solitude à toute possible concession, celui scandaleux, des bordels, des beuveries, des nuits blanches et des coucheries, celui qui hait si fort la "belle poésie" qu'il écrit des lires impubliables, sinon sous le manteau. Plus d'un enjeu de leur époque put laisser penser qu'ils étaient les deux faces de la même médaille, et qu'ils se disputaient un même territoire. Il ne fait guère de doute que ce territoire appartenait à Breton (même s'il n'était pas plus apte que Bataille à s'en montrer propriétaire) et que Bataille ne le convoita au mieux que par défi, au pire que par contagion.
Contre-Attaque mit un terme à cette "rivalité". La guerre bientôt, l'âge venu aussi, ils témoigneront peu à peu l'un pour l'autre, passé les orages, de la plus vive estime, et même d'une profonde admiration.
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On ne renonce pas à si peu de frais à l'orgueil d'avoir été si peu que ce soit libres. Encore moins d'avoir voulu à toute force l'être. Autrement dit, on n'entre pas si facilement dans la honte de ne plus vouloir êtres libres.
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Le pacifisme, nettement dominant à gauche (...) fait e lit d'une contagion révolutionnaire archaïque dont Bataille voit l'écrasement du soulèvement socialiste de Vienne comme une phase supplémentaire et décisive. Il note dans son journal à la date du 13 février 1934, soit au lendemain de la manifestation des gauches françaises sur le cours de Vincennes " Cette nouvelle catastrophique se laisse lire sans la moindre hésitation : Autriche nazi. De toutes parts, dans un monde qui cessera vite d'être respirable, se resserre l'étreinte fasciste" C'est fort de la réflexion entreprise sur la nature des fascismes (et il importe au total assez peu qu'elle ait été ou non achevée) que Bataille se prononce, à chaud, de la façon la plus tranchante sur les événements de janvier à à février 1934. Il ne fait pas de doute qu'il fut l'un des très rares à n'être ni assez niais ni assez confiant pour ne pas clairement voir de quelle importance étaient ces événements et vers quelle horreur ils portaient.
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