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Critiques de Michèle Perret (68)
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Le premier convoi 1848

J’ai découvert cet ouvrage au cours de recherches généalogiques concernant des aïeuls de Saint Cloud en Algérie. Quelle ne fut ma surprise de découvrir le nom de mes ancêtres dans la liste des transportés d’octobre 1848 figurant en référence du roman.

Merci à Michèle Perret d’avoir donné vie à ces oubliés des premiers convois ! Nous découvrons les difficultés du voyage entrepris et la déconvenue des voyageurs arrivés sur la terre d’Algérie.

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Le premier convoi 1848

Je n'ai pas l'habitude de lire des romans historiques, mais celui-ci m'a beaucoup intéressée et donné envie de lire davantage de livres de ce genre.



Le premier convoi de 1848 raconte une épopée qui m'était jusque là inconnue. Des révolutionnaires de Paris sont envoyés en Algérie, colonie française depuis peu, pour construire des villes, cultiver les terres, peupler cette nouvelle région de colons français. Toutefois, ce sont les familles qui se sont portées volontaires pour ce voyage, avec de l'argent, des propriétés à la clé, et pour échapper aux peines de mort si les rebelles sont attrapés et jugés pour leur participation aux barricades meurtrières.



La plume de l'auteure est très belle et riche de détails, on sent tout le travail de documentation derrière, car on a réellement l'impression d'être retourné à cette époque, et de vivre parmi ces gens, taverniers, artisans, petit peuple, de parcourir la France puis d'arriver en Algérie en ce milieu du 19ème siècle.



Une belle découverte !
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Le premier convoi 1848

Avec verve, émotion, justesse de ton, Michèle Perret nous raconte, façon romancée , ce fait historique : Ce premier convoi composé de quelques huit cents Parisiens (pour beaucoup prolétaires miséreux, factieux virulents dénonçant les injustices, chômeurs affectés par une économie décadente et un certain nombre d’autres aventuriers par nature …) la route pour l’Algérie, colonie de peuplement .

Afin d’inciter les futurs colons (personne qui a quitté son pays pour aller exploiter une terre, faire du commerce...dans une colonie  ) à s’engager dans cette aventure , tout était présenté de façon idyllique . La réalité devait s’avérer bien différente terriblement fallacieuse et cruelle . Ils allaient, ainsi, rejoindre les rangs des soldats de 1830, devenus soldats-laboureurs.

Ceux qui résistèrent aux multiples fléaux, par leur labeur acharné, leur volonté , purent défricher « la terre promise » et la faire fructifier . Cette lecture peut aider à comprendre l’attachement à leur pays des descendants de ces pionniers …



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Le premier convoi 1848

Ce livre nous cause une impression forte et pénible : il nous met face à cette part de silence obstiné de l’Histoire où des êtres égarés, qui ignoraient sans doute tous des raisons et des circonstances de la conquête de l’Algérie survenue quelques années auparavant, se trouvent impliqués dans une aventure qui les dépasse.

Ils en ignoraient les enjeux, ils en ignoraient les périls et les cruautés, comme ils en ignoraient le devenir. La plupart de ceux-là du premier convoi auraient été incapables de situer l’Algérie sur une carte. Seule la misère, seule la faim, seules les violences subies, les compagnons fusillés, les habitaient. Ils étaient mûrs pour le crescendo de l’abandon. Abandon de l’idéal d’un monde plus juste, abandon des barricades défendues au prix du sang, abandon du faubourg Saint-Antoine, du Trou Normand, et de tous les territoires de l’enfance et de la vie d’avant.

Dès le début du livre, Michèle Perret nous entraîne face à des personnages hauts en couleur, à la verve très faubourienne, à la révolte vissée au corps, dans une des fictions anagogiques dont elle a le secret.

Ils ont cru à l’Odyssée qu’on leur vendait, au rêve de La Terre promise, au Royaume et au sceptre d’une terre fertile, généreuse où pousseraient à profusion le blé et les oranges, une terre vide de gens, vide de peuple, qui ne demandait qu’à être fertilisée, occupée, peuplée. L’Histoire a montré à leurs descendants qu’ils avaient été floués. Mais c’était avant, c’était il y a une éternité… On leur avait dit : «Sortez, le voyage vous guette !».

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Le premier convoi 1848

En tout premier lieu, je voudrais remercier Michèle Perret pour son écriture si fluide, au rythme si palpitant qui met l’Histoire de ces premiers colons d’Algérie à la portée de toutes et tous. Médiéviste et linguiste, il se dégage de sa plume, le plaisir de transmettre. Sa prose coule comme une eau limpide sous notre regard et rend la lecture passionnante, sans rencontrer aucun obstacle.



Juste auparavant, je venais de terminer « L’été des quatre rois » de Camille Pascal. Extrêmement intéressant cette période des Trois Glorieuses mais la narration est particulièrement dense, terriblement condensée et qui, bien que très érudite, n’est pas d’une lecture facile.



Aussi, « Ce premier convoi » est une suite logique de cette Histoire des Trois Glorieuses mais tellement plus agréable à lire pour la béotienne que je suis !



Ce roman, construit sous forme de fiction, nous relate avec réalisme l’histoire du premier convoi qui parvient à Arzew, près d’Oran, le 27 octobre 1848. « Ces colonies de population » furent décidées à la suite des émeutes parisiennes de 1848 où fut destitué Louis-Philippe et la République proclamée.



L’auteure resitue son récit fictionnel dans l’Histoire entre quelques premières pages intitulées « Le coup de l’éventail » qui résume la France de 1830, la prise d’Alger et la chute de Charles X. Puis en fin de livre, la postface où l’on découvre avec émotion le nom de tous les transportés de ce premier convoi dont 49 enfants de moins de deux ans.



C’est à partir de l’aventure de quelques personnages fictifs, hommes et femmes du peuple de Paris, que s’élabore le récit qui s’appuie sur une documentation approfondie. Le roman fourmille de détails très précis sur le Paris de cette époque. On sent bien l’auteure qui ne veut rien laisser au hasard, captivée par l’aventure. Avec eux, le récit nous immerge dans les émeutes de ce Paris de 1848, pour se terminer sur l’échec des barricades dont celle du faubourg Saint-Antoine et la terrible répression qui s’en suit.



La misère sévit dans la capitale, une misère inimaginable, révoltante d’autant qu’il est question de fermer les Ateliers Nationaux, 40 % de chômeurs à Paris, des salaires en baisse, des crève la faim qui crient les slogans « du pain ou du plomb » « du plomb ou du travail ». C’est le Paris de Victor-Hugo qui s’étale sous nos yeux. Une fois de plus les parisiens ont faim.



Le 20 septembre, Paris se couvre d’une affiche « Colonisation de l’Algérie » Avis aux ouvriers – Et c’est le début d’une autre histoire pour tous ces pauvres gens, mélange d’ouvriers et de bourgeois, d’artisans, candidats à l’immigration, qui partent remplis d’espoir pour un monde meilleur, un univers où l’on peut souhaiter se nourrir correctement. Alors, ils embarquent après avoir été acceptés. C’est la lente descente en bateau vers Marseille avec la découverte d’autres horizons, d’autres régions, d’autres misères, jusqu’à l’embarquement sur l’Albatros.



On imagine aisément tous ces colons épuisés, dépenaillés, après une traversée mouvementée, arrivant à Arzew qui découvrent un pays totalement à l’opposé du leur, une terre desséchée, caillouteuse, des conditions climatiques difficiles, un hébergement tout ce qu’il y a de plus sommaire, des militaires qui les observent plutôt avec mépris, des maladies, des morts, des autochtones méfiants, et le courage qu’il leur faut à tous pour faire de cette terre, une terre cultivable, une terre nourricière. Et c’est là où le récit est le plus éloquent, le plus instructif sur les difficultés rencontrées. Ils parviendront à force de travail, d’abnégation, à rendre cette terre infertile, un peu plus généreuse, ils s’y attacheront et contrairement à tous les préjugés d’aujourd’hui, ce récit apporte un éclairage essentiel dans la connaissance des motivations de l’époque.



Il y a de très beaux portraits de femmes courageuses dans ce récit et je remercie l’auteure d’avoir su mettre en évidence une qualité que j’ai toujours appréciée chez la femme, c’est le courage.



Ce livre m’a rappelée « Les gardiennes » d’Ernest Pérochon. J’y ai retrouvé la même force, la même puissance de narration. Et j’ai une pensée toute particulière pour Albert Camus qui fait référence à ses ancêtres dans « Le Premier Homme ». Les livres mènent aux livres. Merci Michèle !





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Introduction à l'histoire de la langue française

Oh que de (bons) souvenirs de cours... Cet ouvrage toujours planqué dans la bibliothèque y restera encore bien au chaud quelques années... LE titre pour se plonger dans l'histoire et interroger notre quotidien.
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La véridique histoire de la fée Mélusine

Ah, comme j’aimerais bien tomber sur des lutins qui la nuit « accomplissent complaisamment les tâches ménagères et disparaissent au matin ». Je dois cependant me contenter de l’aide de mes deux filles pour ce faire et je les gratifie en partie en leur proposant de beaux livres comme celui-ci.



Je précise tout d’abord que l’illustration de couverture et les dessins de l’intérieur sont signés de Sylvain Bourrières et que j’ai, pour ma part, beaucoup apprécié son travail. On est bien loin des représentations de fées à la Walt Disney et c’est tant mieux. Vraiment ! La couverture suggère fort bien des éléments clés de cette histoire, dont notamment les ruines d’une forteresse et une belle et délicate Mélusine. Le dessin de la fin du chapitre 3 propose par exemple de beaux effets de lumières et d’ombres, au clair de lune.



Dans sa postface Michèle Perret rappelle qu’elle adapte (c’est également indiqué en sous-titre « d’après le roman de Jean d’Arras, XIVe siècle ») ici une histoire déjà écrite (et traduite de l’ancien français par ses soins comme indiqué dans la bibliographie, Jean d’ARRAS, Mélusine, roman du XIVe siècle. Préface de Jacques LE GOFF, traduction et postface de Michèle PERRET, Stock, 1979) :



« “Telle est la véridique histoire de la puissante forteresse de Lusignan en Poitou et de la noble lignée qui est issue de la fondatrice de cette forteresse, lignée qui régnera jusqu’à la fin du monde…” nous dit Jean d’Arras, un auteur de talent dont nous ne connaissons que le nom et qui, en pleine guerre de Cent Ans, écrivit en français la légende de Mélusine sur les ordres de son seigneur Jean de Berry, un prince du sang qui venait de reprendre la forteresse de Lusignan aux Anglais et se croyait un peu parent avec la fée poitevine. »



C’est donc le fruit d’un travail de longue haleine qui nous est restitué ici. Le résultat est charmant, romanesque à souhait.



Insister sur la véracité de l’histoire me semble être une marque de croyance dans les éléments surnaturels ou féeriques qui est propre au conte. C’est aussi un moyen de capter l’attention comme cette touche d’humour de la part de Michèle Perret qui insert une note de bas de page à l’attention des (petits) lecteurs lors qu’il s’agit d’allumer un feu : « pas d’allumettes, bien sûr, à cette époque », ou bien de nous expliquer ce que se signer voulait dire « il ne s’agit pas seulement de s’attirer la protection de Dieu, comme aujourd’hui avant de faire quelque chose de difficile (tirer une question à un examen ou un penalty au foot !) [...] ».



C’est en revanche avec beaucoup de sérieux que d’autres nombreuses notes nous aident à mieux comprendre le contexte historique légendaire, comme celle-ci : « Léger anachronisme : les canons existaient à la fin du XIVe siècle, à l’époque où Jean d’Arras racontait la légende de Mélusine, mais ils n’existaient certes pas encore dans les temps reculés où sont supposés avoir vécu Mélusine et Raymondin ».



De nombreuses belles phrases péremptoires comme « mérite vaut mieux que beauté » ou « et les jugements de Dieu sont si mystérieux que nul homme ne peut les comprendre avec son esprit limité » trottent encore dans l’esprit du lecteur bien après la fin de la lecture.



Le roi Élienor perd sa femme la fée Pressine qui donne naissance à trois filles : Mélusine, Mélior et Palestine. C’est ainsi que commence ce conte de Mélusine où ils sont nombreux à expier des fautes et où on est souvent convié à célébrer un mariage ! Deux appendices nous renseignent sur le sort des deux autres sœurs.



Très belle découverte, au hasard heureux des amitiés qui se nouent sur babelio !
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Le premier convoi 1848

Voici un très bon roman historique. En ce qui me concerne, un très bon roman (historique) fait oeuvre de littérature, en ce sens que la fiction s'affranchit progressivement de la réalité historique qui la nourrit et la transfigure. La postface m'a confirmé que : « Ni Antoine, ni Jeanne Sabour, ni Léonie, ni Raoul, ni Jeanjean le violeur, ni Louise l'infirmière bénévole, ni Ali, ni Ahmed n'ont existé et leurs aventures, leurs amours et leurs haines sont de pure invention. »



Le travail de la romancière s'appuie certes sur une solide documentation (une bibliographie est d'ailleurs proposée en fin d'ouvrage) et sur un émouvant et nécessaire hommage rendu aux 843 « transportés » de ce premier convoi de 1848 (cf. liste reproduite également en fin d'ouvrage), mais ce qui procure surtout un grand plaisir de lecture c'est précisément que cette histoire prend vie grâce au travail d'écriture romanesque. Ainsi, l'écrivaine va jusqu'à reprendre une romance ancienne (« Plaisir d'amour») chantée par Jeanne Sabour (cf. citation de la page 102).



De puissants portraits de femmes, un style très fluide, un rythme très alerte de la narration, une certaine poésie dans les descriptions de la nature, une réflexion subtile sur la liberté et l'injustice voilà ce que j'ai aimé, à l'image de ce beau passage que je cite pour finir :



« C'est le soir, à nouveau, une de ces longues et belles soirées du début du mois de juin. Antoine et Jeanne sont côte à côte, ils se tiennent par la taille et regardent ondoyer les blés mûrs. Leur première vraie récolte. Plus loin, on a planté de jeunes oliviers. Plus loin encore, les Arabes du douar gardent leurs chèvres. Ont-ils oublié ? Ont-ils pardonné ? Jeanne se sent toujours sourdement coupable, elle pense souvent à toute cette aventure, à tout cet héroïque voyage pour aboutir à ça. ».



On est presque trois ans plus tard et pour découvrir ce à quoi « ça » fait allusion, une seule solution pour vous : lire ce très beau roman, véritable ode à la vie simple.
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Le premier convoi 1848

Excellent roman historique, précis et très documenté, sur la fondation de la première colonie agricole d'Algérie, la commune de Saint Cloud : après les émeutes de juin 1848, le gouvernement avait décidé d'exporter la misère parisienne en Algérie, terre récemment conquise et "pacifiée" dont il avait été décidé de faire une colonie de peuplement. Agréable à lire, le roman relate, à partir des aventures de deux couple, la misère du peuple de Paris après la fermeture des Ateliers Nationaux, le long voyage des transportés sur les canaux de France et la décevante installation sur une terre aride. Une histoire de pionniers, comme un western, le choléra en plus.
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Le premier convoi 1848

Antoine, propriétaire d'un troquet du faubourg Saint-Antoine à Paris, participe aux émeutes de juin 1848 contre le sage avis de sa jeune femme Léonie. Ce soutien lui vaut d'être recherché par la police. Il est donc contraint d'abandonner son bistrot. Sa femme, son bébé et lui se retrouvent hébergés par un couple d'amis, Jeanne et Raoul. Poussés par la misère et la peur, ils vont s'engager dans une grande aventure. La République leur propose une concession en Algérie, où ils pourraient exploiter la terre au soleil. Ils partent donc tous les quatre avec plus de 800 autres personnes dans un grand convoi vers le rêve d'une vie meilleure.

Michèle Perret nous propose l'histoire de ce convoi et l'installation en Algérie. Loin de la vision idyllique, elle nous fait partager les joies et les peines, les espoirs et les doutes, le rêve face à la réalité de ces transportés qui ont construit une tranche de notre histoire nationale.

Cette histoire me parle d'autant plus que je suis fille de pieds noirs. J'ai déjà entendu mes parents évoquer certains lieux mentionnés dans le roman. Pour autant, les personnages construits par l'auteure peuvent aussi évoquer à tout le monde des origines populaires. Les portraits de femmes sont forts. La jeune Léonie est dopée par l'instinct de survie et son caractère terre à terre, malgré les difficultés qu'elle rencontre tout au long de sa vie. La belle Jeanne a oublié d'être bête et mène sa barque avec humanité contre vents et marées, entrainant son entourage dans l'aventure.

Les personnages masculins sont parfois moins sympathiques. Antoine est l'idéaliste. Raoul est l'opportuniste qui en fera toujours le moins possible.

Nous croiserons aussi Jeanjean le violent et sournois qui deviendra l'ennemi de Léonie dès les premières pages.

Bref on passe un bon moment, on apprend beaucoup de choses, on réfléchit sur les conditions de vie d'une époque, on s'apitoie sur le sort de certains et on exècre certains autres dans ce roman très documenté qui comporte en outre la liste des véritables participants à ce premier convoi vers l'Algérie qui sera suivi de 16 autres en quelques mois.
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Le premier convoi 1848

.

1848 . Sous Louis Philippe la révolte gronde .

Chômage et misère ont fait d'une bonne partie du peuple parisien des insurgés et les révoltes sont réprimées dans le sang .

Aussi , l'offre de participer à la colonisation de l'Algérie

semble pour beaucoup la seule issue salvatrice : on leur promet un eldorado !



Et voilà l'aventure où l'on va se couler parmi des personnages de fiction très attachants ou charismatiques et d'autres , historiquement célèbres comme Lamartine .

On part donc à travers la France pour embarquer sur " L' Albatros " à Marseille puis , place à la découverte de la terre algérienne .



Un récit très riche , vivant et parfaitement documenté qui va faire revivre ce pan de l'histoire, ô combien important encore de nos jours et qui donne tant à réfléchir . Et , je l'avoue , je n'en connaissais que les grandes lignes .



Sans hésitation , je dirais que cette lecture fut un moment fort , dû sans aucun doute à la qualité d'écriture de Michèle Perret qui nous offre de magnifiques portraits de ces gens modestes qui ont fait l'histoire contre vents et marées .

Un moment fort car , par ce récit , sont aussi mis en lumière les combats de nos anciens pour la liberté et contre l'oppression .



Un roman historique qui retrace cette épopée en toute neutralité mais sans langue de bois .

Un document précieux , précis et passionnant .

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Le premier convoi 1848

🎶Partons, partons pour l’Algérie...🎵🎶

« Adieu Paris, adieu misère, adieu terreur d’être fusillé »

Atmosphère de fête et flonflons, discours emphasés et séparations éplorées.



En octobre 1848, le quai de Bercy voit partir 800 personnes sur un convoi de chalands direction l’Algérie, terre coloniale conquise en 1830 et en attente de peuplement.

Cette population* (hommes, femmes, enfants) est constituée de volontaires et non de repris de justice. Ils sont les Colons du Décret, les déportés avec honneurs de la République. La disposition remporte un franc succès dans les classes sociales exsangues du Paris populaire.



Pour le gouvernement de la Seconde République c’est l’occasion de se débarrasser des indésirables de la capitale, des insurgés des émeutes sanglantes du printemps dues au chômage et à la fermeture des Ateliers Nationaux. Et si la réussite du projet aboutit à une terre en grenier à blé pour la France, c’est du « gagnant-gagnant ».



Las! Politique sociale incongrue et irréfléchie vers un échec prévisible, à vouloir faire d’ouvriers des agriculteurs, sans compter la galère de 20 jours de voyage, l’amère déception de l’arrivée dans un désert de cailloux. Tout est à construire, encadrés par l’armée.



Le contexte historique est posé, s’humanise dans un roman factuel à travers l’histoire d’Antoine et Léonie et de quelques familles d’ouvriers des faubourgs. Michèle Perret nous fait un récit à la fois dynamique et dramatique des difficultés majeures rencontrées par la première population française établie en terre Algérienne.





* listing du rôle d’équipage en fin de livre.



NB: un livre qui fait écho au magnifique Un faux pas dans la vie d’Emma Picard de Mathieu Belezi sur l’implantation de colons en 1860

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Le premier convoi 1848

Ouf ! J'ai été tellement déçue des deux romans historiques reçus dans le cadre des masses critiques de Babelio que j'appréhendais... Et cet ouvrage de Michèle Perret se montre à la hauteur de mes attentes : passer un bon moment de lecture tout en apprenant quelque chose. Le XIX eme siècle est un trou noir pour moi pourtant amatrice d'histoire à l'école. Que s'est-il passé pour que je n'en apprenne rien ? Mystère ! En tout cas ce livre vient poser une belle pièce dans ce puzzle historique. J'ai découvert de plus près les barricades de 1848, les expéditions punitives dans la capitale et puis ce premier départ pour la nouvelle colonie. Grâce à l'auteure, je me suis plongée dans un roman qui m'a rappelée les Misérables ou L'Assommoir mais justement sans le côté assommant. Michèle Perret écrit simplement, son style est agréable sans être simpliste. On est pris par l'histoire de ces héros et surtout de ces héroïnes ordinaires. Les suivre de Paris à leur lopin de terre à défricher en Algérie s'est révélé un voyage bien agréable pour moi, malgré la dureté de cette histoire. Les personnages sont creusés, leur évolution au fil de la première année est saisissante.

Merci Madame pour ce roman historique qui a comblé mes lacunes et qui me servira pour instruire mes enfants. Merci aux éditions Chèvre Feuille Étoilée (même s'il reste quelques coquilles...)
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Le premier convoi 1848

Courage, générosité, altruisme, débrouillardise, ténacité … ce sont toutes les qualités des femmes qui éclatent dans cette histoire de fuite en avant, vers un pays lointain où tout est hostile, tout à construire, où aucune souffrance ne sera épargnée. Léonie, qui croit avoir trouvé un statut de patronne en épousant l'Antoine, bien plus âgé qu'elle mais déjà bistrotier au faubourg, la belle Jeanne Sabour, à la colle avec le fainéant Raoul, Catherine Dubac, Mélanie Artevel …

Après les sanglantes barricades des journées de juin 48, la répression fait rage. Une issue possible est proposée à ces âmes perdues : partir s'installer en Algérie, où la République leur promet des terres à cultiver, des semences, la protection de l'armée, l'espérance de devenir propriétaires de leur concession. Pour certains, il n'y a pas d'autre choix pour survivre. Et je ne peux m'empêcher de penser à ces hommes et femmes qui échouent aujourd'hui sur les côtes d'Europe ...

C'est la solution qu'ont trouvée les autorités pour se débarrasser de ces fauteurs de troubles. Ce n'est pas cependant une déportation, puisqu'ils sont volontaires : ils doivent simplement être mariés et produire un certificat stipulant qu'ils n'étaient pas des émeutiers … c'est tout ce qu'on leur demande.

Ce premier convoi d'octobre 1848 compte 843 transportés, Il y en aura 17 comme celui-ci. Ensuite, à partir de 1850, on enverra en Algérie des déportés après deux années d'emprisonnement passés à Belle-île … Commence le voyage de ces enfants de paysans échoués à Paris. C'est tout d'abord le charme d'une croisière par les canaux de Bourgogne puis sur le Rhône, et puis la mer qu'ils voient pour la première fois. Ils sont enfin débarqués sur le sol aride de Saint-Cloud, poste militaire tout près d'Oran, dans des baraquements car leurs maisons sont à construire …. Les illusions s'effondrent.

Quand j'étais plus jeune et que mon beau-frère était mobilisé du côté de Colomb-Béchard, on nous disait que cette guerre d'Algérie protégeait les riches colons, que ces jeunes gens qui y laissaient la vie ne les méritaient pas … Mais personne ne nous avait jamais raconté comment se fit l'arrivée des premiers colons, leurs relations avec les immigrés espagnols déjà installés le long de la côte, leurs souffrances, leurs désillusions, leur ignorance de tout ce qui les attendait. Des hommes et des femmes rudes au mal, avec des courageux et des salopards, des malins prompts à cumuler les terres, les faibles qui ne survivraient pas à la rudesse du climat et aux fièvres. Aucune information et surtout, une incapacité à communiquer avec les Arabes, méprisés par la troupe, éternels humiliés.

Le roman se lit dans un souffle. On « voit » les décors, les costumes, les trognes, les violences – celle de la nature, des hommes, de la maladie – on souffre avec eux, et surtout avec elles. Un seul regret : ne pas savoir ce qu'il advient à la belle Jeanne, qui a retrouvé l'Antoine avec l'assentiment de Léonie, partie avec un officier … une suite, peut-être ?
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Le premier convoi 1848

Roman historique très bien documenté. L'exil vers l'Algérie, pour y devenir "colons" d'un certain nombre de prolétaires parisiens, à une époque où la France a "exporté sa misère" à coup de promesses mirifiques. On suit dans leur long périple à travers la France, par les canaux de Bourgogne en péniche, en bateau sur le Rhône et en train jusqu'à Marseille quelques familles bien campées, certaines attachantes,d'autres moins. On découvre avec eux une décevante terre promise à défricher, irriguer, cultiver. Des populations indigènes qu'ils comprennent mal et la mort, avec la grande épidémie de choléra de 1849. Très instructif, sur les parlers de l'époque, l'état de la France en 1848 et celui de l'Algérie, sur l'attitude de l'armée, le rôle des femmes dans l'oeuvre colonisatrice. Solide travail d'historienne : bibliographie bien documentée en fin d'ouvrage et liste nominative des 850 transportés de ce premier convoi (16 autres suivront jusqu'à mars 1849)



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Le premier convoi 1848

« – Voici la terre, voici l’Algérie !

On se pressa à l’avant de l’Albatros, on ouvrait grand les yeux sur cette côte assez aride, on cherchait un peu de végétation, les palmeraies et les orangeraies promises (…) » (P 149)



Que faire lorsque c’est l’insurrection à Paris et que l’on vous promet le paradis ailleurs ? On ne réfléchit pas vraiment et on y va, même si l’on sait déjà que le voyage sera dur et que l’Eden convoité n’existe pas réellement.



Michèle Perret retrace ici, sous la forme d’un roman historique, le contexte du départ, le voyage en bateau, l’arrivée sur la « Terre promise » et la suite. Certes, il s’agit d’un roman mais les personnages sont tellement réalistes qu’on s’y croirait. Certains sont le symbole de cette misère qui s’est expatriée. D’autres doivent vite débarrasser le plancher s’ils ne veulent pas être fusillés…



Ce livre se lit avec aisance tant l’écriture est fluide. Je ne connais pas beaucoup l’histoire de l’Algérie, si ce n’est la guerre, est cela m’a permis d’apprendre avec facilité un épisode important qui déterminera le cours de l’Histoire. J’ai retrouvé dans ce livre le réalisme d’un Zola, auteur que j’adore, mais d’un Zola qui se serait débarrassé de certaines longues descriptions pour céder à un peu plus de fluidité additionnée d’un soupçon de truculence.



Et si on s’est laissé embarquer pendant les 250 pages, la postface nous remet face à la réalité. D’autant plus que vont s’ensuivre ensuite les noms de tous ceux qui ont fait partie de ce convoi. Quel bel hommage à ces derniers !



Un grand merci Michèle Perret !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Le premier convoi 1848

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Le premier convoi 1848

«1848 : Pour se débarrasser des fauteurs de troubles on leur propose de créer des colonies agricoles en Algérie. Un décret du 20 septembre 1848 stipule que les colons doivent partir le plus vite possible.»

Dernier roman de Michele Perret, le premier convoi se lit d'une seule traite. L'écriture nous emporte comme ces premiers "colons" dans un voyage au long cours dont, comme eux, nous ignorons tout de l'issue.

Le livre est différent de tout ce qui a été écrit sur cette «Déportation» qui ne dit pas son nom.

Michèle Perret s'appuie certes sur tous les documents et essais divers existant sur le sujet de «l'envoi» de citoyens français en Algérie, leur faisant miroiter monts et merveilles, mais elle a choisi, et c'est là l'intérêt du livre, de dresser une galerie de portraits des différents personnages pris dans la tourmente de 1848, «condamnés» à choisir le premier convoi.

Elle situe l'histoire dans le contexte économique et social de la France où le chômage est endémique, les salaires en diminution constante, «2 francs, après 1 franc 50 et maintenant 1 franc.», et la perspective de fermeture des ateliers nationaux loin d'être une menace en l'air «(...) s'ils touchent aux ateliers, nous les vrais hommes, on leur montrera de quel bois on se chauffe.»

Parmi les principaux personnages, Antoine, le patron d'un bistrot parisien du Faubourg Saint Antoine, le Trou Normand, n'était pas le dernier en 1840 à crier «La liberté ou la mort. du pain ou du plomb»

Avec sa femme Léonie, une jeune fille de loin sa cadette, ils fréquentent Jeanne Sabour, une ancienne d'Antoine macquée maintenant avec Raoul un homme à la moralité douteuse.

Quand les événements se précipitent, et que les habitants du Faubourg sont tous suspects, ils sont parmi les premiers à décider de partir, préférant l'Algérie au bagne où à la condamnation à mort.

Les cent-cinquante premières pages du livre sont consacrées aux événements qui ont conduits les autorités politiques à organiser un premier convoi puis au voyage vers l'Algérie.

Ce dernier s'étend du 8 au 28 octobre. Bien que considérés comme suspects, les «colons» le vivent comme une parenthèse enchantée. Ils découvrent une France qu'ils ignoraient mais dont ils sont désormais exclus, celle des villes industrieuses et des réalisations technologiques dont ils n'avaient pas idée. Ils s'interrogent sur les motivations réelles de leur départ. Mais leur optimisme emporte tout. Les habitants des villes des bords des canaux les acclament, l'excitation règne à bord au sujet de ce paradis vers lequel ils voguent, ils chantent, sont nourris gratuitement, fantasment sur les orangers, les palmiers les champs de blé, et leurs petites maisons à l'ombre d'un tilleul.

Pourtant lorsqu'il laisse aller ses pensées, Antoine s'interroge sur ce pays et ses habitants premiers, « (...) n'allait-il pas devoir arracher cet os à d'autres et devenir le bourgeois de populations encore plus misérables que lui ? »

A l'inverse, Alphonse Machicoine et son âme damnée Bécu, sont plus cyniques, motivent leur départ en Algérie parce que «les pays neufs permettaient des fortunes bien plus prodigieuses que la vielle France frileuse, avec ses révolutions manquées (...)»

D'autres ont des motivations moins avouables, l'indic Jeanjean joue la carte de la délation au service de l'autorité, Raoul le compagnon de Jeanne, mise lui sur le plaisir et le jeux, certain de l'attrait qu'ils représenteront pour les futurs «colons».



L'arrivée en Algérie et les déconvenues des colons sont traités de la même façon. Par touches successives, l'auteur livre à travers les dialogues des personnages ou leurs réaction aux événements, une image de plus en plus précise de l'organisation sociale et de la place de chacun des groupes qui compose cette société nouvelle, «colons» petits et gros, espagnols, armée, algériens.



Les dialogues entre les différents personnages, leur ressenti, donnent une vision juste de ce qu'allait devenir la société en Algérie, avec ses contradictions et ses exagérations. L'auteur parvient à en esquisser les traits en ne faisant pas intervenir sa connaissance de ce qu'il adviendra des ces colons et de comment ils réagiront par la suite. Un livre tout en finesse et subtilité sur un sujet souvent évoqué avec manichéisme,.

Merci Michèle Perret et bravo pour cet ouvrage à mettre entre toutes les mains.



PS : Après avoir lu le premier convoi, je me suis remémoré le concept des «farces de l'histoire» tel que Jean Duvignaud mon professeur de sociologie à l'université de Tours l'exposait lorsqu'il mettait en garde nos jeunes esprits contre les idéologies, en attirant notre attention, tout en reconnaissant forcer le trait, sur le fait que, selon son analyse, les descendants des insurgés de 1848, de la commune et de Républicains espagnols avaient contribué à l'émergence du mouvement pour l'Algérie Française.
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Les arbres ne nous oublient pas

De beaux souvenirs confiés avec générosité,

Des détails lointains, occultés , qui resurgissent au gré de ces pages ensoleillées,

D'autres réminiscences douloureuses, difficiles à oublier,

Des mots-vérité assumés,

Nostalgie , bien sûr, partagée.
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Terre du vent : Une enfance dans une ferme ..

Dernier volet de mon triptyque sur l'Algérie autrefois, le livre de Michèle Perret, Terre du vent, dans lequel la narratrice nous parler d'un monde qui n'existe plus.

Moi aussi, comme Michèle Perret, je viens de ce monde qui n'existe plus, qui n'existe plus que dans mes souvenirs, j'allais dire dans nos souvenirs, tant ceux de Michèle Perret, à des années de distance, me rappelle les miens.

Le prologue pose le décor. Un pays dont les quatre populations ont forgé la culture de la narratrice, quatre populations qui se sont enfuies un jour d'été, dans la colère, le ressentiment, la peur, la désillusion. Volonté d'abandonner ce qui a constitué l'essentiel de leur vie, en ne laissant rien à ceux qui vont rester, qui vont s'approprier des choses mais pas de leurs âmes.

Ce flot de colère est comme les oueds algériens, une fois passé il laissera la terre pure comme elle l'était avant leur passage.

« Terre des ombres, terre du vent, terre prêtée le temps d'un songe… »

Un songe, l'Algérie était un songe.

Nous retrouvons la petite fille bleue, celle qui a rêvé et qui veut encore nous parler de son rêve, de ses souvenirs qu'elle ne retrouve plus lorsqu'elle retourne à Saint Antoine – son pays imaginaire -. Après l'orage.

Beaucoup a été écrit et dit sur l' Algérie, ce territoire francais entre 1830 et 1962 devenu indépendant dans la douleur, l'oubli, le mépris, la haine.

Beaucoup a été écrit et dit en méconnaissance de cause.

Terre du vent n'est pas dans le registre du politique ou du rationnel. Il raconte les souvenirs d'une enfant : ce qu'elle a perçu de la réalité, sa réalité qui, comme une autre, a le droit d'être, d'exister, de hurler ce qu'elle veut. Une réalité que personne n'a le droit de nier.

Témoignages souvent rejetés au motif de leur analyse politique pauvre.

Il ne s'agit pas ici de nier le droit du peuple algérien à disposer de lui même, simplement de témoigner, sans vouloir donner de leçons, sur ce que fut ce pays avant que ne l'emporte le vent de l'histoire.

L'histoire de Choune commence, elle, vers 1940 dans le plaine de la Mekerra.

Choune, sa jeune soeur Cerise, Mouchka – qui n'est pas Russe – et la Néna, sont confiées à la garde de Mado, qui se définit elle même par un « je ne suis pas une domestique, je suis une gardienne d'enfants. »

Choune et Mouchka, les grandes, savent pourtant que les Bergasco, les parents de Mado et Néna, sont pauvres, une famille « indigente » comme on disait alors.

Cette société a ses règles, ses hiérarchies, avec lesquelles s'accommodent les différents groupes :

« Et comme les Francais « de souche » se pensaient bien plus haut dans l'échelle sociale que les Espagnols naturalisés, qui écrasaient les émigrés Espagnols de fraiche date, les Fabre méprisaient les Hortez qui méprisaient les Bergasco, lesquels, dans leur dénuement, se sentaient supérieurs à Ben Mansour, malgré l'allure de seigneur du gardien. »

C'est pourtant le vocabulaire des pauvres que les enfants utilisent dans leurs jeux : Bagali, cacafouilla, carrico, vinga que vinga, chacail, cacharoulo, tire un pet y mata dos, balek balek, fissa !,



Mado Bergasco utilise l'arme des pauvres pour oublier sa position sociale : l'humour, l'ironie, le détournement :

Le beau Lilou passe son temps à s'imaginer faire troucou-troucou avec les belles dames, madame avale-graisse, l'épicière, madame Bitou, la femme du notaire, Mardochée le vieux, sont les héros d'histoires crues aux « sous entendus grivois » que Choune comprenait « à la mine de Mado ».

Mais Choune préfère hanter le jardin des ombres en compagnie de Majda la folle et de ses avatars, des chiens sauvages qui vous suivent dans la nuit et disparaissent mystérieusement.

Le pays de son enfance n'est-il pas le plus beau pays au monde ? Pour s'en assurer, Choune « a elle aussi gravé ses initiales et la date de l'année, pour mettre, elle aussi, sa marque dans ce lieu enchanté, et pour que les trembles, toujours, se souviennent d'elle. »

La guerre 1939-1945 brouille les cartes. Elle permet aux Algériens de combattre, leur ouvre des portes qui se referment aussitôt l'armistice signé.

« Déjà une autre guerre couvait mais personne, pas même Lakdar, ne le savait encore... »

Roman intimiste servie par une belle écriture, tantôt légère tantôt poignante, jamais complaisante, « Terre du vent » ne vous laissera pas insensible et peut-être vous aidera-t-il à mieux comprendre ce pays imaginaire et rempli d'illusions que les hommes ont détruit par leur volonté.



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