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Critiques de Mika Waltari (142)
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Boucle d'or

Un livre poignant qui décrit sans misérabilisme, ni effets de style la lente déchéance d'une femme dont le seul défaut était d'être belle.

Toute jeune, vivotant entre des parents alcooliques et un beau-père brutal, elle doit fuir de chez elle et survivre..et bien sûr, une seule solution s’offrira à elle qui se tuait au travail dans des emplois sous-payés.



Son innocence la quittera enfin quand elle se trouvera à la merci d'un couple de proxénètes qui la livreront au commerce des hommes. Cette expérience terrible lui ouvrira les yeux sur le monde qui profite et exploite les faibles.



Chaque phrase est un vrai couperet qui dissèque très précisément les étapes incontournables qui conduisent Maire à une lente déchéance et sera toujours victime des "biens- pensants". Comment ne pas penser à Nana ?
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Boucle d'or

La déchéance d'une femme, racontée depuis son enfance. Le seul tort de "Boucle d'Or", c'est d'avoir été belle. D'une enfant mal-aimée, à une adolescente qui transgresse les interdits, elle devient une jeune femme qui a perdu toute innocence après avoir malheureusement rencontré un couple de proxénètes. Des années plus tard, va-t-elle pouvoir enfin prendre sa revanche sur la vie et être heureuse?
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Ce genre de choses n'arrive jamais...

Livre écrit en 1939, prémonitoire de ce qui va bientôt arriver. Aucun nom, ni de personnages, ni de lieux n'est cité. Très peu de dialogues. L'écriture est "froide", les phrases courtes, voire incisives, nettes, frappantes, l'essentiel est dit sans fioritures. On est dans un monde mystérieux et poétique. C'est un roman envoûtant.
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Ce genre de choses n'arrive jamais...

un roman écrit en 1939, nous entraîne sur les pas de deux êtres qui s'engouffrent dans une brèche de l'Histoire pour une échappée en terre inconnue. Dans un monde mystérieux, au bord du chaos, deux voyageurs se découvrent et se révèlent, loin de tout, loin d'eux-mêmes. Mystère et poésie se déclinent ici sur une trame allégorique, porteuse d'un éclairage oblique sur l'Europe à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
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Ce genre de choses n'arrive jamais...

Je découvre Mika Waltari avec ce court roman, pour mon escale finlandaise.

Le début du récit correspond à la quatrième de couverture, jusque là tout va bien.

Puis, l’auteur nous emmène sur un terrain où l’on s’étonne, où l’on s’inquiète peut-être, où l’on s’interroge sûrement.

J’ai moins accroché dans la deuxième partie ; j’ai eu plus de mal avec les personnages principaux et leur comportement, mais qui sait comment il réagirait dans une telle aventure…

J’ai apprécié l’écriture. Je me mettrai en quête d’autres ouvrages de l’auteur.
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Ce genre de choses n'arrive jamais...

J'ai beaucoup lu les romans historiques de Mika Waltari dont je suis une inconditionnelle : Jean le pérégrin, Sinouhé l'Egyptien, l'Etrusque ... Je découvre avec "Ce genre de choses n'arrive jamais" une autre facette du grand auteur de Finlande : le goût du mystère et de l'étrange, le regard sensible à l'absurde, les interrogations sur le monde qui l'entoure, sur l'histoire en train de se faire et dont on ne connait pas le dénouement, comme dans ses romans historiques. L'histoire est toujours là : le livre a été écrit en 39 et publié en 44, dans l’Europe en plein chaos. Mais, au contraire de ses romans historiques, nous sommes dans l'abstraction : aucun personnage n'a de nom, seulement des caractéristiques ; les pays traversés, pas davantage... tout au plus sait-on qu'il s'agit de l'Europe.



Un homme et une femme se retrouvent dans un avion qui n'aurait jamais du partir car il survole un pays en guerre. L'avion s'écrase. Ils ne meurent pas (enfin peut-être pas...) mais se trouvent perdus dans une contrée étrange, noyée dans une guerre absurde, dans laquelle ils essaient de survivre. Témoins de violences incompréhensibles, ils continuent leur chemin vers la grande ville accompagnés de soldats et d'une troupe de cirque..

Peut être comme l'auteur en plein désarroi devant le déferlement de la guerre dont il ne connait pas encore toute l'ampleur en 39.

Le livre est très court, d'une écriture sèche et nerveuse, assez différente du style de ces romans historiques, bien qu'on y retrouve sa puissance d'évocation. Même s'il ne restera pas comme un grand souvenir de lecture pour moi, il mérite un détour.
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Ce genre de choses n'arrive jamais...

En 1939, certains croyaient déjà que "ce genre de choses n'arrive jamais".

Malheureusement, les conflits d'aujourd'hui nous laissent entrevoir que ce genre de choses arrive encore!

Petit livre, petit format, une centaine de pages avec un titre finnois "sellaista ei tapahdu" qui semble pouvoir être traduit par "Tel est le cas contraire" (version traduction par me Google, pas la plus fiable mais la plus facile d'accès ! Merci au finnologue de bonne volonté de nous le préciser !).

Il est curieux de savoir que ce roman a été publié en 1944 en finnois sous le pseudonyme de Leo Arne. Il en est fait très peu état dans toutes les biographies que l'on trouve de Mika Waltari. Auteur beaucoup plus connu pour ses romans historiques parfois trouvés approximatifs.

Il nous est facile des années plus tard de voir dans ce récit, une démonstration de ce que les préludes de la seconde guerre mondiale annonçaient.

L'entrée dans l'obscurité, dans les ténèbres apocalyptiques du nazisme, dans les massacres, les tueries et la négation de la possibilité d'un avenir à vivre ensemble, sont symbolisés par cette fuite vers l'inconnu, dans l'oubli du passé, dans la perte de tous repères géographiques, sentimentaux.

Quelle conclusion en tirer : "le chaland se tourna lentement dans le sens du chenal.", dit Mika.

Devons nous l'interpréter comme laissons nous porter par l'histoire qui nous portera dans le courant ?

Il me restera à découvrir le polar vu par cet auteur "Qui a tué Madame Skrof ?", titre paru aux éditions du masque, la première et seule enquête traduite en français du commissaire Palmu (à ma connaissance!).
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Ce genre de choses n'arrive jamais...

L'homme et le femme se sortent d'un accident d'avion et se lancent dans un voyage dans un pays sans noms, sans langue, occupé par des soldats allemands avec comme compagnons de voyage une troupe de cirque. "Ce genre de choses n'arrive jamais" c'est un roman au final absurde, improbable où il ne se pas grand chose puisque rien ne peut être vraiment réel. La plume est belle et ciselée (comme souvent pour les romans traduits du finnois: bravo aux traducteurs), la poésie s'écrit au fil des pages et pousse à l'introspection.

Pourtant, j'ai l'impression d'être un peu passée à côté à cause de la trop grande abstraction, je suis sans doute trop visuelle pour définitivement accrocher à l'évocation seule. Un beau roman qui mérite de trouver son public.
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Ce genre de choses n'arrive jamais...

1939. Ce court roman écrit en 1939 ne sera publié qu'en 1944. Le bruit des bottes, le déplacement des hommes armés, les premières salves tout est déjà là...

Un homme doit absolument prendre l'avion , un contrat doit être signé. Que lui reste t'il hormis le travail? L'avion décolle. Une escale. Un nouveau décollage fortement décommandé. ils sont seulement deux passagers l'homme et la femme.Où et comment l'avion finira t'il par se poser?

Un roman fort étrange, où la guerre règne, où les hommes tombent sous les balles, où le militaire a pris le pouvoir, où il y a encore des hommes et des femmes qui aiment , dansent, chantent et boivent. Mais où sont-ils donc?

"Le chaland se tourna lentement dans le sens du chenal" La déesse Nout les attend elle au bout du chenal?



Un texte à nul autre pareil dans l'univers littéraire de Mika Waltari surtout connu pour ses ouvrages historiques. Un texte méconnu mais qui vaut le détour, c'est certain.
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Ce genre de choses n'arrive jamais...

Le grand écrivain atypique Mika Waltari, auteur de « Sinouhé L’égyptien »a sorti un tout petit livre à la veille de la deuxième guerre mondiale.

Ce roman se nomme ‘Ce genre de choses n’arrive jamais’ et il est tout frais, toute poétique et bizarre en même temps. Une histoire où vous allez sentir l’instabilité de l’Europe.



Nous avons un homme qui part en voyage d’affaires en avion mais nous ne connaissons pas ni l’aéroport ni la destination.



Il y a uniquement deux passagers dans ce trajet, lui et une femme. Lors du vol, l’avion est pris pour cible et le pilote doit atterrir en catastrophe.



Pendant ma lecture, j’ai trouvé l’écriture sinueuse mais recherchée. J’avoue que c’était original mais manquait de crédibilité. L’auteur a essayé d’ajouter un peu de mystère mais sans jamais être convaincant.



Il reste toujours l’un de mes auteurs préférés même si je n’étais pas très emballée par cette histoire.

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Danse parmi les tombes

Karl Magnus Möllersvärd, comme ses deux frères dont le plus jeune n'a que 14 ans combat contre l'armée russe qui a envahi son pays la Finlande.

Nous sommes en 1809, alors même que l'Europe est à feu et à sang et se ligue pour combattre Napoléon 1er cet Empereur français qui ne cesse de gagner les guerres qu'il entreprend.

Mais en Russie le jeune tsar Alexandre 1er a compris qu'il fallait mieux conclure un armistice avec Napoléon pour pouvoir assurer quant à lui sa puissance sur les pays qu'il souhaite conquérir, la Finlande en premier lieu.

Très vite, le tsar Alexandre se rend compte que ce peuple fier ne se laissera pas soumettre, alors il décide en fin stratège que ce n'est pas par les armes qu'il gagnera cette guerre mais par la ruse et la flatterie.

Il organisera alors une réunion de la Diète aux termes de laquelle il fera jurer soumission aux représentants de tous les corps d'états finlandais qui seront subjugués par son charme.

Et c'est au cours du bal donné pour l'ouverture de cette cérémonie que Ulla Mollersvärd jeune et très jolie noble finlandaise de 17 ans fera connaissance du tsar.

Mais bien qu'elle ait été élevée dans un domaine pauvre perdu au fin fond du pays, elle n'en a pas pour autant conscience de ce que le tsar est un libertin auquel aucune femme ne résiste.

Contre toute attente, même si Ulla tombe éperdument amoureuse de l'homme, elle la fervente patriote finlandaise, n'en oublie pas pour autant l'intérêt suprême de son pays.

Un joli livre qui nous fait connaître un pan méconnu de l'histoire européenne, et qui a été écrit en 1944 alors même que les troupes soviétiques de Staline avaient envahi la Finlande, comme une répétition de l'histoire.

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Danse parmi les tombes

Même l'inconditionnelle que je suis de Mika Waltari doit reconnaitre qu'on n'est pas dans le meilleur du grand romancier.



Malgré tout le récit est attachant. Écrit en pleine seconde guerre mondiale, alors que la Finlande a été envahie par la Russie de Staline, dans le contexte du pacte germano-soviétique, il nous replonge dans l'Europe de la période napoléonienne, alors que le Tsar Alexandre 1er, qui vient de conclure un armistice avec Napoléon, a déclaré la guerre à la Suède et annexe la Finlande (alors suédoise). On ne peut pas faire plus clair.



Après un début présentant les soldats finnois au milieu des horreurs de la guerre, l'essentiel du récit est consacré à la famille Möllersvärd (dont trois fils sont soldats) et à la visite du tsar pour l'ouverture de la Diète.



La jeune Ulla Mollersvärd est d'une beauté renversante. Alors qu'elle est invitée au bal en présence du tsar, chacun s'attend, connaissant la réputation du tsar, à ce qu'il la remarque. Celle-ci, d'abord récalcitrante, révoltée, inquiète du sort de ses frères qui font encore la guerre, se laisse séduire avec la naïveté d'une enfant, par la douceur des yeux d'Alexandre. Comme la Finlande, donc ...



Comme Mika Waltari qui semble lui-même fasciné par la personnalité complexe du Tsar, autocrate, probable assassin de son père et, malgré tout, homme des Lumières qui voudrait être bon, être aimé. En tout cas, nous est-il montré ainsi.



L'entourage d'Ulla, et notamment son père, est prêt à tout pour obtenir la faveur du tsar et les avantages qui pourraient en découler. Il va même jusqu'à installer la chambre de sa fille à proximité de celle qu'il réserve au tsar, lorsque celui-ci décide de s'arrêter une nuit dans sa demeure....

Bien sûr bien écrit , de lecture facile et rapide, le texte m'a laissé une impression un peu mitigée sur le fond
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Jamais de lendemain

Le titre finnois nous dit jamais demain,

L'écriture du texte semble datée de 1942 (allusions sur le très prochain conflit qui va embraser l'Europe),

Première parution 1944,

Traduction française 1995 !

Illustration de couverture, le détail d'une silhouette de garçon datant de 1875 !

Un livre récupéré 1 ère édition avril 1995 ... le tampon exclu des collections de la bibliothèque de Saint Mandé ...



Livre sur la passion amoureuse, sur l'adultère peut être,

Des mots dits et redits, des mots écrits ... "je t'aime, je ne peux pas vivre sans toi", "viens avec moi", partir mais "il n'y a aucun endroit pour nous, dans ce monde"....



Livre sur l'accident qui détruit une vie peut être aussi,

Se laver les mains car le sang a coulé dessus, les marquant à vie.



Livre sur les blessures de la guerre pour ceux qui ont survécu en perdant une part d'eux mêmes, "une part importante et irremplaçable, sans même s'en rendre compte" et des phrases terribles "l'homme est un parasite sur cette terre".



Huis clos sentimental en partie, huis clos sur la conscience, sur ses responsabilités ...

Que faire quand on se retrouve dans une pièce où les murs sont trop étirés et où ils s'éloignent constamment pour nous faire fuir et que l'on se retrouve alors au milieu du vide.

Prendre ses responsabilités, fuir, à chacun de choisir !
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Jamais de lendemain

Au retour d'une escapade amoureuse, un jeune couple adultère percute en voiture un petit garçon et le tue.

Cacher le corps dans un bois, s'enfuir, laisser au hasard le soin de produire un coupable plausible : un évadé d'une prison proche....et dés lors tenter de vivre, hanté par le souvenir lancinant du petit cadavre, qu'elle a tenu dans ses bras, (elle s'est servie du plaid du siège de derrière.)....telles sont les solutions pitoyables que leur panique a dictées aux amants....

Que Voici bientôt, traqués par leur conscience, au seuil de la déraison et de la haine.....



C'est toute la violence du désir, de l'amour, du mensonge et de la peur glacée que Mika Waltari expose avec une grande force dans ce superbe drame de la culpabilité, dans un huit- clos intimiste qui va dérouter ces deux âmes aux prises avec leurs passions les plus dévastatrices, obscures et déchirantes ......

jusqu'au final que nous n'attendions pas.....



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Jamais de lendemain

Au retour d'une escapade amoureuse, un jeune couple adultère percute en voiture un garçonnet et le tue. Cacher le corps dans un bois, s'enfuir, laisser au hasard le soin de produire un coupable plausible, et dès lors tenter de vivre, hanté par le souvenir du cadavre, telles sont les solutions que leur panique a dictées aux amants. Que voici bientôt, traqués par leur conscience, au seuil de la déraison et de la haine...



C'est toute la violence du désir, de l'amour, du mensonge et de la peur que Mika Waltari met en scène dans ce superbe drame de la culpabilité qui déroute les âmes aux prises avec leurs passions les plus obscures, leurs tentations les plus déchirantes
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Jean le Pérégrin

Fais partie des livres que j'emmène sur une île déserte! Que j'ai aimé !
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Jean le Pérégrin

Une épopée magistrale, empreinte de philosophie, de richesse, de couleurs. Un véritable travail d'historien et de compositeur des émotions.
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Jean le Pérégrin

Curieuse histoire que celle de ce roman, pas le plus facile à lire, mais sans doute un des plus importants de Mika Waltari.

En 1951, l’écrivain finlandais, déjà auteur de « Sinouhé l’Egyptien » (1945) et du diptyque « Mikael Karvajalka » (« L’Escholier de Dieu » - 1948, « Le Serviteur du Prophète » - 1949) entame l’écriture d’un nouveau roman, dont le personnage principal Johannes Angelos, Jean l’Ange, se trouve au cœur des grandes querelles théologiques du temps (fin du Moyen-Age et début de la Renaissance) et dont la destinée doit le mener à Constantinople où, en 1453, il assistera et participera au siège qui mettra un terme à l’Empire Romain d’Occident. Waltari amasse une imposante documentation, et travaille d’arrache-pied, mais trois mois plus tard, Dieu sait pourquoi, il abandonne le projet. Il le reprendra l’année suivante, le retravaillera en profondeur, et en fera « Les Amants de Byzance ». L’ébauche de 1951 sera publiée à titre posthume en 1981 sous le titre « Jean le Pérégrin ».

Faut-il en conclure que « Jean le Pérégrin » est une préquelle des « Amants de Byzance » ou que « Les Amants de Byzance » sont une suite de « Jean le Pérégrin » ? Oui et non, dirais-je, sans trop m’avancer. Oui, parce qu’il s’agit à l’évidence du même personnage Johannes Angelos, et qu’il suit grosso modo la même destinée. Non, parce que le contexte n’est plus le même En 1431, date du Concile de Bâle, la situation internationale n’est pas la même qu’en 1453, date de la chute de Constantinople. Le sujet est également différent : ici les querelles théologiques prennent toute la place, là, c’est le siège, ses rigueurs, ses hauts faits d’armes qui forment le fond de l’histoire. Enfin, découlant directement de cette observation, le ton utilisé par l’auteur est approprié différemment : haletant et plein de mouvement pour raconter les péripéties du siège, il est posé, docte et savant pour souligner les interminables discussions théologiques qui cherchent sans la trouver l’union des églises chrétiennes d’Occident et d’Orient.

Alors bien sûr, les amateurs d’aventure, de romance, d’actions d’éclat, apprécieront mieux « Les Amants de Byzance » tandis qu’au contraire les férus de théologie s’extasieront devant ceux qui (les chrétiens de Rome) pensent que le Saint-Esprit procède à la fois du Père et du Fils (notre Sainte Trinité) contrairement à ceux qui (les chrétiens d’Orient) pensent au contraire que le Fils et le Saint-Esprit sont les « mains jumelles » du Père. N’en déduisez pas par cet exemple que « Jean le Pérégrin » soit un roman fastidieux, où ce genre de querelles constitue le fond de l’histoire. Il y a quand même du mouvement, de l’action, du dialogue, mais le ton est beaucoup plus calme, même si, comme dirait Audiard « On ne sent pas l’épopée ».

Jean le Pérégrin, c’est-à-dire le Pèlerin, est comme tous les héros de Mika Waltari, en quête d’une identité, en quête de Dieu, en quête de lui-même. Son chemin le mène de concile en concile, et d’ambassade en ambassade à Bâle, Constantinople, Ferrare, Florence, Venise, etc. Jean est le porte-parole de Waltari : sceptique tout en étant demandeur de foi, il voit devant lui le spectre du schisme entre les églises (et Mika Waltari voit lui la scission d’après-guerre entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est).

« Jean le Pérégrin » n’est donc pas le roman qu’il vous faut si vous aimez les romans historiques à la Dumas. A rapprocher plutôt du « Nom de la rose » d’Umberto Eco, pour l’érudition et les querelles théologiques, et la reconstitution historique, en tous points remarquable.

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Jean le Pérégrin

Au XVème siècle, Jean, jeune homme libre de toute attache et de tout engagement, rêve de se confronter aux auteurs antiques, grecs et romains. De nombreuses péripéties lui permettront de jalonner son périple de nombreuses conquêtes et découvertes, charnelles ou spirituelles.

Il sera ainsi le témoin et parfois l’acteur invisible des grands moments de son époque qui s’achèveront comme une époque par la chute de Constantinople.

Jean le Pérégrin est donc un formidable roman historique de quelques 600 pages qui nous refait revivre l’importance du fait religieux, notamment dans le monde trouble des conciles comme celui de Bâle qui oppose le concile au pape en matière de suprématie, le concile de Ferrare – Florence pour l‘union de l’église grecque à latine. A ces événements majeurs sont présents les grands comme le basileus, le pape, le patriarche de Constantinople et d’autres moins connus mais au final laissant une place plus durable dans le temps comme Nicolas de Cues ou Bessarion. Sans être un précis de théologie, ce roman nous plonge dans des notions complexes comme le fameux Filioque ajouté à tort ou non au Credo. On se prête à la querelle pour savoir si l’Esprit-Saint procède du Père et du Fils ou du Père et le Fils par le Père. Par la suite, on se penche également sur l’Islam, tout particulièrement celui des derviches. On se déplace également, on oscille même entre Occident et Orient, de Bâle à Constantinople puis à Venise, Ferrare, Florence, les Balkans pour aboutir a Andrinople, capitale de l’Empire Ottoman avant la chute de Constantinople.

Si rencontre il y a, tout roman ayant un jeune homme comme héros se doit de traiter de ses conquêtes féminines qui se devront être multiples et surtout emblématiques d’un certain idéal féminin. Peut-être la thématique qui m’a peut-être la moins intéressée. Peut-être est-ce dû à l’impression d’avoir plus affaire à des allégories du féminin qu’à de femmes réelles ?

Mais au final, ce qui donne une dimension particulière à ce roman, ce fut pour moi l’évolution du mode de pensée de notre héros qui explique, comprend et vit dans un premier temps tel un sophiste quelque un peu imbu de ses connaissances pour finir dans un cynisme désabusé.

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L'Escholier de Dieu

Un récit sur le début de la réforme, le voyage initiatique de Mikaël dans l'Europe du 16ème siècle.

Une force d'écriture qui vous tient jusqu'à la dernière ligne.
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