Cet omnibus (format un peu plus petit que le format comics habituel, avec beaucoup plus de pages) comprend les épisodes 1 à 3 de la série Nexus en noir & blanc publiée par Capital Comics, ainsi que les épisodes 1 à 11 de la série en couleurs publiée par First Comics. La publication de ces épisodes s'est étalée de 1981 à 1985. Tous les scénarios sont écrits par Mike Baron, et les épisodes dessinés par Steve Rude qui s'encre lui-même dans un premier temps, puis qui est encré par Eric Shanower à partir de l'épisode 8.
En 2481, sur la Lune Ylum (une des lunes de la planète Marlis), un homme (Horatio Hellpop, connu sous le nom de Nexus) émerge d'un grand réservoir à paroi transparente. Il a une mission : exécuter un responsable de génocide. Il se rend sur la planète Konstatinow où il tue froidement le général en question dans un restaurant. Élevé sur Ylum par son père, Horatio est la proie de violents maux de tête et de rêves qui lui intiment d'exécuter les coupables de crimes multiples ou de crimes de guerre. Les victimes réclament justice. Sa réputation d'exécuteur est à l'échelle de la galaxie. Un jour, Sundra Peale, une journaliste, réclame asile sur Ylum car son vaisseau ne dispose plus de réserve suffisante d'oxygène. Au fil des épisodes, le lecteur va croiser Dave, l'un des fidèles compagnons de Nexus sur Ylum, Judah Mccabee (the Hammer of God, un extraterrestre de la race des Thunes), Ursula XX Imada (une diplomate et espionne terrienne), Clausius (un esclavagiste tuant ses captifs pour utiliser les pouvoirs télékinésiques de leur tête), Jacques Bravo (son homme de main, un ancien lutteur professionnel), Badger (Norbert Sykes, un personnage également créé par Mike Baron dont les épisodes ont été réédités dans Badger 1 et suivants), et Clonezone (un lézard anthropomorphe, comique de métier).
En 1983, l'arrivée de Nexus au milieu des superhéros de Marvel et DC est un événement qui prend petit à petit de l'ampleur. L'alternative aux superhéros des 2 principaux éditeurs était réduite et Nexus présentait plusieurs atouts réels. J'avais déjà essayé de prendre la série en cours de route, mais plusieurs éléments récurrents (à commencer par ces têtes volantes) n'avaient pas de sens et j'avais abandonné la série. Avec ce format omnibus, l'éditeur Dark Horse permet aux nouveaux lecteurs de commencer par le début pour un prix attractif, et une édition dont la reliure est solide, adaptée à la pagination volumineuse, et qui permet de lire les cases en entier y compris vers le centre de la pliure sans craindre sa rupture.
Le costume près du corps de Nexus induit le lecteur en erreur : il ne s'agit pas d'une série de superhéros futuriste. Le contexte de science-fiction permet d'inclure des voyages dans l'espace, des phénomènes astrophysiques aux propriétés surprenantes, des races extraterrestres (essentiellement anthropomorphes, avec des couleurs de peau variées et des formes de crânes diverses), le principe de ces têtes volantes sans corps, les pouvoirs de Nexus (fusionkasting), des armes futuristes, une situation politique sur Terre à découvrir, des ruines d'une ancienne civilisation sur Ylum.
Les thèmes principaux de la série se partagent entre la lente découverte de la situation d'Hellpop, et les implications morales et sociales de ses missions. Si vous découvrez pour la première fois ce personnage, vous n'aurez pas appris grand-chose sur lui à la fin du tome, si ce n'est le déroulement de son enfance, et ces missions d'exécution qui lui sont imposées par des rêves douloureux. Si vous savez déjà ce qui provoque ces rêves parce que vous avez lu des épisodes postérieurs de la série, vous pourrez vous impatienter en vous rendant compte que la découverte du pot aux roses est encore loin. En contrepartie, Mike Baron emploie ces épisodes à installer progressivement les relations entre Horatio, Sundra, Judah, Dave, et les autres personnages récurrents. Il s'agit d'une narration au long court, ce qui laisse le temps à Baron d'insérer d'autres thèmes que le criminel à exécuter. C'est ainsi que dès la première exécution en public, Baron s'attache à montrer l'ambigüité morale des actions de Nexus. Il tue des criminels du fait d'une compulsion imposée par une force inconnue : quelle est sa légitimité morale à agir ainsi ? La plupart du temps les coupables désignés ont cessé leur activité de criminel depuis plusieurs années ce qui ôte un degré de légitimité à l'exécution sommaire. De la même manière, Baron commence par montrer un personnage principal ténébreux, inaccessible, plein de ressources psychologiques, mais aussi doté d'une base aux ressources matérielles sans fin (et sans explication). Or rapidement, Nexus accueille des réfugiés sur Ylum qui vont souhaiter organiser leur société en commençant par des élections dignes de ce nom (ou presque). Voilà que le héros devient quasiment un invité dans sa propre base. Baron joue timidement avec les notions politiques : il y a certes ces élections et Horatio semble doté d'une conscience politique de gauche. Mais cette composante n'est finalement pas très développée (peut-être dans les épisodes suivants ?). Au fil des épisodes, Baron s'amuse également à détourner le passage obligé par des combats, en apportant des résolutions autres que violentes (par une discussion philosophique, ou un concours de rimes).
Outre un scénariste à la narration inhabituelle, cette série bénéficie également d'un dessinateur à la forte personnalité. Dans les premiers épisodes en noir & blanc, Steve Rude fait déjà preuve d'un sens de la composition claire et facilement lisible, avec une capacité impressionnante à rendre compte de la profondeur de champ. Au fur et à mesure des épisodes, il s'orient vers une esthétique qui évoque les années 1950, en termes de formes, de simplicité apparente des dessins, avec une forte influence de Russ Manning. Son approche graphique combinée à la palette de couleurs utilisée par Les Dorscheid confère une ambiance solaire à la série : des scènes lumineuses, avec des personnages qui sourient régulièrement. Il n'hésite pas à recourir à des attitudes comiques pour les personnages en train de cabotiner tel Judah Maccabee ou Clonezone. En dehors des exécutions capitales, il règne donc une ambiance décontractée, avec quelques moments loufoques, mais qui ne prennent jamais le dessus sur le ton de la narration.
Steve Rude se révèle être un très bon metteur en scène pour les combats (chorégraphiés mais pas trop), un chef décorateur qui sait choisir le bon élément au bon endroit, un responsable des costumes avec une vision rétro de la science-fiction, mais une capacité impressionnante à créer des costumes originaux. Très vite le lecteur prend goût à ces ambiances particulières, propres sur elles, sans être fades. Le format un peu plus petit n'induit pas d'effet de tassement désagréable, car Rude ne surcharge pas ses cases.
Mike Baron et Steve Rude posent les bases d'une série de science-fiction à tendance space-opéra qui aborde la question de la peine capitale de manière originale, avec un ton mariant bonne humeur et réflexions sur la nécessité d'un gouvernement, d'une justice, de l'importance de la philosophie, sur un mode discussion de discussion, plus que de quête de sens. Les épisodes suivants (12 à 25) sont réédités dans Nexus omnibus 2. Cette série a également eu droit à une réédition de luxe à commencer par Nexus Archives 1.
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Le problème principal de cette série de BD, c'est qu'elles se lisent beaucoup trop vite ! Vraiment j'ai eu l'impression de lire ce tome 2 en un éclair tellement j'étais plongée dedans.
C'est toujours un plaisir de se retrouver en post épisode VI bien avant la réinterprètation de Disney. L'histoire est bien plus intéressante et j'aime beaucoup les dessins.
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Ultime tome de l’adaptation de la trilogie de Timothy Zahn en BD. Un tome passionnant pas ses intrigues et par ses personnages.
On peut regretter le manque de mise en avant des scènes de combats qu’ils soient spatiaux ou terrestres, dans le cadre d’un Comics c’est dommage, mais comme je l’ai dit auparavant, c’est une adaptation fidèle du roman qui laisse peu de place à des modifications scénaristiques ou illustratrices.
Je regrette donc un peu la non prise de liberté de Mike Baron dans cette adaptation mais on peut apprécier aussi cette fidélité au roman de Timothy Zahn.
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"La Croisade noire du Jedi fou" est à la base une trilogie de romans tout droit sortie de l'esprit de Timothy Zahn. Beaucoup considère que ce sont les meilleurs opus de l'Univers Étendu, d'autant que George Lucas a donné son aval pour qu'ils rejoignent le canon Star Wars.
Pour son adaptation en bande dessinée, cette trilogie a été renommée pour devenir l'actuel "Cycle de Thrawn". Et c'est malheureusement la seule trace qui reste de cette histoire dans les librairies aujourd'hui, les romans n'étant plus édités.
An 9 : Cinq ans se sont écoulés depuis la célèbre bataille d'Endor. L'Empire a été mis en échec, l'empereur Palpatine est mort et l'Alliance rebelle tente désormais de construire et stabiliser la Nouvelle République. Mais dans l'ombre, un Grand Amiral de l'Empire fomente un plan qui pourrait bien rendre à l'Empire sa place dans la galaxie...
"Le Cycle de Thrawn" c'est un peu la toute première version des épisodes 7, 8 et 9 de la saga Star Wars. En effet, nous retrouvons la totalité des personnages dans la continuité des films. Leïa et Han attendent des jumeaux, Luke se la joue Chevalier Jedi et R2-D2 et C-3PO sont plus que jamais des témoins actifs de cette grande saga.
A cela s'ajoute bon nombre d'anciens et nouveaux personnages qui entretiennent la richesse de l'histoire et multiplient les intrigues. Une mention spéciale à deux d'entre eux : Mara Jade, ancienne Main de l'Empereur et le Grand Amiral Thrawn, un stratège hors-pair.
Tous les éléments sont donc présents pour faire de cette trilogie, un pan à part entière de la saga cinématographique. Le problème, oui parce qu'il y en a un, c'est cette adaptation en bande dessinée. Si l'avantage de ce format est d'être plus proche d'un film que le roman grâce à son support visuel, il s'y ajoute un trop grand nombre d'inconvénients.
Tout d'abord, la psychologie des personnages. La BD ne fait que survoler les personnages et à la lecture on sent bien le potentiel et la force qu'il y avait à l'origine. C'est un peu comme si l'adaptation n'avait pas su capter leurs âmes.
Concernant les intrigues, c'est pareil, c'est évident que Timothy Zahn avait construit une toile d'histoires s'entrecroisant régulièrement le long du fil principal. Sauf qu'ici, au bout d'un moment, l'ensemble devient assez brouillon. A plusieurs reprises j'ai eu l'impression d'avoir loupé une séquence au point de revenir sur les pages précédentes. Le pire, c'est sans doute le grand final qui se résout bien trop rapidement, et la conclusion d'une page (au bout de 430 pages d'histoires). Bien trop abrupt !
Enfin, ce que l'on peut déplorer avec une production si importante en bande dessinée, c'est la multiplication des dessinateurs et donc l'irrégularité du trait, du style entre les chapitres.
Au final, j'aurais préféré lire les romans et j'espère bien mettre la main sur leurs éditions en occasion un de ces jours. Mais de toute manière, ce que l'Univers Étendu a pu établir pendant ces dernières décennies pour nos héros d'une galaxie lointaine va bientôt être mis à mal par l'arrivée des prochains films. Ce "Cycle de Thrawn" pourrait bien devenir une version alternative de l'histoire.
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C'est la première fois que je lis du Star wars en dehors des films de Lucas. Note à moi même : occulter la dernière trilogie de mon cerveau en ouvrant un livre de l'univers.
Lire que Leia est enceinte et attend des jumeaux tout en se formant à l'art Jedi est légèrement perturbant quand on a déjà connu Kylo Ren donc j'ai du reprendre au début en me remettant dans le contexte post episode VI.
Les dessins sont sympa et plongent tout de suite dans l'univers sombre de la saga. Moi qui ne suis pas très BD (ok pas du tout, je les lis depuis 2 mois uniquement pour faire des points sur le Booklanta, soyons honnête !), ce premier tome me donne largement envie de poursuivre et ça tombe bien car mon mari possède les trois premiers.
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Le Grand Amiral Thrawn développe petit à petit son plan pour renverser la Nouvelle République mais tout n’est pas parfait, la faute notamment à Skywalker et Talon Karrde.
Un troisième tome et la fin de l’épisode sur l’héritier de l’empire Intéressant avec des personnages plutôt travaillés et cohérents : Luke qui joue bien son rôle de Maître Jedi, un Amiral Thrawn redoutable de par son intelligence et de nombreux personnages secondaires qui participent au récit... la longueur du comics permet de relativement bien respecté le roman de Timothy Zahn.
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Un dessin qui fait très classique de la grande époque, Tycho pourrait être Flash Gordon vu comme il est dessiné, une jungle, des rebelles...Tout ce qu'il faut pour un one-shot Star Wars agréable mais qui ne casse pas non plus la baraque. L'histoire en elle-même est assez bateau, mais c'est l'occasion de quelques interactions intéressantes entre les personnages récurrents, par exemple entre Winter et Celchu, deux de mes favoris.
Peut-être pas indispensable mais tout de même sympa.
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