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Critiques de Mike Mignola (356)
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Hellboy, Tome 7 : Le Troisième souhait : Et a..

La fin du tome précédent voyait Hellboy démissionner du B.P.R.D. et marquait donc un tournant pour le reste de la série.



Ce septième tome n’est donc plus consacré à une mission de notre héros au sein du B.P.R.D., mais invite à suivre notre démon rouge dans une quête plus solitaire. Cet album qui est moins porté sur l’action et plus sur la psychologie et le mysticisme, est composé de deux histoires, "The Third Wish" et "The Island".



La première débute en Afrique et propose donc un changement de décor bienvenu après de (trop) nombreux tomes enfermés dans des châteaux, la plupart du temps en compagnie de méchants nazis ou d’autres créatures abjectes. Hellboy y rencontre un homme médecin âgé de plusieurs siècles et se retrouve prisonnier d’un maléfice qui le retient au fond de l’océan. Ce n’est donc pas seulement au niveau des décors, mais également au niveau du contenu que cette histoire sympathique et plus introspective se démarque quelque peu du cycle précédent. Ce récit va également confronter Hellboy à la destinée apocalyptique qui lui est promise.



La deuxième histoire débute de manière assez sympathique autour d’un godet et de matelots, mais devient vite assez confuse au fil des pages. Cette histoire qui aborde la création du monde permet cependant de revenir sur l’origine de Hellboy et de sa fameuse main droite.



Graphiquement, le dessin et les ambiances proposées par Mike Mignola valent à nouveau le détour, sans oublier la splendide colorisation de Dave Stewart, qui modifie totalement l’ambiance entre les deux histoires en changeant de palette de tons.
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Hellboy, tome 2 : Au nom du diable

Si le premier tome ("Les germes de la destruction") permettait au lecteur de découvrir les origines de ce héros né sous la plume de Mike Mignola en 1994, ce second volet propose une nouvelle enquête paranormale menée par ce démon invoqué par Raspoutine pendant la seconde guerre mondiale.



Cette histoire qui débute en Norvège et lève le voile sur le projet Ragna Rok, s’amuse à revisiter le mythe du Dracula de Bram Stoker et propulse Hellboy et ses collègues (Liz Sherman et Abe Sapien) en Roumanie. Le récit permet de faire plus ample connaissance avec les autres membres du B.P.R.D., de retrouver Grigori Raspoutine et d’intégrer des personnages que l’on retrouvera par la suite (Roger l'Homoncule, Baba Yaga, le professeur Kate Corrigan, etc).



Outre un héros assez atypique, Mike Mignola met surtout en place un univers d’une grande richesse, mélangeant nazisme, occultisme, fantastique, mythologie, folklore et créatures diaboliques. Le graphisme atypique cautionne ce mélange des genres et propose un style sombre et anguleux, combiné à une maîtrise parfaite des ombres et de la lumière. Un dessin qui installe une atmosphère gothique unique et qui plonge l’ensemble dans une ambiance extrêmement originale.

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Hellboy, tome 6 : Le ver conquérant

Après deux tomes composés d’histoires courtes et un cinquième volet assez maigrichon au niveau de la pagination, ce sixième tome livre l’un des récits les plus longs et les plus prenants de la saga.



Débutant à Berlin en 1937, en compagnie du physicien nazi Ernest Oeming, et divisé en 4 chapitres distincts, cet album nous emmène finalement en 1998, pour une mission confiée à Hellboy et à Roger l'Homoncule. Si l’histoire se déroule à nouveau dans un château en ruines et que les nazis sont à nouveau au rendez-vous, l’intrigue s’avère cette fois plus aboutie que lors des tomes précédents. L’histoire ne se résume plus seulement à l’affrontement rapide entre Hellboy et l’un ou l’autre démon, mais propose quelques rebondissements intéressants, ainsi que plusieurs personnages secondaires très réussis, la palme revenant indéniablement à Johnson le Homard, alias la Pince, un héros que l’on aimerait croiser plus souvent. La présence de Roger l’homuncule, son rôle et son humanité, apportent également beaucoup au récit. De plus, le questionnement de Hellboy concernant les méthodes utilisées par son employeur, marque également la fin d’un cycle pour cette saga.



Le graphisme et l’ambiance de cette saga demeurent quant à eux, irréprochables !
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Hellboy, tome 1 : Les germes de la destruct..

Initialement parue en tant que tome 4 chez Delcourt, la première aventure de ce héros né sous la plume de Mike Mignola en 1994 se retrouve finalement chronologiquement à sa place dans cette réédition estampillée «Tome 1».



Cette première enquête paranormale va permettre au lecteur de découvrir les origines de ce démon invoqué par un certain Raspoutine, au service des nazis, pendant la seconde guerre mondiale. Mais Mike Mignola ne va pas seulement faire découvrir ce personnage assez atypique, il va également mettre en place un univers aussi riche que cohérent. Mélangeant nazisme, occultisme, fantastique, mythologie et histoire, il livre un univers unique et une ambiance extrêmement originale.



Le graphisme atypique cautionne ce mélange des genres et propose un style sombre et anguleux, combiné à une maîtrise parfaite des ombres et de la lumière.



Bref, une mise en place exemplaire, une première aventure intéressante et un dessin au parfum gothique tout bonnement splendide. Dommage que les deux petites histoires livrées en guise de bonus en fin d’album, ne soient pas du même acabit. Mais, ce que je regrette le plus, c’est d’avoir vu l’adaptation cinématographique de Guillermo Del Toro avant de lire cet album, ce qui a quand même partiellement spoilé/gâché ma lecture.
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Hellboy, tome 4 : La Main droite de la mort

Tout comme le troisième tome, ce quatrième volet est un recueil d’histoires courtes, voire même souvent trop courtes pour véritablement accrocher le lecteur sans le laisser sur sa faim. Ces histoires qui se déroulent à plusieurs époques de la vie de Hellboy permettent néanmoins de retrouver toute la richesse de l’univers imaginé par Mike Mignola, ainsi que le graphisme atypique de la série.



Les deux premières histoires se déroulent durant les années 50, au début de la carrière de Hellboy. Les trois suivantes se déroulent pendant les années 70-80, tandis que la dernière, qui revient sur les origines de Hellboy, se déroule de nos jours.



1. La nature de la bête : Ce récit se déroule en Angleterre en 1952. Hellboy se rend au club Osiris afin d’y affronter un dragon avec une lance.



2. Le Roi Vold : Ce récit se déroule en Norvège en 1956. Hellboy doit y effectuer un dogsitting, mais le chien du fantôme du roi Vold n’est pas des plus dociles.



3. Tête : Ce récit se déroule au Japon en 1967. Cette histoire, adaptée d’un conte folklorique nippon oppose Hellboy à des têtes flottantes (des «nuke-kubi» dans le folklore japonais). Cette histoire sera également adaptée pour le dessin animé Hellboy : Sword Of Storm.



4. Au revoir Mister Tod : Ce récit se déroule aux Etats-Unis en 1979. Hellboy doit y affronter l’ectoplasme d’un médium.



5. Le Vârcolac : Ce récit se déroule en Angleterre en 1982. Dans cette histoire qui revisite le mythe du vampire, Hellboy transperce le cœur de la comtesse Ilona Kakosy.



6. La main droite de la Mort : se déroule de nos jours en Espagne. Cette histoire propose un condensé des origines de Hellboy, abordées lors des trois premiers tomes. Hellboy y rencontre le fils de son vieil ennemi, le professeur Malcolm Frost, et prend conscience de sa véritable nature.

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Hellboy, tome 3 : Le Cercueil enchaîné

Ce troisième tome regroupe sept histoires courtes qui se déroulent à des époques différentes:



1. Le cadavre : ce récit où Hellboy tente de retrouver une petite fille en se trimballant avec un cadavre sur le dos n’est pas dénué d’humour et se situe en 1959 en Irlande.



2. Bottes de fer : ce récit assez moyen se déroule à nouveau en Irlande mais en 1961.



3. La Baba-Yaga : ce récit se déroule en URSS en 1964 et permet d’en apprendre un peu plus sur la Baba-Yaga du deuxième tome (Au nom du Diable).



4. Un Noël sous terre : ce récit qui se déroule en Angleterre en 1989 est à nouveau assez moyen.



5. Le cercueil enchainé : ce récit est déjà plus intéressant pour le reste de la saga car il revient sur les origines d’Hellboy.



6. Les Loups de Saint-Auguste : ce récit qui se déroule dans les Alpes en 1994 et revisite le mythe du loup-garou est bien meilleur et propose un combat intéressant entre Hellboy et un loup gigantesque.



7. Presque colosse : livre la suite du tome deux en revenant sur le sort de Liz Sherman après avoir réveillé l'homoncule. Cette histoire qui revisite le mythe de Frankestein est intéressante car elle permet d’en apprendre plus sur les origines de Roger l'Homoncule ("B.P.R.D.").



Bref, s’il y a quelques histoires intéressantes (surtout vers la fin) et qu’il est agréable de retrouver toute la richesse de l’univers imaginé par Mike Mignola et le graphisme atypique de la série, les récits sont souvent trop courts pour être véritablement intéressants. L’histoire se résume trop souvent à l’affrontement entre Hellboy et l’un ou l’autre monstre à coups de

poing et de répliques cinglantes.

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Hellboy, tome 5 : Le Diable dans la boîte

Après deux tomes composés d’histoires (trop) courtes, ce cinquième volet, même s’il n’est pas très épais, propose enfin une histoire complète.



Au niveau de l’ambiance et du graphisme, le travail de Mike Mignola est une nouvelle fois irréprochable. Au niveau de l’intrigue, Abe et Hellboy partent à la poursuite d’une mystérieuse boîte et d’une paire de pinces, dérobées de manière surprenante à Druggan Hill en Angleterre. Le récit ne déborde certes pas d’originalité, Hellboy devant affronter un énième démon et l’issue de ce nouveau combat ne laissant à nouveau que peu de doutes.



Ce qui est par contre scénaristiquement intéressant (tout comme c’était d’ailleurs le cas pour la dernière histoire du tome précédent), c’est que cette histoire oblige notre héros à prendre pleinement conscience de sa véritable nature et du danger qu’il représente pour l’humanité. Car si ses origines ont déjà été souvent abordées lors des premiers tomes, les deux dernières histoires permettent réellement d’en apprendre plus sur la destinée apocalyptique d’Awung Un Rama, le nom secret d’Hellboy !
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Witchfinder, tome 6 : The Reign of Darkness

Ce tome contient une histoire complète qui ne nécessite pas de connaissance particulière du personnage. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019/2020, coécrits par Mike Mignola & Chris Roberson, dessinés et encrés par Christopher Mitten, et mis en couleurs par Michelle Madsen. Les couvertures originales ont été réalisées par Mitten et les couvertures variantes par Julián Totino Tedesco.



En février 1889, Edward Grey se retrouve à rendre compte de sa dernière enquête à un interlocuteur dont l'identité n'est pas révélée. Il explique qu'il a tout suite été convaincu qu'il se trouvait face à des sacrifices rituels. Tout a commencé dans le quartier de Spitafields en novembre 1888, avec la découverte d'un cadavre de femme atrocement mutilé dans la chambre de son petit appartement. Sur place, le policier responsable explique la situation à Edward Grey, accompagné par Miss Goad, une agente de liaison à l'estomac bien accroché. Lui et elle observe le corps presque déchiqueté, pendant que les deux médecins légistes rendent le contenu de leur estomac dans la pièce d'à côté. En sortant, Miss Goad demande ce qu'en pense sir Grey : il lui répond qu'il a la conviction qu'il s'agit d'un rite pour convoquer un démon, et qu'il a la ferme intention de trouver et de confondre le coupable. En décembre 1888, Edward Grey est dans son étude chez lui en train de regarder les documents à sa disposition, enrageant de ne pas trouver la pièce qui le mettrait sur la piste du meurtrier. Il est interrompu par Bailey, son domestique qui lui annonce l'arrivée de deux visiteurs : Trevor Bruttenholm et Josephine Grant. Ils discutent ensemble de l'affaire, et ses visiteurs estiment qu'il devrait essayer de trouver Gordon Asquith. Ils lui donnent son adresse, tout en lui indiquant qu'eux-mêmes vont se rendre à Oxford pour des affaires personnelles.



Ayant dit au revoir à ses amis, sir Edward Grey e précipite à l'adresse qu'ils lui ont indiqué, après avoir prévenu la police et miss Goad. Il s'agit d'un quartier populaire où le linge sèche sur les balustrades. Ils se retrouvent à l'étage devant la porte de l'appartement : personne ne répond. En jetant un coup d'œil autour de lui, Grey aperçoit Gordon Asquith sortir de chez lui, dans l'immeuble d'en face. Il se lance à sa poursuite en courant. Après une course haletante, Grey finit par plaquer Asquith au sol, qui est ensuite emmené par les policiers. Grey décide d'accompagner les autres policiers pour aller fouiller l'appartement du fuyard. Il y trouve des carnets de note dans une langue qui lui est inconnue, mais où il repère le nom d'Hécate. Sous le lit, miss Goad récupère un coffret contenant des dagues sacrificielles utilisées dans des rites de sorcellerie. De leur côté, les policiers ont trouvé un linge tâché de sang, qui ne laisse pas de doute sur l'implication d'Asquith dans les meurtres du quartier de Whitechapel. Grey prend les carnets de note du suspect et les emmène avec lui, accompagné par miss Goad : ils se rendent au commissariat pour aller interroger Asquith.



Les enquêtes du dénicheur de sorcières se suivent et ne se ressemblent pas, chaque tome contenant une enquête complète. Le lecteur retrouve bien sûr Mike Mignola en tant que coscénariste, même s'il avait fait une exception en laissant d'autres que lui écrire le tome 4 : Kim Newman et Maura McHugh. Comme il en a pris l'habitude, il écrit l'histoire avec un autre scénariste : Chris Roberson avec il a déjà travaillé sur des histoires d'Hellboy, du BPRD et des récits satellites comme The Visitor: How and Why He Stayed (avec Paul Grist), Rise of the Black Flame et Rasputin: The Voice of the Dragon , ces deux derniers également illustrés par Mitten. La quatrième de couverture n'annonce rien de moins que la traque de jack l'Éventreur lui-même. En fonction de ses attentes, le lecteur sera déçu parce qu'à part l'année (1888) et le quartier de Londres, il n'est pas fait référence des particularités des crimes atroces ou de l'identité potentiellement scandaleuse dudit éventreur. Ou au contraire, il sera soulagé qu'il ne s'agisse que d'un vague lien, et que les auteurs se tiennent à l'écart de la mythologie dudit éventreur, celle de sir Edward Grey étant déjà assez fournie comme ça. Grey fait référence à plusieurs de ses enquêtes passées, à son embauche au service de la reine. Il est à nouveau questions des agissements de la confrérie héliopique de Ra, avec la visite d'un de ses temples universels. Le lecteur a la surprise de voir passer Panya, mystérieux personnages de la série BPRD, et déjà vieille en cette fin de dix-neuvième siècle. Il est également question de la terrifiante Hécate, évoquée à plusieurs reprises dans la série Hellboy. Effectivement l'histoire n'a pas besoin que les auteurs rajoutent une couche d'Éventreur en plus.



Le point de départ de l'intrigue est simple et rapide : des crimes atroces de femmes dans des quartiers défavorisés, dont le mode opératoire laisse supposer qu'il s'agit d'une mise à mort perpétrée dans le cadre d'un rituel de sorcellerie. Pas de chance : la police pense que Grey s'est encore lancé dans une de ses pistes fumeuses, avec des suspects qui ne le sont qu'à ses yeux. En plus les victimes appartiennent à la couche la miséreuse de la société ce qui obère d'autant l'ardeur de la police à découvrir le coupable. Enfin, Grey se rend vite compte qu'il est convaincu de connaître l'identité du coupable mais qu'il dispose d'alibis inattaquables, et en plus il est totalement inadapté pour enquêter dans les quartiers pauvres de Londres. Comme si ça ne suffisait pas, dans un bar de Whitechapel où il s'est rendu pour interroger des prostituées ayant connu une victime, il fait la rencontre d'une jeune américaine Sarah Jewell qui le remet vite à sa place. Il s’agit d'un personnage déjà croisé dans Rise of the Black Flame qui se déroule en 1908, soit 10 ans après la présente aventure. Mine de rien, l'histoire s'avère bien fournie, plus substantielle qu'une simple enquête linéaire, et le lecteur se demande comment toutes les pièces s'assemblent, si Hécate va vraiment pointer le bout de son nez, et avec qui travaille Grodon Aquith, si vraiment la confrérie héliopique de Ra porte une part de responsabilité dans ces meurtres, même de manière incidente.



C'est donc au moins la troisième fois que le lecteur retrouve Christopher Mitten sur un projet complet de l'univers partagé d'Hellboy, et il a l'impression qu'il progresse à chaque fois. Michelle Madsen est elle aussi de plus en plus à l'aise complétant les dessins avec des textures (de pierre par exemple), appliquant d'élégants camaïeux en fond de case si nécessaire, jouant discrètement sur l'ambiance lumineuse, aidant à faire ressortir les différents plans dans une même case, et apportant des touches de relief sans le faire de manière systématique. Les contours de forme de Mitten restent tracés avec un trait fin et un peu cassant, pour un rendu alternant entre fragilité, rugosité, précision, spontanéité, en fonction de la séquence, en fonction des cases, avec une habileté et une pertinence très étonnante. Il donne une apparence spécifique à chaque personnage, sans les caricaturer, permettant de les identifier facilement, avec une attention suffisante portée aux tenues vestimentaires pour donner l'impression qu'elles sont cohérentes avec l'époque, sans être trop détaillées non plus, pour ne pas lui occasionner trop de recherches préparatoires. Les visages peuvent paraître parfois un peu frustes, mais l'état d'esprit de chaque personnage se voit bien sur son visage. Leurs postures montrent qu'ils sont souvent dans l'action, ce qui est en phase avec la nature du récit, mais sans bondir de tous les côtés, sans faire montre d'une force surhumaine, ou d'une agilité surnaturelle.



Le récit repose donc pour beaucoup sur une sensation d'aventure, en se déplaçant régulièrement, et avec des scènes d'affrontement ou de sorcellerie. L'artiste maîtrise sa narration, sachant la rendre intéressante visuellement, tout en restant clair, et sans en faire des tonnes. Le lecteur ne s'arrête pas en pamoison devant certaines pages mais il apprécie le spectacle qui lui est donné : les traces de sang sur le mur dans l'appartement de la victime, la course-poursuite dans les rues bondées, les mines exaspérées de Sarah Jewell face à la naïveté de classe de Grey, l'allure de momie de Panya, le confort douillet de la demeure Prosperine, les masques égyptiens des membres de la confrérie, le déchainement d'énergie crépitante alors qu'une entité surnaturelle commence à se manifester sur Terre. Christopher Mitten et Michelle Madsen ne sont plus juste compétents : ils réalisent une narration visuelle avec une vraie personnalité, et une saveur marquée. Le lecteur suit donc la progression, ou au contraire la stagnation, de l'enquête d'Edward Grey, avec les affrontements physiques, les événements inattendus et surprenants. Il se rend compte que Mignola & Roberson ont également progressé avec l'intégration d'une dimension sociale, limitée, mais bien réelle. Sir Edward Grey prend conscience de ses préjugés de classe, et de l'existence d'êtres humains moins bien nés, mais tout aussi humain que lui.



Cette nouvelle enquête d'Edward Grey s'annonce sous les auspices d'un Jack de sinistre réputation, et fort heureusement s'en tient à distance respectueuse, plutôt que d'essayer d'inclure cette mythologie très précise à celle de l'univers partagé d'Hellboy. Le lecteur a tôt fait de constater que cette mythologie associée à Hellboy est suffisamment consistante pour ne pas avoir à être étoffée avec une autre. Les coscénaristes font avancer l'enquête avec doigté, évitant les clichés, donnant suffisamment de personnalités aux principaux personnages, et évoquant une facette de la réalité sociale de l’époque. L'artiste et la coloriste se complémentent harmonieusement pour une narration visuelle avec une saveur particulière, et une qualité plus qu'honnête. Une bonne histoire du traqueur de sorcières.
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Frankenstein underground

J’en ai lu des bd autour de ce personnage de Frankenstein. Il inspire énormément les auteurs de bande dessinée. Voilà ainsi Frankenstein underground. Bientôt, nous aurons Frankenstein Renaissance. Euh non, ce n’est pas possible car c’est un être qui est déjà mort.



Bref, les auteurs se sont servis de ce personnage pour bâtir une histoire un peu originale qui sert surtout à bâtir de nouveaux horizons graphiques assez stylisés et un peu à s’amuser notamment lorsqu'il apparaît brièvement dans une vignette dans un match de boxe face à un certain Hellboy. Je n’ai pas été emballé plus que cela mais le minimum y est dans une ambiance assez gothique.



Pour le reste, on a déjà lu bien mieux sur ce cadavre ambulant. Je peux conseiller par exemple Frankenstein (Petit à Petit) ou encore Frankenstein (Tonkam) de Ito Junji.
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Batman : Gotham au XIXe siècle

Ce "Batman - Gotham au XIXe siècle" regroupe deux récits issus de la collection Elseworlds de DC Comics, une collection qui s’amuse à placer les super-héros les plus mythiques dans des contextes et des époques différentes.



Le premier récit, «Gotham by Gaslight» a déjà été publié en version française par Comic USA en 1990 sous le titre "Batman - appelez-moi Jack" et par Rackham en 2004, dans une version noir et blanc intitulée "Sanctuaire". Cette histoire mêle la destinée de Batman à celle d’une autre créature de la nuit, connue pour ses meurtres sanglants dans le quartier de Whitechapel à Londres : Jack L’Éventreur ! Si le fait de retrouver Gotham au XIXème et Batman à cheval n’est pas déplaisant, le scénario n’est malheureusement pas extraordinaire. Si le dessin de Mike Mignola sied parfaitement à l’époque, je trouve qu’il ne parvient pas à donner la même aura à Batman qu’à son Hellboy.



Le deuxième récit, «Batman : Master of the future», fait suite au premier et est également écrit par Brian Augustyn. Cette histoire qui voit un Batman à la retraite, opposé au Maître du Futur, est également divertissant sans jamais atteindre de sommets. Le dessin de cette deuxième histoire est assuré par Eduardo Barreto.



Un Batman plutôt moyen !
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Batman : Gotham au XIXe siècle

Après l’expérimentation d’Azarello et Bermejo sur Luthor j’ai décidé de me lancer dans une autre trouvaille qui remonte un peu, la variation steampunk sur Batman par monsieur Mignola. Sur le papier le paquet semble très alléchant avec un auteur réputé pour son exploration des mythes gothiques et l’idée d’une chasse entre le plus grand détective du monde et le plus grand assassin de l’histoire. Pour commencer je précise que l’album (assez court) rassemble deux histoires qui si elles ont pour point commun de se situer toutes deux dans une uchronique Gotham du XIX° (uchronique car transposant bien Bruce Wayne à cette époque et non son grand-père…), sont fort différentes tant graphiquement que scénaristiquement. Le principal apport original de ces histoires est de présenter un Wayne que l’on ne voit plus beaucoup dans les albums d’aujourd’hui: dandy, roublard et ravi de son mode de vie. On est bien loin du sombre milliardaire torturé et vaguement sociopathe… La brièveté des deux histoires rend au final cette lecture sympathique mais assez vide, loin d’une ambition supposée. La résolution de l’intrigue est finalement bien vite envoyée, sans enjeu réel sur l’itinéraire du Batman. Le design général ne déborde pas du simple gothique, le seul côté steampunk apparaissant dans la seconde intrigue et son dénouement surprenant. Contre toute attente le plus faible des deux est bien le Mignola même si le dessin du second épisode est sommes toutes vraiment classique et assez éloigné de l’aspect Dark-Knight… Au final cette lecture n’est pas franchement ratée mais bien peu ambitieuse et assez vite oubliée.



Lire sur le blog:


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Hellboy & B.P.R.D., tome 6 : La bête de Vargu

Ce tome comprend quatre histoires indépendantes qui ne nécessitent pas de connaissance préalable de Hellboy ou du BPRD pour pouvoir être appréciées.



The beast of Vargu : scénario de Mike Mignola, dessins et encrage de Duncan Fegredo, couleurs de Dave Stewart, 2019, 18 pages + 1 histoire courte de 4 pages. 1962, en Roumanie, Hellboy examine des ruines dans les montagnes des Carpathes, la représentation d'un chevalier gravée dans les dalles de pierre au sol. Il arrache du lierre et découvre les armoiries gravées sur ce qui fut un manteau de cheminée. Il se souvient qu'il y a six heures il avait le professeur Bruttenholm au bout du fil, lui dans la taverne locale, le professeur dans son bureau. Ce dernier évoquait la réputation maléfique du château, remontant au quatorzième siècle, alors qu'il était occupé par la famille Szilagy, plus précisément Costache Zzilagy. Hellboy l'avait interrompu pour en savoir plus sur le monstre : Buttenholm avait évoqué des disparitions et des personnes éventrées en 1452, 1669, 1745, 1816, 1889, et cette année. Puis il s'était rendu au château Vargu. Le monstre finit par apparaître et attaque Hellboy.



Quel plaisir de retrouver Duncan Fegredo dessinant une aventure de Hellboy ! Le lecteur retrouve le dessinateur de The Wild Hunt, artiste réussissant à combiner la sensibilité gothique de Mike Mignola avec une apparence plus descriptive et plus détaillée. Il n'a rien perdu de sa précision avec la texture de la pierre, l'impression de la végétation envahissante, les menus détails du bar d'où Hellboy téléphone, la magnifique roulotte de la mère et sa fille, sans oublier le théâtre de marionnettes. Dave Stewart nourrit les dessins avec un sens de l'équilibre extraordinaire : complétant les traits encrés sans les supplanter. Fegredo représente 7 pages de combat physique, brutal à souhait et primaire à grands coups de poing, montrant toute la force de Hellboy et la bestialité de son adversaire, pour une narration premier degré et rythmée, à l'opposé d'un alignement de cases basées uniquement sur de jolies postures. Il opère un rapprochement visuel entre la réalité et la représentation de marionnettes qui fonctionne parfaitement, le lecteur se projetant dans la représentation des pantins, avec la même implication que Hellboy.



Mike Mignola a concocté une histoire courte et dense, au cours de laquelle le lecteur trouve ce qu'il est venu chercher : Hellboy tape comme un sourd contre un gros monstre surnaturel. Le scénariste prend comme point de départ une légende (un château hanté) et il entremêle le rôle d'une montreuse de marionnettes, pour un déroulement surprenant et fascinant, rappelant que son héros n'évolue pas dans un monde rationnel. L'histoire courte supplémentaire est tout aussi divertissante, le lecteur assistant à nouveau à une histoire dans l'histoire sous forme d'un spectacle de marionnettes.



Saturn returns : scénario de Mike Mignola & Scott Allie, dessins et encrage de Christopher Mitten, couleurs de Brennan Wagner, 2019, 66 pages. Octobre 1975, dans le New Hampshire à Tatoskok Falls, Hellboy et l'agent Kinsley se tiennent devant une large fosse en pleine forêt, en présence des policiers locaux. Ces derniers ont retrouvé plusieurs cadavres qu'ils ont exhumés. Quelques habitants sont présents, en espérant identifier des proches ayant disparu au cours des dernières décennies. Alors qu'Hellboy et Kinsley examinent des signes cabalistiques tracés avec du sang sur une paroi, ils sont rejoints par l'agent spécial Oates Les signes ne veulent pas dire grand-chose, mélangeant plusieurs alphabets. Certains cadavres ont la cage thoracique défoncée, leur cœur ayant été extirpé. Dans la base du BPRD à Fairfield dans le Connecticut, Liz Sherman en a assez de devoir rester enfermée dans le bâtiment et elle exige de voir Hellboy.



L'histoire la plus longue du recueil : les coscénaristes prennent le temps de raconter l'enquête comme elle se déroule. Hellboy et l'agent Kinsleuy se retrouvent devant la fosse aux cadavres, et ils en suivent la progression : identification des corps, comparaison avec le fichier des disparus de la région, l'étrange mutilation des corps qui conduit à échafauder des hypothèses. Dans le même temps, les relations de travail s'étoffent : Hellboy & Kinsley apprennent à reconnaître et à apprécier leurs compétences respectives. L'agent spécial Oates se montre charmant et serviable, au point que le lecteur en vienne à trouver ça suspect. La police locale se montre compétente, sans être hostile. Le lecteur accompagne les différents protagonistes dans leur progression, avec un rythme naturaliste. En parallèle, Mignola & Allie racontent une phase de la vie de Liz Sherman, jeune recrue du BPRD, se sentant délaissée, et n'étant pas sans ressource.



Christopher Mitten, s'est fait connaître en illustrant les enquêtes surnaturelles de Cal McDonald, dans la série Criminal Macabre de Steve Niles. Il réalise des dessins moins ouvragés que ceux de Fegredo, avec un détourage de forme moins assuré en apparence, moins régulier, sans la dimension tactile des dessins de Fegredo. Ils sont bien complétés par la mise en couleurs, peut-être un peu trop saturée. Il réalise des dessins avec un niveau de détails supérieur à celui de Criminal Macabre, aboutissant à une narration visuelle qui n'est pas juste d'un niveau fonctionnel, et une sensibilité en phase avec l'ambiance teintée de surnaturel. Le lecteur prend plaisir à suivre cette enquête et à découvrir le fin mot de cette histoire de meurtres, surtout s'il garde à l'esprit que la dynamique de ce type de récit de Mignola ne repose pas sur une révélation finale tonitruante.



Krampusnacht : scénario de Mike Mignola, dessins, encrage et couleurs d'Adam Hughes, 2017, 22 pages. Dans la campagne autrichienne en 1975, Hellboy marche dans la neige et pénètre dans un bois clairsemé. Il aperçoit une silhouette spectrale de femme qui lui demande de sauver son garçon. Il distingue une maison dans une clairière et s'y dirige. Un homme l'attend à la porte pour l'accueillir et le faire entrer : Wilhelm Schulze. La table est mise et Schulze propose à Hellboy de dîner. Celui-ci répond qu'il est venu suite au bazar dans l'église, causé par Schulze. Ce dernier lui répond qu'il savait que ça le ferait venir. Hellboy sort un papier de sa poche : un dessin d'un diablotin menotté, avec une inscription en dessous Grus vom Krampus.



Adam Hughes est un dessinateur qui doit une partie significative de sa renommée au fait qu'il représente avec élégance et séduction les personnages féminins. Cette histoire ne joue pas sur ce point fort, mais sur une ambiance de maison isolée et d'approche de Noël. Mike Mignola pioche dans le folklore européen : la Krampus, créature mythique anthropomorphe et munie de cornes, dont le rôle est de punir les enfants s'étant mal conduits à l'époque de Noël, ou à celle de la Saint Nicolas. Comme pour la première histoire, le scénariste ne se contente pas d'écrire un prétexte pour un combat, et il développe Krampus dans une direction inattendue. Hughes a soigné ses dessins, ayant visiblement passé beaucoup de temps sur chaque planche, chaque case, avec un plaisir du même niveau que celui de Fegredo. Le lecteur regarde autour de lui dans la demeure douillette de Krampus, et s'amuse bien à voir lui et Hellboy se battre avec force. Un épisode sans prétention, avec une qualité de réalisation du meilleur niveau. Dans les pages de fin de tome, le lecteur découvre trois illustrations supplémentaires d'Adam Hughes, chacune s'apparentant à un cliché instantané pris à l'occasion d'une fête de Noël : celle de 1946, celle de 1995, et une autre plus tard, chacune correspondant à un stade de développement ou un moment de la vie différent de Hellboy.



Return of the Kambton worm : scénario de Mike Mignola, dessins et encrage de Ben Stenbeck, couleurs de Dave Stewart, 2018, 6 pages. En 1960, au nord du Yorkshire en Angleterre, Hellboy accompagne Trevor Bruttenholm et Edith une archéologue, dans les catacombes d'une église. Elle raconte l'histoire de John Lambton, un chevalier anglais pendant les croisades, et de son combat contre un dragon à son retour en Angleterre.



Il s'agit d'une histoire courte, initialement prépubliée dans Playboy Magazine. Les dessins de Ben Stenbeck évoquent un croisement entre la minutie de Fegredo, l'efficacité de Mitten, et la part des ténèbres de Mignola. Il donne l'impression d'avoir pris grand plaisir à représenter l'archéologue avec sa silhouette épanouie. Le déroulement de l'intrigue est simple et efficace, semblable à une trame étoffée, similaire à celle des histoires précédentes, mais réduite à une expression plus simple. Mignola s'amuse à y tisser un lien avec la nature réelle de Hellboy, révélée bien plus tard dans ses aventures.
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Rencontres Maléfiques

Gothique et rafraîchissant

Pour les amateurs de récits gothiques et fantastiques, chaque nouvel album de Mike Mignola est un évènement en soit… Associant sa plume à celle de Warwick Johnson-Cadwell et à ses crayons nerveux et expressifs, s’abreuvant aux sources des classique des récits vampiriques, le maître du fantastique et son acolyte font montre d’une parfaite maîtrise narrative, jouant avec art avec les codes du genre…



Apportant une note de fraîcheur à des récits de facture gothique, le duo formé par le Professeur J.T. Meinhardt et M. Knox s’avère irrésistible et confère tout son charme à ce one shot qu’on aimerait bien voir devenir une série…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Jenny Finn

Nous sommes dans le Londres victorien. Dans les rues, ont cri au meurtre de prostituées et aux cadavres souffrant d’une étrange peste. On entend aussi le nom de Jenny Finn. Mais qui est-elle ? Joe, un ouvrier des abattoirs, qui après avoir dénoncé à tort un homme d’être l’éventreur, va chercher à percer le mystère.



Un comics horrifique dans lequel on retrouve l’ambiance de H.P. Lovecraft. Certaines illustrations font même penser à Cthulhu. Une référence à Jack L’Eventreur, qui rode sans jamais être nommé de la sorte, est très claire. Le personnage de Joe qui cherche la rédemption en voulant protéger Jenny et en même temps découvrir ce qu’elle est vraiment, est intéressant. Jenny est finalement la balance entre le bien et le mal puisque la quête de Joe est de découvrir si elle est une sainte ou un monstre -peut-être l’enfant du Léviathan ?



Un scénario complexe et bien ficelé accompagné d’illustrations glauques pour coller parfaitement à l’ambiance. Les visages ont des formes monstrueuses, les lieux sont sombres. Les dessins sont pleins de petits détails qui font l’attrait des illustrations et qui distillent ainsi toute l’horreur de l’histoire. Les couleurs sont froides, dans des teintes principalement marron, vert, bleu glacial et noire. La seule couleur vive est le rouge du sang des victimes.



Une BD pour les grands et les amateurs du genre. Âmes sensibles s’abstenir

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Le Cycle des épées - Comics

Le Cycle des Épées de Fritz Leiber est l’une des œuvres fondatrices de la fantasy. Écrite entre les années 30 et la fin des années 60, cette série a donné naissance à sept recueils de nouvelles mettant en scène deux personnages si opposés qu’ils sont devenus des archétypes du genre et ont essaimé depuis dans le jeu de rôle et le jeu vidéo : Fafhrd le grand guerrier barbare et Le Souricier gris, petit voleur rusé habile à l’épée et à la magie.

Cette série a inspiré une bande dessinée écrite par Howard Chaykin et dessinée par Mike Mignola, le créateur d’Hellboy. C’est cette dernière, également intitulée Le Cycle des Épées, qui fait l’objet du présent billet.

En effet, si vous n’avez jamais lu l’œuvre de Fritz Leiber, cet album rassemble sept des nouvelles les plus marquantes de la série : Mauvaise rencontre à Lankhmar, La Malédiction circulaire, La Tour qui hurle, Le Prix de l’oubli, Le Bazar du bizarre, Jours maigres à Lankhmar et Quand le roi des mers est au loin. De plus, ces histoires sont présentées dans l’ordre chronologique des aventures des deux héros en commençant par leurs rencontres, et non dans l’ordre de leurs parutions originelles. C’est une excellente introduction aux personnages principaux : Fafhrd, Le Souricier gris et leurs deux mentors ennemis Sheelba au visage aveugle et Ningauble aux sept yeux. Ainsi qu’à l’univers de Nowhen où se situent leurs aventures.

Si comme moi, vous connaissez déjà l’œuvre de Fritz Leiber, cette réinterprétation de son univers par Howard Chaykin et Mike Mignola est un pur régal. Il n’y a guère que La Malédiction circulaire qui semble un peu faible pour une véritable histoire, mais elle sert de présentation générique de Nowhen, hors des murs de Lankhmar. En revanche, le trait si particulier de Mike Mignola fournit le juste équilibre entre le détail marquant dans une case et le non-dit suggestif assez proche du texte original. Du coup, attention après avoir lu l’album vous risquez de vouloir vous replonger dans le texte de Fritz Leiber.
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Jenny Finn

Certains auteurs de BD américains m’attirent instantanément. C’est notamment le cas de Mike Mignola, qui hormis sa création de Hellboy, a toujours un regard intéressant sur certains classiques de la littérature. Jenny Finn est une œuvre mineure par rapport au reste de sa bibliographie, mais s’intègre avec brio dans cette tendance.

En effet, dans Jenny Finn, Mike Mignola et Troy Nixey revisitent talentueusement la nouvelle Le Cauchemar d’Innsmouth de H.P. Lovecraft, en la déplaçant dans le Whitechapel victorien où sévissait Jack L’Éventreur. Cette Jenny Finn qui fait tourner les têtes de tous les hommes est-elle l’enfant maudite du Léviathan ou une sainte venue assurer une rédemption écailleuse à ses ouailles ? En suivant Joe, jeune paysan monté à la capitale sur ses traces, nous en apprendrons plus sur elle, sa nature et sur les coulisses de Londres, des bas-fonds au palais de Buckingham…

Si Mike Mignola ne s’est occupé que du scénario et des couvertures, le dessin de Troy Nixey et dans une moindre mesure de Farel Dalrymple en rappelle fortement la patte. Les corps, touchés ou non par Jenny, sont difformes. Le jeu de clair/obscur fait partie intégrante de la narration, de même que le manque de détails sur certains personnages. L’histoire elle se termine de façon ouverte, laissant au lecteur le choix de décider si finalement le sacrifice de Jenny sera une bonne chose pour l’Empire britannique ou une atrocité de plus dans cette époque troublée.

Cette bande dessinée, augmentée des explications de Troy Nixey sur sa genèse et de croquis complémentaires, ne révolutionnera pas l’univers des comics. En revanche, une fois lu, elle donne envie de s’attarder sur différentes planches pour en admirer le trait, et voir comme l’horreur peut être suggéré par une écaille ou un petit bout de tentacule dépassant d’une manche.



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Le Cycle des épées - Comics

Le parcours d’auteur de Fritz Leiber est au départ pas si éloigné que cela de celui de R.E. Howard (la grande différence entre les deux étant que l’un piochait dans le passé du théâtre et l’autre dans l’avenir du cinéma) : à une époque où les genres de l’imaginaire sont confondus les uns avec les autres il est proche des mentors H.P. Lovecraft et Edgar Rice Burroughs… Mais lui a toujours gardé la triple casquette Science-Fiction, proximité avec Heinlein et Asimov oblige, Fantastique, proximité avec Richard Matheson oblige, Fantasy, proximité avec Lin Carter oblige. Son "Cycle des Épées" écrit qui s’étend sur 50 ans d’écriture est un classique du genre parfois copié tel quel par une multitude d’auteurs (Terry Pratchett, Stephen King, Scott Lynch, Pierre Pevel, Thomas Geha pour ne citer qu’eux parmi tant d’autres). Multiple vainqueur des prix Hugo, Nebula, Locus et World Fantasy, il a été membre de la Science Fiction Writers of America, de la Horror Writers Association, et fondateur de la Swordsmen and Sorcerers' Guild of America (SAGA, les lecteurs de "Wyld" vont applaudir des deux mains), avant de rejoindre post-mortem la Science Fiction and Fantasy Hall of Fame. Est-il le précurseur ou le frère caché américain de l’anglais Michael Moorcock ??? Toujours est-il que ce pilier des genres de l’imaginaire a été après la mort de son première femme victime de sévères addictions, un expédient en remplaçant un autre, et qu’il a vécu difficilement avant que TSR ne lui fasse un pont d’or dans les années 1980 pour racheter les droits adaptation de ses créations et qu’il ne retrouve l’amour juste avant de nous quitter pour rejoindre les mondes qu’il avaient crée de son vivant. Car comme Michael Moorcock, Fritz Leiber a toujours été adepte des concepts cycliques et environnementalistes de Carl Gustav Jung, ainsi et de la théorie du Héros aux mille et un visages de Joseph Campbell !



Dans le domaine de la Fantasy, il a marqué le genre de son empreinte avec son "Cycle des Épées", un ensemble de nouvelles et de romans écrits s’étalant sur 50 ans d’écriture qui racontent les heurs et malheurs de deux compères, Fafhrd un grand bourrin venu du Nord, et le Souricier Gris un petit roublard venu du Sud, amis pour le meilleur et pour le pire tous les deux marqués par la perte du grand amour de leur vie. Ils sont morts à l’intérieur, mais ils vont cracher à la gueule du destin en défiant hommes, démons et et dieux ! C’est ainsi qu’ils deviennent des légendes vivantes à leur cœur défendant en sauvant à plusieurs reprises le monde qui les a vu naître, et ils irritent tant les Seigneurs de la Nécessité que ceux-ci missionne la Mort et la Douleur pour se débarrasser d’eux, en pure perte évidemment car ils ne sont pas des hommes mais des idées, mieux ils sont l’incarnation même de la liberté !!! Un jour ils vont retrouver l’amour donc la paix, en sauvant une nouvelle fois le monde de la folie des hommes et des dieux « but that is another story »…

https://www.youtube.com/watch?v=xdE1nM5c8oQ





Tome 1, "Mauvaise Rencontre à Lankhmar" :

https://www.babelio.com/livres/Leiber-Le-Cycle-des-epees--Mauvaise-rencontre-a-Lankhmar/315746/critiques/2195829



Tome 2, "La Boucle est bouclée" :

https://www.babelio.com/livres/Leiber-La-boucle-est-bouclee/330210/critiques/2196729



Tome 3, "Le Prix de l’oubli" :

https://www.babelio.com/livres/Leiber-Le-prix-de-loubli/207248/critiques/2197742



Tome 4, "Jours Maigres à Lankhmar" :

https://www.babelio.com/livres/Leiber-Le-Cycle-des-epees--Jours-maigres-a-Lankhmar/330211/critiques/2198719





Décidément Mike Mignola a la SFFF dans le sang : après avoir adapté Michael Moorcock il adapte Fritz Leiber son âme sœur avec son style si particulier encore en gestation, et ensuite il développera son propre univers avec "Hellboy" avant de se lancer dans tel ou tel projet toujours en rapport avec les genres de l’imaginaire ("Dracula", "The Witcher", et tutti quanti).

Le scénariste Howard Chaykin assure la transition entre l’auteur et le dessinateur dont le style si particulier est encore en gestation, en jouant pour le meilleur comme pour le pire la carte de la théâtralité. Après, et c’est les goûts et les couleurs de chacun, j’ai trouvé que si Al Williamson faisait le taf au niveau de l’encrage, Sherilyn van Valkenburgh nous offrait une colorisation assez terne… Les albums publié par Zenda étant devenus des objets de collection qu’on ne trouve que chez les bouquinistes les plus aguerris, amis lecteurs et amies lectrices il faudra se replier sur l’intégrale publiée par Delcourt. (Après c’est dommage que l’adaptation en comics soit passé à côté de la plupart des meilleurs récits de la saga d’origine...)
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Hellboy en enfer, tome 2 : La Carte de la M..

C'est donc fini pour Hellboy : non seulement il est mort, mais même en enfer, il affronte sa propre nature démoniaque avec des interlocuteurs qui le lui rappellent systématiquement.Ca n'est pas forcément toujours très construit. En revanche, c'est souvent très beau. Et en l'occurence, le dernier chapitre est monumentalement magnifique.Tous les fans de Hellboy seront contents, et même d'autres, je pense.

9781905437504"
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Hellboy, Tome 12 : La fiancée de l'enfer

Ce tome est un recueil d'histoire plus ou moins courtes d'Hellboy le mettant - comme à chaque fois - face aux bizarreries d'un monde surnaturel qui existe peut-être, mais qui en tout cas sort de 'lesprit clairement dérangé de [a:Mike Mignolia|5785459|Mike Mignolia|http://www.goodreads.com/images/nophoto/nophoto-U-50x66.jpg], et ça, clairement, ça se reconnait facilement.Je voudrais en particulier parler de la première histoire (dont j'ai évidement oublié le titre) où il est question de Lucha Libre, de lutteurs mexicains, et de zombies. En la lisant, j'ai vraiment eu l'impression d'y voir passer l'ombre terrifiante de [b:Mutafukaz|6506758|Mutafukaz (French Edition)|Jérémie Labsolu|http://www.goodreads.com/images/nocover-60x80.jpg|6698364] ... et c'était vraiment chouette !

9782756048161"
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Hellboy, tome 6 : Le ver conquérant

Sans doute l'une des meilleurs aventures d'Hellboy, et pas seulement parce que ça n'est pas un recueil de shorts.A mon snes, la raison principale qui rend ce tome particulièrement bon, c'est le fait qu'une fois de plus, malgré ce que ça peut lui coûter de devoir démontrer une fois de plus son humanité, Hellboy nous montre sa capacité à ne pas laisser l'apocalypse, quelle qu'elle soit, se produire.Et là, avec ces nazis de l'apocalypse, la fin du monde a une allure sacrément ignoble.

9782266107709"
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