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Critiques de Mikhaïl Gorbatchev (10)
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Mon manifeste pour la Terre

Après avoir regardé le documentaire Arte durant cet été où Gorbatchev, désormais 90 ans et diminué se racontait m'a donné envie de ressortir de ma bibliothèque ce petit ouvrage, lu il y a quelques années, et surtout écrit il y a vingt ans déjà.



A l'époque, l'ancien maître du Kremlin avait choisi de lancer un cri d'alarme sur l'état environnemental de la planète. Investi depuis le sommet mondial de l'écologie de Rio en 1992, il avait fondé l'organisation internationale Green Cross, dont il a été président jusqu'en 2017.



Plusieurs réflexions, consternantes, effarantes, me viennent à l'esprit. Les constats formulés à l'époque par Gorbatchev étaient déjà catastrophiques et d'une précision redoutable par rapport à ce qu'il advient aujourd'hui. Inutile de revenir finalement sur le contenu précis de ces constats, tout le monde les connaît. Surtout, si on se souvient bien, ce livre ne faisait finalement qu'ajouter une pierre supplémentaire au discours construit et pertinent des Nicolas Hulot et autre José Bové, pour ne parler que des porte-parole les plus médiatiques à l'époque. Des lanceurs d'alerte qu'on aime bien, on n'en aura pas manqués. On ajoutera Yann Arthus-Bertrand, et Allain Bougrain-Dubourg, indéracinable président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Combien de livres, d'images, de paroles, de débats...aujourd'hui, j'ai entendu un extrait d'un débat de 1979, oui, 1979, entre Haroun Tazieff et le Commandant Cousteau, le premier annonçant le réchauffement climatique en raison des rejets industriels massifs de gaz carbonique dans l'atmosphère, le second lui répondant blablabla : et oui, Cousteau était climatosceptique, et surtout croyait en la capacité des forêts et océans à capter le surplus de carbone. Tazieff lui opposait qu'encore faudrait-il qu'on protège les forêts...Donc, effarant de voir que rien n'avance, non, décidément rien. Quand on ajoute la déception engendrée par les politiciens se revendiquant écologistes, le déni des autres (Trump, Bolsonaro, vertigineux quand on pense Brésil de Bolsonaro trente ans après le sommet de Rio) et les errements de certaines de ces organisations (la branche suisse de Green Cross a été secouée par un énorme scandale financier en 2017), on comprend que la lutte, en admettant qu'elle ait réellement commencé, est perdue d'avance face aux défis environnementaux.



Gorbatchev se montre érudit, sa démonstration est magistrale. Son propos qui semble au premier abord très généraliste est charpenté de nombreux exemples, et très documenté. Réaliste, l'auteur se revendique néanmoins optimiste, et surtout il propose en annexe une charte de la Terre. Cette charte porte une vision humaniste et universaliste. Au-delà du respect de toute forme de vie et de l'intégrité écologique, elle pose une exigence de justice sociale et économique, de démocratie, non-violence et paix, et tente de tracer une voie pour l'avenir. On émettra une petite critique, classique : le diagnostic est d'une lucidité confondante, les axes de solutions sont là, et comme trop souvent la manière concrète de les mettre en oeuvre est trop discrète.



C'est malgré tout un excellent ouvrage, qui démontre la stature du bonhomme, bien injustement vilipendé comme fossoyeur de la grandeur de son pays, et finalement trop vite oublié en occident.

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Mon manifeste pour la Terre

Mort de Mikhaïl Gorbatchov à 91 ans. Maintenant une fois mort, on va peut-être voir le grand homme qu'il fut et combien il a oeuvré pour une Russie pacifiée et prospère, dans une unité retrouvée. Genre de chose qui se voit plus tard sans doute..



(Non ce n'est ni l'Amérique ni l'Afrique qu'il portait sur son front comme un tatouage contemporain, c'était une tâche de vin. Nonobstant par sa femme Raïssa, avec laquelle il fila une parfaite histoire d'amour, une grande dame, il était moderne Mikhaïl..)



A lire le Gorbatchov de Fédorovski



Un peu triste à y penser. Il était là toujours, après sa grande oeuvre de démantèlement du totalitarisme, de tourner la page de l'URSS, pour nous corriger parfois, nous occidentaux quand nous disions des conneries un peu trop appuyées..Ah ! il en a fait le brave homme !..



(Comme pour le crime contre Salman, je tire le rideau pour Mikhaïl ..)

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Le putsch

Intéressant témoignage sur les fondements socio-économiques et politiques de la chute de l'empire soviétique par l'initiateur de la perestroïka.

Sur un constat d'échec de la politique soviétique et avec de réelles convictions démocratiques, Gorbatchev, reclus dans la datcha présidentielle de Crimée suite au coup d'état dont il a été victime, présente sa volonté transformatrice du régime. Il fait preuve d'une grande naïveté voire d'un aveuglement certain quant aux perspectives offertes par l'économie de marché, dans sa confiance envers les puissances occidentales pour accompagner la transition de son pays vers une nouvelle ère libérale et prospère au bénéfice de la population russe et dans une nouvelle alliance avec les anciennes républiques de l'URSS, par la promotion de la coopération économique et culturelle.

A l'aune de l'actualité mondiale, les prédictions optimistes du dernier dirigeant de la puissance que fut l'URSS paraissent bien vaines et dénotent une crédulité voire une idolâtrie des valeurs brandies par le monde occidental.

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Perestroïka : Vues neuves sur notre pays et l..

Ouverture sur un monde si lointain que cela, ou bien, stratégie politique pour "désarmer" les montées d'indépendances de part et d'autre du territoire ?



Ne serait ce pas plutôt une simple restructuration administrative et politique d'un pays exsangue d'un idéal plus meurtrier qu'il n'aurait fallu ?



Un nouveau miroir aux alouettes vient briller à l'horizon, et les cœurs impatients viennent s'y brûler les ailes.

Glasnost, transparence sur quoi, en réalité ?



Sur les actions d'un Politburo d'octogénaires nostalgiques d'une nomenklatura toute puissante ou bien sur une nouvelle politique économique et "sociale"?



Utopie à bien analyser entre ses lignes et ses discours trop facilement interprétés par les spécialistes occidentaux.

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The August Coup - The Truth and the Lessons

Ce petit livre, écrit dans l'urgence quelques semaines après le putsch d'Août 1991 – et quelques jours avant, pour le long « Article de Crimée » (appendice C) qui devait être présenté au Congrès des Députés du Peuple pour débattre du nouveau Traité de l'Union – semble sorti d'un passé très reculé. Au-delà de la subdivision des chapitres, plus que de traiter du coup d'état en soi, de son déroulement et de son analyse, le témoignage de Gorbatchev contient surtout une autocritique dans la pure tradition communiste, ainsi qu'un vibrant plaidoyer pour la perestroïka (dont il fallait encore faire œuvre de pédagogie) et pour le maintien de l'Union supranationale.

Nous savons que sous peu Gorbatchev sortirait perdant sur les deux fronts. La perestroïka n'était pas comprise – notamment pas son volet de « pluralisme des formes de propriété des moyens de production », qui ne signifiait pas propriété privée absolue, « accumulation primitive du capital » (la Russie a de nouveau donné raison à Marx...) et bientôt oligarchique. L'Union, que son président souhaitait voir transformée en Union des États Souverains, afin que ceux-ci aient toute la latitude de lui donner une forme fédérale, confédérale ou associative selon ses domaines de compétence, serait complètement rejetée – à l'époque de la rédaction de ce livre, seuls les trois pays Baltes étaient récalcitrants, sans doute parce que déjà en voie avancée d'intégration dans la CSCE et rêvant des Communautés Européennes – et bientôt dissoute.

Gorbatchev eût pu sortir gagnant des trois jours du putsch : d'ailleurs il doit se défendre de ceux qui le considèrent un coup monté, un complot pour se débarrasser de l'aile réactionnaire du Parti. Mais il n'en fait rien. Il veut éviter toute épuration : que seuls les trois ou cinq responsables directs soient jugés et punis. Il avoue comprendre à ce moment-là que son parti est irréformable, il se console en affirmant que les procrastinations qu'on lui reproche, autant sur le plan des réformes économiques qu'institutionnelles, ont été une manœuvre tactique de sa part, en vue de pérenniser, dans la conscience et les mœurs du peuple, les valeurs et les procédés démocratiques. Mais il est probable qu'il se rendait compte du contraire : la démocratie n'était pas (encore?) quelque chose pour laquelle la majorité des Russes se seraient battus [je le répète quitte à me faire de nouveau traiter de raciste], alors que lui était et sans doute est encore un véritable démocrate, capable de se mettre en retrait dès lors que ses visions n'étaient pas majoritairement partagées, peut-être le seul véritable dirigeant russe démocrate depuis longtemps et pour longtemps, un dirigeant profondément et intimement persuadé que la démocratie ne peut jamais être imposée par acte d'autorité, que ce dont son pays avait le plus besoin, et n'est-ce pas encore le cas ?, c'était le pluralisme économique, politique, philosophique. Dans d'autres ouvrages sans doute précise-t-il davantage toute l'ampleur de sa critique du soviétisme, qui n'est ici qu'ébauchée, mais dans ce petit livre il révèle quelque chose d'extrêmement révolutionnaire pour un dirigeant communiste : son scepticisme vis-à-vis de toute ingénierie sociale, quels que soient ses hauts idéaux, quelle que soit la manière de la mettre en pratique. Un scepticisme auquel, soit dit en passant, nos presque quarante ans de néo-libéralisme ne sont toujours pas parvenus...

Tout au long de ces pages, dans une prose bien communiste, bien désuète, Gorbatchev se bat encore. S'il avoue ses erreurs, d'une manière devenue si rare en politique de nos jours, il sait que son analyse est correcte, il veut convaincre. Il fait valoir son indiscutable aura internationale, qui ne lui suffira pas, néanmoins, à recevoir ces crédits qu'il sollicite « pour passer l'hiver, physiquement », et qui lui seront cruellement niés, alors que son pays est solvable, alors qu'il seront accordés à pleines mains à son successeur, Eltsine, sans même être regardant sur les manières dont il seront distribués... Gorbatchev était plus démocrate que les démocraties occidentales, car il était prêt à prouver, comme il l'a fait, que les tolérants (les pluralistes) continuent de l'être face aux intolérants (les autoritaires) et de ce fait leur succombent presque toujours.
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Mémoires

Même si certains détails peuvent apparaître secondaires -à tort ou à raison- au lecteur occidental, il reste que ce témoignage d'un des grands acteurs politiques du XXème siècle donne un éclairage passionnant sur les relations internationales, à la fois dans leurs aspects les plus concrets, voire triviaux, et dans leur grandeur, montrant que tous les hommes politiques ne se valent pas, quoi qu'on en dise trop souvent. Soit dit en passant, l'un des traits les plus remarquables de ce livre est que, si son auteur succombe parfois à la tentation de se donner le beau rôle -c'est humain-, il lui arrive aussi de reconnaître platement des erreurs qu'il estime avoir commises, ce qui comme chacun sait est plus rare, et pas seulement chez les hommes politiques !
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Le futur du monde global



Livre très émouvant s’il en est un. C’est un résumé de l’actualité en “comprimé”. Si certains chapitres relèvent plus du vœu pieux que d’une option politique en soi, le cœur du livre est la partie consacrée à la Russie. Et malgré l’idée de monde global, la Russie est bel et bien un des centres de ce «nouveau» monde. Catherine et Potemkin sourient!





Gorbatchev reconnaît peut-être un manque de perspicacité qui a permis à Yeltsin de se glisser dans l’histoire. Mais le ton et le récit sont justes et rendent honneur à la Russie. L’attitude peu productive (pour rester polie) de l’Europe est fort bien citée. Quant à la gaucherie américaine (encore polie) elle reste en deçà de la réalité que nous subissons avec le fou orange de Washington.





Le clou est quand même la citation sur Mitterand. Du Tonton grand art!





Merci Monsieur Gorbachev de nous ouvrir la porte sur votre vision des événements et sur une Russie “européenne et.. merci d’avoir été là.
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Mémoires

A 47 ans, âge de sa nomination par Brejnev au comité central, Gorbatchev a gravi tous les échelons locaux du parti dans le territoire de Stavropol, une région proche du Caucase. Il l’a dirigée « avec pratiquement les pouvoirs d’un gouverneur de la Russie tsariste ». C’est un spécialiste de l’agriculture. Par sa famille et ses contacts avec les paysans il connait le terrain. Les mémoires décrivent son ascension sociale. On le voit bon stratège pour devancer ses concurrents mais aussi homme d’action, confronté à la bureaucratie et à la gestion ubuesque de l’économie par le Centre.

Arrivé à Moscou en novembre 78 il connut successivement les ères Brejnev (décédé en novembre 82), Andropov (décédé en février 84), Tchernenko (décédé en mars 85) auquel il succéda. Andropov (ex chef du KGB) et Oustinov (maréchal, ministre de la défense) l’aidèrent à renforcer sa position dans les hautes sphères du pouvoir, peuplées de vieillards et parcourues d’intrigues.

Devenu secrétaire général (11 mars 1985) il s’employa d’abord à renouveler les hommes en introduisant une dose de démocratie dans le choix des cadres et jusqu’en 88 favorisa l’introduction de mesures économiques, certes spectaculaires, mais qui n’étaient non plus fondamentales comme l’assouplissement de l’encadrement de l’industrie légère, l’accès direct au marché mondial pour un certain nombre d’acteur, l’élargissement du lopin des paysans, Parallèlement la levée du secret et la liberté d’expression ( Glasnost) se répandirent dans la société et furent , à mon avis, le principal moteur du changement. Gorbatchev confirme a cet égard (p 603) que le massacre des Polonais à Katyn en 1940 résulta d’un ordre du politburo signé notamment par Staline .Le KGB lui a montré le document.

Avec le 19ème congrès du parti en juin 88 la réforme s’appondît et porta désormais également sur la démocratisation des institutions .Il s’agissait de retirer le monopole du pouvoir au PC pour le transmettre aux soviets (territoires) en procédant à des élections de députés du peuple. Elles eurent lieu en avril 89 et permirent à Sakharov d’entrer en scène au Parlement .Le programme que portait Gorbatchev et ses amis du Comité central était très ambitieux : rénovation du concept de propriété socialiste, mise en place d’une économie de marché, fin de « la guerre froide ».

Ils eurent à faire face à l’opposition des conservateurs (apparatchiks du parti et de l’appareil d’état) et à celle des partisans d’une transformation non pas progressive mais accélérée de l’économie, représentée par Boris Eltsine, dans un contexte de crise économique et de montée des revendications d’indépendance des Républiques. Tous ces évènements sont racontés par le menu dans le livre et parfois heure par heure. La fin du règne de Gorbatchev fut tragique et grandiose. C’est la disparition de l’URSS que le traité d’Alma-Alta remplaça par une simple communauté d’états indépendants le 21 décembre 91. Gorbatchev démissionna le 25

En lisant ces mémoires, on ne peut s’empêcher de s’interroger : quelle fut l’influence de Gorbatchev sur les évènements ? Je pense qu’il a été déterminant dans le lancement de la transformation de la société. L’explosion de l’URSS et la faillite du régime communiste étaient peut être inéluctables mais sans Gorbatchev auraient pu se produire beaucoup plus tard sous un régime autoritaire

C’est un livre à tous points de vue passionnant qui dresse le portrait d’un humaniste.

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Mémoires

J’étais déjà convaincue que cet homme était un humaniste, qu'il était visionnaire et arrivé trop tôt pour offrir de nouveaux modes de pensées, d'économie et de politique au peuple russe, qui, c'est assez affligeant, ne décolle pas (ou si peu) de l'abrutissement et l’asservissement dans lesquels il est maintenu depuis des siècles. Un pays où les mentalités et les comportements étaient encore inhibés par l'obscurantisme et l’autocratie des prédécesseurs, laissant ainsi un boulevard aux successeurs, dont Poutine et sa cohorte (à l’image de Staline), tisseront une toile en exaction, corruption, mensonge, violence et domination, dont aujourd’hui nous constatons l'ampleur. Quel désastre.

La fin de l’époque Gorbatchev fut déchirante. Après le putsch du 19 août 1991, banni, humilié et trahi par Eltsine qui le dépossède de tout pouvoir réel, il démissionne le 25 décembre 1991 après les accords d’Alma-Alta. Les accords de Minsk le 8 décembre 1991 ayant entamé les débuts de la dislocation de L’Union Soviétique par la création de la CEI (Communauté des Etats Indépendants), seront finalisés le 21 décembre 1991 à Alma-Alta avec 11 pays (sauf les états Baltes), qui signent la cessation d'existence de l'Union soviétique au profit de la CEI.

Sa mort discrète et ses obsèques le 03 septembre 2022, le sont tout autant. Aucun chef d’Etat occidental ne s’est déplacé, seul Victor Orban (Hongrie) était présent. Aucun discours officiel qui résumait sa participation active à la fin de la guerre froide dont la réduction des armes nucléaires, de l’ouverture du pays à l’économie de marché, de son prix Nobel de la paix, de ses activités ultérieures pour la protection de l’environnement, etc. ne fut prononcé. Poutine absent, avait prétexté un agenda trop chargé !

Véritable concentré d’analyse géopolitique écrit en 1995, c'est un livre passionnant et sans concession (sur lui et le contexte), qui dresse le portrait d'un homme cultivé, intelligent, travailleur infatigable, réformateur éclairé et d’une forte résilience !

Il consacre la première partie à la description de son enfance, la campagne où il vivait avec des parents et grands parents paysans assez pauvres ; ses origines et racines familiales : les ancêtres paternels sont russes, ceux maternels, originaires d’Ukraine ; il dénonce les grandes purges des années 1930 où son grand-père paternel fut arrêté par dénonciation, accusé d’être un contre révolutionnaire Trotskiste, et torturé ; le grand-père maternel connut le même motif d’inculpation en 1937. Tous deux furent libérés. Puis la guerre où son père a combattu ; ses années d’études à l’université de Moscou ; la rencontre avec Raïssa ; la mort de Staline suivie d’une tentative de « dégel » par Khrouchtchev ; ses débuts de carrière au parti ; le comité central ; la mort de Tchernenko et son accession au poste de secrétaire général du PCUS le 11 mars 1985, à 54 ans. Protégé de Brejnev, il succède à une ribambelle de vieillards presque séniles : p22 « le système lui-même était moribond, il avait perdu sa sève vitale et charriait désormais un sang vicié de vieillard ».

Le 26 avril 1986, la catastrophe de Tchernobyl a été le révélateur d’une gestion désastreuse des institutions en URSS : p254 il écrit « Ce drame a mis en lumière un certain nombre de maux dont souffrait notre système : dissimulation des accidents et des processus négatifs, irresponsabilité et incurie, négligence dans le travail, ivrognerie généralisée. Il constitua un nouvel argument de poids en faveur de réformes profondes ».

Il déplore la corruption ambiante ainsi que l’immobilisme du système où la planification ralentit, voire interdit toute réforme de la société. Il entreprend alors la modernisation de l'économie et des institutions soviétiques malgré l’inertie ou les blocages du politburo. Les mots et leur contenu « perestroika » (réforme ou restructuration) et « glasnost » (transparence) qui rencontrèrent une forte opposition des pays du groupe soviétique, séduisirent cependant l'opinion publique occidentale qui enfin, espérait l’ouverture du bloc soviétique à la « modernité ».

Ses principales réalisations internes seront, entre-autres : autonomie comptable des entreprises en 1988 ; réduction du budget de la défense ; établissement d’un régime parlementaire (création d’un parlement) et séparation des pouvoirs ; ouverture à l’économie de marché ; fin de la guerre en Afghanistan en février 1989 ; établissement de la loi sur la liberté de conscience et de religion (rencontre avec le pape Jean-Paul II en 1989). En 1986, il a fait libérer A. Sakharov (alors exilé à Gorki), et l’a associé à ses actions politiques, p385.

Son plus grand projet réalisé fut de mettre un terme à la guerre froide avec l’Occident ; le traité START (réduction des armes nucléaires), fut signé le 03 juillet 1991 avec G. Bush père. En occident, il bénéficiera du soutient politique de M.Tatcher, H. Khol et F. Gonzales.

Dès 1988 les soubresauts d’indépendance des pays baltes ont commencé à lézarder tout l’ensemble du bloc. La chute du mur le 9 novembre 1989 sonnera l’hallali. Le putsch (raté) du 19 août 1991, fomenté par un bon nombre de personnes qu’il avait promues à de hauts postes à responsabilité, dont Iazov, va permettre à B. Eltsine de prendre le pouvoir en Russie et acter la chute de l’URSS.

Dans ce très beau et poignant reportage documentaire de Vitaly Mansky, « En aparté », diffusé sur Arte et à la question finale de ses actions durant son mandat de Sécrétaire Général, il avait répondu à la caméra : "Les générations futures jugeront, il est trop tôt". Paix à lui. Là où il est, j'espère qu'il a retrouvé Raïssa.

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Mémoires

Ce qui peut étonner l'occidental de base dont je suis, c'est la foi na£ive de Gorbatchev, apparatchik modèle, que le modéle soviétique pouvait se réformer...sans s'écrouler
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