Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin).
Pour la 27ème chronique, le 20 février 2019, Patrick présente l'auteure américaine Mildred Davis.
Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/
Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/
La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62
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La jeunesse est une maladie qui se guérit d'elle-même.
J'ai envie de me suicider. (...)
- Vas-y si ça peut te faire plaisir, lui dit Fraser.
- Je ne sais pas si ça me fera plaisir.
- Tu ne le sauras jamais si tu n'essaies pas.
Elle s' efforça d'évoquer une image, mais rien ne se produisit, pas le moindre déclic. C'etait comme en peinture : on avait beau posséder le matériel - toile, pinceaux, tubes de gouache - on n'était pas nécessairement capable de créer une oeuvre d'art.
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Des voix... Des voix douces, des voix stridentes, des voix cultivées, des voix vulgaires, des voix mielleuses, des voix enfantines et gazouillantes, des voix cassées par l' âge. Des voix issues de sordides ruelles grouillantes, des voix modulées par la coûteuse fréquentation des meilleures écoles, des meilleurs cliubs, des meilleurs quartiers ; des voix tonnantes comme le rugissement des vagues sur la plage; des voix qui venaient puis s'en allaient, comme l'écho lointain d'une enfance heureuse. Des voix qui parlaient sans discontinuer lui confiant des secrets qu'il ne voulait pas entendre, lui communiquant des craintes auxquelles il ne pouvait échapper, le mettant en garde contre des catastrophes qu'il était impuissant à éviter.
la guêpe fixait son œuf au corps de la cigale, qui devrait maintenant attendre son destin : trois jours de veille dans les ténèbres et la terreur - avec, pour finir,
l'éclosion de la larve visqueuse, affamée: commenceraient alors les agapes sur la proie vivante.
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Un rire lointain. Un murmure de roues caoutchoutées sur un sol carrelé. Un tintement de verrerie. Un brouhaha de voix chuchotantes. " ...moteurs standard avec de légères modifications..." Une femme qui lisait, " " ...mousson d'enfants". Le goût de la pluie sur sa langue et une liste, des noms, des instructions, un lieu, une date, une heure...les enfants. Une voix sur scène récitant :" Ils étaient tous mes fils."
Et puis le silence. Le calme. La paix du néant.
-Comment êtes-vous entrée ? J'avais pourtant fermé la porte à clé, aujourd'hui.
-Nous en avons les doubles, dit-elle en se passant la main sur le front d'un geste las.
-C'est bien pratique! Eh bien! votre visite a été un grand plaisir pour moi, mais maintenant, j'aimerais faire ma toilette... La prochaine fois que votre père se décidera à rentrer plus tôt que d'habitude, je lancerai des fusées!
-Vous êtes jolie, ce soir.
-Il y a un mot de trop dans cette phrase, dit-elle en rejetant ses cheveux en arrière.
Swendsen détendit ses membres avec précaution, sa main tâta avec nostalgie le paquet de cigarettes dans sa poche. Il poussa la porte de la penderie pour avoir un peu plus d'air, faillit taper du pied d'impatience, mais se retint juste à temps.
Tout ce qui vaut d' être fait vaut d' être bien fait, dit sentencieusement Blair.