AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Monica Ali (73)


Les médecins portaient leur autorité sur eux ; elle émanait de leur blouse blanche et de leurs foulées toujours pressées, pleines de détermination. Arrêtez-moi maintenant et vous mettez une vie en péril.
Commenter  J’apprécie          230
La vendeuse, une fille d'une vingtaine d'années au visage recouvert d'une épaisse couche de poudre et aux yeux fardés de mauve, la considérait d'un air méfiant. Ce jour-là, Razia portait une chemise d'homme sans col sur un pantalon brun extensible qui s'achevait malencontreusement avant le haut de ses chaussettes. La vendeuse jeta un rapide coup d’œil à ses propres vêtements, qu'elle lissa machinalement comme s'ils risquaient d'être contaminés par un terrible virus anti-mode.
Commenter  J’apprécie          200
Je veux parler du choc entre les valeurs occidentales et les nôtres. Je veux parler de la lutte pour s'intégrer et de la nécessité de préserver son identité et son héritage. Je veux parler de ces enfants qui ne savent pas qui ils sont. Je veux parler de ce terrible combat pour ne pas perdre la raison tout en essayant d'offrir à sa famille ce qu'il y a de mieux.
Commenter  J’apprécie          140
Tu savais, commença-t-elle, que les humains ont quarante-six chromosomes, les chiens et les poulets soixante-dix-huit, les scorpions quatre et les petits pois, quatorze?
Non, admit Nazneen. Je l'ignorais. C'est quoi un chromosome?
Shahana eut l'air choqué.
Oh, un truc de biologie. Mais ça t'est égal qu'on en ait moins que les poulets?
Commenter  J’apprécie          90
Cette femme était grosse et pauvre. Pour Nazneen, c'était inconcevable. Au Bengladesh, on ne pouvait être ni pauvre et gros ni riche et maigre.
Commenter  J’apprécie          80
Ce qu'on ne peut pas changer doit être enduré. Et comme rien ne pouvait être changé, il fallait tout endurer. Ce principe gouvernerait son existence. C'était à la fois un mantra, un état d'esprit et un défi. Ainsi, à trente-quatre ans, après que trois enfants lui furent offerts et que l'un d'entre eux lui fut repris, alors qu'elle avait un mari puéril et un jeune amant exigeant imposé par le destin, quand pour la première fois de sa vie elle se découvrit incapable d'attendre que l'avenir se dévoile et obligée de le forger elle-même, Nazneen fut aussi surprise par sa propre capacité à réagir qu'un nouveau-né agitant son poing serré et se donnant par mégarde un coup dans l’œil.
Commenter  J’apprécie          60
" Le bébé était étonnant. [...] La chaleur de son ventre rond pouvait réchauffer Le Monde. Sa tête embaumait comme une fleur sacrée. "
Commenter  J’apprécie          60
"Les gens disaient qu'il était simple d'esprit parce qu'il lisait tout le temps. Les livres lui avaient fait perdre la tête, et plus il perdait la tête, plus il lisait ."
Commenter  J’apprécie          60
Bref, tout ce que je voulais dire, c'est qu'on a beau tout tourner et retourner dans sa tête, ça fait aucune différence. Qu'est-ce que j'ai pu perdre comme temps à me tourmenter ! De toute façon, ce qui nous attend arrive quand même. Et nous, on voit jamais rien venir, parce qu'on regarde pas dans la bonne direction.
Commenter  J’apprécie          60
Pour le moment, ces hommes étaient chez eux, endormis ou éveillés, objets eux-mêmes des attentions d'épouses condamnées à toujours servir sans jamais rien attendre en retour sinon le gîte, le couvert et une progéniture qu'elles devaient aussi, naturellement, entourer d'attentions.
Commenter  J’apprécie          40
Elle avait voulu créer un espace nu à l'intérieur d'elle-même. Pour éloigner les déceptions, les maux de ventre, les exigences malvenues. Pour les empêcher de s'installer et de se multiplier. Mais, au fond, autant tenter de chasser le ver solitaire en s'affamant: tout à fait possible, et inévitablement fatal.
Commenter  J’apprécie          40
J'étais un érudit de renom
Et je lus presque tous les livres
Mais je finis par mourir
Comme n'importe quel idiot sans cervelle
p. 252
Commenter  J’apprécie          30
A force de traîner ensemble avec les autres hommes en attendant du travail, ils apprirent beaucoup : comment économiser les mots pour prolonger une conversation, comment s'adosser à un mur, comment cracher et se nourrir d'indifférence.
p. 15
Commenter  J’apprécie          30
Quand il regardait ses cuisines, il se sentait transporté par une émotion qu'il n'aurait sans doute pas appelée de l'amour mais qui lui gonflait néanmoins le cœur - une émotion inspirée par la vue de sa brigade, aussi concentrée sur sa tâche qu'un groupe de travail aux Nations unies.
Commenter  J’apprécie          30
Elle remua sa tête chauve toute ridée. Banesa affirmait avoir cent vingt ans, et ce, depuis au moins une bonne décennie. Comme personne au village ne se rappelait sa naissance et comme elle était plus desséchée qu'un vieux cocotier, nul ne se fatiguait à la contredire. Elle affirmait aussi avoir mis au monde un millier de bébés dont seulement trois estropiés, deux mutants (un hermaphrodite et un bossu), un mort-né et une sorte d'hybride singe-lézard-offense-au-Seigneur-enterré-vivant-dans-la-forêt-lointaine-et-sa-mère-envoyée-Allah-sait-où. Nazneen, bien que morte, ne pouvait cependant compter parmi ces échecs dans la mesure où elle était née un peu avant son arrivée.
Commenter  J’apprécie          20
Les milliardaires ne planifient pas leurs vacances comme les simples mortels, dans une brochure. Il était impossible d’être sûr de leur itinéraire exact
Commenter  J’apprécie          20
Sometimes I look back and I am shocked. Everyday of my life I have prepared for success, worked for it, waited for it, and you don't notice how the days pass until nearly a lifetime is finished. Then it hits you--the thing you have been waiting for has already gone by. And it was going in the other direction. It's like I've been waiting on the wrong side of the road for a bus that was already full.
Commenter  J’apprécie          20
- Tu m'as fait une remarque sur le tissage, un jour, je m'en souviens encore. Tu m'as dit que c'était un peu comme la vie : la trame va dans une direction, elle donne le dessin et la couleur ; et la chaîne, elle est constante. Papa ? Je ... des fois, j'ai l'impression ...
- C'est à cause de cette fille ? Lena ? Non, j'ai pas oublié. Ecoute, mon grand, il y a une chose que tu dois savoir : les fils cassent tout le temps. Un bon tisseur attend pas l'intervention du chef d'atelier ; il répare lui-même et il va de l'avant.
Commenter  J’apprécie          20
C'est mauvais de fumer. C'est comme vivre : une sale habitude, mais est-ce qu'on a vraiment le choix ?
Commenter  J’apprécie          20
"Si ça ne vous dérange pas, chef, reprit Benny, je vais chanter un peu. Ça m'aide à travailler." Il se mit à chanter tout bas dans sa langue natale, les mots crevant la surface de la mélodie telles les bulles d'air d'un épais ragoût épicé qui mijote sur le feu.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Monica Ali (367)Voir plus

Quiz Voir plus

Tolstoï ou Dostoïevski?

"Résurrection"

Tolstoï
Dostoïevski

20 questions
105 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}