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Critiques de Muriel Jolivet (14)
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Chroniques d'un Japon ordinaire

Dernier ouvrage rédigé et paru de la sociologue française Muriel Jolivet, Chroniques d'un Japon ordinaire : à la découverte de la société japonaise est une mine de connaissances et d'anecdotes inépuisables. L'auteure vit dans l'archipel depuis une quarantaine d'années et a enseigné à l'université Ste Sophie de Tokyo pendant 34 ans, établissement dont elle reste professeure émérite.



La matière de son ouvrage se base donc à la fois sur les recherches les plus actuelles d'éminents spécialistes nippons et sur ses propres vécu et expériences. Ayant déjà lu d'elle plusieurs de ses précédentes études sur la société japonaise, ce dernier livre permet de mesurer des évolutions parfois surprenantes.



Ici elle traite de différents thèmes tels que le mariage, la famille, la jeunesse, les personnes âgées, la spiritualité, la mort, etc, avec une approche à la fois très objective en tant que spécialiste en sciences humaines et subjective en rapportant des témoignages d'elle-même ou de proches, en commentant avec émotion ou cocasseries certains faits ou paroles d'intervenants.



De l'ensemble ressort néanmoins un sentiment de malaise dans la société nipponne. Muriel Jolivet met ainsi en exergue le manque cruel de communication qui va croissant dans les familles, la tendance prégnante de considérer comme "mendokusei" (casse-pied, contraignant, qui prend trop de temps pour pas grand chose) le fait de chercher un(e) petit(e) ami(e), d'être amoureux, la situation de plus en plus difficile des personnes âgées (de plus en plus nombreuses) qui vivent (et meurent) souvent seules du fait de l'éclatement des familles, etc. Certains exemples apportés par la sociologue sont émouvants, d'autres choquants (ainsi les hommes en retraite sont-ils surnommés parfois "meubles encombrants" ou "déchets industriels" par des épouses qui préféreraient les voir mourir afin de bénéficier de leur pension et assurance-vie pour mener sa vie toute seule ou entre amie).



En tout cas, voilà un ouvrage qui ne laisse pas indifférent, qui offre une vision sinon exhaustive du moins la plus large possible de la société et des faits sociétaux de l'archipel des années 2010. Les nombreuses références statistiques indiquées permettent de suivre les évolutions et changements dans le temps. Je me rends compte, en lisant ces Chroniques, ainsi que d'autres livres sur ce pays, combien mentalités et façons d'être et de penser du plus occidental des États asiatiques divergent souvent de celles d'Europe. Ce que résume l'auteure sur la quatrième de couverture en expliquant que "sous forme de mosaïques, [elle] aime observer et fouiller tout ce qui répond à une logique autre." L'éditeur ajoutant que "de fait, ces chroniques immergent le lecteur dans un continent autre, là où logique et culture occidentale sont desorientées". Sensations parfois perturbantes ou dérangeantes mais qui ouvrent l'esprit à l'altérité abordée dans le but d'apprendre et d'essayer de comprendre, et non de (mé)juger.



Pari réussi avec les ouvrages de Mme Jolivet que je trouve instructif, passionnant à lire et donnant l'occasion de découvrir des personnes hors du commun comme ce médecin mort à 106 ans, en retraite à 75 ans mais qui travailla bénévolement 18 heures par jour jusqu'à 105 ans. Ou cette bonzesse de 96 ans, admirable de vie et d'humanité, sur les fronts de ses combats, en fauteuil roulant après une opération d'un cancer du rein à 92 ans, contre la politique trop radicale de l'actuel premier ministre Shinzô Abe. Ou cet homme du Tôhoku qui installa une cabine téléphonique reliée à nulle part pour permettre aux personnes ayant perdu des proches lors du grand séisme suivi du tsunami de mars 2011 d'appeler leurs morts pour laisser enfin libre cours à leurs peines et émotions jusqu'alors refoulées. Des témoignages extrêmement émouvants et un "kaze no denwa" (téléphone du vent) aussi symbolique qu'utile à la reconstruction mentale des survivants affligés.
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Japon, la crise des modèles

Muriel Jolivet, Française enseignant à l'université Sainte Sophie de Tôkyô depuis plusieurs décennies, aborde dans cet ouvrage la jeunesse japonaise. Pour mener son étude, elle part de la fracture des modèles traditionnels japonais avec l'éclatement de la bulle financière au tout début des années 1990.



Depuis cette période, la jeunesse japonaise tend à rejeter les modèles sociétaux traditionnels. La nouvelle donne économique compte presque autant que le changement des mentalités dans cette évolution. En effet, avec la diminution des emplois à vie, une précarité de l'emploi s'installe, conduisant les jeunes actifs à n'exercer que des petits jobs rémunérés à l'heure. Ces "Freeters", n'ayant par conséquent pas les moyens de fonder une famille, demeurent très souvent chez leurs parents, retardant l'âge du mariage et conduisant aux problèmes de natalité que connaît le Japon actuellement. Mais au-delà de ces considérations économiques, la jeunesse rejette de plus en plus le modèle du salarié qui se sacrifie à la tâche pour son entreprise et préfèrent "vivoter" grâce à ces petits jobs.



Muriel Jolivet décode par ailleurs les modes, voire les dérives sociétales de la jeunesse, mettant en avant des termes connus de toutes les personnes adeptes des mangas, romans et japanimation: otaku, gothic lolitas, maid cafe, hikikomori, la prostitution collégienne et lycéenne (enjô kosai, évoqué dans le roman de Murakami Ryû "Love and Pop").



Dans une dernière partie, Muriel Jolivet évoque le mariage, notamment du point de vue de la femme japonaise. Hors mariage, point de salut... Certaines choses ne changent pas au pays du soleil levant... ou très lentement. Les femmes généralement travaillent 3-4 ans, se cherchent un parti (choisi selon des critères très stricts de réussite et de salaire annuel confortable), démissionnent et s'occupent du foyer et des enfants. L'auteur, reprenant des études et des statistiques nippones, révèlent la crise des couples mariés avec une augmentation importante des mariages "sexless". Et de retomber alors sur les problèmes de natalités qui inquiètent de façon croissante les dirigeants politiques.



La lecture de cette étude est édifiante et fournit moult clés de compréhension sur la société japonaise. Elle m'a permis de mieux comprendre certains aspects dans la littérature japonaise ou les séries et fils (animés ou non). Le propos reste toujours clair, avec d'abondantes références et très agréable à lire. Je recommande vivement cet ouvrage à tous les passionnés du Japon, sous toutes ses formes.
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Chroniques d'un Japon ordinaire

Un excellent livre de grande taille même s'il ne fait que 300p, en miscellanées de petits articles sur différents pans de la culture japonaise moderne.

L'autrice balaye la mort, le mariage, le vieillissement, le rapport aux animaux domestiques, à la religion, l'économie, les genres, etc.

Les articles sont parfois très émouvants, et le style oscille entre l'approche sociologique et la restitution expérientielle de l'autrice. Cette alternance a parfois été déroutante mais j'ai apprécié ce retour sur son vécu (elle habite au Japon depuis les années 70) qui conserve son regard académique.



J'ai adoré découvrir les sculpture sur arbre vivant, ikiki Jizô, pour lesquelles j'ai eu beaucoup de mal à trouver des images sur Internet, il faut chercher le nom de l'homme Ogita Fumiaki pour trouver par exemple.

L'autrice a accès à des ressources difficiles à trouver, et encore non traduites.
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Homo Japonicus

Enseignante depuis plus de vingt ans dans une université à Tokyo, Muriel Jolivet décortique avec cet ouvrage l'homme japonais. Que ce soit à l'école, dans l'entreprise, à la maison ou dans des situations plus marginales, elle démontre les conditions difficiles de l'homme japonais et des évolutions sociales de ces trente dernières années.

Si le cinéma ou la littérature a véhiculé nombres d'images d'hommes hiératiques et sévères, siégeant à la place d'honneur en véritable "pater familias", son livre, lui, montre des hommes à bout de souffle, voire au bout du rouleau, terrassés par la cadence infernale des heures supplémentaires, ramenés au rang de porte-monnaie sur jambes finançant les "chères" études de l'enfant chéri.



Certains témoignages sont particulièrement durs, tels celui d'une mère à qui sont fils surmené a téléphoné pour avouer ne plus en pouvoir au travail juste avant de se jeter par la fenêtre. Ou encore de ces SDF considérés comme des rebuts de la société par certains jeunes des classes aisées qui les prennent en chasse pour les passer à tabac.



Bien que sombre, voire carrément déprimante, l'étude de Muriel Jolivet permet cependant de mieux comprendre une part importante de la société japonaise actuelle et de ses évolutions. La forme de l'ouvrage rend sa lecture attrayante car l'auteur laisse pleinement la parole aux personnes avant d'analyser le contenu dans un deuxième temps.
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Tokyo instantanés

Comme le nom l'indique, il s'agit ici de courts textes sur divers sujets. De l'auteur ou de ses étudiants, ils touchent à tous les domaines de l'archipel. Etonnants, drôles, révoltants, ils sont révélateurs de la société actuelle nipponne.

Muriel Jolivet, sociologue et enseignante au Japon depuis des années, ne fait ici aucune analyse sur les propos tenus et préfère laisser la parole libre.



Les textes partent de souvenirs, de réactions à des choses lus ou entendus, d'indiscrétions ou d'anecdotes... On découvre ainsi pêle-mêle qu'un des membres d'un célèbre boys band (SMAP) a pété un plomb, que les lunettes deviennent de plus en plus un accessoire sexy, que le nombre des SDF d'Osaka à doublé, que les lycéens sont de plus en plus nombreux à arrêter le lycée faute d'argent...



Muriel Jolivet présente avec "Tôkyô Instantanés" un kaléidoscope de la société japonaise intéressant mais à rapprocher de ses autres ouvrages pour pouvoir comprendre pleinement.
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Japon, la crise des modèles

Précisons, car la couverture – sa photo - et la quatrième pourraient le faire croire, que le livre de Muriel Jolivet ne s’intéresse pas uniquement à la jeunesse nippone : le titre est bien plus représentatif et explicite.

De même, l’ouvrage est sorti dans une collection intitulée « Reportages » et non pas comme un livre universitaire classique, même s’il se rattache au genre sociologique : le matériau utilisé par l’auteur sont des livres et des dossiers de la presse, des interviews avec des auteurs ou des personnalités japonaises, des reportages réalisées par elle-même, des œuvres de culture populaires (séries notamment).



Publié en 2010, le livre fait l’état des lieux depuis trente ans.

Pour rappel les jeunes qui ont vingt ans en 1980, le sont dans un pays riche, une société d’abondance « où ils ne manquent de rien ». C’est à cette génération qu’est attaché le terme de moratoire, soit, être dans un état d’inertie : les jeunes sont blasés, et où on repousse au plus tard le moment d’entrer dans la vie active.

Les jeunes décrits sont dans une forme d’évitement, de report : pas vraiment de projet de vie, moins de mariage, et plus d’envie de procréer.

Cette attitude, qui peut être interprétée comme un rejet des valeurs traditionnelles, produit – elle pour autant des individus réellement plus libres ?

Ce moratoire est le terme apparu dans un ouvrage du psychanalyste Okonogi Keigo en 1978 : procrastination, état transitoire, vie entre parenthèse, sursis consistant à remettre encore et encore des décisions à prendre sur un choix de vie, état qui se prolonge jusqu’à la trentaine. Cette thèse dit Muriel Jolivet « contenait en germe tous les phénomènes ou syndromes qui ont été discutés au long des trente années qui ont suivi la sortie [1978] de son livre » ; le premier chapitre lui est consacré.

On peut citer dans ces phénomènes : phobie scolaire, hikikomori (repli sur soi pour se protéger), freeters (petits boulots payés à l’heure que certains choisissent volontairement pour rester à la marge), nito (NEET = ceux qui ne font absolument rien), otaku … phénomènes qui sont décrits dans les deux chapitres suivants.



Dans le 3ème chapitre, les jeunes sont décrits comme en manque de repères, une jeunesse un peu « paumée » : les familles souffrant de pathologies (violence, incommunication, peur du déclassement) où chacun mène sa vie à côté des autres ; la violence de devoir vivre en harmonie avec les autres (enfermement, phobie scolaire, suicide)

Ils ont une vision désabusée de l’avenir : « l’expansion économique nous a beaucoup apporté [.] elle s’est opérée au détriment d’une certaine chaleur au sein de la communauté. » (p. 94)



La fracture sociale à la japonaise est au centre du 4ème chapitre. On doit à Miura Atsushi d’avoir décrit la bipolarisation à l’oeuvre dans un livre paru en 2005, et évoque les années d’après éclatement de la bulle spéculative et les années difficiles nommées plus trad la décennie perdue, soit les années 1990. Économiquement les écarts continuent de se creuser, la classe moyenne s’effrite. Mais surtout il décrit « le défaitisme affiché, la relative satisfaction face à la médiocrité de leur vie ». (p.115) La course au succès ne les intéresse pas ; importe plus un état d’esprit, celui de faire ce qui vous intéresse, même si cela implique de vivre chichement.



Traditionnellement, le sort le plus envié pour les femmes restent d’être au foyer, et pour beaucoup faire un bon mariage est l’objectif. Ce qui semble le plus se creuser, ce sont les différences entre les femmes, entre celles qui restent dans le rôle qu’on attend d’elles, et celles qui ont conquis leur indépendance. Bilan décevant du point de vue féministe.



Le long chapitre suivant, le n°5, est consacré à la question du mariage qui reste associé à l’idée de bonheur. Si la position des femmes change sur cette idée, la plupart y croit encore, et Muriel Jolivet s’appuie sur différents succès de librairie pour l’expliquer. Certaines de ces essayistes pensent que le célibat est un signe de déclassement. Le choix de vivre seule sa vie n’est jamais simple entre celles qui le vivent de façon positive, aimant « leur travail, la solitude et profitant bien de leur liberté » et les autres, insatisfaites. La pression est forte pour celles qui ne veulent pas passer pour une femme dont "personne ne veut". Les termes de perdant/gagnant sont très présents dans les débats. Mais on comprend également que la crise du modèle matrimonial et familial repose aussi sur le fait que les femmes ne se soumettent plus aux hommes, qui bien souvent les déçoivent.



Le chapitre 7 a pour titre explicite, « quand le mari n’assume pas » et aborde la question de la prostitution masculine, ou encore les couples sexless (abstinent), qui permet à l’auteur d’aborder la question du désir féminin ou /et de la solitude/souffrance sexuelle des femmes.



Pour moi, l’intérêt du livre tient à ce que Muriel Joliver décrypte longuement des ouvrages japonais analysant la société japonaise. Elle ne plaque pas de grille de lecture et d’interprétation occidentale sur « son pays d’adoption », puisqu’elle y vit depuis des décennies. Même s’il apparaît que la crise des modèles rejoint des symptômes bien universels (?) de l’incommunicabilité et du mur érigé entre les sexes.

Elle observe une jeunesse beaucoup plus individualiste que la nôtre, qui rejette le modèle hérité sans vraiment le contester, ni imaginer autre chose à la place, et une plus grande fracture sociale qu’auparavant.

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Chroniques d'un Japon ordinaire

L'auteure vit au Japon et aime ce pays ;ce qui ne l’empêche pas de voir tous les problèmes qui s'y posent .Elle nous apprend beaucoup de choses, grâce à son vécu et à ses interviews truffés de questions pertinentes. De plus parlant et surtout lisant le japonais, elle a accès à toutes sortes de documents non traduits.Elle a aussi un grand sens de l'humour, ce qui ne gâte rien!
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Japon, la crise des modèles

Une merveille pour comprendre la société nippone. Ultra intéressant, creusé, très documenté et malgré tout agréable et facile à lire. Un essentiel pour les passionnés de Japon un tant soit peu intéressés par la sociologie..

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Japon, la crise des modèles

Japon, la crise des modèles (Philippe Picquier): après avoir interrogé l’homme dans Homo Japonicus, Muriel Jolivet s’intéresse à la jeunesse japonaise, ses codes et ses fractures. J’ai trouvé dans cet essai le pendant sociologique des romans de Ryû Murakami, d’ailleurs abondamment cité dans l’ouvrage. En partant de la description des différents groupes culturels existant chez les jeunes (lolitas, garyus, otakus… il y a quelques pages passionnantes qui éclaireront maints clichés répétés dans les mangas & les films), Muriel Jolivet met en avant (comme chez l’homme adulte) la crise des modèles traditionnels et la façon dont ces différents groupes culturels y répondent. Elle analyse tout particulièrement ce qui semble être la colonne vertébrale de la société japonaise, à savoir sa bipolarité qui divise la population en gagnants et et perdants. Mais qu’est-ce que gagner, pour un jeune homme, pour une jeune femme ? Est-ce se marier d’un mariage sans amour pour engendrer des enfants auxquels on se dévoue et renoncer au sexe ? Est-ce se crever au travail comme ses parents ? Les perdants (les hikikomori, hommes ne gagnant pas un gros salaire, les femmes qui ne se marient pas et préfèrent recourir à la prostitution masculine ou aux hosts pour se satisfaire) ne sont-ils pas parfois gagnants face à ceux qui tentent tant bien que mal de se plier aux modèles parentaux ? Un livre passionnant et richement documenté.
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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Japon, la crise des modèles

FOLLE JEUNESSE







Muriel Jolivet est sociologue ; elle vit au Japon, où elle enseigne, depuis 1973, et, après sa thèse intitulée L’Université au service de l’économie japonaise, elle a livré plusieurs ouvrages d’importance, parmi lesquels il faut semble-t-il singulariser Un pays en mal d’enfants : crise de la maternité au Japon, mais aussi d’autres titres encore, comme, dans la même collection que celui qui nous intéresse aujourd'hui, Homo japonicus – que je lirai prochainement, d’autant qu’il sera sans doute instructif de l’envisager en parallèle d’une autre lecture, en cours, et toujours dans la même collection, à savoir Japonaises, la révolution douce, d’Anne Garrigue.







Ladite collection s’intitule donc « Reportages », et j’imagine que c’est à relever, car cela explique sans doute que la forme, sinon le fond, ne soit pas forcément toujours très conforme aux critères éventuellement austères de la sociologie universitaire. C’est peut-être plus sensible encore au regard de Japon, la crise des modèles, dans la mesure où il s’agit largement d’une étude des représentations, telles qu’exprimées dans la presse japonaise et autres essais en forme de best-sellers que produit à la chaîne une société anxieuse de son image et inquiète quant à son avenir – ici sur un sujet qui l’angoisse beaucoup (mais pas forcément beaucoup plus que le vieillissement de la population, la dénatalité ou encore l’identité nationale – mais au fond tout est lié), à savoir sa folle jeunesse.







Or le tableau initial est très noir, et, si Muriel Jolivet, sur ces bases plus ou moins livresques, complétées bien sûr par des entretiens et des études davantage statistiques, construit un discours scientifique, il n’en reste pas moins que le matériau premier, dans ces articles de presse et ces essais éventuellement de supermarché, est porteur de connotations morales envahissantes, dès lors guère portées à rendre véritablement sereine l’étude du problème – à considérer que la jeunesse soit un problème. Les termes dépréciatifs sont très souvent de la partie, et parfois très francs du collier : on parle ici de « parasites », de « chiens battus » (makeinu), et tout un vocabulaire encore (femio-kun, hikikomori, NEET, onibaba, otaku, « herbivores »…), lourd de reproches, tantôt explicites, tantôt implicites mais qui ne font guère de doute pour autant.







Maintenant, ces représentations constituent un sujet d’étude en tant que tel – mais je suppose qu’il faut donc mentionner d’emblée que Japon, la crise des modèles, avant d’être une étude sur la jeunesse japonaise, est peut-être une étude sur l’image anxiogène que la société japonaise conçoit de sa propre jeunesse.







En même temps, il y a bien ici comme un jeu sur les représentations, qui dépasse celles que le Japon se fait de lui-même, pour englober celles que l’Occident, et la France notamment, est toujours porté à susciter et entretenir concernant ce pays antipodal qui incarne tout à la fois un exotisme ultime propice aux simplifications outrancières, et en même temps le miroir fêlé de nos propres sociétés, guère rassurées elles non plus quant à leur avenir, conception dans laquelle le Japon constitue souvent une anticipation à très court terme, en forme de cauchemar qui s’annonce… Mais ça, j’y reviendrai surtout dans un autre compte rendu, consacré au petit ouvrage de Philippe Pelletier Le Japon, histoire et civilisations, dans la collection « Idées reçues » du Cavalier Bleu, lu entre-temps.







Pour l’heure, restons-en donc à Japon, la crise des modèles. Car un dernier point est à avancer, ici ; en effet, et il me faudra y revenir, l’ouvrage de Muriel Jolivet est, d’une certaine manière, scindé en deux temps : la jeunesse, ses problèmes, ses représentations, c’est surtout l’affaire de la première moitié, environ, de l’essai ; mais la seconde s’éloigne parfois de cette thématique, en envisageant des questions consacrées au mariage, à la sexualité, aux rapports entre hommes et femmes… Certains liens existent bel et bien, qui peuvent associer les deux parties – et probablement au premier chef la notion cruciale de « moratoire », sur laquelle je reviens de suite –, mais l’étude et les entretiens, à ce stade, sont très loin de ne porter que sur des jeunes ; en fait, les quadragénaires voire quinquagénaires y ont probablement une place plus importante. Il y a donc, ai-je l’impression, une certaine rupture ici, fond et forme, mais c'est à débattre.







LE MORATOIRE







Le point de départ de cette enquête, cependant, n’est pas issu de la presse à sensation, quand bien même il s’agit déjà semble-t-il d’un ouvrage « à la mode » en son temps : à la fin des années 1970, le psychanalyste Okonogi Keigo s’intéresse ainsi à l’idée d’une jeunesse en « moratoire » ; il ne s’agissait pas tant, semble-t-il, de livrer une étude en forme de constat sur le moment, mais peut-être aussi voire davantage de tenter une certaine prospective – que le cours ultérieur des événements aurait largement validée. C’est aussi, pour Muriel Jolivet, l’occasion de revenir sur sa thèse, datant en gros de la même époque : traitant de L’Université au service de l’économie japonaise, elle s’était forcément intéressée aux jeunes.







Classiquement, on considère l’Université, au Japon, comme un entre-deux presque paradisiaque, entre la scolarité dans le secondaire, frénétique, lourde, focalisée sur les très exigeants concours d’entrée aux universités dans un esprit de compétition impitoyable se traduisant aussi bien dans le bachotage forcené que dans la nécessité de cours complémentaires onéreux, et l’entrée dans la vie active à proprement parler, avec un travail obnubilant qui ne laisse aucune place ou presque à la vie personnelle et familiale – concernant les hommes, du moins ; pour ce qui est des femmes, nous aurons l’occasion de revenir sur le destin des « OL » (« Office Ladies »), et plus généralement sur les discriminations dont elles font les frais en milieu professionnel ; l'entre-deux fait sens également les concernant, mais plutôt comme une brève période de liberté précédant le mariage, plutôt que le travail (au sens professionnel bien sûr).







C’est ici qu’intervient le « moratoire ». L’Université étant une période heureuse, et bien trop courte à cet égard, les jeunes mettent en place de véritables stratégies pour la prolonger – et, à ce stade, on peut d’ailleurs envisager la question au-delà des seuls étudiants en université : c’est la jeunesse japonaise, dans son ensemble, qui « fait durer le plaisir », en repoussant le moment de l’insertion inéluctable dans la vie active. Mais, pour l’heure, l’Université : ces stratégies d’évitement peuvent prendre diverses formes – comme, par exemple, les « études à l’étranger », souvent guère studieuses, et qui consistent surtout à « s’amuser » le cas échéant (le verbe asobu peut signifier aussi bien « jouer » ou « ne rien faire »), même si une expérience à l’étranger peut avoir son importance dans la suite des opérations ; les redoublements calculés se mettant de la partie, le cycle universitaire, de quatre années normalement (deux pour les universités « intermédiaires », « de cycle court », qui semblent surtout être fréquentées par des jeunes femmes destinées à devenir sous peu des épouses et des mères), peut être en gros prolongé jusqu'à une dizaine d’années. On est donc très loin du rythme initialement prévu et longtemps suivi, qui voulait que l’on fasse ses études dans les quatre années réglementaires, pour aussitôt intégrer une entreprise et se mettre au travail, disons vers 22 ans – cette fois, on lorgne sur la trentaine.







Mais cela dépasse le seul cadre des études : le travail en est tout autant affecté, au sens de « véritable » travail. Ainsi, nombre de jeunes, pas bien certains de ce qu’ils veulent (?) faire plus tard, deviennent des « freeters » (mot formé à partir de l’anglais freelance et de l’allemand Arbeiter, en sachant que le mot allemand Arbeit, « travail », désigne au Japon, sous la forme arubaito, les petits boulots précaires) : pendant quelques années, ils enchaînent les jobs dans un cadre assez informel et sans créer de vrais liens – avec le risque que cette situation d’abord volontaire ne les piège et qu’ils ne puissent plus s’en émanciper.







Au-delà ? Il y a encore ceux qui… ne font rien : les hikikomori, bien sûr, mais c’est une forme extrême d’un problème plus prégnant, sur un mode moins spectaculaire ; ainsi, on parle beaucoup des « NEET » (« Not in Employment, Education or Training » ; nîto en rômaji), « parasites » qui vivent toujours chez leurs parents à l’âge de trente ans ou au-delà – du post-Tanguy, pour prendre une référence française ; concernant les femmes, on parle aussi de kaji tetsu hime – pour désigner des jeunes filles qui restent à la maison parentale au prétexte d’aider leur mère (ce qu’elles ne font pas), mais attendent surtout de se marier sans faire quoi que ce soit d’autre d’ici-là ; on y voit parfois une forme féminine du retrait du monde façon hikikomori, qui est quant à lui presque systématiquement masculin, et souvent associé à une certaine violence domestique. Pourtant, l’amae, ou « dépendance affective », y a peut-être sa part, qui a été théorisée par le psychiatre Doi Takeo dans Le Jeu de l’indulgence, y voyant un trait fondamental de la société japonaise, produisant le cas échéant des « adultes » qui demeureraient en fait des « enfants déresponsabilisés »… Dans un autre pays, on parlerait probablement de « syndrome de Peter Pan » ? Mais, ici, c’est sur un mode plus extrême que jamais.







Or ce dernier exemple, via « l’objectif » du mariage (et son corollaire, la procréation), montre que le moratoire ne concerne pas que l’entrée dans la vie active – c’est l’ensemble de la vie sociale en tant qu’adulte qui est ici concerné, et que les jeunes Japonais (pas seulement les jeunes Japonaises, au regard du mariage) semblent toujours un peu plus repousser.







Ce qui stupéfie, choque, irrite leurs aînés, qui ne peuvent tout simplement pas envisager ce mode de fonctionnement, si étranger à celui qui fut le leur dans le Japon des années 1960 et 1970 surtout (les choses commencent à changer dans les années 1980 et 1990, avec la bulle spéculative et son éclatement – enfin, « commencent à changer »… D’une manière très schématique : en annexe, une intéressante « Chronologie de la jeunesse japonaise depuis les années 1960 » vient heureusement atténuer ce discours par trop manichéen). Ils ont dès lors des mots très durs pour cette jeunesse dépravée, fainéante (un bouleversement majeur semble avoir été le moment, dans les années 1990 sauf erreur, où les sondages ont révélé que les salariés japonais considéraient désormais les loisirs comme plus importants que le travail !), et donc une jeunesse égoïste, individualiste, etc. On parle de « parasites », très souvent – et autres qualificatifs très forts et méprisants du même ordre. Ce qui, bizarrement, ne semble en rien contribuer à arranger les choses…



TRIBUS, CODES ET CULTURES







Ce mépris ne se montre probablement jamais aussi cru que dans les discours alarmistes des médias sur les « tribus » de la jeunesse japonaise (et surtout des filles) – car le moratoire est propice au développement, non pas d’ « une » culture, uniforme, homogène, mais de plusieurs ; et, par ailleurs, de cultures très « visuelles », ce qui facilite l’identification – à tous points de vue, interne comme externe.







Quoi qu’en disent les vieillards forcément réacs ulcérés par la décadence de « la jeunesse actuelle », le phénomène n’est sans doute pas tout neuf – l’annexe mentionnée plus haut en témoigne, et j’imagine que l’on pourrait remonter encore au-delà, par exemple avec les moga des années 1920 (abréviation de modan gâru, soit l’anglais modern girls). Mais les médias de masse ont probablement eu leur part dans la mise en avant, au-delà de toute mesure, de ce « problème » ; et ce de manière sans doute très hypocrite, maniant aussi bien le sensationnalisme que la vertu outragée, au travers de l’évocation d’icônes (des chanteuses, par exemple, souvent à l’origine de diverses modes) ou d’émissions de talk-show ou de télé-réalité particulièrement scabreuses.







Ces « tribus » sont innombrables – d’autant qu’elles se subdivisent en sous-groupes, selon une codification très précise, et, donc, « visuelle » : l’apparence extérieure est primordiale dans cette affaire, vécue tantôt comme un moyen d’émancipation (la contrepartie radicale de l’uniforme lycéen, à moins qu’il ne s’agisse justement de le dévoyer au travers de lourdes connotations érotiques, sur la mode lolicon par exemple, ou via les maid cafés, etc.), tantôt, ou plutôt en même temps, comme un moyen d’identification : l’apparence extérieure signifie l’appartenance à un groupe.







Muriel Jolivet s’intéresse surtout aux gyaru (le mot apparait dans les années 1970, et dérive de l’anglais gal ; mais le phénomène contemporain, disons depuis la chanteuse Amuro Namie à la fin des années 1980, est d’une tout autre ampleur), lesquelles forment un groupe complexe, riche donc de sous-groupes très codifiés (éventuellement associés à la musique – la gosuloli, ou « poupée gothique », emprunte originellement à la musique new wave, batcave, etc. –, mais ça n’est pas systématique, et ça peut évoluer très vite en dehors de ce référent de base), et constituent en tant que telles un réservoir inépuisable de moquerie et d’indignation pour les médias japonais – jusque dans les contradictions que ces groupes expriment : suivant l’influence de telle ou telle chanteuse à la mode, ou tarento (de l’anglais talent) d’un autre ordre, gloire éphémère de la télé-réalité, etc., certaines gyaru se font outrageusement belles (en fonction de critères parfois antagonistes – cabine de bronzage contre teint de craie), quand d’autres se font outrageusement laides – les premières sont condamnées pour leur superficialité consumériste et matérialiste, les secondes pour leur scandaleux rejet de leur féminité, d’essence subversive… L’érotisation fréquente de ces mises (par exemple avec le mouvement erokawa – pour ero kawai, « érotique mignonne » – lancé par la chanteuse Kôda Kumi avec ses décolletés osés) suscite les mêmes réactions ambivalentes.







Les hommes sont probablement moins inscrits dans ce genre de mouvements – encore que : comme l’affiche le titre d’un ouvrage à succès, « les hommes aussi veulent être beaux ». Des rock-stars, notamment, et très éphémères le cas échant, peuvent initier chez les mâles des mouvements de mode « visuels », lesquels pourront à leur tour susciter la moquerie voire l’indignation des médias : l’androgynie, tout particulièrement, suscite la raillerie méprisante – des femio-kun, hommes efféminés dits « invertébrés » de la première moitié des années 1990, aux sôshoku dansei plus contemporains, les « herbivores », tranchant sur les canons de la virilité classique japonaise (incarnée notamment par l’acteur Takakura Ken, que Muriel Jolivet avait choisi pour la couverture de Homo japonicus – mais elle évoque également ici Mifune Toshirô, par exemple).







Cependant, ces cultures vont éventuellement au-delà des seuls aspects « visuels », pour englober d’autres préoccupations – encore que la pratique du cosplay constitue un lien marqué et éloquent à cet égard. Via les otaku (dont la définition, dans le glossaire en fin d’ouvrage, risque de ne pas plaire à ceux qui, en France, s’approprient volontiers cette désignation – et je ne leur donnerais pas tout à fait tort), on entrevoit d’autres modes de fonctionnement, supposés, le cas échéant, témoigner d’une forme de retrait du monde, alors même qu’il s’agit pourtant de se rendre dans un lieu de sociabilité théorique, comme les manga kissa, ces cafés où des mangas sont à la disposition des clients, et qui sont ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre – mais justement : ces établissements témoignent d’un autre aspect du problème, avec les netto nanmin, « réfugiés des cybercafés »… qui y passent leurs nuits parce qu’ils ne sont pas en mesure de payer un loyer. L’inégalité des conditions de vie, et les comportements qui en résultent, font pleinement partie du problème.







BIPOLARISATION DE LA SOCIÉTÉ JAPONAISE ET COMPORTEMENTS À RISQUE







Les médias japonais ne présentent peut-être pas les choses ainsi, s’en tenant à la superficialité « visuelle » des gyaru, qu’ils blâment justement pour cette même superficialité « visuelle », et perpétuant plus ou moins consciemment de vieux mythes toujours prégnants, comme celui faisant du Japon une société homogène, constituée d’une immense classe moyenne – et dès lors le cadre idéal d’une méritocratie où régnerait sans partage l’égalité des chances (la sociologue Nakane Chie, avec La Société japonaise, en 1970, avait contribué à renforcer cette image et à la véhiculer en dehors du Japon, jusqu'à nos jours). Pourtant, l’aspect peut-être le plus problématique de cette « crise » de la jeunesse réside probablement dans la bipolarisation de la société japonaise dont elle témoigne (si elle n’y contribue pas forcément, ou en tout cas pas consciemment) : le mythe de la classe moyenne apparaît bien ici comme l’imposture qu’il est.







Parfois, ce constat semble aller dans le sens des critiques formulées par les médias – au moins superficiellement (eh). Dans un pays qui compte le « groupisme » au rang des « nippologies » garantes de sa spécificité culturelle, l’individualisme des jeunes est forcément scandaleux – et, pour le coup, il est probablement difficile de contester que la jeunesse japonaise s’est engagée sur cette voie. Le contexte culturel de la bulle spéculative, avant son éclatement, a favorisé cette évolution, ou l’a accompagnée, mais, déjà avant, à la fin des années 1970, un romancier à succès, Tanaka Yasuo, avait pu illustrer le mode de vie frivole d’une jeunesse « cristal », hédoniste mais aussi obsédée par les marques, dans une infinie litanie à longueur de pages (on parle ici de « brandaholism ») – au fond, des précurseurs du Patrick Bateman de Bret Easton Ellis, mais les meurtres en moins (pas de chance). Plus que dans la seule apparence « visuelle », qui peut être signifiante au-delà, la superficialité de cette jeunesse tient sans doute à ce consumérisme frénétique et irrésistible – même si, plus récemment, il a trouvé à s’exprimer sur des modes plus filous, via des boutiques et même des chaines dédiées, où l’on trouve des articles de mode « indispensables » à un prix dérisoire. Mais le pouvoir des marques demeure, dans un pays où, à peu de choses près, une femme n’est pas une femme si elle n’a pas un sac Louis Vuitton.







Et c’est probablement une étape importante dans les difficultés auxquelles fait face la jeunesse japonaise – plutôt que les difficultés que la société japonaise reproche par réflexe défensif à sa jeunesse. C’est qu’il y a un revers de la médaille, illustré notamment dans les livres de Murakami Ryû, et ce dès Bleu presque transparent : le romancier livre le tableau pour le moins sinistre d’une jeunesse post-moderne qui est avant tout paumée, avant que d’être superficielle – ou bien dont la superficialité n’est jamais que le symptôme extérieur d’un malaise autrement intime. Le repli sur soi et hors du monde des hikikomori en est une autre facette, mais, au fond, ce sont deux « stratégies » en réaction à une anomie permanente, reflet des contradictions de ce Japon qui, selon le cliché, se veut « entre tradition et modernité », mais dont le double discours se situe pourtant ailleurs – dans un rapport à la réussite impitoyable pour ceux qui en sont exclus ou choisissent de s’en exclure. Non loin se profile la nomenclature, biaisée par la reproduction sociale, qui sépare à jamais les « gagnants » des « perdants », dans la pseudo-méritocratie du néolibéralisme économique.







La réalité de la jeunesse japonaise est plus sombre que l’icônisation de la « jeunesse cristal » hédoniste et désinvolte – au sen
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Tokyo Memories. Journal 1995-2005

Etude socio-universitaire sur Tokyo et ses habitants via des instantanés glanés deçi-delà par les étudiants de l’auteur, agrémentés de croquis qui représentent graphiquement les principaux types de populations rencontrés.

Si le contenu et la démarche ont un intérêt indéniable, il manque une analyse de fond pour donner du sens à cette collecte. Abandon en cours de lecture.

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Homo Japonicus

C’est un portrait assez effarant qui se dessine sous les soixante voix que Muriel Jolivet a recueillies et qui nous parlent du travail, de la vie de couple, du rapport aux enfants, des marginaux et des exclus....



La suite sur mon blog :
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Les dernières chamanes du Japon

Dans son dernier ouvrage, la japonologue Muriel Jolivet a recueilli les témoignages des dernières chamanes japonaises, avec qui elle a créé des liens uniques. Un voyage dans un monde invisible qui vibre au cœur de l’âme japonaise.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Japon, la crise des modèles

Sociologue vivant au Japon, Muriel Jolivet a écrit cet essai très complet et passionnant qui aide à comprendre différents aspects de la société nippone. Divers thèmes y sont abordés tels que : la jeunesse, les gyaru, leur culture, le manque de repères de la jeunesse, les hikikomori, les NEET, les Japonais "parasites", le mariage, les hommes, les femmes, la prostitution féminine et masculine, l'amour platonique, etc.
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