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Critiques de N. Scott Momaday (21)
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Une maison faite d'aube

Je remercie chaleureusement les Éditions Albin-Michel et sa collection « Terres d’Amérique » pour cette lecture et leur confiance !



Avec son tout premier roman, « Une maison faite d’aube« , N. Scott Momaday obtint non seulement le prix Pulitzer en 1969, mais il fût également un précurseur, un orfèvre des mots puisqu’il fût le premier écrivain amérindien a obtenir ce statut et à porter haut la voix de son peuple. C’est donc à un auteur immensément talentueux auquel nous avons affaire ici. Paru pour la première fois aux États-Unis en 1968, « Une maison faite d’aube » bénéficie d’une nouvelle traduction pour cette parution chez Albin Michel dans la très riche collection « Terres d’Amérique ». Elle est remarquable et signée Joëlle Rostkowski dont les mots sont ciselés et offrent à ce texte un nouvel écrin au plus proche de ce grand classique de la littérature américaine.



Ce roman voit N. Scott Momaday bâtir toute une cosmogonie, un univers mystique que l’on découvre grâce à sa plume vertigineuse et puissamment évocatrice. Son style d’écriture permet de s’approcher au plus près des nuances et différentes tonalités de l’âme humaine mais il puise aussi abondamment dans des descriptions très riches de la nature, des paysages, de cette réserve indienne du Nouveau-Mexique, qui forme un personnage à part entière du roman. La philosophie amérindienne est profondément ancrée, on le ressent très fortement, en cet écrivain né en 1934 à Lawton, Oklahoma, d’un père kiowa et d’une mère d’origine anglaise et cherokee. Mais il est temps à présent d’évoquer plus en détails cette histoire faite de douleur, de deuil pour les Kiowas à l’image de ce qu’ont vécu les populations amérindiennes dans ces réserves et en dehors lorsqu’ils pensaient trouver du travail mais se consolaient au fond dans l’alcool qui abrutissait les sens et la souffrance de ces naufragés, de ces oubliés, de ces martyrs de l’histoire des États-Unis. « Une maison faite d’aube » est la première formule d’invocation aux forces invisibles issues d’une cérémonie de guérison, qui dure neuf jours, permettant d’approcher la haute spiritualité du peuple navajo. C’est un chant de guérison navajo appelé « Le chant de la nuit », prière psalmodiée lors d’une cérémonie hivernale.



L’histoire de ce roman nous parle d’Abel. Alors qu’il n’était que bébé, ses parents et lui quittent l’Oklahoma pour s’installer au Nouveau-Mexique. Nous sommes pendant la Grande Dépression et comme beaucoup, ils recherchaient du travail. Ils finissent par s’arrêter dans une réserve navajo.. Abel ne savait pas qui était son père qui l’a abandonné. Sa mère est morte de maladie. C’est son grand-père qui l’élève. Quelques années ont passé, nous sommes à présent en 1945, Abel descend ivre du bus. Son grand père Francisco l’attend. Il est très ému de voir son petit-fils. Il revient de la guerre marqué profondément parce que l’on appellerait aujourd’hui un stress post traumatique suite aux atrocités qu’il a vu là-bas. Abel va vouloir réinvestir son environnement amérindien. Il le souhaite mais il se sent comme étranger sur sa propre terre. Comme apatride. C’est l’histoire d’un naufrage, celui d’un homme qui cherchera dans l’alcool, la violence, les femmes des moyens d’oublier sa condition. Ses croyances, sont un mélange d’animisme et de christianisme teinté de mysticisme où l’homme communique personnellement et directement avec Dieu. Il fera de la prison, plusieurs années avant de se rendre sur Los Angeles en 1952. Il rencontrera des femmes très amoureuses mais ses blessures perdurent. A la réserve, le père Olguin le soutient. Il symbolise la christianisation des indiens pueblos. Nous sommes face à deux mondes qui s’apprivoisent et se regardent avec une méfiance réciproque. On assiste à la fin d’un monde, à son crépuscule. Les habitants du village n’aspirent pas à ce qui leur est présenté comme le « progrès ». Ils continuent de prier en langue tanoane les anciennes divinités de la terre et du ciel, préservant leurs âmes secrètes et résistant à l’injonction qui leur est faite de se fondre dans l’Amérique, oubliant et renonçant à ce qui est vu par les blancs comme des vestiges de croyances qui les dépassent.



A la page 135 du roman N. Scott Momaday écrit au sujet d’un de ses personnages, le révérend et prêtre du soleil Tosamah : « Ma grand mère était une conteuse, elle savait se servir des mots » (…) « Elle avait beau ne savoir ni lire, ni écrire, elle a su m’apprendre à vivre parmi les mots, à écouter et à m’émerveiller. » Je crois que ces mots résument parfaitement l’esprit de résistance, de révolte qui gronde dans « Une maison faite d’aube. » Dans la lignée de ceux comme Jim Harrison et James Welch qui s’inspireront de son œuvre, N. Scott Momaday bâtit une langue, un style d’écriture flamboyant, décrivant aussi bien la chair, que les maux de l’âme et ce qu’il y a de plus profond et d’immortel dans la culture amérindienne, N. Scott Momaday signe un immense roman qui mérite cette nouvelle traduction et publication chez Albin Michel. Lisez et puisez dans ce roman exceptionnel de N. Scott Momaday.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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Le chemin de la montagne de pluie

La montagne de pluie est un tertre isolé dans les vastes plaines désolées de l'Oklahoma. Un point de repère pour les Kiowas, peuple amérindien ayant parcouru les plaines américaines du nord au sud sur plusieurs siècles. Les Kiowas, c'est le peuple dont est issu N.Scott Momaday, universitaire spécialisé en littérature anglais et amérindienne. Dans les années 60, il publie ce livre original dans lequel il évoque en parallèle - une page face à l'autre - des récits et légendes de son peuple et l'histoire familiale, notamment de sa grand-mère Aho qui a vécu les dernières vraies années de sa culture Kiowas, au temps du déclin.

Les récits sont simples et poétiques mais pas édulcorés, navigant entre croyances, mythes et réalité.

Les Kiowas étaient un peuple de guerriers et de mangeurs de viande, sournois mais aussi rusés et proches de la nature, comme l'est Momaday dans les magnifiques descriptions qu'il fait lors de son voyage vers les terres de son peuple.

C'est un petit livre méditatif et un peu nostalgique que Momaday nous offre ici, illustré de très beaux dessins de son père, Al Momaday, peintre.
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Le chemin de la montagne de pluie

Cet ouvrage est un témoignage, un témoignage historique et culturel qui rend hommage par sa forme écrite aux traditions.



N.Scott Momaday, professeur de littérature anglaise et peintre, est Indien de mère Cherokee et de père Kiowa. Ce texte a été publié pour la première fois en 1969.



A travers la figure tutélaire de sa grand-mère, à travers trois parties – L’aube – Le jour – Le crépuscule -, il raconte l’histoire et la culture kiowas, le périple de ce peuple venu des montagnes s’installer dans les plaines, leurs légendes, leur identité, leur disparition.



« Un tertre isolé surgit de la plaine d’Oklahoma, au nord et à l’ouest de la chaîne Wichita. Pour mon peuple, les Kiowas, ce tertre est un antique point de repère et ils lui ont donné le nom de Montagne de Pluie. «



Trois textes sur chaque double page, distincts par les caractères typographiques, par l’usage de l’italique. De très courts textes sur les pages illustrées de dessins aux traits noirs, peintures comme des gravures, mêlant la narration du Je, les souvenirs, aux mythologies fondatrices, aux descriptions des terres ancestrales où frémit l’âme indienne de l’auteur, aux histoires d’un temps révolu.



« Une fois dans sa vie, un homme devrait concentrer son esprit sur le souvenir de la terre. Il devrait se livrer à un paysage, l’observer de tous les angles possibles, y arrêter sa pensée, s’en imprégner. Il devrait imaginer qu’il le touche de ses mains à chaque saison et écoute les sons qui l’animent. Il devrait songer aux créatures qui le peuplent et saisir les moindres mouvements du vent, se souvenir de la lumière éclatante de midi et de toutes les couleurs de l’aube et du crépuscule... «



Chemin d’enfance et d’histoires pour des siècles d’Histoire, plus qu’un livre de souvenirs, un livre de mémoire; invocations pour évocations.



« … la mémoire toute entière, cette expérience de l’esprit qui est à la fois légendaire et historique, personnelle et culturelle. «
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Le chemin de la montagne de pluie

Sagesses d'hommes et de peuples.



Nations d'humanité aux respects des échos de cette mère nourricière.



Dans la poussière de ces vallées au son des sabots, les hommes se déplacent aux bruits des troupeaux.



De la haine de la nature humaine à la rigueur des élans de cette nature aussi accueillante que meurtrière, ces nations traversent le temps.



Chemin de montagnes, chemin de vies aux orages de ces années sans raisons, l'âme humaine ressort plus forte qu'hier et que demain.



A parcourir sans hésitation.
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La maison de l'aube

Ce roman est considéré comme le livre fondateur de la littérature indienne. On le trouve comme référence dans toutes les bibliographies, son auteur a eu le Pulitzer en 1969 mais je n’ai pas été entièrement séduit.



Le début de ce roman m’a enchanté, l’auteur fait des descriptions de paysages magnifiques, très fouillées et poétiques. Il commence en 1945, s’attache à un vieil indien Kiowa et à son petit-fils Abel qui rentre de la guerre. La vie traditionnelle et surtout la spiritualité indienne est évoquée avec beaucoup de force et de réalisme.



La suite m’a beaucoup moins convaincue. Je n’ai pas du tout accroché au parcours d’Abel qui tue un homme et que l’on retrouve plus tard à Los Angeles, à la dérive. Son parcours montre la difficulté de s’intégrer, il permet d’évoquer les traditions, la dureté des conditions de vie tant sur la Réserve qu’en ville, l’alcool, la violence. Ce thème de l’intégration difficile est récurrent chez tous les romanciers indiens ; quand le livre est sorti, cela a sans doute été une découverte.



J’ai trouvé la structure du livre assez confuse, je n’ai pas compris les motivations d’Abel. En revanche, je garde un très beau souvenir des pages sur la nature et sur les rites indiens.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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La maison de l'aube

En 1945, Abel, un indien Kiowa, retourne dans sa tribu réfugiée dans une lointaine mesa du Nouveau Mexique après des années de tribulations depuis le Montana. Parti de longues années, il a de la peine à retrouver ses repères et à renouer avec ses origines. Il va habiter chez son grand-père, un vieil homme parvenu aux portes de la mort. Il va devoir l'accompagner jusqu'à l'issue fatale. Il aime courir seul dans les canyons et vivre en sauvage. C'est un homme blessé et porteur d'un lourd secret. Il a froidement assassiné de plusieurs coups de poignard un homme blanc. Il a purgé sa peine et est passé par de longues années d'errance et d'alcoolisme. Mais dans le pueblo, il n'est pas le seul à avoir connu un parcours chaotique : il y a aussi le père Olguin, un vieux curé borgne qui a fauté autrefois avec une indienne, une américaine de passage qui a attiré Abel sur sa couche et une assistante sociale au coeur un peu trop généreux...

« La maison de l'aube » se présente comme un roman totalement paradoxal et fortement déconstruit. Momaday, que la préface présente comme le premier et le seul véritable auteur peau-rouge, a une façon très particulière et très personnelle de présenter son récit. Pas vraiment de logique, ni d'intrigue, ni de chronologie. Mais de petits récits mis bout à bout. Des personnages à peine présentés qui apparaissent puis disparaissent après s'être exprimés sur le mode choral. Des faits de la vie ordinaire, de fort longues descriptions de paysages dans un apparent désordre, une sorte de puzzle comme abandonné à la sagacité, à la bonne volonté et à la logique du lecteur. Autant dire une lecture plutôt laborieuse au bout du compte. Néanmoins, cet ouvrage présente un certain intérêt ne serait-ce que du point de vue anthropologique, géographique ou psychologique. Le lecteur y apprendra pas mal de choses sur les moeurs et la mentalité des Indiens du Sud des Etats-Unis mais nettement moins que dans le plus modeste des titres de l'excellente collection « Terre Humaine ». En dépit des louanges dithyrambiques d'une préface outrageusement promotionnelle et de l'attribution d'un prix Pulitzer sur des critères qui mériteraient éclaircissement, un léger sentiment de déception prédomine quand même.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Le chemin de la montagne de pluie

Ce livre nous permet d'en connaître un peu plus sur les indiens Kiowas, peuple indien plutôt méconnu en comparaison des Comanches, Cheyennes, Crows et Sioux.L'auteur N. Scott Momaday nous ouvre une partie de leur intimité.Tout commence avec la descente de ce peuple de montagne dans les plaines, jusqu'à leur disparition.

Le déroulement du livre allie un mélange de textes courts, témoignages personnels, mythes et faits historiques.



C'est un livre simple, court et touchant, qui permet de faire découvrir une partie de l'histoire des Kiowas.



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La maison de l'aube

Difficile de faire une critique sur ce livre. Je n'ai pas été emballé, loin de là.

L'auteur nous emporte dans des espaces d'une grande beauté et nous fait rentrer dans les rites des peuples indiens comme les kiowa, nous permettant de découvrir des facettes de leur culture. Il nous parle également de l'intégration de ces peuples dans la société américaine ou devrais je dire la faillite de celle ci.

Mais l'histoire est assez déroutante et je n'ai pas réussi à accrocher. Même en me forçant à le lire, me disant que l'auteur est un prix Pulitzer.
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Une maison faite d'aube

Premier (et unique) Prix Pulitzer donné à un Amérindien (en fait très métissé) kiowa, en 1969… Le dernier tiers est terrible et passionnant – sur l’échec de l’intégration d’Abel, cet Indien (sans doute) rentré de la 2e guerre mondiale, et qui dans le Los Angeles de 1952 finit par succomber à l’alcool et la violence – avant peut-être une rédemption de retour au pays ? « Ils lui ont donné une paire de chaussures et ils lui ont dit d’aller à l’école. Ils l’ont épouillé, lui ont offert des coupes de cheveux gratis et l’ont autorisé à combattre à leurs côtés. Tu crois qu’il a été reconnaissant ? Que dalle, mon pote ! Bien trop tard pour être civilisé. (…) Ils ont pensé qu’il allait se mettre à planter des haricots, qu’il allait vivre peinard des bienfaits de la terre » (p.202). S’intégrer est si difficile ! « Il faut qu’on vous laisse tranquille. (…) Il faut y aller doucement et se saouler de temps en temps et oublier qui on est » (214). Pour le reste, j’avoue que je me suis perdu dans les récits emboités, ceux d’Abel, de son grand-père Franciso, et surtout ceux liés au père Olguin et à la place du catholicisme dans cette société indienne du Nouveau Mexique restée encore, à l’époque, très « traditionnelle ». Ce qui me reste est cependant ce style si limpide et pourtant lyrique pour décrire les paysages des mesas et des canyons, de la brûlure de l’été et des neiges hivernales, mais aussi la faune (superbes pages 88-89). « La solitude est un élément constitutif du paysage. Dans la plaine, tout est isolé : aucune confusion, aucune confusion n’est possible, il y a simplement une colline, un arbre ou un homme » (176). Et puis certains passages, oui, comme le récit de l’enfance de Milly l’assistante sociale un temps amante d’Abel, dont le père n’arrivait rien à obtenir de la terre qu’il cultivait. « C’était toujours pareil, année après année, si bien que Papa a fini par haïr cette terre, à la considérer comme une sorte d’ennemie, son ennemi intime, une ennemie mortelle (…) » (170).
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Une maison faite d'aube

Une maison faite d'aube est un récit composé d'un morcellement de narrations qui s'enchaînent autour d'Abel, cet homme à la vie déchirée en plein milieu du XXe siècle entre le monde de ses ancêtres, celui des Amérindiens du Nouveau-Mexique, voué à disparaître, et le monde moderne qui le remplace brutalement.

Le récit est parfois compliqué à suivre car les différentes narrations s'enchaînent sans que le lecteur ne soit "averti" mais au fil du livre le puzzle de la vie d'Abel tente de se construire. Ainsi le récit est parfois une ode à la beauté des paysages du Nouveau-Mexique et celle des traditions des communautés précolombiennes dont est issu Abel. Puis le récit déplore la violence et la détresse qui règnent désormais dans les réserves et les communautés amérindiennes que l'institution américaine avec la "Termination Policy" des années 1950 cherche à faire disparaître alors en incitant les autochtones à s'installer dans les villes modernes. Dans ces communautés règnent détresse et désespoir qui s'illustrent par l'alcoolisme fréquent, et la violence.

L'histoire se construit donc autour de ces deux mondes diamétralement opposés, et si le puzzle de la vie déchirée d'Abel est compliqué à reconstituer, on se demande alors si l'objectif de l'écrivain n'est pas justement de raconter une histoire faite d'impressions et de sensations plus que d'idées et de raisonnements.

Un très beau livre dont on ne peut se faire une idée donc qu'en essayant de le lire.
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La maison de l'aube

Une relecture de ce roman, imposé lors de mes études. J'avais eu du mal à accrocher car le roman n'est pas construit, ne possède pas de réelle chronologie. Même constat vingt ans après ... C'est certes un roman poignant car l'auteur réussit à nous faire comprendre par cette déconstruction la difficulté du personnage principal à se construire lui-même mais hélas un lecture un peu ardue qui gâche un peu le plaisir!
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Le chemin de la montagne de pluie

Sagesses d'hommes et de peuples.



Nations d'humanité aux respects des échos de cette mère nourricière.



Dans la poussière de ces vallées au son des sabots, les hommes se déplacent aux bruits des troupeaux.



De la haine de la nature humaine à la rigueur des élans de cette nature aussi accueillante que meurtrière, ces nations traversent le temps.



Chemin de montagnes, chemin de vies aux orages de ces années sans raisons, l'âme humaine ressort plus forte qu'hier et que demain.



A parcourir sans hésitation.
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Une maison faite d'aube

Sous couvert du retour au foyer familial d’un soldat marqué à jamais par la guerre, l’auteur nous offre ici un « voyage » quasi onirique voir cosmogonique au cœur d’une culture amérindienne ancestrale et nous rend témoin du naufrage d’un homme totalement perdu entre le monde réel et son passé. Le prénom du héros annonçait, d’ailleurs, déjà la couleur : Abel, sorte de « marque » le condamnant avant même sa naissance à un destin funeste. La guerre et le monde moderne hanté par la violence, l’alcool et les femmes constitueront alors ses « Caïn ». Car c’est le tragique, sans aucun doute, qui caractérise le héros et son destin auquel il semble incapable d’échapper. Tout au long du roman, c’est plus une silhouette que voit évoluer le lecteur, une coquille totalement vide qui lui échappe et lui glisse constamment entre les doigts. Seules quelques bribes de son passé nous sont livrées et c’est pour cette raison, je pense, que je n’ai pas vraiment saisi l’intention de l’auteur car Abel est resté, pour moi, beaucoup trop imperméable. On sent bien le désir d’exprimer, à travers ce personnage, la souffrance d’un peuple et d’une civilisation en partie sacrifiée et engagée dans une course morbide à l’apparence d’un cercle vicieux (le début et la fin du roman illustrent notamment cette thématique). J’ai également eu beaucoup de mal à dissocier les histoires entremêlées d’Abel et de son grand-père, Francisco. On imagine bien qu’il y avait une intention à cela mais, pour ma part, je ne suis pas réussi à la saisir. On appréciera, cependant, la fin du roman qui lie à jamais les personnages qui s’étaient pourtant, un temps, « perdus de vue ».



L’intérêt principal que j’ai pu trouver à ce roman reste, toutefois, le traitement de tous les rituels amérindiens avec la description de leurs cérémonies et de leurs croyances ainsi que celle de la nature qui montre à quel point cette civilisation fait corps avec elle.



Je m’arrêterai là car cette impression d’être passé à côté de ce roman me taraude et j’ai l’impression, à ma grande honte, de ne dire que des banalités voire des idioties depuis le début de ce billet. Je pense réellement que ce roman est un grand roman (n’est pas Prix Pulitzer le premier roman venu) mais il est clair qu’il parlera à beaucoup d’autres lecteurs que moi.
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L'enfant des temps oubliés

un récit un peu décousu et déroutant au début mais le style poétique de l'auteur amérindien N.Scott Momaday amène à continuer et finir ce beau roman.
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Une maison faite d'aube

ILa Maison de l'aube parle d'un temps presque révolu, le monde de la nature avec les nuages, la pluie, les arcs-en-ciel, les étoiles toutes ces choses que nous ne savons plus voir et reconnaître -quand elles constituent, en splendeur et âpreté, le tissu même, terrestre et sidéral, du livre ! Scott Momaday excelle , comme il excelle à restituer l'ambiguïté du monde indien, en équilibre instable entre hier et aujourd'hui, entre la mesa éternelle, le sacré, les dieux la noblesse et les abysses de la déchéance.



Ce livre est plein de métaphores, et la prose y est peinte audacieusement. Elle montre la lutte intérieure d'un homme retrouvant ses propres traditions, elle contient les éléments de l'oralité traditionnelle indienne, on y trouve, les filous, les hommes médecine, les esprits de l'eau et du feu, mais aussi la tristesse infinie et une grande douleur, l'apaisement et une jubilation d'évocation poétique.



Lecture exigeante, limite inconfortable parfois, des passages magnifiques, Momaday sait habilement éviter l'écueil d'un manichéisme : homme blanc versus sauvage, l'ouvrage associe deux univers, l'univers indien, apparaît comme celui du rêve, et l'autre comme celui d'un cauchemar progressif.

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Une maison faite d'aube

le désagréable sentiment d'être passé à côté d'un grand roman.

je me suis perdu dans sa construction littéraire avec le croisement d'époques différentes, de niveaux de lectures allant du matériel au spirituel.

Le temps de commencer à rentrer dans une strate que déjà on bascule dans une autre.

N'ayant pas l'agilité mentale correspondant à ce roman, au final, je n'ai pas trouvé le fil rouge. Dommage.

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La maison de l'aube

Un livre vraiment déroutant. ...
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La maison de l'aube

LA MAISON DE L’ AUBE de N. SCOTT MOMADAY

L’histoire se passe vers Jemez, un pueblo du Nouveau Mexique. Abel est un vétéran de la seconde guerre mondiale, inadapté dans ce monde qu’il ( re) découvre. Tout a été trop vite pour lui, le départ à la guerre puis son retour dans une société restée très traditionnelle qui subit les influences de l’église catholique, les deux mondes restant étrangers l’un pour l’autre. Mais Abel n’a pas pu s’intégrer dans la ville, Los Angeles. Également, Abel a tué un homme, un blanc, pourquoi ?

Sur ce fond d’histoire, Scott MOMADAY compose un roman étrange et poétique emprunt de toute la sensibilité de ces peuples premiers si proches de la nature, si éloignés de notre modernité. Abel ne se retrouve nulle part.

C’est un livre que je n’ai pas su apprécier totalement, je n’ai pas réussi à me laisser envoûter par cette écriture qui raconte la vie, la nature, la beauté et l’horreur, mais je le relirai plus tard.

Scott MOMADAY est un amérindien né en 1934, il a reçu le Pulitzer pour ce livre en 1969 et ce roman est considéré comme le premier livre écrit par un amérindien.

Très belle préface d’ Yves Berger.
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Une maison faite d'aube

Avec cette lecture, une question fait son retour : Avec quelles critères sont attribuées les prix littéraires ? Je pose cette interrogation car ce livre s’est vu décerné le prix Pulitzer en 1969. Déjà, la plume ne m’a pas posé de problème donc, de ce côté, je n’ai rien à dire. Par contre, en ce qui concerne l’histoire, dans son intégralité, je pense avoir compris mais j’avais surtout l’impression de m’être risqué sur un joyeux bordel à peine maîtrisé. Si j’ai bien saisi le corps principal de ce roman, il s’agit d’un jeune amérindien qui quitte son village natal afin de s’installer en ville. Le coupable ? Un programme d’insertion. Néanmoins, même si ce jeune homme tente de se faire à sa nouvelle vie, avec un emploi en tout cas, il perd très vite pied et sombre peu à peu dans le désespoir, tout en noyant ce dernier dans l’alcool. Toutefois, cette trame est tellement écrasée par plein de petits défauts qui m’ont très vite agacé et c’est aussi pour cette raison que je me respecte. J’ai trouvé la force pour terminer sa lecture. Par contre, sur sa note, je me suis lâché. Je déteste perdre mon temps. De suite, voici mes fameuses listes.



Points négatifs :



- Trop de longueurs à mon goût. Après, quand on ne trouve aucun intérêt à une lecture, il est normal que ces dernières se fassent générales.

- Trop de descriptions mais surtout, trop de détails. L’auteur passe son temps à décrire l’environnement qui se tient autour de son personnage. Jusque là, aucun problème. Toutefois, il le fait sur des pages entières, donnant l’impression de vouloir gagner des lignes avec cette méthode. Savait-il déjà que l’histoire qu’il était en train de rédiger, était vide ?

- Trop de répétitions.

- L’auteur s’autorise à incruster des morceaux de contes sûrement issus des croyances amérindiennes. Là, aucun problème encore une fois. Néanmoins, il a une telle façon de les raconter qu’elles proposent au final, un effet soporifique, causant de nouvelles longueurs par la même longueur. C’est dommage car j’aime beaucoup les contes à la base.

- Dans son ensemble, ce roman semble réunir plusieurs histoires à la fois. Certains morceaux donnent l’impression d’être là juste pour permettre au bouquin de gagner en pages, ou en épaisseur, comme vous voulez. Il est clair que je n’étais pas le client visé et je sais le reconnaître mais j’en attendais un peu plus. Sûrement à cause du prix décerné pour ce livre.



Points positifs :



- La taille aléatoire des chapitres.

- L’histoire est coupée en quatre parties. A chaque fois que j’abordais l’une d’entre elles, mon intérêt fut de nouveau titillé. Toutefois, ma concentration n’a duré que peu de temps car l’auteur a bien veillé à plomber l’ensemble par l’organisation de ce récit.
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Une maison faite d'aube

Tout bon récit se mérite. J'ai eu du mal à recoller toutes les pièces du puzzle. J'ai eu du mal à reprendre le fil du récit car les digressions contemplatives (même si elles sont magnifiques) coupent la narration. J'ai eu du mal à cerner l'importance donnée à certains personnage. "L'énigme" se résout quelque peu à la fin du livre mais j'ai dû trouver quelques clefs en dehors du récit (je trouve par exemple que l'expérience d'Abel sur le front des combats de la seconde guerre mondiale n'est absolument pas évidente dans le récit, à moins de lire les critiques d'autres auteurs). D'autres éléments du récit restent pour moi un mystère. Tout bon récit rend humble ...
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