1889, Enola Holmes s’est installée seule à Londres. Sans nouvelle de sa mère et cachée de ses frères Mycroft et Sherlock qui rêvent de la voir devenir une jeune fille accomplie de la société victorienne, Enola se sent bien seule.
A l’aide de postiches, elle est le jour Ivy Meshle, vivant dans un modeste meublé d’un quartier de la classe moyenne, secrétaire dévouée du Dr Ragostin et de son agence de spécialiste en recherches – Toutes disparitions. Et la nuit, grimée en religieuse muette, elle secourt les plus démunis de l’East End.
Un matin, le docteur Watson en personne vient frapper à la porte du docteur Ragostin, absent comme de bien entendu puisque le cher docteur n’existe pas. Enola alia Ivy le reçoit et découvre que son aîné Sherlock est très préoccupé par sa disparition.
Le bon Watson vient donc requérir l’aide de son confrère le docteur Ragostin en cachette de Holmes. Enola apprend alors à cette occasion que non seulement son frère est abattu par sa fuite et qu’il se soucie vraiment d’elle mais qu’il a aussi refusé une affaire de disparition, celle de lady Cecily Alistair, fille d’un baronnet, qui s’est semble-t-il enfuie par la fenêtre de sa chambre à l’aide d’une grande échelle.
Enola sent que cette affaire est pour elle et décide de retrouver la jeune fille coûte que coûte…
Après La double disparition dans laquelle nous faisions connaissance du dernier rejeton de la famille Holmes, la jeune et futée Enola, aussi douée en grimage et déguisement que Sherlock, nous retrouvons la jeune fille désormais installée dans la capitale anglaise.
Cette seconde enquête me confirme tout le bien que je pensais de cette héroïne diablement courageuse, qui se retrouve seule et livrée à elle-même après la désertion de sa mère, et qui a du fuir les projets de Mycroft et Sherlock à son rencontre.
Élevée très librement, Enola a épousé les idées féministes de sa mère et trouve bien étriqué le carcan dans lequel ses frères voudraient l’enfermer. Et bien qu’à la tête d’un pécule confortable, elle décide de prendre une nouvelle identité et d’ouvrir elle aussi une agence de détective mais en se cachant derrière un homme, le docteur Ragostin, qui n’existe pas, puisqu’il est impensable en cette fin du 19è qu’une femme puisse mener des enquêtes !
Comme dans le premier opus, Enola enquête une fois de plus sur une disparition, celle d’une héritière de l’aristocratie anglaise et ce qu’elle découvre au cours de son enquête ne cesse pas de la surprendre.
En compagnie d’Enola, nous sillonnons les rues londoniennes à la recherche de la jeune disparue et nous sommes témoins à travers elle de la grande pauvreté de certains quartiers de la capitale britannique pourtant florissante. L’enquête va l’amener aussi à découvrir le marxisme et la révolution prolétarienne qui couve dans les quartiers ouvriers.
Nancy Springer nous confirme avec cet opus qu’elle connaît bien cette période et la condition d’existence des petites gens et nous propose une enquête bien menée, riche en fausses pistes et rebondissements, avec pas mal de dangers à la clé pour notre jeune héroïne qui va échapper de peu plusieurs fois à la mort. Petit bémol tout de même pour la fin un peu précipitée et brouillonne mais qui n’enlève rien au plaisir que j’ai eu à lire L’affaire Lady Alistair.
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