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Critiques de Nathacha Appanah (1058)
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La mémoire délavée

C'est le murmure silencieux des étourneaux et leur migration qui va nous guider à travers la mémoire familiale de cette autrice mauricienne.



Les mots s'agrippent sur la page, dégringolent, il faudra trouver les bonnes tournures, la bonne couleur, pour pouvoir enfin redonner vie à cette triste période de l'histoire. Interroger le passé, enlever les moutons de poussière. Ces travailleurs indiens exploités à travailler dans les champs de canne à sucre après l'abolition de l'esclavage, promis à un Eldorado, une terre Promise. Cette migration est la promesse d'une vie meilleure et cet espoir va les accompagner pendant cette longue traversée pour atteindre l'île Maurice. Pourtant, comme toujours, cette transhumance humaine ne vise que l'intérêt des plus grands, et les rêveries seront vite englouties par une déshumanisation totale et le poids du labeur qui les attend.



C'est une mémoire délavée, dure et douloureuse, mais l'autrice teinte sa plume des jolies couleurs de l'amour, de l'affection profonde d'une petite fille envers ses grands-parents, l'héritage familial et le poids des traditions et rituels intrinsèques à cette culture.
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La mémoire délavée

Dans ce récit Nathacha Appanah remonte le cours de l’histoire de sa famille, avec délicatesse elle écrit la migration de ses trisaïeuls.



A partir de 1820 avec l’abolition de l’esclavage, les îles productrices de cannes à sucre font croire aux Indiens de quitter leur terre pour venir travailler sur les leurs , les coolies auront une vie meilleure et feront fortune.

Les Indiens sont connus pour « être dociles » et « bons travailleurs ».



C’est dans cette période de transhumance humaine que les aïeuls de l’autrice arrivent sur l’Ile Maurice, on leur attribue un numéro qui fera office d’identité !

Ils sont devenus les dominés des propriétaires dominants.

Quitter sa terre pour devenir un esclave ailleurs s’appelle l’engagisme !



Nathacha Appanah fouille les archives et fait parler les souvenirs afin de redonner aux membres de sa famille leur juste place.
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La mémoire délavée

C'est à un travail de mémoire que nous invite Nathacha Appanah : l'histoire de la migration de ces ancêtres indiens venus dès les années 1870 d'un petit village de l'Inde pour travailler sur l'île Maurice. Ils n'étaient alors que des numéros dans les fermes sucrières. Son grand-père sera un des petits enfants de cette génération. Né en 1911, il n'ira pas à l'école mais commencera à exister face aux Blancs, parfois à son détriment. Ce sera la génération de ceux qui pourront devenir indépendants soutenus par leur communauté, gardant au maximum leurs croyances et leurs traditions.

Un très bel hommage à ses grands-parents qui ont beaucoup compter pour elle et pour moi une source de réflexions. J'ai connu mes arrière grands-parents mais quelles images ai-je gardé d'eux ? Que vais-je transmettre à mes enfants et petits-enfants ?

Une collection "Traits et portraits" qui promet.
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La mémoire délavée

Délicatesse.



Grâce.



En ces temps difficiles, me plonger dans ce livre m'a permis une respiration. Je me suis sentie enveloppée de quelque chose de sincère et de doux. Cela m'a fait du bien.



Nathacha Appanah est une autrice franco-mauricienne que je découvre avec ce roman, alors que son premier livre a été publié en 2003. Il était temps, et je réparerai ceci en me plongeant dans ces autres livres.



Ce livre, c'est la mémoire des immigrés, qui pour s'adapter à leur nouveau pays doivent oublier leur histoire, jusqu'à leur langue.



C'est ce qui se transmet de générations en générations.



C'est un pan de l'histoire dont j'ignorais tout: l'engagisme. Des indiens arrivés à l'île Maurice à la fin du 19ième siècle, pour remplacer les esclaves après l'abolition de l'esclavage, mais qui ne seront pas mieux considérés que ceux qu'ils viennent remplacer.



C'est l'exil. Perpétuel. Des ancêtres qui quittent un pays pour espérer vivre dignement. Qui traversent l'eau, élément sacré et redouté. Il en a fallu du courage.



C'est l'impression de vivre l'arrivée des exilés à l'île Maurice, et avoir le coeur serré infiniment en lisant la perte des enfants, une main qui se lâche, et les voila perdus à jamais.



C'est l'Histoire, un pan oublié que l'autrice raconte si bien. Est-ce qu'un jour nous aussi, nous aurons la mémoire délavée au point de nous fourvoyer à nouveau dans notre Histoire? J'ai peur de déjà connaître la réponse.



Ce livre, c'est la mémoire de Nathacha Appanah de ses grands-parents paternels. Son grand-père, le premier a s'être rebellé, et qui l'a payé tout le reste de sa vie par un autre exil.

Sa grand-mère, pétrie de croyances, un peu magicienne aussi.



Ce sont les odeurs, la vie de famille, le sens des traditions.



Les joies des petits aux fêtes, mais aussi le deuil, pudique, d'un oncle qui pleure son enfant mort né derrière une porte.



C'est la dignité aussi. Une force, un courage. Se tenir debout. Droit. Dans le présent, et hériter de cette droiture.



C'est la tendresse. Celle vouée par l'autrice à ses grands-parents. Les regrets aussi, de ne pas avoir pu se rapprocher parfois.



C'est un grand livre, de ceux qui vous font tenir un peu plus droit, et qui vous laisse un je ne sais quoi en tête. Un souvenir à vous aussi, peut-être.



Quel beau livre, que je vous recommande !

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La mémoire délavée

La Mémoire délavée par Natacha Appanah



Ed Mercure de France Collection Traits et Portraits 150 Pages





Sélection Prix essai France TELEVISIONS 2024



Natacha Appanah a 51 ans, elle est Mauricienne mais d’origine Indienne. « La mémoire délavée » est son dernier livre paru il y a un an.

Il en est des livres comme des bijoux, ou mieux des diamants. Ces derniers sont souvent artistement taillés par des orfèvres habiles de grand talent. Il en est de même pour certains livres. » La Mémoire délavée » est un diamant brut, noir, éclatant.



Natacha Appanah est d’origine Indienne. Elle relate le parcours de ses aïeux qui en 1872 quittèrent les Indes à la fin supposée de l’esclavage sous la colonisation de l’empire britannique. Ils rejoignent par leurs propres moyens l’Ile Maurice dans l’espoir d’y découvrir un présent meilleur. C’est une page d’histoire méconnue dénommée « l’Engagisme ». « L’Engagisme est un système de travail sous contrat mis en place dès 1830 par les Européens pour pallier le manque de main d’œuvre dans les champs de canne des colonies après la libération des esclaves. C’est une transhumance mondiale, une migration organisée et multidimensionnelle dictée par l’expansion coloniale de l’’Europe… »



« L’histoire de l’engagement indien est introduite dans les écoles mauriciennes à travers cette anecdote : on aurait raconté aux premiers engagés que, sous les rochers, à l’Ile Maurice dorment des quantités d’or et qu’il suffit de les retourner pour gagner une fortune. A mon pupitre d’écolier, j’avais bien peu de compassion et me moquais de cette crédulité. De l’or sous les rochers qui peut croire à un truc pareil ? » En effet ces coolies déjà fichés par un numéro qui les identifie, prélude à de futurs tatouages morbides que connurent les Juifs dans les camps de la mort. Arrivés à Port Louis pour remplacer les esclaves noirs, ils vont s’échiner dans les plantations de canne à sucre pour un salaire de misère avec des patrons plutôt peu bienveillants. Natacha Appanah va nous raconter son histoire familiale, et tout particulièrement celle de ses grands-parents dans un livre court de 150 pages, admirablement illustré de dessins à la plume ou au fusain intégrés à l’histoire. Si le livre démarre avec un poétique et symbolique ballet d’étourneaux qui migrent annuellement, la symbolique forte de l’histoire renvoie à la migration de ces déplacés qui se retrouvent en Terre Inconnue. La mémoire est délavée par le temps, par les années, par le passage des générations. Le talent de Natacha Appanah affleure avec une délicatesse infinie à chaque phrase. « Tant qu’il y aura des mers, tant qu’il y aura la misère, tant qu’il y aura des dominants et des dominés, j’ai l’impression qu’il y aura toujours des bateaux pour transporter les bommes qui rêvent d’un horizon meilleur. « Voilà une métaphore qui n’a jamais été si actuelle.



Avec une émotion de grande tenue, Natacha nous raconte la vie douloureuse et pourtant heureuse de ses grands-parents dont elle ne parvient pas à se démunir du souvenir. « Qu’est-ce qu’on ne donnerait pas pour revoir encore une fois le visage des gens qu’on a aimés profondément ». Elle nous révèle, alors, d’une écriture magnifique comment elle découvre, ébahie, le palimpseste qu’étaient ses grands-parents. «



Je ne peux pas dévoiler cette vie empreinte de combats de dignité et d’amour. Découvrez-la !



« Voilà un autre des effets de la vie dans les plantations coloniales, de la vie de dominé. On finit par croire que non seulement sa langue maternelle est inférieure, mais que, dans certains domaines, ses dieux ancestraux le sont aussi… » L’écriture est belle à pleurer, vrai. Ainsi en apprenant la mort de son oncle, « pendant des jours et des jours, j’ai été habitée par un chagrin entier à l’image de ces chagrins d’enfant qui nous faisaient pleurer dans un coin, la tête dans les mains. «



Ce livre, assez court pour être lu et relu, est d’une beauté sans nom, il illustre ici aussi le bel essai de Cynthia Fleury paru cette année « Clinique de la Dignité ». La dignité, est avec la migration, le cœur même d’une histoire écrite avec une grâce infinie guidée par l’amour de la famille de l’autrice. Livre bien sûr où la migration, fil conducteur de l’histoire, s’illustre par cette si belle phrase « j’imagine toutes ces mains jointes et ces prières silencieuses pour mes grands-parents sur leur lit de fleurs parfumées -œillets d’inde, roses, hibiscus, frangipaniers. Comme j’aime cette grâce qui les accompagne dans cette dernière traversée. Comme j’aime cet hommage des vivants pour leur migration ultime. «



Un livre rare. Un Diamant noir vous dis-je.



PS : Ce livre faisait partie de la Sélection Catégorie Essai-Non-Fiction du Prix des Lecteurs France-Télévision 2024. Ce jury est composé de 11 lecteurs /trices choisis dans toute la France dont le Président cette année était Augustin Trapenard qui a pris la Succession de Bernard Pivot, créateur du prix en 1995, décédé. J’ai eu la chance et le bonheur de faire partie du jury qui a décerné son Prix à Beata Umubyeyi Mairesse pour « le Convoi ». Je profite de cette chronique pour vous remettre le lien de la chronique que j’en avais faite.

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La noce d'Anna

un beau moment de lecture sur la vie, la transmission, entre la mère et la fille qui est la plus raisonnable.



Très beau.
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La noce d'Anna

Sonia, 42 ans, marie sa fille unique Anna. Sur une journée, Sonia plonge dans ses souvenirs. Elle nous raconte sa liaison avec Matthew, son amour de jeunesse, puis la naissance d’Anna, ses peurs, sa vie de mère-célibataire, ses doutes et ses envies.



Ne vous arrêtez à ces deux lignes sommaire de résumé car ce livre est un coup de coeur ! J’y ai trouvé tellement d’échos, je me suis si souvent identifiée à Sonia que j’ai terminé ce livre avec des grosses larmes qui coulaient sur les joues. Sonia est une mère libre dans le sens où elle n’aime pas les conventions. Hors Anna a prévu un grand mariage où rien n’est laissé au hasard, tout ce que Sonia n’aime pas. Elle se sent souvent différente et surtout en sa qualité de mère. L’impression de ne n’avoir pas été une maman parfaite : topo de la maman qui prépare des bon gâteaux, qui est à 5h00 pétantes devant les grille de l’école et qui sait comment toujours comment élever ses enfants. Anna est l'opposé de sa amère : elle aime l’ordre, l’organisation et souvent elle endosse le rôle de mère : « ne fais pas ci, ça fait désordre ou habits toi comme ça ». Sonia n’est pas fantasque mais elle possède un côté « je vis pour moi et pas pour les apparences ou pour le autres ».



A travers Sonia et ses questionnements, je me suis reconnue. Car lors du mariage d’Anne, toutes ses interrogations remontent à la surface mais jamais sans aigreur ou amertume. Sonia possède de d’humour, un franc-parler et sous sa carapace, elle est très sensible.



Sonia évoque un jour où un vigile de sécurité ne croyait pas qu’Anna était sa fille et la douleur qu’elle a ressentie. Sonia a la peau matte, des cheveux noirs et Anna petite était blonde et possédait un teint de porcelaine. Je l’ai vécu cette situation plusieurs fois avec Fifille Ado. Mais la première fois m’est restée gravée à jamais et je connais ce mal qui donne envie d’hurler.



Au fil de la journée qui s’égrène, Sonia va se rendre compte qu’Anna lui ressemble même si ses choix sont différents des sens.



Le tout est écrit avec finesse et d'une manière très juste ....



A travers Sonia, on retrouve les relations mères-filles et des questions que l’on se pose un jour ou l’autre…



Un gros coup de cœur sincère, rempli d’émotions et de sensibilité !


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La noce d'Anna

Aujourd’hui Sonia marie sa fille Anna. A 23 ans, Anna est une jeune femme un peu trop sage aux yeux de Sonia et assez conformiste. A 42 ans, Sonia va se retrouver vraiment seule et c’est aussi ce dont elle prend conscience en ce jour qui devrait être heureux. (...)
Lien : http://lencreuse.over-blog.c..
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La noce d'Anna

Depuis des mois les billets des blogueuses et cette magnifique couverture m'attiraient, et grâce à clara j'ai pu découvrir cette jolie histoire.







Aujourd'hui Sonia marie sa fille, Anna, et les souvenirs reviennent : son enfance à l'ile Maurice, son envie de vivre en France, ses amours avec Matthew le père d'Anna. Elle évoque l'enfance d'Anna, les liens qui l'unissent, leurs différences.







"Le chignon que j'ai lâché est un croc-en-jambe à sa noce organisée comme une marche militaire, il ne faut rien qui dépasse, ces cheveux libres ouvrent la porte à je ne sais quels autres trébuchements et couacs et que s'engouffreraient à la suite des milliers de grains de sable qui viendraient gâcher sa journée."







Sonia a une sensibilité à fleur de peau, des envies encore, elle se dévoile petit à petit, on la sent fragile et solide à la fois. Un beau portrait de femme et une évocation réussie de l'amour entre cette mère et sa fille.







"J'ai passé ma vie à avoir peur de ma fille, à avoir peur de ne pas savoir l'élever, peur qu'elle passe son temps à me critiquer, peur qu'elle soit trop différente de moi, peur qu'elle me ressemble trop, peur d'être trop moi-même, peur de décevoir, peur de ne plus aimer, de ne plus savoir aimer, de ne plus être aimée. Je crois que si un jour on me demandait de résumer ma maternité, ce serait par ce sentiment là : la crainte. Tant de responsabilités, une vie entre vos mains, se rend-on vraiment compte quand on donne la vie, pense-t-on un instant à cela : le poids d'une vie accompagnée de ses succès, de ses échecs, de ses actes manqués, une vie que l'on ajoute à la nôtre, comme si notre vie propre, cette chienne de vie, ne suffisait pas. Non, on pense au visage que notre enfant aura, à qui il ressemblera et on passera des jours et des jours à le regarder dormir pour observer ses traits, on pense aux gazouillis et aux premiers mots, on pense à l'espièglerie des enfants qui nous feront rire, on pense aux anniversaires et aux chaussures neuves qu'il portera fièrement, on pense au premier vélo, à la première fois où on n'aura plus besoin de le tenir, à ses premiers pas, on pense aux devoirs, à son intelligence, forcément il sera intelligent, forcément il sera beau."




Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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La noce d'Anna

Ce récit reprend sur une journée les pensées de la mère de la mariée. Anna se marie et elle a tout organisé pour que la fête soit parfaite. Cet événement fait ressurgir dans l'esprit de sa mère des pans de son existence, des émotions, et nous la découvrons à travers ces retours en arrière, les anecdotes et les détails qu'elle évoque.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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La noce d'Anna

Ce roman décrit la relation entre une mère et sa fille. Le style est impeccable. C'est écrit pudiquement et finement.
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La noce d'Anna

Une très belle histoire d'une femme qui voit sa fille prendre son envol et a travers sa narration on assiste a son mariage. Sonia, la mère évoque ses souvenirs, se revoit au même age que sa fille Anna. Deux femmes très différentes et Sonia nous fait part de ses doutes sur les choix de sa fille et évoque son enfance.

Un roman très bien écrit avec beaucoup de tendresse et d'émotion et très beau portrait de femme et de mère.

Juste un petit bémol, j'ai trouvé le livre un peu long (pourtant il n'y a pas beaucoup de pages) mais il ne s'y passe pas grand chose, j'aurais aimé un peu plus d'action.
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La noce d'Anna

J'ai apprécié ce roman qui parle de tout l'amour qu'à une mère pour sa fille qui est entrain de se marier et qu'elle a élevé seule. Elle est étonnée d'être très différente de sa fille qui n'aspire pas à la même vie qu'elle et pour qui tout est cadré et qui se marie très jeune. Ce livre est à lire. Je vous le conseille.
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La noce d'Anna

Sonia, mère célibataire de quarante-deux ans, marie sa fille unique Anna de vingt-trois ans. Tout oppose des deux femmes : Sonia, d’origine mauricienne , mère fantasque et solitaire, est écrivaine. La fille Anna mathématicienne, est posée, règle sa vie par la gestion de ses agendas, et a trouvé son bonheur auprès de son premier amour, Alain, huissier de son métier.



Alors que Sonia ronge son frein pour ne pas souffler à Anna de prendre son temps, elle assiste à la naissance de cet amour, puis à la noce rondement programmée six mois plus tard. Mais pour elle, c’est l’occasion de faire le point de sa vie : elle se revoit jeune femme de dix-huit ans passionnément amoureuse d’Andrew, le père « caché » d’Anna, choisissant ensuite d’assumer seule la naissance et l’éducation de sa fille, puis mère souvent absente et imparfaite. A quarante-deux ans, le jour de la noce d’Anna, Sonia se sent vieille, mais pourtant restent encore des désirs de femme longtemps enfouis.



Je ne suis pas surprise que ce livre plaise tant aux blogueuses (j’aurai bien aimé trouvé un avis masculin, tiens !). C’est un formidable livre sur la relation mère-fille, évoquant toutes les barrières qu’un amour maternel – ou filial – peut contourner (sans pour autant les faire tomber), grâce à l’acceptation de l’autre tel qu’il est ,simplement parce que l’autre est notre enfant, ou bien notre parent. Pour autant, Sonia nous prouve que la crainte de perdre son enfant peut être surmontée.



Le personnage de Sonia fait preuve de beaucoup d ‘humour et de dérision dans la première partie de ce court roman. La deuxième partie – le jour de la noce- sonne plus grave, et s’accorde donc magnifiquement avec la solennité du moment.



Une lecture que je conseille donc vivement.

Quelques extraits :

Page 13 :

Ma fille Anna, elle, ne fume pas. Je suis content de cela, je la félicite de sa volonté, de sa droiture, de sa constance en tout comme elle a toujours su faire, mais parfois je donnerais n’importe quoi pour partager une clope avec elle, dans le silence, nous deux ensemble noyées dans les volutes. On partagerait quelque chose d’interdit qui nous aurait rapprochées mais ce n’est pas convenable de penser à ces choses-là. Une mère ne fait pas cela. Une mère est une sainte, tout le monde le sait. Elle donne des conseils avisés, dit les bonnes choses au bon moment, est pleine de douceur et d’amour, cuisine de bons petits plats dont, plus tard, elle donnera les recettes dans un cahier jauni à spirale et avec sa jolie écriture (forcément, une mère çà écrit bien, propre, déliés, attachés, courbés, liés, les mots comme des gestes d’une infinie tendresse), elle intitulera les recettes, donnera les ingrédients exacts, des tuyaux pour ne pas rater telle sauce, les petits trucs qui feront que ce serait une recette tenue d’une mère.



Page 174 :

J’ai passé ma vie à avoir peur de ma fille, à avoir peur de ne pas savoir l’élever, peur qu’elle passe son temps à me critiquer, peur qu’elle soit trop différente de moi, peur qu’elle me ressemble trop, peur d’être trop moi-même, peur de décevoir, peur de ne plus aimer, de ne plus savoir aimer, de ne plus être aimée. Je crois que si un jour on me demandait de résumer ma maternité, ce serait par ce sentiment-là : la crainte. Tant de responsabilités, une vie entre vos mains, se rend-on vraiment compte quand on donne la vie, pense-t-on un instant à cela : le poids d’une vie accompagnée de ses succès, de ses échecs, de ses actes manqués, une vie que l’on ajoute à la nôtre, comme si notre vie propre, cette chienne de vie, ne suffisait pas.



Clara a été bouleversée par cette lecture où elle s'est intensément identifiée, Keisha y voit "une évocation réussie de l'amour entre cette mère et cette fille" (je m'aperçois que nous avons choisi le même extrait page 174 !)


Lien : http://lectureamoi.blogspot...
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La noce d'Anna

un livre magnifique, un véritable coup de coeur pour cette histoire de maman. Je pense que beaucoup de femmes se reconnaîtront en Sonia. La plénitude de ses 42 ans, son attitude un peu loufoque, en font un personnage attachant. Aujourd'hui elle marie sa fille, si différente d'elle, si raisonnable. Elle observera toute cette journée, avec détachement mais avec un amour fort et réel. Elle laisse toute la place à sa fille depuis toujours, pour s'exprimer, et pour afficher sa vie toute conventionnelle, si différente de la sienne. J'ai aimé cette maman, une vraie de vraie, j'ai espéré être comme elle, si aimante et je sais que le grand jour de ma fille, je me verrai comme elle, spectatrice dans l'ombre et la lumière, regardant avec admiration mais avec peur, mon poussin prendre son envol et évoluer dans sa vie.

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La noce d'Anna

Le récit commence le matin de la noce d’Anna et se termine le soir de l’évènement. Entre les deux, les souvenirs de Sonia, 42 ans. Tout au long de la journée, cette mère retrace le chemin parcouru depuis la naissance de sa fille et nous fait part de ses interrogations face aux choix d'Anna, si différents des siens au même âge.





Beaucoup de tendresse et d’émotion dans les mots de Nathacha Appanah. Un très beau portrait de mère. A lire absolument !
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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La noce d'Anna

J'ai lu ce texte dans le cadre de notre club lecture et nous avons été pour le moins divisés, ce qui a amené un débat très intéressant. Pour ma part, je n'aime pas tellement les textes intimistes et les écritures aussi dépouillées, j'aurais aimé que l'histoire prenne plus le temps de se poser je pense. Une lecture qui m'a laissée assez froide mais m'a tout de même beaucoup intéressée.
Lien : http://madimado.com/2011/06/..
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La noce d'Anna

http://sabariscon.wordpress.com/2013/11/06/la-noce-danna-de-natacha-appanah/
Lien : http://sabariscon.wordpress...
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La noce d'Anna

Nous sommes le 21 Avril , Anna se marie et sa mère se souvient.

Elle se souvient de son ile natale,qu'elle n'a jamais revue,elle se souvient de

Matthew,son grand amour qu'elle a laissé partir et qui est aussi le père d'Anna.

Elle se souvient de sa jeunesse de ses rêves de jeune fille.

Elle se pose des questions sur son rôle de mère célibataire,sur la femme qu'elle était mais aussi sur sa vie d'aujourd'hui.

Mais a 42 ans si elle était encore une femme?

J'aime beaucoup cette auteure,qui a une belle écriture et une sensibilité qui me touche.





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La noce d'Anna

Un roman doux, introspectif, sans concession, sans fausse pudeur ; un roman qui se veut en même temps témoignage d'amour maternel et acceptation des immanquables "ratés" ... Une belle écriture, on a l'impression d'un fil qui se déroule à l'occasion du mariage de la fille de la narratrice et tout coule... C'est beau, reposant, sans mièvrerie ; un vrai moment de plaisir.
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