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Critiques de Nathacha Appanah (1044)
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La mémoire délavée

Nathacha Appanah a mis beaucoup d’elle dans certains de ses romans, notamment dans Rochers de Poudre d’or mais cela restait du roman, de la fiction.

Ici, elle franchit le pas de remonter le temps, de raviver les mémoires pour nous raconter d’où elle vient, et surtout ce qu’ont eu à endurer ses aïeuls une fois arrivés sur le sol Mauricien. Ils étaient indiens, venus remplacer dans les champs de canne à sucre les anciens esclaves affranchis après l’abolition. On les appelait les engagés, n’avaient pas plus de liberté que leurs anciens comparses ; ils menaient une dure vie de labeur, élevaient leurs enfants avec amour, et l’espoir de leur offrir mieux que ce qu’ils vivaient. Au fil des générations la mémoire se perd ; il faut composer avec les non-dits, les silences, les oublis.

Avec la précision de langue qu’on lui connait, avec sa poésie, avec l’amour et l’immense respect pour les siens, Nathacha Appanah nous restitue par petite touches, au gré des anecdotes, et de ses recherches, le cheminement de sa famille en Inde et Ile Maurice où elle a vécu sa petite enfance avant de s’installer en France avant que justement la mémoire ne s’efface définitivement. Elle tente à sa façon à réparer l’honneur d’un homme injustement accusé et banni d’un groupe. Cet homme, c’est son grand-père dont elle brosse le portrait d’un homme attachant, digne et travailleur.

Agrémenté de nombreuses photos en grande partie de l’auteur, ce recueil est aussi court qu’il est intense, délicat et émouvant.


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La mémoire délavée

De souvenirs et pensées en mémoire familiale.



« Quand revient le temps des étourneaux qui se déploient dans le ciel pour dessiner des figures […]

J’essaie de décrypter le ballet des étourneaux […]

C’est à la tombée du jour qu’ils apparaissent. C’est à la tombée du jour que nous sommes les plus vulnérables.[…]



L’autrice délivre ses confidences sur l’histoire de sa famille, la découverte des non-dits et des silences, des joies et des peines. C’est un récit très intime et personnel, raconté avec pudeur, délicatesse et poésie. Je l’ai beaucoup apprécié.

J’ai trouvé les interprétations avec les étourneaux – dont j’ai livré quelques extraits - d’une très belle puissance évocatrice ; à l’orée, subtile et poétique, du récit.



Il y a dans cette quête comme une investigation sur les traces d’un passé, un besoin de marcher sur des empreintes fragiles pour mieux comprendre son chemin et se réaliser, c’est un vibrant hommage à ses grands-parents, à ses ancêtres, empreint de respect et de tendresse.



J’ai découvert aussi l’histoire des engagés indiens que je ne connaissais pas.

Leur exil… De l’autre côté de « l’Eau noire » sur l’Ile Maurice.



C’est un récit familial poignant de toute beauté sur la puissance de l’héritage de nos ancêtres, sur le pouvoir de la littérature aussi.

La violence côtoie la douceur dans leur histoire. J’ai trouvé beaucoup de dignité aussi.

Une belle déclaration d’amour à ses aïeux.

*

J’ai été ravie de rencontrer Nathacha Appanah lors d’un salon littéraire, elle dégage tellement de douceur et de sérénité, une force tranquille.



J’ai ressenti de belles émotions avec cette lecture grâce à la plume de Nathacha Appanah.

Certaines lectures résonnent en nous, elles touchent des cordes sensibles par rapport à notre vécu, notre histoire familiale. Ce fut le cas ici pour moi grâce aux liens très forts que j’ai entretenus avec mes grands-parents et aux souvenirs d’enfance à la fois très prégnants et nébuleux parfois.



J’ai lu jusqu’à présent quelques romans de l’autrice, et j’imagine que « Les rochers de Poudre d’Or » son premier roman doit être pertinent à lire après ce récit.

De plus, j’ai beaucoup aimé l’objet livre – édition Mercure de France, collection Traits et portraits, contenant des photos archives de l’autrice, et d’autres illustrations.

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La mémoire délavée

C'est un voyage poétique et profond qui nous transporte des terres lointaines de l'Inde jusqu'à l'île Maurice, explorant les racines d'une famille façonnée par l'exil et l'héritage douloureux de l'esclavage.



L'autrice nous guide avec tendresse et pudeur à travers les méandres du passé de sa famille, cherchant à comprendre les fils invisibles qui relient le présent à un héritage longtemps oublié.



Ce récit intime est un hommage vibrant à la tradition, à la culture et à la quête d'identité. Nathacha Appanah ne se contente pas de partager ses propres souvenirs, mais s'appuie sur les archives et les récits de ses proches pour redonner vie à une mémoire parfois délavée par le temps.



Au cœur de cette exploration réside la découverte, pour moi, de l'engagisme, un système qui a succédé à l'esclavage dans les colonies européennes. À travers une écriture ciselée et poétique, l'autrice nous invite à réfléchir sur cet aspect souvent occulté de l'histoire, offrant ainsi une profonde réflexion sur la transmission, la mémoire et l'héritage culturel.



Ce récit est enrichi de nombreuses photographies, ajoutant une dimension visuelle émouvante à cette odyssée personnelle. Chaque image, fragment du passé, est une empreinte précieuse dans la quête de reconstitution de l'histoire familiale de Nathacha Appanah.



ℓα мéмσιяє ∂éℓανéє est bien plus qu'un récit, c'est une invitation à redécouvrir nos propres racines, à honorer nos histoires familiales, et à laisser une trace pour les générations à venir.
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La mémoire délavée

C'est un pur moment de grâce que ce livre proposé par Natacha Appanah. Ni roman, ni autobiographie, il remonte avec l'autrice le fil d'une mémoire sépia dans les pas de sa propre famille.

Natacha Appanah est née et a grandi sur l'île Maurice, mais elle est aussi l'arrière arrière petite-fille de coolies venus de l'Uttar Pradesh en Inde. Ce texte compose un tressage subtil d'émotions, de couleurs et de réminiscences.

Vers 1870, ses ancêtres, un couple et un enfant de 11 ans ont signé pour l'engagisme (Indentured Labour), forme de travail sans contrat créé pour pallier aux pénuries de main d'oeuvre après l'abolition de l'esclavage. Des milliers d'indiens ont ainsi quitté leur terre et leurs racines et ont osé franchir l'eau noire (l'océan Indien), bravant ainsi l'un des interdits majeurs de leur foi.

Sitôt sur les bateaux, ces hommes et femmes perdaient leur nom et leur histoire, n'étant plus que des numéros de la comptabilité mobilière des maîtres des exploitations de cannes à sucre ou de coton.



Au fil des phrases se dessine une reconstruction, l'appropriation d'un sol nouveau et d'une culture différente. Comme on en enfile un costume neuf sans jeter l'ancien, au fil des générations et des ascensions sociales, sa famille s'est faite Mauricienne tout en gardant ce soupçon de cari venu des temps anciens et d'une patrie que l'on a fini par oublier.

C'est un magnifique chemin de résilience d'où le personnage du grand-père de l'auteure émerge avec plus de force et de netteté, comme si les mots tendrement choisis de sa petite-fille arrachaient les oripeaux de l'exil pour qu'il devienne une simple migration, semblable à celle des étourneaux.
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La mémoire délavée

« Je me demande combien il faut de générations pour qu'une peur disparaisse des mémoires ». P 51



Mais j'ajouterais volontiers : comment faire pour que justement ces mémoires ne s'effacent jamais, pour que nous n'oubliions pas la vie parcourue par nos ancêtres ?

Natacha Appanah a murement réfléchi la forme qu'elle choisirait pour coucher sur papier à la fois ses souvenirs d'enfance mais aussi tout ce qui touche à ses origines mauriciennes. Et c'est une réussite car son chemin parcouru pour remonter le fil du temps jusqu'à ses trisaïeux débarquants sur l'île Maurice en 1872 a été pour moi un féérique voyage à ses côtés.

La structure narrative fait qu'on ne s'ennuie jamais, qu'on la suit même lorsqu'elle saute d'une génération à l'autre, qu'elle revient en arrière ou qu'elle les mélange. Car tout est lié, imbriqué jusqu'à sa vie à elle. Elle est partie de l'île Maurice à l'âge de 6 ans, l'oublie parfois pendant des semaines, puis replonge dans des périodes de totale symbiose avec ses ancêtres.



Entre ses aïeuls de 1872 et sa mère les choses n'ont pas changé tant que cela. Cette dernière ne connaitra que tardivement son nom et son prénom, son identité même. Son grand-père était encore un « numéro » , identité donné pour les coolis travaillant dans les champs de canne dirigés par les blancs.

L'autrice essaie de retrouver ce qu'ils ont vécu autant que faire se peut car les souvenirs s'emmêlent, ne doivent pas toujours être dits, veulent être oubliés. L'histoire collective qu'elle imbrique dans le livre y trouve certes une bonne place, mais l'histoire même de sa famille restera bien plus ancrée dans ma mémoire. le vécu de cette famille me marquera bien plus que tous les livres d'histoire.



Que cette famille venue d'Inde en 1872, afin de remplacer les esclaves noirs, puisse avoir été autant exploitée, humainement diminuée et leur vie si discrètement traitée dans nos livres d'histoire-géo, ç'en est désolent, injuste, aussi méprisable que ce qui se passe actuellement encore dans plein de régions de notre planète.

Les journées de longs labeurs comme les moments de retrouvailles ont tous une profondeur palpable. Les transmissions volontaires et celles qu'on occulte consciemment, tout est retenu pour que Natacha Appanah, comme nous, ne les laissions pas mourrir de leur belle mort.



Dernier détail mais qui n'en est pas un, ce court mais hyper dense ouvrage est savamment parsemé d'illustrations anciennes qui le rendent plus perceptible, comme si l'autrice voulait tout nous donner, partager tout l'intime avec nous.



Citations :

« Tant qu'il y aura des mers, tant qu'il y aura la misère, tant qu'il y aura des dominants et des dominés, j'ai l'impression qu'il y aura toujours des bateaux pour transporter les hommes qui rêvent d'un horizon meilleur. »

« J'ai toujours été fascinée par la vie qui suit un sillon bien tracé et qui soudai, par la grâce d'un hasard, par le couperet d'un drame, devient extraordinaire. Mes grands-parents ont connu les deux - la grâce et le drame. »

« Quand elle ressentait des contractions, elle disait qu'elle se sentait fiévreuse et rentrait à la maison. Là elle accouchait toute seule, accroupie, sur une toile de jute. »

« Ce silence s'est aujourd'hui transformé en un bloc noir fait d'une matière indestructible, qui résistera au temps. Personne pour le briser avec des faits, personne pour l'éclairer de l'intérieur avec un témoignage, des sentiments. C'est une présence-absence. »
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La mémoire délavée

Ce récit est un retour aux origines. A l'histoire familiale dans ce qu'elle a gardé grâce aux transmissions orales. Depuis l'arrivée des arrières grands-parents, père, mère et trois enfants, affublés d'un numéro d'identification et immédiatement affectés à une plantation pour un salaire de misère, permettant à peine de se nourrir. Et puis il y aura ce grand-père qui a osé la rébellion et a entrainé toute la famille dans la disgrâce.



De l'universel à l'intime, le récit célèbre la mémoire de ces ancêtres, mémoire en partie estompée par les non-dits et les erreurs volontaires ou non.



Hommage émouvant à ceux dont les vies ne comptaient guère pour ceux qui ne voyaient que le profit à tirer cette main d'oeuvre soumise.



160 pages Mercure de France 31 août 2023

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La mémoire délavée

Le premier roman de Nathacha Appanah, Les rochers de Poudre d'Or, date d'il y a 20 ans. Elle y racontait le destin des Indiens qui ont traversé l'océan, après la fin de l'esclavage, des "engagés" dont le dur labeur allait s'effectuer dans les champs de cannes à sucre de l'île Maurice. Avec La mémoire délavée, l'autrice, descendante de cette communauté d'exilés, rend hommage aux travailleurs oubliés et revisite son histoire familiale. L'écrivaine abandonne la fiction, pour cette fois-ci, sans doute parce qu'elle a besoin, à 50 ans, de revenir à ses origines, en explorant l'Histoire, malgré le peu de traces qui existe sur ses aïeux venus d'un petit village indien, en 1872. Son grand-père, qu'elle a eu le temps de connaître, a été le dernier à travailler dans les champs de canne et elle dresse de cet homme un portrait tendre et sensible. C'est une jeune Nathacha que l'on découvre aussi dans La mémoire délavée, la Mauricienne puis celle qui, installée en France et devenue romancière, n'a jamais été éloignée par le cœur de son île natale. Le livre n'a pas valeur d'autobiographie, l'autrice est sans doute bien trop pudique pour en livrer davantage sur elle, mais de passeuse de mémoire, aussi bien personnelle que collective, cette mémoire qui ne se transmet guère plus aujourd'hui par l'oralité. Les qualités d'écriture, délicatesse et fluidité, des romans de Nathacha Appanah se retrouvent entièrement dans ce livre dont la brièveté constitue la seule frustration.
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La mémoire délavée



Cherchant a mieux connaître l'histoire intime de sa famille Nathacha Appanah nous entraîne dans un long voyage historique et géographique. Dans ce récit elle remonte jusqu'en 1872 lorsque ses aieux quittent le sud de l'Inde pour venir travailler dans les champs de canne à sucre de l'île Maurice.



Le premier chapitre est envoutant et nous embarque dans une réflexion poétique sur les migrations et sur l'écriture qui virevolte comme les étourneaux se rassemblant en fin de journée.

"C'est à la tombée du jour qu'ils apparaissent. C'est à la tombée du jour que nous sommes les plus vulnérables. Il y a ces minutes étranges, gris-bleu, glissantes, quand le soleil s'en va et quelque chose venu du fond des âges remonte et se rappelle à nous. Une peur, une intranquillité, une fragilité. Nous pressons le pas, nos coeurs sont plus lourds et nos enfants pleurent sans raison. A la tombée du jour, j'arrête d'écrire et je me rends compte combien cette chose entrprise il y a quelques mois m'échappe. Cette chose, je dis. Cette chose, comme si elle existait quelque part, cette chose tel un objet. Cette chose m'échappe, je dis. Elle n'est ni ici ni là. Cette chose, c'est un récit sur mes grands-parents et je ne l'ai pas encore trouvée aujourd'hui, à l'heure où s'agitent les étourneaux."



Questions sur la forme mais aussi sur la transmission intergénérationnelle durant tout ce récit l'auteure va s'intéresser à la question de la mémoire.

Mémoire historique et officielle qui par des données factuelles consignées dans des fiches administratives renseigne, témoigne mais déshumanise.

"Les archives ne sont pas le reflet exact de l'histoire, elles sont perméables aux confusions, aux anachronismes, elles sont influencées par le contexte de ces prises de documentation, les errreurs humaines, le temps qui passe et qui délave, le hasard d'un dossier qui se mélange à un autre, une photo qui se décolle et qui glisse. C'est une mémoire imparfaite."

L'autrice se tourne alors vers les récits familiaux, les souvenirs incertains des uns et des autres. Mais, ces récits oraux forment eux aussi une mémoire subjective et Nathacha Appanah éprouve les limites et la fragilité de l'oralité.

"Des récits formés par des demi-vérités, des sélections, des morceaux choisis, des moments enjolivés, des pans abandonnés."



Le récit est l'entrelacement de toutes ces données. Connaître ses origines, tenter de comprendre ceux qui l'ont précédée. Créer sa propre histoire familiale sans trahir, sans trop dévoiler non plus et l'inscrire dans l'Histoire, tel est le pari réussi de Natthacha Appanah. Pour cela toujours elle questionne l'acte d'écriture. Elle s'interroge sur le choix d'une phrase, d'une formulation, sur son impact.



Ce récit très poétique, hommage puissant et plein de tendresse à sa famille, à ses aïeux et surtout à ses grands parents dignes et discrets, présents mais jamais envahissants est un gros coup de coeur.

Tout m'a attiré et convaincu dans ce livre, l'objet au si beau papier glacé, les illustrations historiques ou personnelles, la délicatesse de la forme, l'hommage aux ancètres, les questionnements sur la mémoire, la transmission de l'histoire familiale de génération en génération, et l'écriture subtile et poétique de l'auteure.



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La mémoire délavée

L'autrice découvre la vie des coolies au XIXe siècle à l'ile Maurice en partant du parcours de ses aïeux. Des aïeux faisant partie des coolies qui ont remplacé les esclaves noirs après l'abolition de l'esclavage. À travers un travail documentaire fouillé et en remontant les générations, Nathacha Appanah découvre dans des archives l'existence de ses aïeux qui partent d'un village en Inde en 1872 pour rejoindre l'ile Maurice. La grande histoire croise celle de la famille de l'autrice dans ce récit touchant et très bien écrit. L'esclavage a été aboli, mais les conditions dans lesquelles travaillent les coolies sont dégradantes et déshumanisantes. À commencer par le numéro qui leur est attribué dès leur arrivée dans le port de Port-Louis. On retrouve toute la sensibilité et la juste distance de l'autrice dans ce récit personnel. Son arrière-grand-père travaillait la terre tout comme son grand-père. La figure de ce dernier prend notamment une grande place dans le livre. On sent qu'il a été une personne importante dans sa vie et dans sa jeunesse lorsque Nathacha Appanah remonte ses souvenirs. Un livre à part dans la bibliographie de l'autrice et encore une fois un gros coup de cœur.
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La mémoire délavée

De mère mauricienne créole, j’ai choisi personnellement ce roman lors d’un séjour récent à Maurice. J’avoue que je ne connaissais pas la venue de coolies indiens pour participer à l’exploitation et le développement de l’île.

C’est donc une page d’histoire qui se découvre mais une page qui s’ouvre grâce à la mémoire fantasmée d’un témoin d’aujourd’hui… L’autrice tente de rappeler ainsi ses liens avec ses grands parents tout en essayant de faire renaitre leur passé en imaginant notamment leurs naissances sur l’ile, leurs mariages arrangés ou dérangés… Nous avons tous connus des anecdotes et histoires parfois devenues légendes familiales contées par nos anciens. Ces partages marquent le passage des générations mais aussi de canaux de communication qui ne peuvent que devenir mémoires délavées par le changement irréversible du temps.

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La mémoire délavée

Natacha Appanah est une auteur à la plume très sensible. Elle signe ici un court roman autobiographique qui est un hommage rendu à ses aïeux, anciens travailleurs "engagés". Venus d'une Inde pourvoyeuse de main d'oeuvre abondante et bon marché, recrutés pour travailler dans les champs de canne à sucre des îles comme l'île Maurice, en remplacement des esclaves après l'abolition, ces hommes et ses femmes ont constitué une population de travailleurs pauvres et méprisés que la mémoire collective a peu à peu effacé...y compris dans la mémoire familiale.

Natacha interroge avec délicatesse et sensibilité son histoire familiale et fouille cette mémoire enfouie afin de redonner vie et dignité à ses ancêtres indiens devenus mauriciens.



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La mémoire délavée

Nathacha Appanah a publié un roman de non fiction inspiré de la vie de sa famille dans cette belle collection « traits et portraits » aux éditions Mercure de France, intitulé « la mémoire délavée ». Son texte débute par un vol d’étourneaux (illustré par une superbe photo) dont l’autrice tente de percer le mystère, métaphore de la migration de ses ancêtres indiens, ces « engagés » qui ont bravé les tabous religieux et ont traversé l’océan pour aller ramasser la canne à sucre à la place des esclaves noirs après l’abolition de l’esclavage.

C’est avec une extrême tendresse que Nathacha APPANAH plonge dans ses racines, ses origines indiennes, l’histoire de ses aïeux, ces « engagés » oubliés de l’histoire, déplacés à l’île Maurice.

L’engagisme : Une transhumance économique de déracinés déshumanisés auxquels on attribuait des numéros pour les désigner.

L’autrice nous fait éprouver son enfance aux côtés de ses grands parents, plaçant le lecteur dans la peau des coulis, illustrant ainsi leur déracinement.

Elle retrace l’évolution de son enfance entre un monde perdu, celui de ses grands parents et le monde moderne dans lequel elle évoluait enfant, deux mondes en décalage mais lui ayant offert de vivre la richesse de la transmission de ses origines et de vivre entourée d’amour.

Mais comment se positionner quand on parle de sa propre mémoire ?

La description des gestes inconscients qui la rattrapent sont particulièrement émouvants.

Selon le désir réussi de l’autrice, les photos qui figurent dans cet ouvrage, apportent un supplément d’âme à son récit pudique et bouleversant.

La Beauté de l’écriture figure la tendresse qui se dégage de son texte, un gros coup de cœur à lire absolument comme le reste de son œuvre qui touche au plus profond de nous-mêmes.



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La mémoire délavée

Natacha Appanah raconte vécu de sa famille à Maurice depuis son arrivée comme coolie en 1872 jusqu’à aujourd’hui. Ce n’est pas une historienne, mais son écriture et l’implication de sa famille rend ce livre et passionnant.



Nous vivons les conditions misérables dans lesquelles les Indiens vivent sur les domaines et nous voyons progressivement leur niveau de vie monter.



Au-delà de ce témoignage familial, c’est toute une introspection que nous sommes invités à faire. Je suis moi-même descendant d’une famille d’émigrés et j’ai encore moins d’informations sur mes racines. Je mesure le chemin parcouru et celui qui est de ma responsabilité pour accompagner mes propres enfants dans la suite de la saga. Tout comme l’auteur qui vit aujourd’hui en France et ouvre une nouvelle voie dans sa famille, je ne sais si mes enfants et plus encore mes petits enfants seront encore en France dans une ou deux générations.



Qu’importe, c’est leur vie. Deux éléments m’ont frappé : quand un oncle de Natacha et son père ont offert un voyage à leur père en Inde (pays qu’il n’avait jamais connu), le grand-père de Natacha n’a pu supporter ce qu’il a vu et est rentré au bout de quelques jours. La réalité n’était pas en ligne avec les rêves.



Le deuxième élément, ce sont les valeurs de communauté et de solidarité. La famille garde les parents chez elle. Cela a été le cas dans ma famille. A méditer.



Je vous invite à lire ce genre de livre en vous posant la question où en était votre famille en 1872. Il y a de fortes chances qu’elle ait migré d’une région à une autre, voire d’un pays à celui-ci. Quelles leçons en tirez-vous ? Nous sommes le fruit d’une construction.

Ce qui est « amusant », c’est qu’avant de commencer ce livre, je venais de finir l’oubli d’Alma Finkelstein, une jeune femme hantée par les histoires de sa famille. Peut-on « oublier » ces racines et faire table rase ? Non !
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La mémoire délavée

Quelle forme doit prendre l’écriture pour parler du passé, de sa famille, de ceux que l’on a connus mais qui n’ont pas tout dit, qui sont restés secrets et humbles ? La question est difficile, surtout quand on est romancière et que l’on a pour habitude d’écrire des fictions. Peut-être n’y a-t-il pas de réponse. Ou bien faut-il se lancer sans se demander quel sera l’effet produit. Les étourneaux en plein vol n’ont pas conscience de la beauté de leur mouvement. Ils volent. Nathacha Appanah va donc se lancer, elle-aussi, écrire sur ses ancêtres coolies qui ont quitté l’Inde pour aller travailler sur l’Île Maurice à la fin du XIXe siècle. La traversée a duré sept semaines. À leur arrivée, on leur donne un numéro. 358444, 358445, 358448. Terrible déshumanisation. Un couple et un enfant. Des trous dans la suite de nombres laissent toujours imaginer le pire. Quitter sa terre pour devenir un esclave ailleurs s’appelle l’engagisme. Un autre terme pour dire l’esclavage. Remplacer les esclaves noirs dans les champs de canne à sucre après l’abolition de l’esclavage. Un virgule cinq millions d’Indiens qui ont quitté leur pays, leur village, leur famille pour travailler ailleurs, là où on leur faisait croire que de l’or était caché sous les rochers. Encore une histoire de domination. Comment être précis pour raconter ce qu’ils ont vécu ? Que reste-t-il de ce qui s’est transmis oralement ? Évidemment, on peut interroger les parents, les grands-parents mais ils répondent : « c’est vieux tout ça ». Alors, on se fait une idée, on les imagine, on les invente au risque d’en faire une fiction. « Mon esprit les a lavés, ces ancêtres, essuyé leurs visages, coiffé leurs cheveux, habillés de vêtements propres, éloignés des cales de bateaux et de la perspective du labeur quotidien des champs de canne. C’est une image presque proprette. C’est une mémoire délavée. »

C’est avec beaucoup de sensibilité et de pudeur que Nathacha Appanah fait le récit de ses ancêtres sur l’Île Maurice sans jamais cesser de s’interroger sur la façon de restituer leur quotidien. Comment les mots d’aujourd’hui vont-ils exprimer, sans jamais les déformer, les mœurs d’autrefois : l’accouchement d’une femme, la grand-mère, seule, accroupie, sur une toile de jute. Comment raconter la poliomyélite du père soignée par sa mère à l’aide de feuilles de noni écrasées en cataplasme, infusées dans de l’huile chaude et pressées en jus. Parce qu’elle se méfiait de l’hôpital et des médecins. Combien la grand-mère a-t-elle eu d’enfants ? Douze, quinze ? Sept ont survécu. Comment continue-t-on à vivre quand on a perdu cinq enfants ? Comment se lève-t-on tous les matins pour aller travailler jusqu’à la nuit tombée dans les champs ? Quels mots, quelles phrases pour dire cela, pour restituer ce qu’elle fut, pour ne pas se tromper et la saisir dans toute sa complexité et sa richesse ? Quelle bonne distance adopter pour dire ceux qu’on a tellement aimés ?

L’autrice raconte aussi son enfance entre ses grands-parents qui ne savent ni lire ni écrire et des parents instruits et diplômés. Une enfance en équilibre sur un fil entre le passé et le présent, les temps anciens et la modernité, l’ici et l’ailleurs.

Un texte magnifique et vraiment très émouvant qui rend hommage à ces vies de là-bas, dont on sait si peu de choses.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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La mémoire délavée

C'est toujours un grand plaisir de retrouver la plume de Nathasha Appanah. Gracieux, précis, élégant, son style est cependant d'un naturel éblouissant alors même que l'on comprend bien le travail qu'il y a derrière chaque mot.

Dans ce récit, qui met à l'honneur ses grands-parents, elle explique combien elle a eu à cœur de trouver les mots justes pour ne pas les dénaturer et leur rendre hommage avec tout l'amour qu'elle leur a porté.

C'est aussi un récit plus universel, celui des coolies émigrés de l'Inde coloniale qui se sont retrouvés esclaves des champs de cannes à sucre, notamment sur l'île Maurice.

C'est très émouvant voire bouleversant.

Merci Nathacha de partager votre talent et vos souvenirs avec nous.

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La mémoire délavée

Suite à l’abolition de l’esclavage au 19e siècle, l'île Maurice fait venir d’Inde une main d’oeuvre bon marché pour travailler dans les champs de canne à sucre, et ce sont des bateaux entiers qui sont affrétés pour amener ces « coolies » à bon port. Fuyant la misère en Inde, il espèrent une vie meilleure sur cette nouvelle terre.



« Tant qu'il y aura des mers, tant qu'il y aura la misère, tant qu'il y aura des dominants et des dominés, j'ai l'impression qu'il y aura toujours des bateaux pour transporter les hommes qui rêvent d'un horizon meilleur. »



Dans ce court roman autobiographique paru aux éditions Mercure de France, Natacha Appanah rend hommage à sa famille. Elle commence son enquête par la recherche d’archives pour trouver la trace de ses trisaïeux débarqués à l'île Maurice en 1872 et nommés par un matricule à leur sortie du bateau.



S’engage alors une réflexion sur la mémoire transgénérationnelle en la confrontant à la réalité historique. Dans cette « mémoire délavée », il y a la mémoire historique qui reste factuelle mais sélective avec ce passé honteux que l’on tente d’effacer. Mais on trouve surtout la mémoire familiale passée au filtre des émotions distillées de génération en génération. Cette mémoire est faite de tabous, de choix et de renonciations, de transmissions orales et de souvenirs imprécis.



« Mon esprit les a lavés, ces ancêtres, essuyé leurs visages, coiffé leurs cheveux, habillés de vêtements propres, éloignés des cales de bateaux et de la perspective du labeur quotidien des champs de canne. C'est une image presque proprette. C'est une mémoire délavée. »



Natacha Appanah évoque alors avec tendresse ses grands-parents, génération charnière entre l’ancien monde et le nouveau, devenant le socle de son identité. En fouillant ses souvenirs d’enfance et en nous partageant quelques photographies, elle redonne vie à ses ancêtres.
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La mémoire délavée

"La mémoire délavée" est un magnifique album de famille proposée par Natacha Appanah dont les figures principales sont le grand-père et la grand-mère de l’auteure. Elle plonge dans ses souvenirs et ce travail intime qui débute par des réminiscences se transforme peu à peu en une évocation de plus en plus précise d’une jeunesse mauricienne avec une double éducation, celle moderne de ses parents et celle traditionnelle de ses grands-parents. Ce « roman » familial sera l’occasion pour quelques lecteurs de découvrir un point important mais méconnu de l’histoire coloniale, celui de l’engagisme. Au milieu du XIX° siècle, lorsque l’esclavage est progressivement aboli, l’économie coloniale, notamment l’agriculture et plus particulièrement la canne qui produit le sucre, le carburant de l’économie, doit compenser la baisse drastique de la main-d’œuvre. Les décideurs d’alors mettent en place des contrats de travail qui sont proposés à des ouvriers des pays pauvres. La péninsule Indienne qui est déjà un réservoir démographique important fournira 85% de ce « prolétariat » à qui l’on fera miroiter des opportunités d’enrichissement. Les capitalistes contemporains dénoncés pour leur action prédatrice peuvent s’enorgueillir de puiser leur ADN dans cette exploitation éhontée de la misère. La communauté historienne est unanime à considérer que les conditions de vie de ces engagés et de leurs familles n’étaient guère plus enviables que celles des esclaves, à une différence notable : le statut d’homme libre. L’engagisme concerna 1 million 500 personnes dont un tiers vers Maurice. 120 000 travailleurs partirent aussi vers la Réunion et quelques dizaines de milliers vers la Guadeloupe et la Martinique. L’objet de ce livre n’est pourtant pas d’engager un débat mémoriel sur la responsabilité des empires et de leurs descendants. Natacha Appanah s’interroge sur les héritages culturels au sens large, sur les persistances de comportements liés à ce statut d’engagé, sur les conditions de ce déracinement sur les différentes générations. Qu’est-ce que l’on perpétue ? Qu’est-ce que l’on transforme ? Les réflexions de l’auteure, probablement étayées par une importante recherche documentaire ne bascule jamais dans la thèse historique mais s’efforce de maintenir le plus vivant possible le récit de cette transmission familiale. Les passages émouvants se succèdent mais l’espièglerie se niche parfois dans certaines anecdotes. L’écriture cristalline de ce court ouvrage ainsi que l’apport judicieux de photos de famille ou de documents aidant à la compréhension de cet essai, contribuent à l’émotion ressentie. Dans le débat actuel sur l’immigration, ce livre est un élément supplémentaire qui devrait permettre d’éviter les erreurs du passé. La circulation des populations qui cherchent ailleurs des conditions de vie meilleures n’est pas un phénomène contemporain, elle est inévitable et surtout légitime. La vraie question n’est pas de savoir si nous devons ou non accueillir ces femmes et ses hommes mais comment le faire. La mémoire délavée est un vibrant hommage à ces migrants d’hier. Parmi ceux d’aujourd’hui se trouvent sans doute des grands-parents des Natacha Appanah du XXIIème siècle.
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La mémoire délavée

Un roman court mais intense en émotion et bouleversant, un livre qui m'a mise dans le questionnement. C'est avec pudeur, sensibilité, subtilité et poésie, que l'auteure ,nous laisse entrer, dans un pan de sa vie, la quête de ses origines. Elle remonte le cours de l'histoire , jusqu' à ses trisaïeux, surnommés les "Déplacés". Ces derniers , ayant quittés l'Inde, vers l'île Maurice pour travailler dans les plantations de cannes à sucre, une main d’œuvre à moindre coup pour les exploitants. Des hommes et des femmes , marqués par un numéro pour pouvoir les identifier, eux qui pensaient retrouver un sens à leur vie, un retour à leur dignité ,

L'auteure voue un amour pour ses grands parents, principalement son grand père, cet homme fort qui a osé se rebeller face à cette situation, un homme qui dégage de l’empathie, L'auteure dévoile , son enfance, sa vie avec parents et ses grands parents, eux seuls pourront trouver, combler les réponses aux questions qu'elle se posait Un livre remarquablement documenté , une partie de l'histoire que je ne connaissais pas, Le début qui commence par le vol d’étourneaux qui migrent comme chaque année, un reflet de l’histoire de l'auteure, à travers la migration de sa famille et également d'autres personnes, Tout est écrit avec une grande délicatesse

A lire de toute urgence.



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La mémoire délavée

Dans son dernier roman, Nathacha Appanah nous plonge dans un travail vieux de près de 20 ans : partager la mémoire de ses ancêtres, ces "engagés" qui quittèrent l'Inde pour l'Île Maurice en promesse d'une vie meilleure - mais plus simplement pour, en réalité, et contrairement à ce qu'on leur faisait miroiter, s'échiner à la tâche afin de combler la main-d'oeuvre manquante après l'abolition de l'esclavage.



Cette mémoire délavée, c'est la mémoire familiale, qui sur tant d'années (plus d'un siècle entre la traversée de ses aïeux et sa propre naissance) a effectivement eu le temps et de multiples occasions de s'étioler, se ternir, voire se perdre. L'autrice documente son ouvrage en inscrivant la "petite" histoire - la sienne - dans la grande, et on ressent le poids et l'importance de ces archives officielles lorsqu'il faut parfois venir renforcer ce qui a pu être sauvé de l'oubli et transmis à travers les générations.



La figure du grand-père charismatique de l'autrice apparaît fondatrice de sa détermination à entretenir cette mémoire. C'est si beau et si ardent à la fois ! Une grande tendresse, une vraie reconnaissance, et beaucoup de délicatesse émanent de ce récit tout en pudeur. Jolies émotions garanties ❤



Merci vivement aux éditions @mercuredefrance pour l'envoi de ce livre, qui est selon moi, un des plus réussis de Nathacha Appanah !



  《La phrase à retenir》

"C'était une même bulle bruyante, rieuse, désordonnée mais chaque génération avait son espace. Il y avait plusieurs langues dans cette bulle et, parfois, au milieu des rires et des repas, il y avait des choses d'avant qui se révélaient."

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La mémoire délavée

De bons commentaires lus à son propos je l'ai acheté chez Claudine en lui apportant mes réponses à son concours.

C'est sur une photo de vol d'étourneaux que s'ouvre la lecture. Ils migrent vers un climat plus propice, à l’image des migrants qui quittent leur pays pour un avenir meilleur.

Les aïeux de l’auteur ont quitté leur village en Inde en 1872, et arrivent à l’île Maurice. Il suffisait de soulever les rochers du bord de la mer pour y ramasser l’or qui s'y trouvait, racontait-on. La richesse leur tendait les bras.

Ces arrière-grands-parents arrivaient avec un enfant. En débarquant sur l’île on leur attribue un numéro à 6 chiffres. Ils n’ont plus de prénom, de nom, ils sont un numéro.

Petit livre plein d'affection pour ses parents et surtout ses grands-parents. Nathacha avait vécu des moments précieux auprès de sa grand-mère, des moments simples mais pleins d'amour, de tendresse. Sa grand-mère souhaitait transmettre à sa petite-fille les coutumes de son pays. Le grand-père travaillait dur dans les champs de canne à sucre, comme ses parents l'avaient fait avant lui. Les "laboureurs" remplaçaient les esclaves noirs depuis l'abolition de l'esclavage.

Un petit récit court et attachant de simplicité, d'amour, de mémoire, de respect et d'admiration pour la vie pas facile vécue par ses ancêtres.

Nathacha nous emmène à ses côtés, revivant les souvenirs de sa jeunesse, durant laquelle elle était très proche de ses grands-parents. Admiration pour son grand-père grand, courageux, beau, taiseux, admiration pour ses parents. Pour elle il est important de raconter ses ancêtres, dont elle ne savait quasi rien. Elle a interrogé les siens, fait des recherches, souvent restées sans réponse. Les registres de la population étaient muets. Impossible de savoir combien d'enfants avaient eu ses ancêtres.

Un moment de lecture plein de douceur, de poésie. A lire.

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