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Citations de Nathalie Rheims (198)


C'est dans l'élégance où la surface se joue de la profondeur. Ecrire, comme si j'étais vous, et surtout trouver ce qui reste lorsque l'on a tout oublié.
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Tous ces mois alitée m'avaient coupée du monde. Celui que j'avais retrouvé, que j'avais cru ne jamais revoir, me semblait si bavard et futile. J'y étais tellement étrangère. Ma phobie de l'école s'était imposée très tôt. Dès le cours préparatoire, rester assise, être obligée de jouer, dessiner, chanter en compagnie des autres m'angoissait.Je crois que , petite fille, je n'aimais pas cet état débile qu'on appelle l'enfance. (p. 23)
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Année après année, croyant l'oublier, j'avais réussi à créer à partir de son souvenir une image dans laquelle je me contemplais. Mais la petite sirène nageait en moi. Comme elle, j'avais longtemps conservé mes écailles, puis l'armure se fendit, brisée par la passion, et mon corps se transfigura. Je découvrais une douleur bien plus violente, bien plus intense que les autres.
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La jouissance d'un secret bien gardé, c'est la certitude de ne jamais être capturée par une image, jetée en pâture au regard de tous.
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[…]
J’ouvris tous les tiroirs, découvris un carnet noir. Il datait de l’année de ma naissance, les pages étaient blanches, rien n’y était inscrit, sauf au jour de ma naissance, une phrase unique y figurait :
« Lumière invisible à mes yeux »
Je cherchai les clefs dans ma poche. La grande avait disparu. L’étiquette était accrochée à la plus petite, et les mots illisibles étaient soudain réapparus. C’était la même écriture que celle du carnet, elle composait la même phrase que je murmurai encore et encore : « Lumière invisible à mes yeux » me revenait sans cesse comme une ritournelle, un chant de l’au-delà.
[…]
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Normalement, avec le temps vient le moment du pardon. Sans lui, pas de travail de deuil possible. Il me suffirait de pardonner. Ce serait si simple, si facile. Hop, le problème serait réglé. C'est ainsi que cela se passe, ainsi que l'on survit à la mort des êtres chers. Mais pour nous deux la question ne se pose même plus, celle de sa mort ou de la mienne. Je n'en suis plus là. Pardonner, ne pas lui pardonner, pour moi cela ne fait plus aucune différence. Pour elle, pour moi, c'est mort, tout simplement. (p.67)
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Tout, dans la pièce, se déformait, se tordait, agité par une force invisible. Je crus entendre un murmure, une voix étouffée qui chuchotait des mots dont je ne comprenais pas le sens. Ce qui était inerte prenait corps, mais un corps inconnu..
J'avais la certitude que quelqu'un était là, et qu'il me cherchait. Cette présence fantomatique aurait pu être terrifiante. Pourtant, je n'avais pas peur. Ce n'était pas un fantôme qui venait me hanter. Il n'avait pas l'épaisseur d'une vie. C'était autre chose, une absence plutôt qu'une présence, une réalité irréelle, comme un être qui n'aurait pas été.
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Il faut partir si vite. Déjà, mais où ? Pourquoi ?
Qu'ai-je vu ? Rien. Si tôt il faut plier bagage
Comment croire à la vie à n'importe quel âge
Puisque l'on sait d'avance où finit le voyage.
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À partir de là, il fut condamné à vivre dans la galère du donjuanisme, dont le symptôme est : "Plus il y en a, plus on est seul." J'avais bien connu cette "maladie" chez mon père, qui en était, lui aussi, très atteint. J'avais appris, à ses côtés, à force de lui servir d'alibi pour ses mensonges incessants, un certain "mode d'emploi".
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Mais mon déni demeurait plus fort que mes inquiétudes. Je me racontais des histoires. Je me disais que c'était mon asthme d'enfant qui revenait, qu'il suffirait d'un peu de Ventoline
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Si l'auteur a réussi, le coeur du lecteur bat au même rythme que le sien.
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Infidèle, tu changeais parfois d'avis, tu disais: "Il faut payer pour apprendre", passant d'un artiste à l'autre, de la fièvre à la désillusion.Tu faisais sans cesse des découvertes.
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p 107
Chaque histoire déposée dans ma chambre était une étape de ce voyage intérieur, chaque livre un caillou blanc semé dans la forêt de l'oubli. Il ne fallait pas chercher à remonter le temps, c'était inutile, mais il fallait avancer, jour après jour, conte après conte.
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Deux ombres qui marchent, deux ombres de même taille sur le sol, nos reflets deux âmes jumelles. Ces voyages d'une journée, ces nuits d'une nuit, ces matins arrachés à nous-même, ton regard qui me hante m'aspire me tourbillonne m'emporte. Tes yeux de magicien moirés comme un tissu d'orient. Garde-moi, garde-moi encore, j'ai tant de larmes et ne sais pas comment.
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Tu me disais: "Ce n'est pas l'acteur qui fait le rôle, c'est le rôle qui fait l'acteur".
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C'est dans la grande galerie de l’Évolution du Muséum que je pris vraiment la mesure de l'ambition du mage. j'hésitai entre le rire et les larmes, tout en essayant de me faire le plus discrète possible.
Un grand cercle de marbre avait été installé, au centre duquel se dressaient des os en bronze composant, tel un puzzle, un squelette. Oui, mais un squelette immense. Le gourou de ma mère avait désormais l'envergure d'un mammouth. Car ce squelette étalé sous les yeux ébahis des convives, c'était le sien. Il avait fait exécuter, grâce aux instruments les plus perfectionnés, la reproduction fidèle, dans les détails, d'une radiographie de chacun de ses os.
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Le sujet était visiblement tabou, comme tout ce qui était grave dans cette famille. Ce qui était important était mis sous embargo et plus les événements méritaient que l'on en discute, moins on en discutait. Parler n'était qu'un signe de faiblesse, la pratique d'un monde qui n'était pas le nôtre. Tels des poissons en pleine mer, chacun évoluait dans l'océan du silence.
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La première fois que tu m'emmenas me promener, huit jours après notre rencontre,je te regardais marcher dans ton manteau bleu marine.Je me dis:comment peut-on être si petit et avoir l'air aussi grand?
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-Regarde. Regarde bien. Dis-moi ce que tu en penses.

Quand je n'aimais pas,tu fronçais les sourcils et me rétorquais:

-C'est un chef-d'oeuvre!
-Si tu aimes, c'est ça qui compte.
Que voulais-tu que je réponde? Et c'était vrai, parce que tu m'aimais, et que ça, ça n'avait pas de prix.Tu m'aimais comme tu aimais les oeuvres d'art, je te regardais me regarder, et ce regard suffisait à me rendre heureuse.
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L’inconnu chantait à travers moi.
Il était une fois celui qui n’est pas.
Dans l’air bleuté,
Éloigné d’un baiser, fracturé du temps,
Flottant entre deux mondes,
Je suis la ritournelle qui retourne au néant.
Celui qui n’est pas. Je suis l’enfant.
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