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Critiques de Nellie Bly (152)
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10 jours dans un asile

Nellie Bly est une femme hors du commun. Elle est admirable et devrait être un modèle pour beaucoup. Dans ces pages, elle retranscrit son enquête publiée dans le journal où elle s'est faite embauchée. Cette enquête est en fait une immersion dans un hôpital psychiatrique très connu de New York. Ce dernier n'a d'hôpital que le nom car on y voit bien que les femmes y sont tout simplement incarcérées car jugée inapte à vivre en société. Certaines finissent par devenir vraiment folles et on comprend pourquoi devant tant d'horreur et de mauvais traitements. Nellie Bly aura tenu 10 jours et on sent bien qu'il s'agit là d'un maximum avant de péter un câble véritablement.



Je vais me pencher sur ses autres écrits avec plaisir !
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10 jours dans un asile

Je conseille a 1000% ce livre, pour la performance de cette femme, une des premières journalistes d’investigation, son culot mais aussi pour la qualité du document qui en ressort. C’est édifiant et pas très drôle mais très intéressant à lire ! je pense que c’est assez unique comme document... foncez !
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Le tour du monde en 72 jours

L'exploit est admirable, le récit beaucoup moins. J'ai trouvé l'auteure très critique sur tout ce qu'elle découvre et qui l'entoure. J'imagine que pour vivre une telle aventure (une telle vie) en tant que femme du XIXème siècle, il fallait un caractère bien trempé et que le but premier de son voyage n'était pas l'émerveillement devant ces peuples, traditions et contrées qu'elle découvrait pour la première fois. Néanmoins, les nombreux jugements dont est parsemé le récit ont rendu ma lecture fastidieuse, me rendant parfois la journaliste plutôt antipathique. Une lecture que je ne conseillerais pas.
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Les fabuleuses aventures de Nellie Bly

Nellie Bly est une journaliste américaine de la fin du XIXe et nous trouvons dans ce livre quelques uns de ses articles. Elle a été rendue célèbre entre autres par un reportage sur les asiles pour les femmes et par un tour du monde en moins de 80 jours.



Les sujets des articles repris dans ce livre sont terriblement actuels (la place des femmes dans la société par exemple ou le traitement des plus fragiles), mais la plume est un peu datée. Le dernier reportage sur le début de la première guerre mondiale est terrible, pas étonnant que les États-Unis ne sont entrés en guerre qu'en 1917...
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10 jours dans un asile

Ce livre est tellement percutant! Il l est plus encore lorsque l'on s'intéresse à la vie de Nelly Bly, qui a dû s'imposer et se faire sa place au sein du New York World, puis ensuite pour avoir l'accréditation de son chef afin de rédiger autre chose que des articles sur la cuisine ou l'entretien de la maison.

Cette enquête d'immersion par une femme est la première du genre, et pourtant Nelly Bly reste peu connue. Ce qu'elle a permis de révéler a secouer le New York de l'époque. Pourtant, j'ai fini ma lecture avec un sentiment amer.

Au-delà d'une écriture fluide et d'une enquête que peu de personnes de son époque auraient menée, je me demande si Nelly Bly n'avait pas une confiance et un respect pour les institutions, y compris la justice, si important qu'elle a clôturé cette enquête avec le sentiment du devoir accompli, ainsi que celui d'avoir profondément changé les choses, ce dont je ne suis pas convaincue.



Malheureusement on connaît la situation de ce genre d'établissement, et ce qui reste le plus effrayant c'est de se demander en quelles mesures et à quel rythme le choses ont-elles évoluées ?



Une lecture essentielle et très enrichissante
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6 mois au Mexique

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Le tour du monde en 72 jours

Livre écrit en 1890, donc obligatoirement décalé par rapport à la notion du voyage au XXIème siècle, au contexte relationnel entre les voyageurs et aux rencontres réalisées par Nellie Bly.



Elle est présentée comme une aventurière courageuse. Alors, certes, elle voyage seule, mais elle ne fait jamais qu'embarquer sur des bateaux ou prendre des trains. Elle est quasiment toujours invitée aux tables des commandants de bord et ne se trouve jamais en détresse. Alors, aventurière? On est bien loin d'Alexandra David-Neel.



Son périple est essentiellement présenté par elle-même comme une course après le temps, pour boucler ce tour du monde dans la durée qu'elle s'est fixée, moins de 75 jours. Alors, le récit en pâtit. Elle n'a d'autre obsession que son timing et paraît indifférente à tout ce qu'elle découvre ou plutôt ne peut pas prendre le temps de découvrir. Je l'ai trouvée par moments très naïve (il est vrai qu'elle était très jeune), déterminée et entêtée, détestable à d'autres quand elle commente la vie des lépreux ou les décapitations en Chine.



Son texte aurait pu être bien plus riche, il aurait fallu pour cela qu'elle quitte ses oeillères et regarde davantage autour d'elle. Elle le fait pourtant quelquefois, mais ce ne sont que de fugaces impressions dépourvues de toute émotion.



Un bon moment tout de même dans sa rencontre avec Jules Verne, dommage qu'elle ne lui ait pas demandé quelques conseils pour relater son voyage, mais elle est une "femme libre née dans le plus grand pays du monde", déjà pleine de certitudes à 21 ans, alors?

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Le tour du monde en 72 jours

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10 jours dans un asile

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10 jours dans un asile

Dans le cadre de son travail, l'auteure et journaliste Nellie Bly doit jouer le jeu et se faire interner dans l’un des asiles de fous de New York afin d'enquêter sur les méthodes utilisées.

Le témoignage qui en ressort est vraiment intéressant.

Bien qu'étant un récit documentaire, 10 jours dans un asile est si bien écrit que je me suis surprise à le lire comme s'il s'agissait d'un roman.

N'hésitez pas à le découvrir.
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10 jours dans un asile

Paie ta chronique.

J'ai lu Nellie Bly à la suite du "Bal des folles", car je me demandais si le discours féministe lu dans le Victoria Mas n'était pas anachronique.



Du coup, même époque (fin 19eme), mais à NYC.

La jeune Bly est une journaliste qui travaille pour Pulitzer. Militant pour une visibilisation des femmes, elle va devenir pionnière dans le reportage infiltré. Elle se fait interner volontairement dans le pire asile New Yorkais, 10 jours durant. Son reportage est édifiant.

Et réponds à ma question : oui, à la fin du 19e siècle, la sororité et les questions féministes soulevé dans le "Bal des folles" étaient déjà soulevées.
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Les fabuleuses aventures de Nellie Bly

Quel plaisir de découvrir cette femme si courageuse !

Son internement volontaire pour se rendre compte des conditions de vie des malades ainsi que la petite partie sur la guerre de 14-18 sont les 2 récits les plus marquants.

Mon préféré est celui de son tour du monde. Certes il est plus "léger" que les 2 précédemment cités mais j'ai vraiment été embarquée avec elle dans cette folle aventure.

La partie sur le Mexique est aussi très intéressante bien que certains passages soient un peu longs mais ce n'est que mon ressenti.

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Le tour du monde en 72 jours

'Le Tour du monde en 72 jours’ est le récit de voyage de la journaliste Nellie Bly lorsqu'elle entreprend le tour du monde seule.

A l’image de son aventure, elle a eu une vie incroyable !

Avant son voyage elle a écrit sur les conditions de travail des ouvrières ; articles qui plaisaient au lectorat mais pas aux propriétaires du journal ! Sur ce sujet elle réalisera le premier reportage en immersion après avoir été embauchée dans une trefilerie (le tréfilage est la réduction de la section d'un fil en métal par traction mécanique sur une machine à tréfiler). Elle est également connue pour l'article fracassant sur les traitements dans les hôpitaux psy qu'elle tirera de son séjour anonyme et volontaire dans un institut. Le reportage clandestin devient sa spécialité. Elle en fait un notamment sur Edward Phelps : elle se déguise et entre dans l'entourage du trafiquant. Phelps et plusieurs hommes politiques sont traduits en justice après le reportage, mais aucun ne sera condamné.

Elle sera plus tard dirigeante d'entreprise de bidons de lait (entreprise qu'elle hérite de son mari). Rare femme étasunienne à la tête d'une industrie de cette taille, elle y instaure de nombreuses réformes (salaire journalier, centres de loisirs, bibliothèques, etc.). Au moment de la Première Guerre Mondiale, elle est à Londres et devient correspondante de guerre pour le New York Evening Journal.

Après la guerre, de retour à New York, elle reprend ses articles sur le monde ouvrier, sur l'enfance et œuvre pour le droit de vote des femmes.
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Le tour du monde en 72 jours

Après mon enthousiasme à la lecture de 80 jours autour du monde, de Matthew Goodman, je souhaitais bien entendu découvrir le récit de Nellie Bly. Le temps a passé, et je viens enfin de me décider à le lire.



J'étais contente de voir "l'original" mais je dois avouer être un peu déçue.

Sachant un peu ce qu'était Nellie Bly, son audace pour aller sur le terrain, son courage d'enquêter dans les usines voire à l'asile, je m'attendais à une chronique un peu plus mordante, plus incisive.

J'ai trouvé un gentillet récit de voyage, pas vraiment passionnant. On apprend très peu sur les régions traversées, on la voit porter son petit bagage d'un bateau à l'autre, sans grand intérêt à mon goût.

J'en ai plus appris sur les traversées et les pays lointains en lisant les romans d'Anna Jacobs ou de Sarah Lark qu'ici.

On s'attarde assez peu aussi sur les enjeux, même si elle s'inquiète de temps en temps des délais trop longs qui s'imposent.

Elle passe d'un moyen de transport à l'autre, se fait des amis, les quitte.

Jusqu'à Colombo, elle ne découvre du monde que les hôtels à touristes avec quelques noirs pour mener les embarcations permettant de gagner la terre ferme, et tous les vendeurs qui leur tournent autour.

Elle m'a même paru parfois méprisante vis à vis des gens qui essaient de gagner leur vie, ce qui ne colle pas avec ce qu'on imagine de sa personnalité.

Bizarrement, la seule partie qu'elle détaille vraiment, ce sont les tortures des condamnés à mort et les différentes sortes de mises à mort chinoises. Je m'en serais passé !!



À lire cependant, pour la peinture d'une époque.



Un détail qui m'a amusée : Dans ma lecture précédente, (Swan Hill 2 Au bout du rêve) les voyageurs espèrent que le canal de Suez sera bientôt creusé, pour éviter les pénibles transferts en train.

Et voilà que Nellie peut emprunter ce nouveau canal , qui raccourcit le trajet de façon conséquente.



La rencontre avec Jules Verne et madame est bien entendu un moment intéressant du voyage.



On a aussi, au fil du texte de Nellie Bly, des extraits du journal New York World. Surtout ceux incitant les lecteurs à parier sur sa date de retour.



Il est très dommage qu'il n'y ait pas de carte du trajet, pour suivre Nellie d'un continent à l'autre.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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10 jours dans un asile

Quand Nellie Bly vole au-dessus d’un nid de coucou



🏨 Difficile d’imaginer qu’une journaliste de 23 ans est entrée de son plein gré à l’asile en 1887. Une époque où les femmes étaient internées pour des motifs insensés : masturbation, lecture, intérêt pour la politique, asthme…



🩸Et pourtant, Nellie Bly l’a fait. Elle ne savait d’ailleurs pas si elle pourrait en ressortir un jour, et ne se doutait pas une seconde de ce qu’elle allait y découvrir : lieux insalubres, privation de nourriture, froid permanent, tortures et humiliations en tout genre.



💊105 pages d’une investigation révélatrice de la lutte des classes exprimée par l’hospitalisation psychiatrique de masse, où celles qui n’ont pas le privilège d’avoir recours à des thérapies de luxe finissent emmurées.



💡Un constat inquiétant lorsque l’on sait que les traitements réservés aux patients n’ont que légèrement évolué depuis, comme le raconte Marius Jauffret dans « Le Fumoir ». Et cette évolution, nous la devons à des journalistes au courage remarquable comme Nellie, dont l’enquête a permis de débloquer un fond d’1millions de dollars pour améliorer les conditions de détention des patientes.
Lien : https://www.instagram.com/el..
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Les fabuleuses aventures de Nellie Bly

L’avantage quand tu es insomniaque, c’est que du coup, tu as toute une nuit devant toi pour réfléchir à des problématiques existentielles.



Citons pêle-mêle :



- Si j’épile mon cactus, est-ce qu’il meurt ?

- Si José Bové ne portait pas la moustache, le vénèrerais-je comme je le fais déjà ?

- Si j’avoue à Bonne-Maman que c’est moi qui ai mis des gommettes sur les touches en ivoire de son vieux piano, est-ce qu’elle me tue ?



Mais en journée, tu penses à autre chose.



Sauf que là, quand tu es cloué au lit à cause d’une fièvre impromptue qui te donne l’impression de te projeter dans le futur quand tu auras l’âge de Monsieur Kerdoncuff – la vigueur physique et sexuelle en moins –, là, tu es bien dans la merde parce que tu as toute la journée pour ressasser ces questions. Et donc, quand tu arrives en pleine nuit, tu ne sais plus à quoi penser pour attendre que le sommeil vienne te prendre.



Donc, il m’a fallu trouver un moyen pour me divertir tout en restant dans mon lit.



Mon moyen-frère de 11 ans me dit :

- Laisse-moi t’humilier à Mario Kart !

- Les carapaces bleues me donnent le tournis.



Ma grand’mère me dit :

- Laisse-moi t’humilier au Scrabble !

- Si je vois encore une planche de Scrabble, je lance la boîte par la fenêtre.



Ma mère me dit :

- Laisse-moi t’humilier au concours de celle qui fera le plus vite la vaisselle !

- Nan, Maman, ça marche pas sur moi, ça.



Mon copain Caillou me dit :

- Bah, lis un livre.



Caillou – Pierre, de son petit nom, mais l’humour est mon point fort –, Caillou, dis-je, non content d’être doté d’un talent rare pour imiter Laurent Gerra qui imite DSK, a aussi cette perspicacité qui le distingue de ses congénères.



- Mais, mon Caillou, qu’est-ce que j’peux lire ?

- Bah, j’sais pas, demande à une main innocente de tirer au hasard dans ta bibliothèque.



Une main innocente, il est mignon lui. Une main disponible, surtout : Ma mère s’extasie devant les photos de son neveu qui bave, mon beau-père écume le site FaitsDivers.org, et mon moyen-frère s’entraîne à esquiver les carapaces rouges.



Reste mon tout-petit-frère, celui qui a 8 ans.



- T’as lu Cavanna ? me demande-t-il tout de go, lui qui est au fait de mes opinions politiques.

- Tout ce que j’ai de lui pour l’instant, oui.

- Et ça, c’est quoi ?

- C’est un dictionnaire Allemand-Français.

- Tu parles allemand, toi ?

- Ja, Ich bin eine große Kartoffel.

- Ah. Ben, et ça ?

- Un dictionnaire de l’argot militaire.

- Et ça ?

- « Mieux vivre avec les plantes ». Une lubie de ma belle-mère. Celle qui écoute Feu!Chatterton, vote En Marche et est devenue intolérante au gluten du jour au lendemain parce que c’est stylé.

- Bah, au pire, t’as qu’à lire ce livre-là.



Il sort, à ma grande stupeur, un bouquin que j’avais acheté jadis sur les conseils de Monsieur Chabance, mon prof’ de lettres brassensophile et sosie de Yann Arthus-Bertrand à ses heures perdues, si Yann Arthus-Bertrand portait des vestes en velours côtelé.



- Ouais, t’as raison. Je vais lire ça.



« Ça », c’est un recueil des chroniques de Nellie Bly, parues dans le New York World du temps qu’elle y travaillait.



Nellie Bly, était une de ces personnes à détenir le privilège de figurer sur le « Mur des Gens qui Redonnent Foi en l’Humanité » du père Chabance, aux côtés de Zola, Brassens, Blum, Jaurès (prof communiste, tu penses...), et autres gens qui ont marqué l’Histoire à leur échelle.



Positivement, hein, je précise.



Exemple : Pol Pot : A marqué l’Histoire, mais pas dans le bon sens, et est un argument que servent les fachos aux communistes => pas le droit de siéger sur le Mur.

Léon Blum : A instauré les congés payés et la semaine de quarante heures, entre autres choses bien sympathiques, et en plus avait une jolie moustache => devient un membre V.I.P. du Mur.



Mais si Nellie Bly n’a pas instauré les congés payés et était pour ainsi dire dépourvue de pilosité bacchantogène, elle n’en resta pas moins une privilégiée aux yeux de feu Monsieur Chabance.



- Et pourquoi donc ? me demandes-tu.



Bonne question à vingt francs. Tu as un esprit pertinent, toi. Je t’aime bien.



Quand tu es une nénette de quinze ans mal dans sa peau qui regarde les photos de jolies filles en enviant leur poids plume, tu te dis toujours que :

- Soit elles sont très belles mais très niaises.

- Soit elles sont très belles mais très malheureuses.

Hors, toi, tu es malheureuse et même pas belle – enfin, c’est ce que tu penses.



Cela dit, perso, ce genre d’état d’âme ne m’est jamais arrivé, car tout le monde sait que si mon phantasme masculin, c’est Philippe Martinez, la seule femme qui saurait faire frétiller mon petit cœur, c’est Françoise Sagan déguisée en canette de Kronembourg. Donc les mannequins, c’est pas trop ma came. Baste.



Or, Nellie, non seulement elle est très jolie, mais elle est aussi super intelligente.



Exemple pratique :



Nellie, elle se fait passer pour folle afin d’entrer dans un asile psychiatrique et dénoncer ensuite les conditions de vie lamentables des aliénées.

Et elle réussit tellement bien que, spoiler alert, grâce à son article, la ville de New York débloque un million de dollars pour que les malades bénéficient de meilleurs soins.

Nellie, c’est aussi une fille qui va accessoirement faire le tour du monde en 72 jours pour faire la nique à Jules Verne.



Voilà.



Raisons pour lesquelles le Père Chabance a mis une photo de Nellie Bly sur son Mur. Parce que c’est une femme qui est devenue une figure du féminisme et l’emblème du journalisme infiltré, le vrai et intéressant, parce que Bernard de La Villardière il ne compte pas.



L’Obs – journal dont je ne lis en général que la première de couverture quand je passe devant le kiosque à journaux –, l’Obs, dis-je, chante les louanges du livre en disant, je cite : ‘‘Partir à l’aventure sans quitter sa chaise longue, c’est possible. La preuve avec les [aventures] de Nellie Bly.’’



Eh bien, pour paraphraser Perceval, c’est pas faux. Moi, dans mon lit en train de me dire que la pire chose qui peut t’arriver dans la vie après se prendre une carapace bleue à 5 mètres de la ligne d’arrivée (comprend qui peut), c’est se décrépir, je peux t’assurer que je suis tout de même partie en aventure avec Nellie.



Bien calée dans mes coussins, Maurice couché contre moi – Maurice, c’est le chat, hein, pas le Père Kerdoncuff qui fait un dodo post-chose... –, j’ai eu le temps de visiter le Mexique, découvrir la vie des aliénées du XIXe, me convaincre un peu plus que la guerre, c’est pas ouf, en me retrouvant auprès des soldats britanniques de la Guerre de Quatorze qui commence tout juste, bref, j’ai eu le temps de vivre quinze vies en une journée.



En somme, les Aventures de Nellie Bly, c’est le livre parfait pour les mises en quarantaine.



Alors, avis aux intéressés...

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Le tour du monde en 72 jours

"Jamais douté du succès de Nellie Bly, son intrépidité le laissait prévoir. Hourra ! Pour elle et pour le directeur du World ! Hourra ! Hourra !" Jules Verne.



Le 14 novembre 1889, à 9 h 40 et 30 s., Nellie Bly, jeune journaliste américaine -elle a 25 ans-, se lance dans le défi de battre le record de Phileas Fogg de tour du monde en 80 jours. Emportant avec elle un simple petit sac de voyage et une seule robe -elle est telle qu'on la voit en photo sur la couverture du livre- elle embarque sur le paquebot Augusta Victoria.



L'essentiel de son trajet est effectué en bateau, sauf entre Calais et Brindisi puis la traversée des Etats-Unis, à la fin de son périple. L'idée est d'aller le plus vite possible et les seules escales sont celles qui sont imposées par les horaires des compagnies de navigation. Quelques heures à Amiens pour saluer Jules Verne et sa femme, à Port Saïd, à Aden. Cinq jours -c'est le maximum- à Colombo, Hong-Kong, Yokohama. Ces escales lui permettent de faire connaissance avec la société coloniale locale et de traverser les quartiers autochtones.



Je découvre une jeune femme intrépide et espiègle, très facilement moqueuse des travers des autres. Elle se lie aisément à ses compagnons de voyage et signale régulièrement qu'elle a affaire à "de jolis garçons", manifestement une situation qu'elle apprécie. Après une semaine passée ensemble dans l'espace restreint du bateau, les adieux à ses nouveaux amis sont parfois difficiles.



Je remarque que la majeure partie de ce tour du monde se déroule dans l'empire britannique. Elle aussi : "Pendant mon voyage, et en réalisant que les Anglais se sont emparés de la quasi-totalité, pour ne pas dire la totalité, des ports stratégiques, j'ai éprouvé énormément de respect pour leur intelligence et pour la fierté qu'inspire ce drapeau régnant sur tant de cieux et de nationalités différentes". Il n'y a aucune critique de cette domination coloniale.



En plus du récit de Nellie Bly, l'éditeur a reproduit des articles du New-York World qui suit les aventures de sa journaliste autour du monde. Au milieu du livre il y a un cahier avec quelques photos et reproductions d'illustrations parues dans la presse à l'époque. Elle n'avait pas emporté d'appareil photo avec elle. J'ai apprécié cette lecture que j'ai trouvé plaisante.



Un bémol ? Quelques "coquilles" grossières qui me sautent à l'oeil et me font m'interroger : erreur de traduction, de français ou de composition ? Un passage de la description du réveillon du 31 décembre 1889 est particulièrement remarquable à ce propos :



"Ensuite un joyeux drille de Yokohama, accompagné de sa femme tout aussi enjouée, nous apprit une chanson nette (erreur de composition) entrainante : "Sweetly sings the donkey when he goes to grass, sweetly sings the donkey when he goes to grass, ech-ho ! Ech-ho ! Ech-ho !"



Il y a une traduction en note (toutes les notes sont de la traductrice) : "Doucement chante le singe quand il va dans l'herbe (...)" Le singe ? ! Erreur de traduction !



Et juste après la petite chanson : "Lorsque les huit coups sonnèrent, nous nous mîmes debout et entonnâmes "Ce n'est qu'un au revoir", le verre à la main. (...) 1889 était terminée, cédant la place à 1890, avec ses joies et ses peines."



Ces huit coups finissent de me déconcerter.



Quand même, cette lecture m'a donné envie d'en apprendre plus sur Nellie Bly et aussi de lire ses autres reportages.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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10 jours dans un asile

En 1887, Nellie Bly, jeune journaliste américaine de 23 ans, accepte de se faire interner dans un asile psychiatrique pour y mener l'enquête de l'intérieur. Déguisée en ouvrière, elle prend pension dans un foyer pour travailleuses où elle simule la folie. Elle est ainsi rapidement envoyée au Blackwell's Island Hospital. A partir de ce moment, dit-elle, elle a cessé de jouer la folle : "Laissez-moi vous dire une chose : dès mon entrée dans l'asile de l'île, je me suis départie de mon rôle de démente. Je parlais et me comportais en tout point comme d'ordinaire. Mais, chose étrange, plus je parlais et me comportais normalement, plus les médecins étaient convaincus de ma folie, à l'exception d'un homme, dont la bonté d'âme et la courtoisie restent gravées dans mon souvenir."



Et en effet, dans ce lieu la bonté d'âme et la courtoisie des soignants sont assez rares pour pouvoir marquer. Les infirmières se moquent des malades et s'amusent à les exciter dans leur délire. Cela leur donne ensuite un prétexte pour les battre. Les médecins n'accordent qu'un intérêt lointain à leurs patientes et préfèrent parfois badiner avec les infirmières.



A son arrivée, Nellie Bly est soumise à un bain froid puis rhabillées encore humide et les cheveux mouillés de vêtements insuffisants. La nourriture est infecte. Elle constate que si certaines de ses compagnes sont effectivement démentes, d'autres ont été admises à l'asile pour des problèmes de santé sans rapport avec la folie.



Après la parution de cette enquête, la commission des budgets de la ville de New-York octroya un million de dollars supplémentaire aux hôpitaux psychiatriques de Blackwell's Island.



Après Le tour du monde en 72 jours, je continue ma découverte des reportages de Nellie Bly. J'ai apprécié ce petit livre. J'ai trouvé intéressant de découvrir qui sont les internées. Le Blackwell's Island Hospital est un hôpital pour les pauvres. Les malades sont donc des ouvrières ou des domestiques. Je constate par ailleurs qu'un grand nombre sont des immigrées. Certaines ont une maîtrise très insuffisante de l'anglais et sont encore plus mal équipées pour faire valoir leurs droits.



Ce court reportage est suivi de deux autres encore plus courts : Dans la peau d'une domestique, une expérience dans deux bureaux de placement et Nellie Bly, esclave moderne, une immersion dans une fabrique de boîtes.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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10 jours dans un asile

Nellie Bly, journaliste au New York World en 1887, se fait passer pour folle pour se faire interner dans un asile, le Blackwell’s Island Hospital afin de témoigner de l’intérieur des conditions de vie et de soins des pensionnaires. Avec un sens certain du récit et de la mise en scène, la journaliste raconte son expérience et rencontre des infirmières cruelles et sadiques, des médecins peu concernés voire incompétents. La courageuse infiltrée rend compte des conditions de vie précaires et dangereuses pour la santé (froid, nourriture indigente, couches spartiates…) et remarque que des internées disparaissent mystérieusement… Ses articles eurent un énorme retentissement et permettront de lancer une réforme des instituts américains de santé mentale.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Le tour du monde en 72 jours

Le postulat de base m'a tout de suite attiré mais malheureusement la construction du récit était moins palpitante que le voyage en lui même. On a juste une succession de faits sans cette touche qui aurait rendu extraordinaire cette traversée inédite.
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