Citations de Nicholas Meyer (38)
Holmes se retourna vers son frère.
" Mycroft, un mensonge peut parcourir la moitié de la surface de la terre le temps que la vérité enfile ses bottes. "
Le "pab", ou "taverna", de Ruminsky était un établissement vaste, enfumé et bas de plafond qui grouillaient de paysans, tous dans un état de semi ébriété, résultat de la puissante vodka qu'ils consommaient en quantités astronomiques, dont les vapeurs, mêlées à la sueur, imprégnaient l'air fétide de manière caractéristique. Initialement appelé, peut-être avec optimisme, " Chez Pouchkine ", le lieu ressemblait autant à un pub anglais qu'une charrette hippomobile à une automobile.
- Lorsqu'on a écarté l'impossible, il faut savoir envisager l'inimaginable. Si seulement j'avais écouté cette sagesse élémentaire ! gémit-il... Watson, vous avez devant vous le plus grand imbécile du royaume.
- Je dirais plutôt le plus grand lunatique, se récria Shaw.
Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de farfouiller dans le bric-à-brac des autres et de prendre tout ce qui vous plaît, mais, à dire vrai, plus j’y pensais, moins j’en avais envie. Le grenier était bourré de meubles, de vieilleries, de lampadaires, de trucs poussiéreux, et même d’anciennes malles-cabines ( ! ), mais il y avait quelque chose de déplaisant à fureter dans le passé de ce pauvre Swingline - même avec son autorisation.
Carmen avait été écrit par Georges Bizet pour l'Opéra-Comique en 1875. La première obtint un succès de scandale et ne précéda la mort de son malheureux auteur que de quelques mois, à l'âge de trente-cinq ans. Peu de temps après ce chef d'oeuvre triomphait à Vienne puis dans le monde entier. Paris tourna le dos à Carmen dix ans durant, comme s'il suffisait d'ignorer une merveille pour l'empêcher d'exister.
Si on m'avait dit quinze jours plus tôt que des agents russes opéraient librement à Londres, poignardaient des femmes au cœur même de ce que je pensais être la civilisation et jetaient leur corps dans la Tamise, j'aurais trouvé cela ridicule. Après tout, l'Angleterre et la Russie n'étaient-elles pas alliées, liées par un traité ? Quel besoin avaient-elles de s'espionner l'une l'autre ?
- Le livre lui a échappé des mains, je vous le répète.
Sérieusement, sergent, croyez-vous que le public britannique, si crédule soit-il - et je reconnais qu'il pousse la chose très loin -, sera dupe d'une pareille forfaiture ? Croyez-moi, ce sera dur à faire avaler. Cela ne passera pas. C'est trop énorme, même pour les gosiers les plus naïfs. Nous ne sommes pas en France, vous ferez bien de vous en souvenir.
Les dix dernières années qui se sont écoulées depuis sa mort m'ont donné tout le temps de méditer sur la personnalité de Holmes, et j'en suis venu à prendre conscience d'une chose que j'ai toujours sue (sans savoir que je le savais), c'est à dire que Holmes était un être profondément passionné. L'émotivité était un élément de sa nature qu'il cherchait presque physiquement à supprimer. Il est certain que Holmes considérait ses émotions comme une distraction et même une responsabilité.
L’émotivité était un élément de sa nature qu’il cherchait presque physiquement à supprimer. Il est certain que Holmes considérait ses émotions comme une source de désordre et même comme une faute. Il était persuadé que le jeu des sentiments pouvait entraver la précision qu’exigeait son travail, chose qui était pour lui absolument inadmissible. Il évitait toute manifestation de sensibilité, et les quelques moments, au cours de sa carrière, où les circonstances forcèrent les vannes de sa réserve furent extrêmement rares et toujours saisissants.
Holmes était, comme je me suis toujours efforcé de le décrire, un individu extrêmement secret et, dans certains domaines, si renfermé qu’il en paraissait excentrique. Il se plaisait à se montrer impassible, austère et quelque peu indifférent ; une machine à penser sans contact direct ni communication avec ce qu’il jugeait être les réalités sordides de l’existence pragmatique. En vérité, sa réputation de froideur, c’était lui qui l’avait entièrement et délibérément créée.
Les personnes âgées ont tendance à se répéter et bien que Watson ait, apparemment, conservé un souvenir intact des événements, il était enclin, en dictant, à répéter certains détails significatifs.
Apocryphe ou non, le manuscrit avait besoin d’être revu et corrigé, et la préparation d’une édition ne varietur de Plutarque ne saurait être plus ardue que les problèmes posés par un texte de Watson fraîchement exhumé. J’ai correspondu d’abondance avec de nombreux Sherlockiens - trop nombreux, d’ailleurs, pour que je puisse les citer - qui m’ont tous apporté une aide inestimable, m’offrant inlassablement conseils, commentaires et aperçus. La seule vraie reconnaissance de la dette de ce livre envers eux, c’est le livre lui-même
J'appris ainsi que Paris tient son nom d'une ancienne peuplade celte, les Parisii, qui se fixa dans cette région marécageuse avant d'être vaincue par les légions de Jules César. Les Romains baptisèrent cette place Lutèce et, comme Londres, Paris entre dans la vie civilisée en tant que camp militaire.
« Un homme ne s'adonne pas aux stupéfiants sous prétexte que c'est la mode ou qu'il aime ça, déclara-t-il enfin en plissant les yeux pour me regarder à travers la fumée de son cigare. Souvenez-vous : je vous ai un jour demandé si vous saviez comment il en était venu à user de la cocaïne et, non content d'être incapable de me fournir une réponse, vous n'avez pas compris l'importance de ma question. Pourtant, dès le début, j'ai compris que quelque chose avait provoqué cette dangereuse manie. » (p. 240)
Il n'est pas bon de théoriser avant de constater. Ca ne peut que fausser le jugement.
Un jour, peut-être, la science parviendra-t-elle à pénétrer les mystères de l’esprit humain, et quand ce jour viendra, je ne doute point que Sherlock Holmes aura contribué à le faire poindre - même si son propre esprit n’est jamais soulagé de son fardeau terrible.
Etendu sur mon lit, il me semblait sentir la morphine parcourir mes veines en silence et me dispenser sa pacifique torpeur.
C’est le XXème siècle qui a tué le Fantôme.
(..) cela, je le compris soudain, me donnait une occasion inespérée de réaliser ce que bien peu de gens peuvent tenter : repartir de zéro.
Quelle délicieuse perspective, et d'autant plus que je n'avais rien fait pour cela ! J'avais été jeté arbitrairement dans une situation unique, et lorsque je me mis à rêver à toutes les opportunités qui en découlaient, j'en eus littéralement le vertige, bouleversé par une joie presque enfantine au spectacle des voies nouvelles qui s'ouvraient devant moi.